Les changements que vivront les agences de pub et le marketing

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Je dis souvent que les agences de pubs sont poches et que ça ne va pas bien, mais je suis très probablement biaisée. Ça fait cependant du bien d’entendre le pote Martin Ouellette dire la même chose, avec encore plus d’éclat. Surtout que Martin est un ex-gars d’agence trad. recyclé dans la pub virale et le Web et qu’il est tellement décoré de nombreux prix locaux et internationaux que si c’était des médailles, il s’en ferait un très, très gros bouclier. C’est donc un 37 minutes 5 secondes qui vaut la peine d’être investi pour comprendre pourquoi la pub est dans le caca mou.

Aussi, le marketing va changer parce que les futurs gestionnaires vont aussi changer. C’est l’essence de ce que dit Diane Nadeau chargée de cours de l’Université de Sherbrooke qui parle à Christian Aubry du profil des nouveaux étudiants de la génération net à qui elle enseigne maintenant dans le billet vidéo Diane Nadeau de Twitter au Laïka en passant par la Génération Web.

Soit dit en passant, ces deux personnalités étaient parmi les nombreuses gens qui étaient du Yulbiz-Montréal d’hier. Encore une autre bonne raison d’aller aux prochains Yulbiz…

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Commentaires

  1. Claude Théoret

    J’ai bien apprécié ce vidéo de Martin à la journée d’Infopresse, mais j’étais déja convaincu depuis que je l’ai vu en débat a la AMM-PCM:

    http://blog.provokat.ca/index.php?/archives/333-Dans-le-coin-gauche….html

    Avec les journaux qui tombent a un ryhtme presque quotidien je me demande si on va bientôt voir l’équivalent de http://www.newspaperdeathwatch.com/ pour les boîtes de pubs?

  2. Nikonoel

    Allez, je me permets une petite correction orthographique : ‘biaisée’ devrait être à la place de ‘biaisé’, si je ne m’abuse ? Ou alors je suis biaisé, moi aussi…
    😉

  3. jfp

    @Martin: Merci pour le verre de vin hier au Yulbiz, je garde en tête ou tu veux amener ton agence dans 5 ans et j’ai peut-être une ou deux personnes en tête avec qui tu pourrais tripper 🙂

    @Michelle: Je suis d’accord avec toi Martin O. a une belle vision de l’agence de comm dynamique.

    @Philippe Martin: Très intéressant hier aussi ta vision du développement des Medias Sociaux.

  4. Andrés

    L’économie et la planète sont malades. Le monde change. Internet métamorphose tous les rôles. Nos sociétés dégringolent la pyramide de Maslow; dur retour à l’essentiel.

    La confiance s’évapore. Pour trouver les réponses, on se tourne vers la communauté.

    L’intelligence des foules devient le moteur de recherche.

    L’avenir appartient aux nouveaux humains ou ne sera pas.

  5. 450superman

    Intéressant ! Je suis concepteur publicitaire dans une agence que Martin Ouellette surnomme «trad». Autant j’aime certains éléments de sa présentation, de même que le personnage (que je ne connais pas personnellement), autant je suis en désaccord avec ce qu’il annonce. Je répondrai même au titre qu’il donne à sa conférence (c’était son but, non, de me provoquer?) en affirmant que «L’avenir est à la publicité sans Martin Ouellette». À partir du moment où l’on pense que la compréhension des nouvelles technologies ou des nouveaux médias l’emporte sur la compréhension des marques et la valeur des idées, on est dépassé. Pour moi Martin Ouellette est le Jean Leloup de la pub : j’adore son output créatif mais lorsqu’il prend la parole sur une tribune, je me demande si le désir de provoquer l’emporte sur la cohérence.

