Obstination à propos de la crédibilité des sources et de Twitter

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Il m’arrive de reprendre des commentaires de ce blogue et d’en faire des billets. C’est la 2e fois que j’ai une obstination avec Marc Desjardins que je juge pertinente au point d’en faire un billet. À quand ton blogue cher Marc?
Comme suite à mon billet La question de la crédibilité des sources, voici le fil de notre discussion :

Marc Desjardins

Ta démonstration, par contre, prouve qu’à certains égards, Twitter n’est absolument pas novateur et original, particulièrement en ce qui a trait, justement, à l’accès au scoop pour le journaliste. Il n’est, ni plus ni moins, qu’une redondance du téléphone ou de la messagerie texte qui sert au citoyen pour signaler un événement qu’il croit digne de faire la nouvelle. Il n’est ni plus efficace, ni plus immédiat. Comme Twitter ne pourra jamais distiller efficacement la nouvelle (la limitation à si peu de caractères et la nécessité pour quelqu’un de suivre une ou l’autre source), il est franchement limité à ce simple rôle d’accessoire supplémentaire et, je trouve, un peu redondant.

Pour ce qui est de la possibilité de diffuser directement, à ceux et celles qui cherchent de l’information, des scoops, il est peu crédible puisque tout le monde ne peut pas suivre tout le monde. Il devient alors une sorte de téléphone arabe technologique qui fait rebondir l’info d’une source à une autre avant de vraiment infuser la toile. Dans ce sens, il y avait déjà des outils bien plus efficaces pour faire ça sur le Web. De plus, je doute que le citoyen avide de scoop vérifie la source comme devrait le faire le journaliste.

Pour ce qui est de se servir de Twitter Grader ou Technorati pour démontrer une crédibilité, j’ai un doute. Ces outils mesurent la popularité mais il y a très longtemps que j’ai cessé de mesurer la crédibilité par le succès ou la popularité.

Je commence à croire que la popularité grandissante de Twitter risque de lui nuire à plus ou moins court terme. Après tout, pour que l’outil soit vraiment efficace, il faut suivre et être suivi et on finit rapidement, en collectionnant les contacts, à être inondé de sources et surtout de messages très souvent d’une futilité navrante. On en arrive à ne plus avoir le temps de lire. J’aime bien utiliser Twitter pour lire les commentaires extrêmement fréquents de stars comme Lily Allen ou Stephen Fry, à l’humour certain et surtout faisant partie de la sphère du potin nécessaire de par leur statut. Par contre, je trouve qu’il faut beaucoup de vanité pour passer sa vie à croire que chaque état d’âme que l’on a est intéressant pour tout un chacun.

Malheureusement, des penseur(e)s articulé(e)s du Web et des nouveaux médias comme toi, il y en a fort peu mais trop de gens qui savent à peine écrire engluent un médium qui devrait peut-être se réarticuler pour acquérir toute sa pertinence

Michelle Blanc

Marc, Marc, Marc
Technorati tout comme TwitterGrader sont des mesures d’influence bien plus que de popularité. Ils mesurent l’interaction notamment en termes de backlinks d’où l’influence qui peut servir de benchmark à la crédibilité. Je connais des blogues très populaires qui sont nuls dans Technorati. De plus, Twitter n’est pas l’apanage de rien du tout, juste un autre outil qui se rajoute à de nombreuses sources Web et hors Web. Oui c’est un téléphone arabe qui permet entre autres d’avoir des photos de l’avion qui flotte sur la Hudson River avant qu’un média n’ait le temps et les ressources disponibles pour prendre la même photo par exemple. Pour Mumbaï, ça a été tellement efficace que les autorités policières avaient peur que ça ne serve d’outil de prédiction des activités de celle-ci auprès des terroristes. Les journalistes devront apprendre à composer et à évaluer les diverses sources et les sources elles-mêmes publient, souvent en se foutant que les médias les reprennent. C’est aux médias à faire leur job et à être à l’écoute et à valider. Ils peuvent aussi s’en passer et ne reprendre que ce que CNN, AFP et Reuter eux prennent sur Twitter…

Marc Desjardins

Michelle,
J’ai encore beaucoup de difficulté à considérer une mesure d’influence comme une mesure de crédibilité. Mesurer des backlinks, c’est une autre manière de quantifier une popularité disons plus active, mais de là à en faire une pondération qualitative plutôt que différement quantitative, il y a un gros pas.

