Janine Krieber (alias Mme Dion) et Nathalie Blanchard Traitement médiatique de fait divers

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Les grosses nouvelles de la fin de semaine sont toutes deux liées à Facebook. Il y a cette sortie de madame Janine Krieber (l’épouse de l’ancien chef du Parti Libéral du Canada, Stéphane Dion) qui sur son mur Facebook, parlait négativement du chef actuel, Michael Igniatief, de même que cette dame, Nathalie Blanchard, qui s’est vue retiré son indemnités d’assurance à cause de photos d’elle sur Facebook. Jusque-là, rien de bien extraordinaire à mon point de vue. Mais aux yeux des médias, c’est une grosse histoire. Hier j’ai reçu l’appel d’un journaliste de la presse écrite et aujourd’hui, c’est une recherchiste d’un média électronique d’importance qui voulait avoir mon point de vue sur la chose. Le journaliste d’hier a fait son topo sans mentionner mon point de vue et la recherchiste d’aujourd’hui m’a envoyé le message suivant :

Bonjour madame Blanc,

L’équipe (XXX) vient de sortir de réunion….
Ils cherchent à aborder l’aspect légal de la question et la recherchiste a demandé à un prof de droit.
Merci quand même pour votre disponibilité.
Ce sera pour une prochaine fois.

Cordialement,

Vous aurez donc mon point de vue. Auparavant, il y avait les discussions dans les toilettes qui pouvaient être écoutées par une personne qui était dans la toilette d’à côté et être répétée à un journaliste qui en faisait un papier. Il y avait aussi ces gens, qui victime d’un mal de dos, assuré, se faisaient photographiés à leur issue par des enquêteurs d’assurance et qui perdaient leurs indemnités une fois qu’il était démontré qu’ils étaient encore capables de pelleter la neige de leur entrée malgré le mal de dos. Le rapport dans tout ça? Aucun. Justement. Nous ne faisions pas le procès de la toilette ou de l’enquêteur. Mais ces infos ont été colligées sur le Web. Ça change donc tout aux yeux des journalistes. Oui il faut être prudent. Oui les cas de Mme Krieber et de Mme Blanchard viennent de Facebook et elles avaient des profils protégés qui ne permettaient qu’aux « amis » de les voir. Mais comme je le disais au journaliste hier, il y a un monsieur qui s’appelait dans le temps « Jules César » et à ce qu’on en dit, c’est justement « ses amis » qui l’auraient poignardé. Et Facebook n’existait pas à cette époque. Peut-être devrions-nous nous inquiéter de la sécurité des dits couteaux? Peut-être aussi que les médias devraient s’intéresser aux experts qui ne vont pas à la course répéter les âneries et l’angle « objectif » que les médias veulent bien donner à « l’histoire »?

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Commentaires

  1. Jean-Michel Morency

    Je suis en partie d’accord avec votre point de vue. Les réseaux sociaux Web tout comme les conversations de toilettes et les photos prises par les assureurs ne sont qu’une façon de colliger de l’information sur une personne. À cet effet, les Facebook de ce monde ne sont pas plus dangereux, en tout cas pas assez pour en faire une manchette nationale.

    Toutefois, la dangerosité des réseaux sociaux Web réside dans trois aspects :

    1-L’instantanétité de l’information : Une grossière erreur dans l’envoi d’un message est diffusé instantanément à l’ensemble du réseau, conservé dans les comptes des utilisateurs, sauvegardé dans des caches et réutilisable à souhait.

    2-La facilité de consultation : Retenir une conversation dans la toilette pour ensuite la répéter à un journaliste ou faire de la surveillance pour la CSST est plus demandant ou plus coûteux que de faire quelques captures d’écran sur les site référés par Google à la suite d’une recherche d’un nom.

    3-L’absence de doute : Lorsqu’on entre dans Facebook avec un code d’utilisateur et un mot de passe, qu’on ajoute des photos d’un party et qu’on commente le fun qu’on a eu dans la soirée, il est plus difficile de faire planer un doute sur le fait que l’histoire est déformée. Elle n’est pas déformée, c’est toi qui l’a écrite.

    À mon avis, ces aspects font qu’on doit être un tantinet plus prudent avec les réseaux sociaux Web.

    La meilleure façon d’utiliser les réseaux sociaux est celle pour laquelle l’utilisateur assume pleinement ses actes (aussi petits soient-ils) et les conséquences qui y sont associés. Utiliser la qualité de son (bon) jugement dans l’utilisation des réseaux sociaux Web est une des meilleures défenses qu’un individu peut avoir.

  2. Olivier

    Facebook n’est mentionné que dans les 2ème et 7ème phrases de l’article, c’est normal d’après moi de donner la cause de l’indiscrétion, toilettes, micro branché, ou Facebook. Je ne pense pas que l’auteur fasse le procès de Facebook, il dit juste d’où vient la déclaration. On lui demanderait tous d’où ça sort sinon.

  3. steph

    Je suis excessivement d’accord avec ce billet. Et ce d’autant que j’ai lu lors d’une de ses interventions pour se défendre une phrase du genre: “ceux qui ont besoin de savoir que je sois dépressive le savent, mes 500 autres amis Facebook n’ont pas besoin de le savoir”. J’ai envie de rire: lorsque tu acceptes tout et n’importe quoi comme “ami facebook” au point d’en avoir autant, il faut savoir dealer avec: si c’est des contacts professionnels ou autre, c’est un choix mais tu fais attention à tes publications en conséquence. Si c’est simplement le trip d’en avoir plus que Marmelade, ta collègue de travail, alors il ne faut pas s’étonner de recevoir un jour un coup de couteau dans le dos…