La peur du changement

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Finalement, après avoir fait une campagne électorale fédérale en ligne de type « push », c’est-à-dire strictement en mode communication unidirectionnelle, un premier parti politique fédéral se décide enfin à inviter des blogueurs à son congrès politique. Il s’agit du Parti Conservateur et comme le rapportait hier Le Devoir :

La droite et la gauche politique au Canada se livrent un duel de tous les instants dans la blogosphère. Ces agents d’information — et de propagande — auront un nouveau champ de bataille dans deux semaines: le congrès du Parti conservateur. La formation de Stephen Harper a choisi d’accréditer formellement les blogueurs, au même titre que les journalistes.

Moi je dis ENFIN. Mais des journalistes s’offusquent de cette ouverture tardive de nos partis politiques. Ainsi, dans ce même Le Devoir, Marie-André Chouinard, dans l’article Médias – Le poids du blogue, s’indigne :

Mais attention! Cette proximité des blogueurs avec les journalistes ouvre la porte à une nouvelle confusion des genres dans une profession qui, déjà, pratique le croisement des styles. En cette ère où l’humeur côtoie parfois sans nuance l’information factuelle, les citoyens peinent déjà à pointer la nouvelle brute, retransmise sans le filtre de l’impression et de l’opinion. Valsant autour des faits, le journaliste, roucoulant, flirte avec le statut de vedette.

Ce jeu n’est pas sans effets. Après une tournée du Québec, le Conseil de presse du Québec rappelle que la population a exprimé de grandes réserves face à la qualité des nouvelles qu’on lui transmet. Et c’est sans compter la concentration des médias, qui a eu pour effet de limiter la diversité de l’information et d’éroder sa qualité au passage.

Je rapellerais simplement à MADAME la journaliste, mon récent billet De la communication unidirectionnelle dogmatique à la communication multidirectionnelle égalitaire :

la société qui était basée sur la sacro-sainte communication unidirectionnelle dogmatique se transforme maintenant en communication multidirectionnelle égalitaire.

La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et a raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés. Le message est maintenant disponible et généré par tous et l’opinion du beau-frère planétaire est maintenant décisive dans la prise de décision de l’étudiant, patient, client, employé, citoyen. C’est d’ailleurs la conclusion sans équivoque qui est présentée dans une récente étude d’Universal McCann, When did we start trusting strangers? How the internet turned us all into influencers

C’est bien triste pour le Conseil de presse du Québec, Le collège des médecins, les différents syndicats et ordres professionnels de tout acabit, mais ils n’ont plus la sacro-sainte vérité et ils devront s’y faire et s’adapter…

MAJ

Je vous invite aussi à relire mon billet Réflexion sur la nature échangiste blogue journalisme groupe médias relationnistes

MAJ2

Faut absolument lire le billet de Mario Asselin Lettre à Marie-Andrée Chouinard qui répond à LA MADAME. L’une des très belle leçon de comment percevoir le blogueurs (pour les partis politiques et les médias) qe vous pourrez lire…

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Commentaires

  1. Anne-Marie

    Hear hear !

  2. Claude Malaison

    Bonjour Michelle

    Je suis bien d’accord avec toi. Dans son papier, MADAME la journaliste Chouinard en rajoute et présume :«Ne serait-ce que parce qu’il cherche le plus large déploiement de ses épîtres, le parti politique ferait donc un bon coup en consentant cette ouverture aux blogueurs. Pourquoi se priver d’un potentiel porte-voix partisan?».

    Nous serions donc, pour elle, que de simples porte-voix partisans… Il ne lui est pas venu à l’idée que les blogueurs pourraient aussi avoir un sens critique et avoir une éthique ? Que les blogueurs, comme ce fut le cas aux USA, pouvaient donner un éclairage nouveau sur la politique et rejoindre un public que les médias traditionnels ont perdu ?