  6. Michelle Blanc

    @Superman450
    Au moins Martin Ouellette a le courage de ses opinions qu’ils ne cachent pas derrière le lâche voile de l’anonymat…

  7. Marc Desjardins

    J’ai envie de nuancer un peu sur cet argument abondamment répandu du Web qui tue les agences de pub et les journaux. J’ai des doutes sur les relations causales qu’on met en jeu ici.

    Oui, les agences de pub se meurent et oui les journaux se meurent aussi et re-oui que le Web prend une place prépondérante dans la vie des gens (quoiqu’il faudrait de temps en temps se questionner sur la foi que nous avons, évangélistes et propagandistes, en l’universalité de la pénétration du Web). Mais ce n’est pas la première ou la dernière fois que ça arrive.

    En 1980, alors que je dirigeais une publication en même temps que je faisais de la pub à la pige, on a commencé à annoncer, avec raison, la mort du magazine et le déclin des journaux, à cause de la présence importante de la télévision dans nos vies. C’était encore à l’âge d’or des Baby Boomers. Effectivement, de nombreuses publications sont mortes de leur belle mort et l’hécatombe a continué. Ont survécu les gens qui avaient compris l’émergence des marchés de niche (intérêts spécifiques ou marchés de luxe) et qui ont publié en conséquence. Oui oui… les marchés de niche, bien avant la théorie du long tail. En parallèle, d’autres éditeurs se sont lancés soit dans la gratuité, supportée par la vente publicitaire, ou encore dans la publication plus «human interest» et potineuse… Ça aussi, ça a marché. Pour les journaux qui mouraient, on n’a qu’à se rappeler du Jour, de Montréal-Matin ou de La Patrie juste pour la région métropolitaine… Il y en a eu des centaines aux USA. On parlait de crise majeure déjà.

    En parallèle, les agences de pub qui n’étaient jusque là que des officines locales de Madison Avenue ou de Toronto et quelques rares joueurs autonomes, se sont développées à une vitesse fulgurante. La croissance du marché télévisuel y était pour beaucoup… ils pouvaient faire beaucoup de sous avec leur 15% de commission et une pratique démesurément friquée s’est développée. Il se passait la même chose partout dans le monde avec la régionalisation des marchés. Les agences locales comme les officines localisées se sont répandues comme des moisissures sur du pain rassis. Et on a fragmenté les spécialités, RP, marketing direct, promotion au point de vente… etc. Il était inévitable que le bateau allait un jour couler de par sa surcharge. Mais ça allait avec l’époque des junkbonds et de l’émergence d’un marché financier boursier plutôt que bancaire.

    Et puis, à partir de 1990, la régionalisation a tellement pris d’ampleur que la tendance s’est renversée… Le marché des journaux a repris une place importante avec les publications régionales, les annonces classées et la presse gratuite. Les agences ont freaké, parce qu’avec leurs grosses structures financées par le 15% du temps média télé et radio, elles ne savaient pas comment faire de l’argent avec de la publicité régionale peu coûteuse. Beaucoup d’agences ont mordu la poussière, les plus grosses ont joué la carte du prestige. D’autres se sont retournées vers la manne des comptes gouvernementaux. C’était une crise importante. Ceux qui y ont survécu peuvent en parler. C’est à ce moment qu’on a vu naître les boîtes de création qui faisaient payer directement pour leurs services et, souvent, n’avaient même plus de services média. C’est aussi à ce moment qu’on a vu proliférer les services secondaires, non publicitaires, de marketing et de communications. Et tout ce beau monde ne se parlait pas, se bitchait à qui mieux-mieux et n’arrivait pas à fusionner les éléments de la chaine.

    Puis, est arrivé la télé spécialisée… et la fragmentation inattendue de ces auditoires-là. Encore une fois, on entendit le cri de tout le monde aux abris et les essais de repêcher cet auditoires qui, au départ, ne généraient pas beaucoup de revenus. On a vu des disproportions dans les budgets demandés, du délire et en plus, on a commencé à entendre le discours prônant de devenir tous des «communicateurs» plutôt que des publicitaires, des gens de marketing ou des relationnistes. Mais d’autres agences souffraient et il y a eu beaucoup de dépôts de bilan.

