#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans

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#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans. Ça fait de moi une cible et ça nuit à ma business. D’être devenu une sorte de symbole, c’est lourd à porter. Mais avec le don de la communication vient la responsabilité de s’en servir à bon escient et au bénéfice de ceux qui n’ont pas de voix. J’ai la chance inouïe de bien gagner ma vie malgré ma différence qui est encore ostracisée dans notre société. J’ai aussi le devoir de faire avancer la cause humanitaire de la minorité dont je fais partie et de lutter pour l’établissement de droits humains minimaux, qui contrairement à tous les autres citoyens canadiens, nous ne sommes pas encore pourvues. De vulgariser ma condition me prends énormément d’énergie, de redites, de cassettes que je ne me peux plus de faire entendre pour répondre à ces questions incessantes de « gens qui veulent réellement savoir et comprendre ou qui veulent satisfaire une curiosité malsaine ». Ça démystifie l’une des nombreuses variantes naturelles de la condition humaine pour laquelle, encore trop de gens se suicident, sont assassinés ou vivent des violences quotidiennes.

Je n’ai pas choisi ce chemin et je n’ai jamais rêvé de vivre ce que je vis. J’accepte par contre ce destin qui s’est tracé malgré moi et j’avance dans ce combat qui tranquillement s’est immiscé dans ma vie. Après avoir résisté, nié, renié ce fardeau lourd de conséquences, j’observe maintenant que mon humble contribution ouvre des cœurs et des esprits et qu’elle m’aide personnellement à faire le deuil de cette vie soi-disant « normale » que j’ai vécu durant 45 ans.

Je déteste qu’on me définisse par ma condition. Je suis TELLEMENT plus que ça. J’ai bien peur de rester une transsexuelle aux yeux de la majorité, pour le reste de ma vie et de ne jamais être à leurs yeux, cette femme que je suis dans mon cœur et maintenant dans mon corps. Je sais par contre que lors de mon trépas, j’aurai participé positivement à l’avancement de la société et de la condition humaine et que je serai fière de ma contribution. Je le suis déjà…

MAJ

Simultanément à la sortie de mon billet, Lysiane Gagnon de LaPresse qui m’avait déjà écorché gratuitement dans un article sans aucun rapport avec moi et à propos de PKP, en disant :

Nul ne sait où mènera la métamorphose de PKP, laquelle est encore plus spectaculaire que celle qui a changé Michel Blanc en femme.
(sic et notez qu’elle me nomme au masculin)

sort ce matin un pamphlet transphobe du titre pompeux de LGBT : UN AMALGAME TROMPEUR.

Heureusement, la brillante copine Judith Lussier lui répond avec plus de tact que j’en aurai eu, dans sa chronique Les amalgames. Le pamphlet de la Gagnon a au moins le mérite d’illustrer éloquemment et dans l’un de nos très respectés médias, la petitesse des arguments transphobes qui servent à ostraciser la condition de transsexuel (les) qui est la mienne de même que de ces femmes biologiques qui deviennent des hommes et dont elle ne reconnaît pas non plus l’existence ou le simple droit d’exister…

Mon combat est loin d’être vain et la lutte sera longue en criss…

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Commentaires

  1. Carole Collin

    Chère Michelle. Je vous connais depuis quelques années déjà et ce avant la révélation de votre vraie nature au publique.
    J’éprouve pour vous un profond respect pour votre cheminement et m’inspire de votre courage de vivre “pour de vrai”.
    En effet vous êtes tellement plus que la somme de votre vie et je comprends très bien cela.
    Merci, malgré tout, de nous permettre de devenir de meilleurs êtres humains. Merci du fond du coeur.
    C’est un réel plaisir de vous suivre sur twitter.
    Prenez bien soin de vous.
    Carole de Deux-Montagne

  2. Marie-Ève Baron

    Est-ce que je peux “co-signer” ton billet? Je vis exactement la même chose que toi!

  3. Helene

    Ah, Michelle, que je t’aime! Je suis “dans ma tête” ces temps-ci (pas encore rendue au stade #jeudiconfession!) et j’essaie d’être réceptive aux signes que m’envoie la vie. Et dans cette vie-ci, j’espère que nos chemins vont se croiser et qu’une collaboration se produira. Comment, pourquoi? Je ne sais pas encore! Merci d’être toi!