En fait, c’est ce que je reproche à beaucoup de nos processus d’analyse qui ne mesurent que les anciens paramètres marketing soit l’influence, le rayonnement ou les vecteurs démographiques. À une époque où on invoque le long tail et les marchés de niche pour justifier l’approche micro économique du Web et du Web 2,0, c’est contradictoire. En plus, c’est complètement antithétique à l’approche de l’information qui elle demande la crédibilité, l’analyse et l’objectivité.

En plus, il est bizarre de voir comment on évoque Twitter comme s’il s’agissait d’une plateforme ou d’un médium alors qu’il n’est qu’un réseau de plus, un regroupement différent des mêmes joueurs, utilisant les mêmes outils et le même médium qu’auparavant.

Beaucoup de gens peuvent se passer une information rapidement ainsi, mais ça ne sera jamais un médium de masse, celui qui pousse l’info à des joueurs passifs, comme la télé. Étant donné que nous avons à coeur de créer une masse critique active et non passive, il faut se méfier de croire que les évangélistes et les early adopters constituent la majorité.

Michelle Blanc

Les évangélistes et les early adopters ne sont pas la majorité certes, mais ils sont la 2e source la plus influente de Web après les médias trad. Aussi, je suis d’accord avec toi qu’influence et crédibilité ne sont pas synonymes. Mais l’influence induit tout de même une certaine crédibilité qui se doit d’être vérifiée. D’ailleurs, il y a 1000 ans les savants qui disaient que la terre était plate étaient jugés très crédibles à l’époque. Cette notion de crédibilité elle-même s’inscrit donc dans une mouvance. Mais il ne faut pas s’empêcher pour autant de tout rejeter et s’empêcher de donner une certaine crédibilité “suspicieuse peut-être” aux diverses sources que l’on peut rencontrer sur son passage sur le Web ou ailleurs… D’ailleurs, la crédibilité est aussi affaire de consensus et les backlinks, c’est aussi une forme de consensus.

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Commentaires

  1. Genevieve

    Whew!

    Impressionnant tous les deux!

  2. Eric Baillargeon

    Je suis assez d’accord avec Marc ici sur les outils de mesure d’influence. Ils peuvent être facilement déjoués, ainsi que Google, ma récente bombe sur Obama en a été un bon exemple.

    Quand j’ai mis en quelques secondes un lien dans chacun des mes blogroll de mes 3 blogues, c’est plus de 6,000 liens (chaque billets publié depuis 2004) qui ont instantanément pointé vers une source. Cela ne la rend pas à mes yeux plus crédible, mais les algorithmes de Google ont tout de même été bernés.

  3. Marc Desjardins

    C’est gentil de ta part de trouver que ce que je soulève en discussion a une pertinence dans ton propre tracé. Ça me rassure sur le fait que nous ne sommes pas en train de nous transformer en une sorte de monolithe homogène de pensée similaire, entre évangélistes et praticiens de modèles contemporains de communications.

    Depuis quelques temps, c’est un peu ma réflexion la plus présente. J’ai passé le plus clair de ma vie adulte à être obsédé par la dissidence et le questionnement. J’ai fait mienne la maxime de Bertolt Brecht «Méfiez-vous de toute chose dite habituelle, dans la règle, découvrez l’abus.»

    Évidemment, la tendance que l’establishment a toujours eu d’éroder la dissidence me motivait à me battre, à créer des foyers de résistance, dans une pratique comme dans une autre. C’est pourquoi, dès 1989, j’ai sauté à pied joint dans l’ouverture à la démocratie que promettaient les premiers balbutiements d’Internet (après avoir écumé les BBS). J’en suis devenu praticien, propagandiste et évangéliste. C’était et ça demeure ma quête profonde comme une pratique professionnelle.

    Récemment, par contre, je me suis aperçu que ce qui était audacieux, dissident et révolutionnaire au départ,commençait à prendre de vilains plis de conformité. La popularisation de la pratique Web créait de nouveaux disciples, plus conservateurs, moins enclins au débat et avec la fâcheuse tendance à voir chaque nouvelle déclinaison de plateforme comme un évangile en lequel croire les yeux fermés.

    Ça me terrifie surtout que ça ressemble beaucoup au modèle du «groupthink» qu’avaient élaboré dès le début des années ’60 des psychologues comme Carl Hovland ou Irving Janis, cette pensée unique et conforme que les adhérents à une école de pensée tendent à distiller, une pensée unique qui évacue l’analyse critique ou la réévaluation des idées. Malheureusement, ce genre de phénomène frappe souvent les tenants d’une vision novatrice qui se protègent ainsi de la critique des opposants naturels. Je pense qu’il se distille beaucoup de groupthink dans nos rangs en ce moment.