    Évidemment, tout le monde s’est mis à parler d’Internet comme de la prochaine voie. Tout le monde. Évidemment, les publicitaires, comme les clients et les entrepreneurs, ont vu le Web comme une immense vitrine pour ce qu’ils avaient à vendre. C’est complètement légitime puisque c’est comme ça que la chaîne commerciale capitaliste a toujours fonctionné. On pousse le message, on pousse la vente, on séduit et, si on a bien poussé, on encaisse. C’était un médium de diffusion de plus, et le public le voyait aussi comme ça.

    Et puis, il s’est passé quelque chose de tout à fait inattendu. On s’est rendu compte qu’Internet, ça marchait dans les deux sens! On pouvait réaliser le fantasme du téléspectateur qui gueulait, dans les débuts de la télé, contre les acteurs qu’il détestait. Mais, cette fois, on pouvait l’entendre de l’autre côté de l’écran. On a commencé par faire des wet dreams de CRM, de Consumer Relationship Marketing… d’encore pousser un produit au consommateur, mais un par un, de le chatouiller directement et personnellement dans sa chambre à coucher.

    Malheureusement pour les pousseux, la masse de l’autre côté de l’écran était beaucoup plus grosse que les agences. Et elle parlait vraiment fort. On pouvait faire comme les Gouvernements et les grands financiers, s’asseoir sur son pouvoir et ne pas écouter ou on pouvait tendre l’oreille. Mais tendre l’oreille et donner la parole, c’est vraiment un changement socio-politique qui demande la foi plus que le sens des affaires.

    Internet a démocratisé l’accès à l’information et à sa diffusion. Mais, au fond, il peut être utilisé de la manière qu’on le veut bien. Il y aura toujours des tas de gens qui voudront voir des belles images, des beaux vidéos mais qui n’auront pas envie d’intervenir. Par contre, ceux et celles qui veulent intervenir peuvent le faire.

    Mais, ce qui est particulier, c’est qu’Internet est devenu un canal de gratuité démesuré. Tous les intangibles, comme l’information, la connaissance, la découverte, que des entrepreneurs pouvaient vendre autrefois, sont disponibles gratuitement. Ça aussi, ça change la transaction sérieusement. Ce n’est pas une révolution médiatique, c’est une révolution sociale.

    Les journaux ont une solution de survie. Ils doivent trouver le moyen de conserver leur influence et leur pertinence en se diffusant en ligne plutôt que sur le papier. Ils ont les moyens, les compétences et l’expertise pour le faire. Cette influence, cette capacité à se faire entendre et à être crédible, il sera relativement simple de trouver le moyen de la vendre aux annonceurs et d’en redéfinir de nouveaux modes de financement. Ce ne sera pas simple, mais c’est faisable. En passant, la majeure partie du revenu publicitaire des journaux et magazines n’est pas la vente de copies mais dans les revenus publicitaires et collatéraux.

    Par contre, pour les publicitaire, le recyclage est presque impensable. Comment voulez-vous qu’ils deviennent crédibles et influents alors qu’ils ont passé leur vie à vendre de l’air chaud, de l’hyperbole et de la manipulation? Pourquoi un internaute se raccrocherait à la proposition publicitaire alors qu’il peut connaître les multiples vérités qui se rattachent à un service ou à un produit? C’est impossible.

    C’est pourquoi je ne crois pas que les publicitaires pourront se recycler en praticiens du Web efficaces, ça demanderait qu’ils renient tout ce qu’ils ont appris, tout ce qu’il savent faire.

