Les avantages du « pull marketing »

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Grâce à la visibilité que mon blogue me donne, ça fait déjà deux ans que je n’appelle plus de clients. Ce sont eux qui me téléphonent. Je suis baveuse et ça fait partie de ce que je suis. Voici donc un échange entre un « prospect » et moi-même (les noms et certaines infos ont été effacés pour respecter la confidentialité) :

Prospect :

Bonjour Michelle,
Nous avons l’intention de mettre sur pied une communauté de clients et de se lier aux communautés de notre industrie. Nos objectifs sont de raffermir nos liens avec nos clients et d’améliorer notre indexation organique. Nous désirons retenir les services d’un(e) expert(e) dans le domaine pour guider nos actions (plan d’action, sélections d’outils/de plateformes technologiques, suivi des activités, systèmes de mesure des résultats, etc.)

Es-tu intéressée ?
Es-tu disponible pour discuter de ce projet (à compter XXXX septembre) ?

Merci,

Moi :

Bonjour XXX
Mon taux horaire est de $XXX/hr à mon bureau et si je dois me déplacer, mon temps de déplacement est à demi-tarif. Si ces conditions vous vont, faites-moi signe et on prend rendez-vous…
Cordialement

Prospect

Salut Michelle,
Je ne magasinais pas vraiment un taux horaire… mais j’apprécie ta transparence. Certaines personnes travaillent vite ou possèdent des expertises rares et bénéfiques… Maintenant, peux-tu apporter une plus value à mon projet qui vaut son pesant d’or?
Dans l’affirmative, j’irai te rencontrer dans la semaine du XXXX pour discuter de mon projet. Donne-moi des plages de disponibilité stp.
À bientôt,

Moi

Salut XXX
Humblement, je n’ai pas l’habitude de me vendre, mon blogue le fait pour moi. J’ai plutôt l’habitude qu’on m’achète et j’ai (heureusement pour moi) le loisir d’accepter, ou non, les mandats qu’on m’offre de plus en plus. D’ailleurs, mon taux va augmenter à $XXX/hr à partir de novembre. Ce sont là les bénéfices du « pull » marketing, que je mets en place pour moi et pour mes clients… Prends ton temps, lorsque tu te sens vraiment prêt et que tu es persuadé que je peux t’aider, fais-moi signe. Finalement, je ne discute pas de projets avec mes clients. Ma première heure est facturable et ils savent d’office qu’ils veulent avancer avec moi…

La vie est belle, je suis heureuse dans ce que je fais et mon blogue m’est d’un immense secours…

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Commentaires

  1. Pierre Bouchard

    Décidément, tu n’arrêtes pas d’oser et de provoquer des changements dans nos habitudes. Ton statut de ‘gourou”, d’experte (et j’en passe) te permet d’agir ainsi. Est-ce de l’indépendance (professionnelle, financière)ou mets-tu simplement en pratique ce que tu ne cesses de prêcher?

  2. Marc Desjardins

    Sincèrement, même si j’ai vendu en masse le concept du pull marketing tout comme du positionnement organique à beaucoup de clients et d’agences (particulièrement à l’époque où ça n’avait pas de nom) je ne suis pas encore convaincu que ça change tellement le retour sur investissement, surtout seul et surtout maintenant.

    Je sais, je sais, c’est très iconoclaste pour moi de prétendre ça, mais c’est venu après des années à observer les tendances. Je pense que tout est encore une question de notoriété et de réputation (la première étant plus quantitative que la deuxième qui est qualitative). Pour prendre un exemple bassement personnel, moi non plus, je n’ai jamais fait de développement, jamais appelé de clients ou sollicité de mandats, pourtant, je ne fais exactement que les mandats que je veux, j’ai dit non bien plus souvent que oui et les périodes où j’ai moins travaillé, c’était uniquement par choix.