    C’est un exemple de plus de la condescendance «crasse» dont font preuve les journalistes traditionnels, imbus de leur importance, corporatistes et élitistes. Et dire que j’ai déjà été l’un d’eux. Triste…

  3. Eric Baillargeon

    “Blogs have become part of the essential fabric of the Internet today” mentionne Herve Le Jouan, Managing Director de comScore Europe. Comme les 14.5 millions de britanniques qui ont lus au moins un blogue au mois d’août dernier !

  4. Vallier Lapierre

    Que le média québécois le plus respecté pour son indépendance se permette un tel questionnement démontre aussi par ailleurs la faiblesse de la blogosphère québécoise. Lorsque les blogueurs américains ont été acceuillis de façon toute spéciale, dans une tente de presse affrétée par Google, à la convention démocrate de Denver après avoir été traités aux petits oignons à la Web 2.0 Expo du printemps à San Francisco, il ne s’est pas trouvé vraiment, à ce que je sache, de journaliste officiel pour se plaindre de ce changement. S’il y a eu quelque grondement, c’est pour protester que les services offerts aux blogueurs à San Francisco étaient supérieurs à ceux dévolus à la presse officielle.

    On est vraiment dans deux mondes. Et vite un plan numérique pour dépoussiérer toute la société québécoise.

  5. Olivier

    Le problème est le manque de professionalisme des journalistes ces dernières années. S’ils étaient compétents, on se poserait pas la question, et il n’y aurait pas de place pour les bloggers “journalistes amateurs”, on demanderait de la qualité, du professionalisme, une certain expertise. Mais on se rend compte qu’un blogger moyen fait aussi bien (aussi pire) qu’un journaliste moyen, c’est triste.

  6. vincent g.

    Certes, cette journaliste défend ses intérêts; tout comme tu défends les tiens. Il s’agit donc sans doute de 2 positions qui s’affrontent afin de faire valoir leurs propres prérogatives. Rien de très nouveau.

    Cela dit, il n’en demeure pas moins que j’aurai, en général, davantage tendance à croire un(e) journaliste pour au moins 2 raisons: 1) technique, pensant que le blogue est un outil davantage de communication (diantrement efficace) que de réflexion (comme le dit d’ailleurs J. Nielsen que tu critiques) et notamment eu égard au temps généralement utilisé pour écrire sur un tel support. 2) juridique, croyant qu’en l’état actuel des choses, tu peux dire ce que tu veux Michelle dans les limites passablement élastiques de la diffamation notamment alors que ladite journaliste elle est assujettie à un code de conduite, un guide de déontologie certes pas formellement contraignant, mais qui l’oblige notamment à vérifier ses propos et à suivre des processus éditoriaux passablement plus digne de confiance que celui suivi par le commun des blogueurs.

    Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bons blogues; d’ailleurs, la meilleure preuve est que je perds une partie de mon temps à commenter sur certains d’entre eux. Néanmoins, la pression du besoin «d’influencer», terme d’une prétention qui n’a d’égal mesure que celui de «stratège», est un facteur de succomber aux contenus «gras» au détriment du ceux plus «nourrissants». Nous revenons, pour les fidèles de ton blogue, à la parabole de la patate.

    Et puis personnellement, si j’étais journaliste, je n’aurai aucune envie d’interagir sur un blogue qui y va de «madame» en majuscule pour m’identifier.

    En dépit de toute l’amitié que je te porte, à une affirmation franche, il importe d’y ajouter des réponses sans complaisance non plus.