    La nouvelle race des communicateurs Web est en train de naître, elle est fondamentalement différente, elle est un peu rebelle, elle sait écouter et dire, découvrir et partager. En plus, elle y prend plaisir, elle a des convictions et des principes. Elle devra faire comprendre au client qu’elle ne peut plus VENDRE son produit. Elle peut accroître sa notoriété en l’associant à des initiatives qui, intrinsèquement, attireront les Internautes mais qui seront indépendantes du produit. On devra contextualiser ce qu’il y a à vendre et permettre à l’auditoire de se faire une idée propre.

    Malheureusement, le dialogue personnalisé, l’écoute profonde, c’est très peu rentable pour les produits de consommation de masse. Les coûts reliés à une opération de ce genre deviennent astronomiques avec la croissance d’un auditoire puisqu’il n’y a pas d’économie d’échelle à faire comme pour un message publicitaire qui voit ses coûts baisser en le divisant par ses millions d’auditeurs. La réalité de la rentabilité de nos processus n’est pas encore assez évaluée. Oh, les petites initiatives, les organisations plus sociales profitent de la personnalisation du dialogue. Mais comment voulez-vous que Coca-Cola parle individuellement à chacun de ses millions de consommateurs? Déjà, beaucoup d’initiatives Web 2,0 ont été requestionnées par les clients qui y ont investi des sommes gigantesques qui ne se reflètent pas dans les revenus.

    C’est une réflexion qu’on doit faire urgemment si on veut que nos pratiques ne restent pas cantonnées aux niches où nous avons du succès. Évidemment, ça n’arrivera pas demain, mais inévitablement, et surtout en période de crise économique, ça finira par arriver.

    Et, parallèlement, je crois que les agences publicitaires sont là pour rester. Il y en aura moins, elles se cantonneront aux plus gros comptes, aux campagnes qui peuvent encore avoir de l’efficacité dans les médias de masse. On finira juste par accepter qu’un publicitaire n’est pas un créateur Web et vice-versa… et on acceptera aussi qu’un blogueur n’est pas un journaliste et qu’un journaliste n’est pas un blogueur… et nous naviguerons professionnellement sur nos planètes parallèles…

  8. Garamond

    J’ai hâte de voir ce qu’on pensera de tout ça dans dix ans !

  9. Martin Ouellette

    @Michelle
    Merci.

    @Tous les autres (sauf Superman)
    Merci.

    @Superman819
    Je suis désolé de ne pas avoir réussi à vous allumer. L’idée était de suggérer “un beau risque” : et si la pub telle qu’on la fait allait mourir, qu’est qu’on ferait? Je reste persuadé qu’oser l’innovation est plus sensé/payant/l’fun que s’obstiner au statu quo.

    J’ajouterais d’une façon orgueilleuse que je comprends la pub, le branding et la valeur des idées trad ou pas. Si vous connaissez quelqu’un qui connait autant que moi le trad et la nouvelle réalité (qui n’est pas avant tout technologique mais sociale) je serai enchanté de débattre avec lui ou elle.

    Rester curieux est une option intéressante.

  10. 450superman

    Excellent point !
    Par contre, ma pseudo-anonymité me permet de m’exprimer sans avoir l’approbation de mon employeur. Mes commentaires ne sont aucunement intéressés… pour ce que ça vaut.

  11. 450superman

    Héhé.

    @ Martin
    Ma carrière (qui se porte assez bien merci) est basée sur la curiosité. Je crois que dans le fond, toi et moi on partage plusieurs croyances.

    Je pense que simplement que tu tentes de positionner les agences comme étant des «acheteux de média», des «déclineux de concept», des «interrupteux d’émission»…

    Quel dommage !

    Je t’accorde qu’une majorité d’agence s’accroche à un modèle financier passé date, mais la force des agences (les bonnes) c’est d’avoir des IDÉES. On s’en #@#@#* que l’idée soit imprimée sur une pinte de lait, diffusée à Tout le monde en parle, habilement véhiculée dans un des nouveaux médias ou tatouée à l’intérieur de tes narines. Honnêtement, ça n’a pas vraiment d’importance. C’est juste l’idée qui compte. En fait, plus le temps passe, plus la valeur des idées augmente, selon moi. Et je vois pas mal plus de bonnes idées provenant des «trad» (ark!) que ton bord.

