Réflexions sur la bulle 2.0
L’un des prêcheurs antiWeb 2.0. nommément Embruns, se réjouit qu’une banque d’investissement soulève la possibilité qu’il y ait une bulle 2.0. Cette banque, de même qu’embruns, n’ont pas tord. Il est vrai qu’il y a beaucoup de spéculations sur les modèles d’affaires Web en ce moment. Cependant, j’aimerais mettre en perspective cette situation de bulle techno possible.
Pour faire une parabole, …
prenons l’exemple de la bulle immobilière qui est en train d’atteindre son sommet présentement à Montréal. J’ai moi-même vendu ma résidence il y a 2 ans, au double du prix payé 3 ans auparavant. Comme rendement sur le capital, disons que j’étais particulièrement heureux. Par rapport à cette bulle immobilière, était-ce la faute des architectes, des entrepreneurs immobiliers, des acteurs de l’industrie? Ils ont certes une part de responsabilité, mais il est généralement admis que c’est la faute du marché et de l’offre et la demande. Pourquoi cela serait-il différent avec les technos, soient elles 1.0 ou même pseudo 2.0? Aussi, pour ce qui est de la part de responsabilités des entrepreneurs technos, car oui ils ont une part, que pourrait être cette responsabilité? Pour illustrer le propos, prenons une autre parabole. Dans ma jeunesse, il y a eu un concept qui a fait boulle de neige au Québec. Ce concept s’appelait Mini-putt. En fait, le Mini-putt est un jeu de golf miniature qui vise principalement les familles. Le mini-putt en soit est une bonne idée. Cependant, le phénomène mini-putt pris de l’ampleur à tel point que des émissions de télévision reprenais le concept et présentais des championnats de mini-putt, des ligues s’organisèrent et bientôt, chacun des villages et des quartiers du Québec, avais son mini-putt. Évidemment, puisque l’offre de Mini-putt dépassa largement la demande pour ce genre de service, l’industrie Mini-puttesque déclina rapidement et je n’entendis plus jamais parler du phénomène jusqu’à cet été lorsque pour la première fois de ma vie, je visitais Myrtle Beach en Virginie, la Mecque mondiale du golf, ou il y a un Mini-putt au mille carré. Pour revenir aux technos et au Web 2.0, les enseignements issus de ce concept dévoilent certains aspects des modèles d’affaires, des technologies et des visions du Web qui ont été gagnantes pour certaines entreprises. Maintenant, si tout le monde essaie de se faire son YouTube, on s’entend que Youtube va continuer à fleurir, mais que les centaines de copycat vont crever. Il est là le danger du Web 2.0. C’est-à-dire le danger de la bête copie d’un modèle d’affaire gagnant, sans réflexion, sans modifications, sans innovations. Par contre, si on comprend le concept de la longue queue (ou de la longue traîne pour les amis français), il s’agit de l’incorporer dans son modèle d’affaires en faisant les choses différemment, en ayant une valeur ajoutée. C’est là vraiment que les profits pourront sourire aux entrepreneurs et aux spéculateurs technos. Sinon ils se briseront la gueule et ce sera tant mieux…
Article publié le mercredi, 29 novembre 2006 sous les rubriques Economie des affaires électroniques, Edito sans question et Web 2.0.