  7. Michelle Blanc

    Vincent
    Certes, je défends le blogue, mais JAMAIS je ne me suis indignée de l’existence des journalistes ou du fait qu’on les invités quelques part. Pour certains sujets, je donne du crédit aux journalistes, pour d’autres je le donne aux blogueurs. Mais c’est une question de perception. Que la Madame vienne ici commenter, ce serait intéressant, mais ce n’est pas pour elle que mon billet est écrit. J’aurais aussi pu commenter à la suite de son article dans Le Devoir, mais j’ai mon auditoire ici et je préfère encore leur parler à eux. Quant à la parabole de la patate, elle me rappelle de bons souvenirs et me rappelle aussi qu’il faudrait bien qu’on se prenne une tartiflette un de ces quatre…

  8. Marie-Andrée Chouinard

    Madame,
    LA MADAME en majuscules prend quelques lignes pour vous répondre.
    J’ai lu votre billet, de même que les commentaires qui s’y rattachent. Vous ne me voyez nullement étonnée de ce type de réactions: l’éditorial du Devoir de ce matin visait en plein coeur la communauté des blogueurs, et il était écrit par une journaliste! Bien sûr, les blogueurs qui se sont sentis attaqués ont décodé ce texte en imaginant une guerre blogeurs contre journalistes.
    Et pourtant… Je relis attentivement le texte de ce matin, et je crois qu’il faut le prendre pour ce qu’il est: une mise en garde imposante sur la confusion des genres, d’abord et avant tout un glissement dont est coupable la communauté journalistique, blogueurs exclus.
    Malgré le peu d’espace dont je disposais, je pense avoir pris soin de mentionner que divers types de blogueurs se commettaient dans l’espace public. Je ne suis pas moi-même une de celles-là, mais cependant une consommatrice assidue et discrète de nombre de blogues de tous genres. Je suis à même de constater la diversité des genres. Cela est fort bien. On y retrouve des chroniqueurs, des journalistes-blogueurs, qui utilisent cet espace comme d’autres une colonne dans un journal, des blogueurs engagés et affichés, d’autres militants mais discrets sur leur affiliation. Je dis: sur la blogosphère, ce débat est sain, nécessaire.
    Je ne vois évidemment non plus aucun problème à ce que les blogueurs aient accès à des congrès politiques, au même titre que quiconque en fait la demande. Mais de là à leur ouvrir la porte de la section de la presse, les inviter à participer aux points de presse, leur permettre l’accès aux «scrums» menés par des journalistes, je dis «holà!».
    Le blogueur peut très bien se prononcer sur son espace sur l’événement du jour, en l’occurrence le congrès. Il peut aussi rapporter la nouvelle à sa manière. Le visiteur de son blogue saura décoder son message pour ce qu’il est. Mais qu’on n’en fasse pas un «journaliste», car son intérêt, sa formation, son intention, n’ont rien à voir peut-être avec ceux du journaliste, qui demeure une vigie et un chien de garde, une courroie de transmission entre l’espace politique et social et la population. Sa manière de rapporter les faits ou de les commenter est d’ailleurs régie par des codes d’éthique et de déontologie qui, s’ils sont respectés, évitent les dérapages.
    Voilà simplement ce que j’ai tenté d’exposer, sans pour autant vouloir museler les blogueurs ni non plus mépriser leur rôle. Il s’agissait justement de remettre les pendules à l’heure quant au rôle respectif de chacun. Je m’accuse toutefois d’être, dans cette histoire, une… journaliste.
    LA MADAME
    Marie-Andrée Chouinard
    Éditorialiste au Devoir

  9. Claude Malaison

    Chère Marie-Andrée et non Madame…

    De votre réponse je retiens cette portion :

    «Le blogueur peut très bien se prononcer sur son espace sur l’événement du jour, en l’occurrence le congrès. Il peut aussi rapporter la nouvelle à sa manière. Le visiteur de son blogue saura décoder son message pour ce qu’il est. Mais qu’on n’en fasse pas un «journaliste», car son intérêt, sa formation, son intention, n’ont rien à voir peut-être avec ceux du journaliste, qui demeure une vigie et un chien de garde, une courroie de transmission entre l’espace politique et social et la population. Sa manière de rapporter les faits ou de les commenter est d’ailleurs régie par des codes d’éthique et de déontologie qui, s’ils sont respectés, évitent les dérapages.