  4. Josée Laramée

    Marginale, diversité, différence, etc… Des mots qui ont été inventés pour nous inclure dans la société. L’effet pervers de ces etiquettes, c’est la division et l’exclusion. Mais aude là des etiquettes, tu as de l’attrait naturel… Tu vibres et ce que tu t’autorises à être, tu nous le permet et tu nous fournis les outils pour progresser vers un monde sans violence, vers un mieux être…Merci d’être la merveilleuse femme que tu es… Solidairement moi

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  7. Réséda Baillargeon

    Madame Blanc,
    je ne vous connais pas du tout, je viens juste de vous, disons, “rencontrer” sur le web. Mais voilà, il y a une réflexion qui est en moi depuis très très longtemps, je tenais à vous la partager ce matin. Mais avant, je vais “brosser” un petit tableau de ma vie afin que vous vous fassiez une idée de moi. Vers 17 ans environ, voici 35 ans, j’avais un ami pas un amoureux, Luc, nous étions dépareillés, lui très efféminée et moi très garçonne, enfin, je commencé une relation avec une femme et lui avec un homme, hi hi hi à l’insu l’un de l’autre, bref un jour je lui ai dit: ” faut que je te parle Luc” et lui de me répondre : “moi aussi!!”
    Timidement je lui dis, j’ai une blonde et lui me répondit j’ai un chum… Nous étions heureux… Un jour, il me dit: ” tu sais Réséda, je me sens une femme dans moi et je veux vivre dans un corps de femme.” J’étais jeune 17 ans et je lui ai dit: ” si c’est ça que tu veux, c’est très bien…” Grosso modo après un échange avec lui. Mais, il a disparu complètement de ma vie, pas longtemps après ce partage, je ne l’ai jamais revu… Luc a été mon seul ami, ce fut une lourde perte pour moi. J’ai quelque photo de lui et j’aime à très rare occasion le regarder. J’ai très bien compris son besoin de couper les ponts avec son ancienne identité. Je trouve ça absolument correct de sa part. Il est probablement devenu une très belle femme et peut-être qu’il vie une relation amoureuse avec un homme ( il faut pas mélanger les choses, il aimait les homme avant sa transformation, son objet de désir à dû rester le même, c’est son identité sexuel qu’il voulait changer.). Moi, je suis gaie depuis mes 17 ans.
    Voici mon point dans cette réflexion de transsexualité, je comprends très bien de vouloir vivre son identité de femme malgré que la nature vous ai fait à la naissance homme. Mais lorsque vous êtes à la place tant espéré, soit ici, être une femme je ne comprend pas bien de garder l’étiquette transsexuel. La transsexualité est pour moi un être de sexe ” X” qui est en court de transformation en sexe “Y”…. À la minute où vous avez intégrée le sexe voulu, la transsexualité devient un qualificatif obsolète. Vous êtes devenu une femme ou un homme c’est selon.
    Vous semblez avoir de la misère de vous détacher du processus de transformation, ardu et long, qui devient comme le résultat… En tk, si vous vous senter plus trans que femme, ce n’est vraiment pas ça que vous vous aviez fixé comme projet au tout début, le but était d’être une femme non?! Alors il faut distinguer le processus du but, et ma foi, il faut mettre les elements à leur place respective non?!?
    Avec tout mon respect et mon affection, vous êtes plus que votre processus, vous êtes une femme.
    Réséda

  8. Michelle Blanc

    Comme vous ne me connaissez pas vous ne savez sans doute pas que je suis médiatisée et que la coupure avec mon passé ne se fera jamais. Je suis femme mais je resterai sans doute une trans dans l’esprit des québécois pour très longtemps encore

  9. Michelle Blanc

    Comme vous ne me connaissez pas vous ne savez sans doute pas que je suis médiatisée et que la coupure avec mon passé ne se fera jamais. Je suis femme mais je resterai sans doute une trans dans l’esprit des québécois pour très longtemps encore. Mais merci de votre gentil mot

  10. Genevieve Plante

    Wow… En fait Michelle, je ne te connais pas personnellement non plus, mais je sais déjà que tu es beaucoup plus que “juste une trans”. Je trouve ça réellement dommage que certains ne puissent pas voir au-delà de ça. Les gens aiment poser des étiquettes. Ça facilite leur vie. Pas mal plus simple que réfléchir deux-trois secondes. Pourtant ce sont les premiers à chialer quand on leur en pose une. Va comprendre…

    Cette Lysiane Gagnon est honteuse. Bien que ça ne doit pas être facile, je me dis que tu ne devrais pas perdre ton temps ça. Tu vaux plus que ça et tu le sais.