Le succès dans l’ombre n’est pas l’ombre du succès

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Un de mes clients est une firme de Montréal qui a un succès planétaire. Ils sont dans une cinquantaine de pays et une trentaine de langues. C’est l’un de nos fleurons que personne ne connaît. Ou plutôt si, tout le monde connaît, mais personne ne sait que ça vient d’ici. Bref, leur produit est populaire partout sur la planète et ils ont des fans à ne savoir que faire. Ils ont tellement de fans d’ailleurs que c’est pour les gérer, ou plutôt savoir comment faire du fric avec ça, que j’ai eu mon premier mandat avec eux. Mon conseil était que plutôt que de lutter contre les admirateurs (comme ils tentaient désespérément de le faire pour une question de droits), ils devaient plutôt s’en faire des alliés et se servir d’eux pour démultiplier les retombés. C’est ce qu’ils mettent sur pied depuis plusieurs mois et en se faisant, ils découvrirent que l’un de leurs partenaires les vendait sur une plate-forme Web, sans les avoirs avisés. Ce qui fait que de ces droits dérivés et que des négociations avec le fournisseur, mes conseils sont déjà largement payés avant même que la stratégie que j’ai conçue pour eux ne soit encore en place. Toujours est-il qu’un jour je demandais au grand patron pourquoi il ne faisait pas de relations publiques pour faire savoir qu’ils venaient de Montréal, qui ils étaient et partager ce succès planétaire à saveur locale. Il me dit, tu sais Michelle, nous avons tellement de succès et faisons tellement de profits avec ça que ça fait des jaloux. Certains membres de nos familles (mon associé et moi) ne voient plus maintenant en nous qu’une vache à lait de fric. Aussi, j’aime bien ça m’assoir sur une terrasse et prendre un drink sans avoir les paparazzis au cul et pouvoir vivre dans l’anonymat. Cette quiétude vaut encore plus que toute autre chose et nous avons la chance d’avoir un produit qui se vend très bien et qui rapporte gros. Nous préférons de loin, pousser celui-ci et ne pas faire de vague. Le pire est qu’il avait parfaitement raison. Des fois, avoir du succès dans l’ombre n’est pas l’ombre d’un succès…

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Commentaires

  1. Tweets that mention Le succès dans l’ombre n’est pas l’ombre du succès • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Michelle Blanc, Bruno Larouche, suzanne lortie, Sylvie Cajelait, Linda Charbonneau and others. Linda Charbonneau said: RT @MichelleBlanc: Mon billet: Le succès dans l’ombre n’est pas l’ombre du succès http://is.gd/cPtUc […]

  2. Marie-Pier

    La seule chose que je trouves dommage dans tout cela, c’est qu’on ne peut pas se réjouir avec eux de leur succès étant donné leur favoritisme pour l’anonymat!

    Et, chose certaine, les gens qui voient en eux que des tas de $$ sont probablement pas digne d’être leurs amis! Tout simplement! Dans la vie, il faut être assez humble pour accepter que certaines personnes aient du succès à ne plus savoir quoi en faire et de les encourager et les soutenir dans leur projet quoi qu’il en soit.

  3. Benoit Ouellet

    “Des fois, avoir du succès dans l’ombre n’est pas l’ombre d’un succès…”

    J’adore cette phrase. Sans les connaître, tes clients sont définitivement des gens axés sur les “résultats” et non sur le “paraître” (qui est pour moi différent de l'”image”). IL y a ceux qui recherchent les titres ronflants (“international senior vice-president of worlwide negotiator in chief” 🙂 )et ceux qui regardent au-delà “what is in for me”!

    “mes conseils sont déjà largement payés avant même que la stratégie que j’ai conçue pour eux ne soit encore en place”

    C’est un des meilleurs exemples à mettre sous le nez de vendeurs qui sont hantés par le “prix” que les clients ne manquent jamais de nous confronter (c’est normal) et qui sont incapables de démontrer par la suite la “valeur”, les “bénéfices” de leur solution, de leur expertise. Bravo!