    Voilà simplement ce que j’ai tenté d’exposer, sans pour autant vouloir museler les blogueurs ni non plus mépriser leur rôle. Il s’agissait justement de remettre les pendules à l’heure quant au rôle respectif de chacun. Je m’accuse toutefois d’être, dans cette histoire, une… journaliste.»

    Alors là vous errez… J’étais journaliste… Baccalauréat en Journalisme et Information de l’université Laval, promotion 1976. Oui, oui, 1976… et nous sommes autant que vous, des vigies et des chiens de garde. nous pouvons aussi bien que vous «rapporter« une situation, comme vous le dites et ce, pour une population maintenant plus grande d’un lectorat qui vous échappe.

    Ex-journaliste et blogueur.

    Claude Malaison
    http://www.emergenceweb.com

  10. vincent g.

    Je ne suis pas sûr d’aider la cause mais peut être est-il utile de référer 1) au texte de Mario Asselin et 2) à celui d’du blogueur journaliste Andrew Sullivan repris sur le blogue du journaliste blogueur Francis Pisani «Why I blog?»

    Relativement à ce second, je m’autorise aux citations suivantes, en sortant quelques extraits un peu de leur contexte, juste pour agacer mes amis et collègues blogueurs et fiers de l’être:

    «The blog remained a superficial medium, of course. By superficial, I mean simply that blogging rewards brevity and immediacy. »

    «the key to understanding a blog is to realize that it’s a broadcast, not a publication»

    «When readers of my blog bump into me in person, they invariably address me as Andrew. Print readers don’t do that. It’s Mr. Sullivan to them.»

    «If all this sounds postmodern, that’s because it is. And blogging suffers from the same flaws as postmodernism: a failure to provide stable truth or a permanent perspective. A traditional writer is valued by readers precisely because they trust him to have thought long and hard about a subject, given it time to evolve in his head, and composed a piece of writing that is worth their time to read at length and to ponder. Bloggers don’t do this and cannot do this—and that limits them far more than it does traditional long-form writing. »

  11. jeff mignon

    Les journalistes — dont je suis — doivent comprendre qu’ils n’ont plus le monopole de la parole. Que la conversation est en route et qu’elle se fera avec ou sans eux. En revanche, il est normal que cette profession souligne les conditions éthiques et déontologiques qui s’imposent à elle et pas aux bloggers — dont je suis également. Ce qui ne veut pas dire que certains bloggers ne s’imposent pas un code éthique similaire à celui des journalistes.
    Maintenant, ne nous voilons pas la face, code de déontologie ne veut pas dire respect de ce code. Les exemples sont malheureusement quotidiens où les journalistes oublient leurs devoirs éthiques balançant de l’opinion à tout va, utilisant le conditionnel pour sortir des infos non vérifiées, acceptant les cadeaux et les voyages de presse, n’hésitant pas à faire du “product placement” dans leurs articles… sans oublier les erreurs, et parfois même les bidonnages. La déontologie a bon dos quand il s’agit de se payer les bloggers. Une façon de voir la poussière dans l’oeil de l’autre quand on ne voit pas la poutre dans le sien.
    Maintenant, la blogosphère doit également faire son auto-critique. Et reconnaître que la net éthique ne garantit en rien l’autenticité de l’information ou son non sponsoring par un tiers.
    Il est important dans une démocratie que le citoyen puisse distinguer facilement une information qui aura été vérifiée, d’une information qui aura été sponsorisée. Il est important de savoir qui parle. La question d’un code de déontologie et d’éthique pour ceux qui font acte d’informer le public reste donc entière ? Maintenant, ce ne sont pas les bloggers qui ont commencé à créer la confusion des genres, ce sont les journalistes eux-mêmes. Qu’ils balayent d’abord devant leur porte.
    Quand à savoir si la tribune de presse peut être ouverte aux bloggers… j’ai envie de dire : on s’en fout. Pourquoi il y a-t-il des tribunes de presse d’ailleurs ?