    D’ailleurs, Hovland était un penseur extraordinairement avant-gardiste dans tout ce qu’il avait défini du modèle de communications sociales que nous voyons rayonner via le Web et surtout le Web 2,0… Pourtant, il a écrit tout ça dans les années ’50. C’est aussi lui qui avait développé la théorie de la crédibilité des sources qui est très pertinente dans le débat actuel.

    Mon inquiétude est multipliée par le développement de toutes les applications de micro-blogues comme Twitter. La capacité initiale à compacter une pensée est une vertu profonde (une des premières qui se développe en journalisme d’ailleurs). Cependant, en ce moment, ce n’est pas une pensée développée qui se compacte en 144 caractères mais bien plus une tendance à ne dire que des fragments, à ne pas formuler une pensée complète. Ça me fait penser à ce qui s’est passé avec l’apparition de Power Point. Tout le monde s’est mis à présenter en point form, en phrases courtes et punchées. Au départ, c’est le fondement de l’art de la présentatique… articuler une pensée claire et formelle et ensuite la présentée en quelques éléments essentiels. Malheureusement, comme le prévoyait McLuhan, la forme est devenue le fond, le medium est devenu le message. Dès lors, on a vu des pensées fragmentées en quelques phrases arbitraires qui n’étaient malheureusement pas soutenue par une pensée profonde.

    C’est la réflexion qui m’habite, celle sur une société qui pratique le clip sans le propos, une société qui semble faire triompher le syndrome du déficit d’attention dans ses pratiques communicationnelles tout comme dans les principes de gestion.

    Évidemment, je ne veux pas en faire une généralisation et je ne serai jamais un luddite qui veut faire reculer le champ de recherche.

    Par contre, je crains qu’une pratique novatrice qui amenait la démocratisation de la communication ne devienne trop facilement une nouvelle conformité suivant la mode et surtout les poncifs convenus d’un nouvel ordre établi.

    C’est un peu pourquoi j’ai voulu développer ma vision un peu en réaction à la tienne. Ce n’est qu’une réflexion et une analyse et je continue à résolument défendre la nécessité de la réinvention via le Web 2,0. Je te remercie de créer ainsi une place publique où se développe une vraie modernité.

    Pour ce qui est de «mon» blogue, je suis la victime de mon propre perfectionnisme. J’ai tellement créé de sites et de visions pour d’autres, j’ai tellement prôné de principes et développé de tactiques que ma vision de ce que devrait être mon lieu de diffusion devient souvent irréaliste. Et puis, il y a des territoires accueillants comme tes pages où diffuser des idées après tout…

    Merci…

  4. Michel Monette

    Je ne sais pas si ma réflexion peut aider – http://blogueurcitoyen.com/?p=1609 – mais il me semble que trop de journalistes vivent sur une île au beau milieu de leur glorieux passé. La façon dont les gens vont chercher l’information change et il faudrait bien se pencher sur le phénomène plutôt que sur les symptômes. Entendons-nous bien, les journalistes sont plus que jamais nécessaires pour nous aider à comprendre le monde qui nous entoure, mais, comme me l’a fait remarquer Colette Brin @ColetteB dans un gazouillement: adieu à la tyrannie des journalistes http://tinyurl.com/bcjznv.

  5. Alain Boudreault

    Influence, crédibilité, science et ultimement vérité : la seule condition demeure toujours la reconnaissance des pairs. C’est ainsi que la terre a su être platte “en vérité” pour aussi longtemps. Seules certaines avancées technologiques peuvent contrer cet état de fait de la “communauté”, même scientifique, et là encore : l’influence des pairs arrivent souvant à empêcher certaines avancées (ou leurs interprétations) contraignantes pour leur propre consensus ou paradigme. Où je veux en venir? Les outils de diffusion proportionnellement de plus en plus (1)instantanés, (2) rejoignant la masse et (3) rassembleurs (créant des communautés de pairs virtuels et éphémères “on the fly”), tels que Twitter, pourraient (peuvent?) mener des communautés populaires mais aussi sérieuses que savantes, sur des pistes douteuses tel que le fameux “scam” de la fusion froide de 1989 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion_froide), et encore Internet n’y était pour rien à cet époque, le NY Times à servi de Twitter… Et quel serait le garde-fou de cette diffusion débridée et de nos “pairs” souvent plus crédules que nous ne le souhaiterions, mêmes lorsqu’ils sont “hommes de sciences” bien établis? Probablement nos bons vieux journalistes… beaucoup plus que quelque source que ce soit! La vérité, c’est la critique, l’observation a posteriori et l’adoption à long terme qui la crer, le reste ne demeure toujours qu’un mirage… “à confirmer” dans la réalité du temps! Voilà à quoi contribue Twitter… les mirages de notre époques… qui auront peut-être un jour leur place dans la réalité de demain.