    Ah oui, tu connais http://www.mortierbrigade.com ? Est-ce une agence trad ?

  12. Michelle Blanc

    @Martin pas de quoi
    @Marc Desjardins WOW
    @450Superman c’est vrai qu’il y a ton adresse IP pour identifier la boîte de pub pour laquelle tu travaille. Alors tu n’es pas complètement anonyme…

  13. 450superman

    Ouais, mon adresse IP et ma très célèbre allergie à la kryptonite me trahïssent régulièrement.

  14. Martin Ouellette

    @Marc
    Wow! Quelles vision, envolée et leçon d’histoire. Merci. J’y retournerai. Pour ce qui est de l’urgence à trouver une alternative à 1 millions de conversations, il y a des avenues où les producteurs permettent des échangent entre consommateurs, où plusieurs personnes dans une entreprise prend le droit de parole, où la distribution de biens devient aussi des opportunités d’échanges. L’enjeu reste de taille en effet.

    @2818901
    (Par vanité sans doute. je réponds en partie. J’avais pourtant annoncé que je préférai sdébattr eavec quelqu’on qui connaissait aussi le Web.)

    C’est pas l’idée qui est importante, c’est la relation entre des citoyens et des producteurs. Et parfois, il faut se taire et ne pas avoir d’idée. L’agence de pub doit cesser d’être une usine à pubs/idée/flash sans fin, sans distinction, sans responsabilité, sans humilité. S’il y avait une tyrannie à accepter ce ne serait pas celle de l’idée, mais celle du résultat – pour les citoyens et les producteurs. Et non je ne me cache pas derrière les résultats parce que j’ai pas d’idée.

    Je ne connais pas mortierbrigade. Je suis allé voir. J’ai regardé 3 jobs aux hasard. De très beaux flashs. C’est ce qui semble être du trad sexy. Du bon show. Je peux me tromper, je n’ai pas tout vu.

  15. 450superman

    Le meilleur exemple que je peux donner pour expliquer pourquoi l’idée est plus importante que n’importe quel changement dans l’univers médiatique est la campagne que Mortierbrigade a créé pour Studio Brussel. Disponible sur leur site, ou encore http://www.mediabistro.com/agencyspy/campaigns/have_you_seen_the_thirsty_boy_89469.asp

    Inclassable, et c’est parfait comme ça. Tant que les agences TRAD feront du travail comme ça, elles existeront.

  16. Martin Ouellette

    @suite 800

    Cette idée est bonne et a eu des résultats. Bravo aux trois directeurs à la création et quatre directeurs artistiques sur la job de décrédibiliser des émissions de radio et télé pour une grande cause.

  17. Diane Nadeau

    Wow, merci Michelle!
    J’en suis bouche bée!

    Et pour ce qui est de la vidéo de Martin Ouellette – j’approuve la vision ! Tout changement nous force à sortir de notre zone de confort… et ce n’est pas apprécié par la majorité.

  18. 450superman

    Je suis au 900 by the way.

    Zut, je comprends pas ce que tu penses de la campagne dont je te parle !

    Mais vu que ça a gagné tous les prix les plus prestigieux qui existent sur la planète l’an passé (surtout ceux qui récompensent les pièces qui mélangent la pub et le non-traditionnel), et que tu n’avais jamais vu cette campagne, je te réfère au conseil que tu me donnais plus tôt :

    Rester curieux est une option intéressante.

  19. Martin Ouellette

    @900(sorry)

    Oui je l’avais vu, j’étais à Cannes.
    Interrompre n’est pas un bon mode de communication. DSL, c comment je vois la vie. Gagne rdes prix non plus – et je dis ça, parce que j’en ai gagné une chiée.