    Au delà de ça, je ne tiens plus rien qui ressemble à un blogue depuis des siècles, je ne fais plus d’apparitions médiatiques et je ne commente sur le Web que de manière extrêmement sporadique et ciblée. J’imagine qu’avec le temps, dans ma clientèle planétaire d’entrepreneurs, CEO et décideurs, mon «brand» s’est distillé. J’accepte évidemment encore de donner des conseils «pro-bono» à des gens comme Apple ou Disney, mais les retours d’ascenseurs sont très très rentables…

    La notoriété c’est autant basé sur la fidélisation de notre «brand» personnel que sur les efforts de le vendre. Dans ton cas, je suis convaincu que ta présence transmedia (sans jeu de mots) a multiplié d’une manière exponentielle ton exposition purement Web. La notoriété tient aussi au facteur de rétention de la clientèle potentielle. Tu es autant un personnage qu’une experte et c’est une combinaison parfaite pour créer une marque disticte et établie.

    Je ne nie pas que le pull Web puisse être utile mais il faut qu’il sous-tende un bouche à oreille puissant, une présence indéniable qui sache encercler sa ou ses niches. Tout seul, surtout maintenant que nous ne sommes plus marginaux à savoir nous en servir du Web et de ses axes de dialogues, je ne suis pas certain qu’il suffise à établir clientèle, réputation et notoriété. Je pense que c’est important de réévaluer le contexte constamment changeant de la planète Web avant de proposer systématiquement des tactiques plutôt que d’autres aux clients. C’est une réflexion ouverte de ma part…

  3. Olivier

    Encenser le pull marketing et trasher le twitter snobbing est-il contradictoire ?

  4. Saber Triki

    @”Monsieur” Marc Desjardins: J’ai lu, relu et encore relu votre commentaire et je crois que je vais finir par l’imprimer et accrocher sur mon mur. BRAVO!

    La phrase clé (car avec vous je crois se limiter à un mot c’est une injustice envers l’auteur): “… tout est encore une question de notoriété et de réputation (la première étant plus quantitative que la deuxième qui est qualitative).”
    je suis aux anges de tomber pile poil avec une vision des choses que je me fond dedans et dont j’éprouve toutes les misères du monde pour l’exprimer au autres. Merci, j’ai maintenant ma preuve à lire à mes interlocuteurs et “écrite” d’une main experte .

    Dommage que je ne peut vous lire ailleurs, je certain que vos autres interventions ailleurs sont une mine d’or.

    PS – Les ” ” à Monsieur pour dire que le terme Monsieur est peu adapté et je n’ai pas trouvé une meilleure “salutation” à utiliser pour vous introduire.

  5. Mickael

    Le Pull Marketing n’est il pas réservé à une poignées “d’élites” à la notoriété hors du commun et le rêve de tous les autres ?