  12. Normand Miron

    Ça me rappelle la sortie de Bégin contre les humoristes qui “volaient” les rôles des vrias comédiens dans les productions cinématographiques, un débât qui à mon sens n’a rien à voir entre les chasse-gardées des différents métiers et progession, mais tout avec le talent individuel. Si un humoriste joue dans un film, et que sa performance est bonne, on n’en a rien à cirer qu’il ait passé 5 ans au conservatoire ou non. Le diplôme ne fait pas le moine, le talent si.

    Donc, j’imagine qu’on peut penser la même chose ici. Le point important à se rappeler, les lecteurs ne sont pas cons. Ils savent très bien faire la différence entre un bon blogueur et un blogueur poche, comme ils savent faire la différence entre un bon journaliste et un journaliste poche. Et bien entendu, ils savent faire la différence entre les deux.

    Si je lis les commentaires d’usagés sur Trip Advisor à propos d’un hôtel et un article dans la section “voyage” d’un important quotidien, ça me permet d’avoir plusieurs angles d’interprétation par rapport au dit-hôtel. Je sais bien que certains commentaires auront été rédigés par le proprio de l’hôtel lui-même. Mais en même temps, je sais bien que le journaliste s’est fait recevoir gracieusement par l’hôtel en question. Mais ultimement, en multipliant les sources, because la fameuse Sagesse des foules, je finirai par avoir une idée plus précise du sujet qui m’intéresse.

    Et au fond, comme pour l’humoriste vs le comédien, je ne pense pas que l’important soit de faire une ségrégation entre journalistes et blogueurs, mais plutôt du fait d’accréditer systématiquement tout blogueur, s’il n’a pas fait le moindrement ses preuves, au même titre d’ailleurs que ce filtre pourrait (devrait?)être appliqué pour les journalistes. Avouons-le, parfoit le talent du journaliste peut être masqué par l’aura du quotidien ou de la station télé qu’il représente. Le blogueur quant à lui ne peut que compter sur lui et sur son talent. Et s’il n’en n’a pas, personne ne viendra le lire sur son blogue, c’est sûr et certain.

  13. Chier dans ses culottes • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] dans mon billet La peur du changement (qui est aussi un synonyme de chier dans ses culottes, j’aime ça le titres provocateurs, que […]

  14. Jon Husband

    La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et a raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés.

    From hierarchy to wirearchy ?

  15. Normand Miron

    La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et a raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés.

    Mais je vais tout-de-même laisser l’examen de la prostate au soin du doc plutôt qu’à un blogueur 😉

  16. Michelle Blanc

    @Marie-Andrée Chouinard
    Je vous ai pondu un autre billet spécial pour vous s’intitulant Chier dans ses culottes
    @Claude
    Moi aussi je trouve que MADAME erre un ti peu

    @Vincent
    Tu es très progressiste pour un avocat, mais un ti peu en retard dans ta vision des blogues versus les journalistes. Je te rappellerais simplement le battage médiatique qui a été relayé par une meute de journalistes cette semaine en se faisant les porte-voix de la campagne d’épouvante de l’ISIC et associant à tour de bras le vol d’identité à l’internet. Je n’ai vue aucun de ces valeureux reporters se poser la simple question du pourcentage réel de vol d’identité qui est fait sur le Web versus ceux faits hors Web. Pourtant, tu as souvent décrié ces énormités dans tes petits billets écrits à la va-vite. Tes billets sont peut-être postmodernes, mais au moins tu sais de quoi tu parles sur ce sujet. Et les journalistes qui ont traité la chose? Disons que j’ai des maudits gros doutes là-dessus…
    @Jeff
    Bonne question, à quoi servent les tribunes de presse? Peut-être à faire des tribuns, ceux qui sont dessus…
    @Normand
    Belle analogie
    @Jon
    Indeed
    @Normand
    Un blogueur gai pourrait sans doute aussi faire l’affaire. Mais je suis d’accord avec toi que je préfèrerais encore une médecin quoique j’irais peut-être sur Ratemymd pour vérifier les critiques des patients sur la grosseur des doigts et la délicatesse du médecin que je considère…