  20. Luc Lefebvre

    J’suis totalement en accord avec Martin.

    J’avoue qu’il y a certains trucs avec lesquels je suis pas en accord, cependant je crois qu’on va dans le même sens et c’est ce que j’essaie de faire comprendre aux nouveaux qui arrivent et surtout aux agences.

    Il faut cesser d’avoir le complexe du superhéros dont la population aura constamment besoin pour combattre le crime… c’est faux. L’agence n’est plus un filtre nécessaire entre le consommateur et son produit, c’est plutôt un outil très pratique qui orbite alentour de la relation qui existe entre produit-client.

    Les agences ont beaucoup à faire dans un futur rapproché pour s’assurer de leur survie. On pourrait en discuter longtemps (comme l’a fait Martin dans sa conférence), mais je crois qu’évidemment, la compréhension passe par l’acceptation. Il faut réaliser qu’on est plus essentiels.

    Une fois qu’on réalise ça, le reste du monde devient soudainement tellement plus beau. 😉

  21. seccus

    Cela veut-il dire que qu’on devrait créer un hôpital pour chaque discipline médicale?

  22. Michelle Blanc

    @Seccus
    Ça existe déjà comme l’Institut de cardiologie de Montréal, L’institut de gériatrie de Montréal, L’institut Thoracique de Montéal, The Montreal Children’s Hospital et bien d’autres encore. Mais il y a aussi des hôpitaux avec certaines disciplines qui sont plus à l’honneur et dans chaque hôpital, il y a des départements spécialisés et s’ils n’ont pas la spécialisté dont vous avez besoin, ils ne se gênent pas pour vous envoyer au bon endroit

  23. Martin Ouellette

    @Michelle et @Seccus
    Ce qu’il nous manque c’est un infosanté, ou une ligne d’urgence et/ou de généraliste. Qui veut ouvrir cette gare de triage?

  24. Geneviève

    Je trouve la guéguerre « trad » vs nouveaux médias quelque peu impertinente. Je fais personnellement partie de la nouvelle génération de concepteurs, les jeunes, de ceux qui font de la pub depuis moins de dix ans, et, moi comme mes semblables, nous considérons avant tout comme des concepteurs. POINT. Le but est de communiquer, de dire quelque chose sur le produit qui ait une résonance pour le consommateur. Que ce soit en le communiquant directement, en associant ce produit à quelque chose d’expérientiel pour le consommateur ou tout simplement en le plaçant dans un contexte qui met de l’avant ses bénéfices ou sa personnalité, il reste que le but ultime est d’engager une relation.

    Et pour ce qui est d’engager une relation, il n’y a pas qu’une façon de faire. Les cibles sont variées, leurs habitudes aussi et les Grands Spécialistes des Nouveaux Médias semblent oublier que la période de transition n’est pas terminée. Ma mère sait tout juste prendre ses courriels, et pourtant, elle consomme. Vous me direz qu’une fois cette période de transition achevée, le débat sera clos; je ne le crois pas. Ce que je constate autour de moi, c’est une ségrégation, l’Apartheid de la communication. Et des deux côtés, on se trompe un peu. Du côté du web, on s’enthousiasme pour des technologies et on les utilise souvent sans créativité, sans réel input signifiant pour le consommateur; tandis que du côté de la pub, on trouve souvent de grandes idées, mais on diminue l’impact qu’elles pourraient avoir par manque de connaissances des nouvelles technologies.