  6. Michelle Blanc

    @Pierre je mets en pratique ce que je préconise pour mes clients. Tu le sais très bien étant toi-même l’un de ceux-ci 🙂 . C’est d’ailleurs d’où m’est venue l’idée de mon billet The proof is in the pudding
    @Marc, toujours aussi éloquent! Je suis chanceuse que tu n’aies pas de blogue. Mon « pull » serait moins fort. Tu as raison sur tout sauf sur la question de notoriété et de réputation. J’en avais une certaine à l’époque de mon ancienne entreprise et alors que je participais à l’élaboration de divers documents avec la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier de Monsieur Jacques Nantel (et nous tirions en partie, notre notoriété de la sienne). Cependant, c’est vraiment le blogue qui a propulsé et affermi cette notoriété et cette réputation. Comme je l’ai expliqué bien des fois, ma médiatisation est directement tributaire du blogue et du traitement que je fais de mon expertise. J’applique mes connaissances à un sujet d’actualité (disons par exemple l’efficacité des sites de partis politiques durant une campagne électorale), les journalistes cherchent un nouvel angle pour traiter l’actualité, ils trouvent l’un ou plusieurs de mes billets et m’invitent à leur tribune ou me citent comme experte. J’applique cette méthodologie à certains de mes clients et ça marche aussi pour eux et ils ont des retombés de ROI très impressionnantes (je peux encore rappeler l’un de mes clients qui me permet de le citer, DessinsDrummond, avec une croissance des ventes en ligne de 25%, dans un marché en décroissance). Mais il n’y a pas de recettes magiques pour tous, chaque cas est unique et il est vrai que le Web étant en constante évolution, les stratégies et les tactiques marketing se doivent d’évoluer avec celui-ci. D’ailleurs, le plus récent tournant Web est d’observer que désormais les médias sociaux (dont Twitter et Facebook) apportent aux détaillants en ligne plus de trafic que le pay-per-click. À moyen terme, Facebook, lorsqu’ils auront ouvert la machine à pub ciblé, sera peut-être encore plus efficace que Google et j’en passe. Mais oui, il y a une multiplicité d’approches et de moyens pour être efficace et cette diversité est vraiment palpitante à observer. D’ailleurs, j’écris dans l’une des niches les plus achalandées du Web et j’obtiens de bons résultats. Pour une niche encore peu développée en ligne (disons par exemple les services mortuaires), les résultats et les efforts pour une présence web efficace seraient sans doute très différents. Mais je te remercie encore de tes très gentils mots…
    @Olivier le Twittersnobing est anti-pull marketing comme je le démontre avec l’exemple Lululemon
    @Mickael la ré.ponse se trouve dans celle que j’ai faite à ce trop gentil Marc

  7. Olivier

    Je ne suis pas d’accord, le pull marketing est du snobisme à mon avis. “On peut discuter ?” “300$ de l’heure.” Je pense que vous êtes snob en privé mais pas en public.

  8. Michelle Blanc

    @Olivier en plus d’être un troll, tu es un troll con et comme ici nous sommes en public, tu pourras aussi dire que je suis snob en public. Heureusement, tu ne sera jamais l’un de mes clients…

  9. Géraldine

    Je me demande si les avantages du pull marketing ne sont pas contradictoires…Certes, quand on a la notoriété de Michelle on peut se permettre de choisir ses clients. Paradoxalement, cette notoriété doit aussi attirer beaucoup de clients qui ne sont pas prêts et/ou qui font des requêtes auxquelles il est inutile de donner suite. Bref, le “pull” n’amène-t-il pas son lot de “mauvais prospects” qu’il faut éconduire gentiment?

    Personnellement, je crois que toute entreprise – et surtout les petites – doivent choisir leurs clients. Ce n’est pas une question d’élitisme, mais de stratégie. D’ailleurs, l’une des premières choses que je recommande à mes clients – sur les bons conseils de John Jantsch – est d’établir le profil de leur client idéal. Sur ce, je rejoins donc Marc. J’ai moi aussi souvent dit “non” à des clients, et ce faisant, je pense avoir rendu service à mes clients et à ma compagnie.

    Par ailleurs, ce n’était pas le sujet initial, mais quand je relis le script initial de la conversation entre Michelle et son prospect, je m’interroge. Y avait-il une autre façon de l’interpréter? Nombreux sont les consultants chevronnés qui préconisent de ne pas facturer à l’heure pour réussir (“value-based pricing vs. hourly rate »). C’est une belle théorie qui est parfois bien difficile à mettre en œuvre, mais pour donner un exemple concret, aurais-tu pu répondre quelque chose du genre?

    “Sur la base de mon expérience dans votre industrie, je m’attends à ce que mes conseils vous permettent d’augmenter vos ventes d’au moins 10% en l’espace de deux ans.” Nous pouvons donc fonctionner de deux façons : si votre mandat n’est pas clairement défini, je vous propose de travailler au taux horaire de X. Si votre mandat est clairement défini, est-ce qu’une rémunération correspondant à 1% de l’augmentation de vos ventes sur une période de deux ans vous semble raisonnable?”