  6. Danielle Verville

    @ Marc Desjardins, votre point de vue est fort intéressant. Il alimente ma propre réflextion.

    @Michelle, après votre rencontre et celle de Claude, me voilà enfin sur Twitter. Pour le meilleur et pour le pire!

  7. Michel Monette

    @ Marc Desjardisn : je vous accorde que les réseaux sociaux sont des vecteurs de pensée unique. On en a eu un exemple ici à Québec autour du Red Bull Crash Ice ou notre maire aura réussi l’exploit de se couvrir de ridicule devant l’appel d’un groupe Facebook. Mais tous ces outils de communication bi et multi directionnels ne peuvent-ils pas être autre chose que débilitants pour la pensée? Comment? Je ne le sais pas mais il faut trouver parce que nous sommes devant le fait accompli.

  8. Garamond

    Vous avez tous les deux raison.

  9. Michelle Blanc

    @Tous
    Le couteau peut servir à faire un sandwich ou à éventrer son voisin. L’outil n’est pas responsable de l’usage. L’arnaque a toujours existé et la crédulité aussi. On peut trouver de nombreux exemples d’arnaques avant et après l’apparition du Web. Dans l’exemple de Google Bombing d’Éric, il s’agit d’une douce arnaque, mais d’une arnaque d’un système tout de même. Je suis moi-même (j’ose le prétendre) reconnue pour mon esprit critique qu’on qualifie (rarement) même de Bitch. Je me suis d’ailleurs récemment élevé contre une soi-disant “éthique” de la communication twiteresque et je valorise le droit et la nécessité de déconner. Cela étant dit, je reconnais les limites d’une communication à 140 caractères et je crois que ce n’est certes pas un outil de débat (quoique j’ai déjà eu un débat fort intéressant avec la twitereuse de Québec Solidaire). Par contre, il permet d’amplifier le débat qui peut se dérouler ailleurs, via les tinyURL par exemple. Contrairement à ce cher Marc, je n’observe pas encore de pensée monolithique sur le Web. Ça existe certainement, mais j’ai justement comme habitude (peut-être inconsciente) à fuir les relayeurs d’infos sans valeur ajoutée. À ce propos, je remarque que si les journaux se vendent encore, c’est à cause des chroniqueurs et des éditorialistes qu’ils publient et que la blogosphère est justement un réseau mondial de chroniqueurs et d’éditorialistes avec plus ou moins d’acuités, de pertinence et de vision. Je crois donc que la critique est très loin d’être morte ou encore mal en point. À propos des failles sur la profondeur de la réflexion qui serait illustrée par l’utilisation abusive de PowerPoint ou de Twitter, je ne peux qu’être en accord, mais encore là, il s’agit d’une utilisation (ou perception) déficiente de l’outil dont le but premier était de présenter et non de réduire. J’observe d’ailleurs que mes meilleures conférences sont celles où je n’utilise pas PowerPoint ou encore qui contiennent des images dans PowerPoint, plutôt que des mots. Ça me permet de raconter une petite histoire (qui se veut pédagogique) ou une fable à caractère éducative, qui risque fort de rester imprégnée dans la tête des gens présents. À ce propos, Twitter aussi peut contenir des images et agir un peu comme le fait un caricaturiste, et proposer effectivement, un condensé très signifiant. Mais c’est vrai que ‘est plutôt rare et que ça prend un sacré talent. En somme, je ne suis pas pessimiste quant à l’arrivée de nouvelle techno de microblogage et je continue de croire que la pensée profonde et la critique ont encore leur place sur le Web et qu’elle sont encore bien vivante…

  10. narvic

    La réflexion de Marc Desjardins sur la fragmentation du discours en ligne me travaille aussi. 😉 Ça n’est pas propre à Twitter, ni même au web, mais l’usage de ces technologies me semble amplifier le phénomène. Il renvoie également à la question du “communautarisme” en ligne et à la fragmentation de l’espace public lui-même.

    Ce qui me pose problème, c’est que l’information qui circule le plus facilement, et donc le plus massivement, sur des réseaux tels que Twitter, c’est l’information d’alerte et de socialisation, l’information “pour être courant”, pour rester en contact avec son univers social personnel, et pas l’information “pour comprendre”. Ce sont les titres des articles qui circulent, mais pas les articles eux-mêmes.