  17. Michelle Blanc

    @tous, je remarque aussi le nombre intéressant de journalistes qui lisent et commentent ce blogue. Je dis juste ça de même en passant…

  18. vincent gautrais

    Et bien certes, je suis en retard, et c’est une maudite belle qualité en ces temps où on met en place et ensuite on réfléchi. Mais tu vois Michelle, je prendrai l’exergue du livre de Piolet et Pisani qui cite la phrase d’Hemingway «never mistake motion for action».

    Et puis ta dernière remarque est tellement «blogue»: on affirme, on insère 2-3 mots bien gras pour attiser l’auditoire, on donne 2-3 exemples et on en fait une théorie, le tout sans lien autre que ses propres billets tenus au préalable. Franchement, de tous les arguments développés, le seul qui m’a un peu déstabilisé c’est l’«action» (et non le simple mouvement) de Mario Asselin qui dans son billet fait un lien avec un wiki identifiant les critères d’accréditation des blogueurs. Quelle preuve de l’efficacité redoutable d’un blogue comme outil de communication. De communication mais moindrement de réflexion. Un peu ce que dit Sullivan, dont le billet, il le dit, est le fruit d’une réflexion de plusieurs années; un peu de ce que dit Nielsen sur sa critique des blogues dont la seule remarque que j’ai entendu de toi est que tu n’étais pas d’accord.

    Cette ouverture non questionnée vers l’accréditation des blogues par les partis politiques ne peut que me faire penser aux glissements d’élection en élection vers plus de communication et moins de réflexion, avec en apothéose, l’infopub d’Obama de mercredi soir. Bien sûr, ce n’est pas le propre des blogues, la tv et les journaux marchant dans le travers bien allègrement et cette opposition journalistes / blogueurs est tout sauf blanc / noir. Seulement, j’ai la conviction que le médium, de par ses caractérisques propres, ses superficialités telles qu’identifiées par Sullivan, ajoute au glissement de la communication à tous prix.

    À propos d’Amérique, je ne sais plus qui disait que pour connaître les États-Unis il fallait les aimer un peu; j’aurai tendance à te dire que pour mieux connaître les blogues, il faudrait que tu aies un point de vue un tantinet plus critique à leur endroit.

    Mais j’écris ces quelques lignes en quelques minutes; alors, forcément, les chances de me tromper sont énormes.

  19. Stan

    Intéressant. Nous avions eu les mêmes débats en France lors de la campagne des présidentielles. L’UMP a commencé à inviter des blogueurs à ses conférences de presse, à la cérémonie des voeux, etc. Les autres partis ont rapidement suivi. Beaucoup ont poussé des cris d’orfrai au début, puis c’est devenu banal et plus personne ne s’en offusque

  20. Dernier appel: élaboration de critères pour les blogueurs-reporter accrédités aux événements politiques

    […] éditorial au Devoir signé par Marie-Andrée Chouinard, quelques blogueurs ont cru bon réagir (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10). Parallèlement, l’idée avait été proposée de dresser une liste […]

  21. Carnet numérique de Martin Comeau » Blog Archive » Journaliste et blogueur au même party?

    […] lectures sur le sujet:         ✓        La peur du changement, chez Michelle Blanc, 30 octobre 2008         ✓        Les émois de […]

  22. JeanClande

    On s’enfarge des les fleurs du tapis

    Comme le dis Normand Miron en 15

    Terminé

    Il n’aime pas, qu’il aille se faire voir.

    La parole est à la population.

    Michelle Blanc m’a instruit hier à tout le monde en parle.

    Comme elle à dit faut s’ouvrir.

    J’ouvre la porte et je réforme la politique, point.

    Je vais faire mon blog.