    Le problème du taux horaire est qu’il n’y a que tant d’heures dans une journée…et que les clients vous comparent aux autres taux horaires. Alors que la base de la comparaison devrait être la valeur apportée. En d’autres termes, les consultants qui ne travaillent qu’au taux horaire ne s’imposent-ils pas eux-mêmes une limite de revenus?

  10. Olivier

    “Si votre mandat est clairement défini, est-ce qu’une rémunération correspondant à 1% de l’augmentation de vos ventes sur une période de deux ans vous semble raisonnable ?” et le consultant paie quel pourcentage si les ventes diminuent ? Attendre 2 ans d’être payé est pas évident à gérer non plus. Le mieux je pense est de se passer de consultant et d’avoir l’expertise à l’interne, une stratégie en continu, s’adaptant constamment, essayant rapido, échouant, rééssayant, apprenant, plutôt que par consultations ponctuelles. Si on vend sur le web en 2009, je vois mal comment justifier avoir besoin de consultant, il faut un employé ou une équipe à temps plein selon moi. Certaines choses comme des animations Flash ou du design de logodemandent des compétences qu’on n’a pas forcément intérêt à développer à l’interne, mais la plupart du temps je trouve qu’on devrait se passer d’agences et de consultants.

  11. edouard

    @olivier
    un consultant est un agrégateur d’expérience… Il connait différentes structures, différentes logiques et cumule en un an plus d’expériences qu’un employé à l’interne qui finit souvent par perdre tout recul sur son travail. De plus, on prend rarement un consultant pour faire le travail, on le prend pour soutenir, structurer et développer les équipes à l’interne. On achète son expérience bien plus que son savoir.

  12. Géraldine

    @Olivier. L’idée n’est pas d’attendre 2 ans pour se faire payer, mais de se faire payer pendant 2 ans. Après c’est une question de formulation de contrat. Cette approche est courante aux USA, mais pas du tout au Québec. Ca lie le consultant au succès de son client, dans un esprit “gagnant-gagnant” avec partage de risque.

    @Edouard. Exact. De plus, le client cherche parfois 2-3 expertises complètement différentes, et il est difficile de trouver une seule et même personne qui réponde aux critères recherchés. Le monde du marketing a beaucoup évolué ces dernières années, et je crois que, de plus en plus, les personnes à temps plein vont coordonner les efforts d’agences et/ou consultants, plutôt que d’essayer de trouver un spécialiste des blogues, du SEO, de la gestion de contenu, et des BD marketing en une seule et même personne.

  13. Olivier

    J’y connais rien mais je ne conseillerais pas la paiement sur 2 ans au résultat, ça risque d’encourager le consultant à booster les ventes sur le court terme seulement : 20% sur 5 ans dont 19% les 2 premières années par exemple. Pour le consultant, le danger est qu’un idiot se plante dans l’exécution de son plan et que les ventes chutent. Trop de risques des 2 côtés à mon avis.

  14. Géraldine

    @Olivier. Donc, pour reprendre ton exemple, si tu es employé à temps plein dans une compagnie, et que tu es, disons, Directeur des ventes, tu refuserais que ta rémunération soit – ne serait-ce qu’en partie (ex. bonus) – rattachée aux résultats de la compagnie parce qu’il y a trop de risques? Intéressant, parce que c’est pourtant comme ça que la plupart des vendeurs sont rémunérés. Oui, il y a des risques (récession?), mais pourquoi est-ce que c’est si différent pour un consultant? Il y a plusieurs variantes à l’exemple que j’ai donné. Le consultant peut être rémunéré en partie sur la base des résultats ou complètement sur la base des résultats. Ca dépend du mandat et des indicateurs de perfomance. Je voulais juste dire que la rémunération à l’heure n’est pas la seule façon de se faire payer pour un consultant – outre les conférences, ventes de livres, etc.