Les prochaines élections provinciales seront-elles 2.0?

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Depuis une semaine, les journalistes sont fébriles à se demander si les prochaines élections provinciales seront finalement 2.0. (j’avais répondu à cette question dans mon billet La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? en avril de cette année). Certains journalistes parlent du scandale de l’achat des amis Facebook par Pauline Marois (article auquel j’ai participé), le blogueur Nicolas Roberge crie à la désinformation (il est sans doute en manque de visibilité)

Toutefois, la désinformation par les experts en médias sociaux et le ravage des spin doctors des partis adverses m’agacent profondément.

D’autres s’outragent des nombreux faux pas de François Legault sur Twitter (ici, ici) et de son candidat remercié à cause d’un twitt. Et un nouveau rédacteur en chef et polémiste notoire parle d’idéologie de la médiasocialisation (il en fume du meilleur que moi et je ne mets pas l’hyperlien à sa chronique parce que je ne lis pas cette merde et qu’un ami bien intentionné m’a fait suivre ce torchon).

Le moins qu’on puisse dire est que si la prochaine élection n’est pas 2.0, les médias sociaux lui serviront certainement de divertissement salé. Et dire que tout cela est arrivé lors de ma trop courte petite semaine de vacances de juillet. J’ose à peine imaginer mes deux semaines de vacances de la mi-août!

Pourquoi nos politiciens ne sont pas 2.0

À chaque élection on me demande de discuter de l’utilisation des outils Web par les différents partis et à chaque élection je me désole davantage. Je vois bien quelques politiciens qui comprennent certaines dimensions d’une présence web efficace, dont Bernard Drainville du Parti Québécois avec son compte Twitter ou quoi qu’en disent les outrés, François Legault avec son compte Twitter. Ces politiciens ont au moins compris qu’il ne suffit pas de pousser sa merde préemballée sur un outil web pour acquérir une efficacité. Il faut aussi oser être soi-même (avec ses forces et ses faiblesses comme le montre admirablement bien Legault), oser parler d’autres choses que de politique et surtout répondre aux usagers et engagé un dialogue. Même avec ceux qui nous cherchent toise.

Malheureusement, même si Twitter est un outil de relations publiques des plus efficace, il n’est qu’un outil parmi une pléiade possible et qu’une dimension à une stratégie Web diversifiée qui soit cohérente et soutenue dans le temps. Parlant de temps, ce qui me fait rire avec l’achat de pub pour la page Facebook de madame Marois (si tel est le cas, ce dont je doute) est qu’elle a attendu l’éminence d’une élection avant de se réveiller. Que faisait-elle de sa présence Web les quatre dernières années? Que faisaient-ils tous en ligne ces quatre dernières années? Rien! Niet! Nada!

Une communauté est quelque chose que l’on monte avant d’en avoir besoin. Si on la monte parce qu’on en a besoin, ça ne marche pas ou si peu. Sa sent l’électoralisme à plein nez. Aussi faut-il moduler son discours politique en fonction du feedback des internautes. Il faut qu’ils sentent qu’ils sont écoutés et qu’ils ont un impact (si minime soit-il) sur les enjeux qui sont discutés. Comme ça ils seront plus à même de retransmettre le message politique à leur tour. On est loin de là. À des stratosphères de là. Je le disais en pleine face à madame Marois (et à la classe politique tout entière) il y a 4 ans lors de l’émission Tout le monde en parle. Je lui ai répété lors d’une émission chez Christiane Charrette 2 ans plus tard. Ce n’est que durant mes vacances que son parti a décidé de s’acheter des admirateurs Facebook. C’est d’un pitoyable. Mais je la comprends. Un conseil gratuit est un conseil qui ne vaut rien.

L’entrevue et les conseils à madame Marois à partir de 10:33 minutes


Michelle Blanc passage à Tout le monde en parle par MichelleBlanc

Il est déjà trop tard pour que la prochaine élection soit 2.0 mais elle risque cependant de tourmenter bien des politiciens avec leurs gaffes Web, de divertir les usagers qui s’enverront paître par idéologie interposée et à faire chroniquer les chroniqueurs qui en fume du bon (et même ceux plus posés qui posent de bonnes questions). Notez que je ne parle pas ici du Parti Libéral parce qu’ils ne sont pratiquement pas sur les médias sociaux. Leur moment de gloire dans mon blogue viendra certainement dans les prochaines semaines. Je ne parle pas non plus de Québec Solidaire.

Vous pouvez écouter l’entrevue que je donnais ce matin sur les ondes de la radio de Radio-Canada en Abitibi à l’émission Des matins en or. (Durée 9:59 min.)

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Commentaires

  1. Les prochaines élections provinciales seront-elles 2.0? (Quebec - Michelle Blanc) | Marketing Politique Digital | Scoop.it

    […] https://www.michelleblanc.com – Today, 11:25 AM Rescoop […]

  2. Maude Ducharme

    Les partis politiques québécois sont peuplé de dinosaures, en partie les organisateur et les stratèges qui sont des vieux de la vieille. Pour ces gens, les ‘machine à internet’ sont pour les jeunes et les jeunes sont une minorité au Québec.

    Dans une période de l’histoire du Québec où on retourne un peu à l’obscurantisme de Duplessis (j’exagère à peine), se libérer aux autre n’est pas une option. Charest, dirige le pays à contre-courant (Il l’a dit: ‘diriger n’est pas un concours de popularité’), Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il dise ce qu’il pense vraiment.

    Bref, on aura une bonne élection 2.0 seulement quand on aura de bon candidats à élire.

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