    L’actualité n’est plus qu’une composition, assez impressionniste, de titres sans articles (dans sa forme ultime, ce n’est même plus qu’un nuage de mots-clés). Tout cela conserve un fort pouvoir social (l’info “pour être au courant”), mais ça n’a pas de sens. Ça créé même un bruit permanent qui nuit à la compréhension.

    L’attentat de Bombay est un bon exemple : Twitter n’a pas véhiculé d’information pour comprendre (pourquoi ces attentats ? Leur rapport avec les relations entre l’Inde et le Pakistan, avec la situation politique interne au Pakistan…). L’information d’alerte n’avait de sens que pour les gens directement et personnellement liés à Bombay (parce qu’ils y connaissent des gens, y ont des affaires…). Pour tous les autres, elle n’en avait pas.

    Ce qui aurait eu du sens, c’est si Twitter avait servi à diffuser des liens vers des ressources disponibles aidant à comprendre (des analyses géostratégiques, de la documentation historique, etc.), mais ça n’a pas été le cas. On n’a pas utilisé Twitter pour ça. Ou bien ceux qui ont tenté de le faire n’ont pas été entendus, car leur message a été noyé dans le bruit.

    Twitter aura été, au final, dans le cas des attentats de Bombay, vu de ma paroisse, un très mauvais outil d’information.

  11. Vallier Lapierre

    Il faut prendre Twitter pour ce qu’il est, un outil de conversation principalement.

    Et on n’a jamais demandé à une conversation d’être géniale à tout coup. Quand on vise la longévité, on ne peut pas être branché sur le 220 constamment. Ou on peut si l’intensité nous est indispensable. C’est un choix. C’est parce qu’on aime mieux le sort d’un Denis Vanier ou d’un Dédé Fortin que celui de n’importe lequel chroniqueur à la petite semaine.

    Les conversations dans Twitter en sont encore à leur prime enfance. Souvent, les gens ne s’y écoutent pas beaucoup plus que s’ils étaient entre quatre yeux et plus. Ça se fait malheureusement de façon trop empressée. On devrait plutôt y venir une heure, pas plus, comme à un oasis de liberté dans sa journée de travail plutôt qu’y faire des apparitions rapides pour la forme.

    Mais bon, il faut plusieurs printemps pour résumer toute une vie. Je sais, il y a des exceptions.

    Avant de me prononcer sur l’utilité ou non d’une nouvelle technologie d’information (en ne faisant pas partie de ceux qui les utilisent toutes, il y en a trop) associée au Web 2.0, je laisse la chance au coureur. C’est beaucoup trop facile de réduire, même de façon ironique, Twitter à une conversation de taverne comme se l’est permis le collègue Nelson Dumais dans http://www.directioninformatique.com cette semaine.

    Ce n’est pas manquer d’humour que d’y voir un exercice littéraire très bien écrit, mais du même niveau que les réactions d’une Lysiane Gagnon ou d’une Denise Bombardier face aux changements qui contreviennent à la bienséance. Ça fait vraiment Mme Bec Sec. Et Nelson n’a pas l’excuse pour sa part de n’y comprendre rien aux technologies.

    Tout est question de perspective en cette matière. Et ce n’est ni moi, ni Nelson, ni vous M. Desjardins (heureux de vous retrouver sur Internet puisque je vous avais perdu de vue depuis Québec-Rock) qui y changeront grand chose. Il faut lire à ce sujet dans internetactu.net : « La vie privée, un problème de vieux cons ? »

    Twitter va être façonné principalement par les gens dans la trentaine et moins. Ce sont eux qui vont choisir à quoi ça sert.

    D’ici là, je compte bien m’en servir pour leur apprendre une chose ou deux.

  12. Michel Monette

    Deux choses à propos de Twitter :

    1. La réputation de ceux qui écrivent les messages comptent au même titre que la réputation des blogueurs et que celle de ceux qui alimentent les sites Web.

    2. On peut y trouver des informations qui vont bien au-delà de la conversation de taverne. Évidemment, si vous ne circulez que dans la zone des tavernes, vous aurez cette impression. Essayez de faire une recherche (on peut même faire une recherche boléenne : voir http://tweetgrid.com/searchtips).

    Pour en revenir au fond, je réalise de jour en jour à quel point twitter est beaucoup plus qu’un accessoire supplémentaire. Allez faire un tour sur Twitter search avec les trois lettres AIG. Ça donne une bonne idée de l’état de l’opinion publique mais ça permet aussi de découvrir plusieurs sources intéressantes pour aller plus loin que la nouvelle. la différence avec Google : ce sont des humains qui commentent ce qu’ils voient, entendent, lisent. Nous n’avons encore vu que la pointe de l’Iceberg de ce que va permettre Twitter.