    @ Marie-Pier: tes sentiments sont très louables et sincères (j’en suis sûr) mais malheureusement les sangsues attirées par le sang de l’argent sont beaucoup plus nombreuses que les gens qui se réjouissent du succès des autres. Suffit d’un testament pas trop clair ou d’un gros lot gagné à la 6/49 pour que le bordel éclate en frères et soeurs, amis et nouveaux amis qui ne veulent que notre bien et qui, si on ne fait pas attention, finiraient par l’avoir! 😉

    Très bon billet Michelle. Je dois absolument trouver un moyen d’assister à une de tes conférences à un moment donné!

  4. cobolian

    Pour vivre heureux vivons caché !

  5. Olivier

    Le problème est qu’on nous dit de blogguer, de twitter, de se faire connaitre pour avoir du succès, et ensuite quand on a du succès de se cacher pour profiter de son argent tranquillement. Mais c’est trop tard, on s’est déjà exhibé. Enfin, j’imagine qu’avec un peu de patience et le respect des média, on doit pouvoir retrouver sa pudeur et son anonymat .

  6. Benoit Ouellet

    @Olivier: Quand j’aime l’idée de l’ombre, je ne veux pas dire “caché” mais plutôt “loin-du-populaire”. Par exemple, le client de Michelle peut être dans l’ombre mais on ne peut pas dire qu’il n’est pas “connu” (50 pays dans une trentaine de langue!). Son produit est la vedette mais, comme compagnie ils ont tout intérêt à se faire connaître auprès des acheteurs et distributeurs (sinon pourquoi engageraient-ils Michelle pour monter une stratégie web efficace? 😉 )

    De la même façon, je suis très connu dans certains cercles d’affaires précis (en vente et gestion de vente… ceci dit sans prétention) mais je ne pense pas que je ferai la première page de “La Semaine” dans les prochains mois. Et si je devenais extrêmement “connu”, je ne pense pas que je voudrais faire la première page des magazines à potins pour devenir populaire. Alors je continue à bloguer et à (très peu) twitter, à réfléchir et à partager, à lire et à écouter, et je me dis, qui sait?, que ça m’amènera peut-être vers des chemins que je n’avais même pas soupçonnés.

    Michelle: corrigez-moi si je suis en dehors de la track?

  7. Stéphanie Ledoux

    Il me semble que leur stratégie d’anonymat va leur leur nuire… éventuellement. Je suis en affaire depuis plusieurs années sur le Web, et je peux vous dire que l’anonymat ne paie pas. Peut-être temporairement, mais pas à long terme.

  8. JF

    L’anonymat réussi à certains. Pour moi l’exemple d’anonymat le plus fort est celui de Future Electronics. Une des plus grandes entreprises du Québec. C’est une business aussi grosse que le Cirque du Soleil et son proprio est le 374e homme le plus riche du monde selon forbes à égalité avec Guy Laliberté. (2.5 Milliards de $) 9e homme le plus riche du Canada toujours selon forbes.

  9. Maxime Jobin

    C’est très dommage pour eux de devoir se cacher ainsi. Il reste que de ce que j’en comprends, leurs proches sont déjà au courant alors le mal est déjà fait de ce côté.

    Au Québec, les gens sont assez respectueux des ‘vedettes’ (je n’aime pas ce mot… mais vous comprenez!) ce qui fait que je ne vois pas le bon que peut apporter cet anonymat… au contraire! Personnellement, j’aime encourager les gens d’ici.

    De là à interrompre quinconque sur une terrasse… ce n’est pas mon genre. Et je crois que s’ils ne sont pas classés comme étant des ‘vedettes’, ils ont beaucoup à gagner à dévoiler qu’ils sont d’ici… sans nécessairement dévoiler qui ils sont.

    Bon billet Michelle!

    P.S. Pour moi, le meilleur exemple d’anonymat est celui dont je n’en connais pas l’existence!!

  10. Fleurdelivres

    Bonjour, de temps en temps je viens lire ton blogue, très intéressant, je me permet donc aujourd’hui, de te lancer un défi, et à tout tes lecteurs aussi;

  11. Michel Plante

    Salut,
    Bonne chronique. Conseil pour toi : tu as vraiment besoin d’un bon correcteur ou réviseur de textes…je n’en suis pas un mais j’ai relevé beaucoup d’erreurs de français très agaçantes 🙁