    Le trad trippe sur sa créativité et se regarde le nombril; le non-trad trippe sur ses bébelles et ses gadgets et se regarde aussi le nombril. Il me semble qu’un petit mélange des deux apporterait une solution optimale. Parce que, comme 450 Superman, je pense que l’idée doit être à la base de toute communication. Attention, par le p’tit flash créatif qui fait gagner des prix, mais que le public ne saisit même pas ! Je parle plutôt de l’idée stratégique, du concept qui trouve sa résonnance chez ceux à qui il est destiné, de la personnalité que revêt un produit au fil des apparitions qu’il fait dans l’esprit des gens. Et ça, gens de trad ou de non-trad, on s’en fout, ce qu’il faut, ce sont de grands esprits, de grands stratèges, des penseurs intelligents qui comprennent les gens, leurs aspirations profondes et la société dans laquelle on vit.

    Il faut bien sûr ensuite faire passer cette idée par un canal quelconque et c’est là que beaucoup de gens de trad doivent faire leur mea culpa, pour leur méconnaissance ou leur manque de curiosité à l’égard du non-trad.

    Reste que, pour moi, la bataille que l’on se mène actuellement relève du non-sens. Une évolution conjointe en aurait beaucoup plus à mes yeux. Et cessons d’annoncer la mort de l’un et de l’autre; il y a de l’espoir. Parce que bien que je sois jeune dans le milieu, on m’a appris à penser large, englobant et avec ouverture. Toutes des façons de travailler que je n’aime pas accoler péjorativement au mot « traditionnel ».

  25. Martin Ouellette

    @Geneviève

    Votre passion vous honore.

    Mais vous méprisez les “non trads” quand vous pensez qu’ils trippent sur les gadgets. Ça tellement rien à y voir – en ce qui me concerne et les publicitaires que je côtoie. Et si, justement, nous étions plus collaboratifs, ouverts et moins narcissiques?

    J’ajouterais que l’âge et l’expérience n’y est pour rien. Je connais des conservateurs de 12 ans, des poètes de 75. Après 20 ans en pub, dont 8 comme concepteur trad, 5 comme réalisateur trad et 7 ans comme concepteur numérique, je suis un vieux. Votre jeunesse ne justifie ni n’excuse rien donc à mes yeux.

    Finalement, ce phénomène de nier le débat tout en banalisant l’autre est un brin agaçant. On ne peut évoluer conjointement quand la moitié (ok, ok, 90%) ne comprend pas ce que l’autre partie fait. Pour s’entendre faudrait accepter la différence. J’ai l’impression d’entendre “What does the Quebec want?!”. Oups, vous êtes peut-être trop jeune pour comprendre cette allusion 🙂

    Et ce n’est pas une guerre. C’est un débat. Qui a mon sens est nécessaire. Plus pour les trads que les autres. Mais étant un hybride, je me vois l’arrogante nécessité de l’animer. Mes paires sont plus humbles que moi. Que voulez-vous, 12 ans, ça déteint.

    Amicalement

    Mart!n

  26. Geneviève

    @Martin Ouellette

    Je relis votre réponse et n’en comprends pas le ton puisque l’impression qu’il m’en reste est que nous disons la même chose.

    Quant au fait que j’aborde la jeune génération différemment, c’est tout simplement parce que j’y constate une plus grande ouverture au non-traditionnel, puisque l’on a grandi avec. Ceci étant dit, je vous accorde que ceci n’est pas la règle; que certains « vieux » sont plus ouverts que les jeunes et la réciproque est aussi vraie.

    Finalement, je n’ai pas l’impression de nier le débat, loin de là, j’y participe ! En fait, je souhaite plutôt l’amener ailleurs; loin du bitchage mutuel qui ne nous fait pas avancer et plus proche d’une forme optimale de collaboration. Le produit ne pourrait qu’en sortir gagnant et n’est-ce pas là ce que nous visons tous ?

    Bref, il semble que, malgré ma maladive tendance à la surabondance de mots, vous n’ayez pas tout à fait saisi mon point. Je ne juge, ni ne banalise, ni ne méprise; je constate au quotidien et j’observe. Que vous le vouliez ou non, le non-trad tire un peu trop fierté, parfois, d’être « non-trad » justement. Mon impression est que l’on en arrive à confondre la fin et les moyens.