Tentative d’explication de la médiocrité de certains commentaires sur les médias sociaux

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Comme je le mentionnais dans mon dernier billet Sur les médias sociaux, le plaisir de la discussion s’effrite:

J’ai eu de belles révélations dans les commentaires de mon blogue. Parfois même, les arguments et opinions de mes lecteurs étaient encore plus pertinents que les miens et dans ces cas, je les publiais intégralement dans un nouveau billet, avec le crédit qui se doit.

Le hasard ou encore la justesse de ce propos a fait en sorte que dans les commentaires de ce billet, je trouvais l’un d’eux particulièrement lumineux. Il s’agit du commentaire de Laurent B-Roy. Le voici donc :

Merci pour ce billet. Effectivement…

Je crois que ce manque de civisme peut s’expliquer par plusieurs facteurs. On l’a dit les gens apprivoisent l’outil. Les « codes » de politesse n’ont pas encore été établis, surtout par ceux qui n’ont pas beaucoup d’expérience avec les outils en ligne. On n’est aussi pas très sélectif avec ceux qui sont nos « amis ». Facebook nous encourage à tous les mettre dans un même gros panier, et Twitter, c’est carrément le monde entier qui peut nous voir. Ça a plusieurs conséquences.

D’abord, les réseaux sociaux nous exposent à tous les types de personnalité. Problème, certaines personnes sont juste naturellement désagréables. Il suffit de regarder les gens qui viennent parler aux réceptionnistes dans une salle d’attente. Certains sont très bêtes. Dans la vie de tous les jours, on se contente de focuser sur les intérêts communs et de les ignorer pour le reste. Sur les réseaux sociaux, ces gens sont constamment dans notre bulle.

Cela crée aussi un « melting pot » parfois dangereux. Mon Facebook, notamment, contient des gens de plusieurs horizons, et leurs valeurs sont parfois très loin d’être alignées. Avec un commentaire le moindrement politisé, les auditeurs de CHOI se retrouvent côte à côte avec les lecteurs de Bio-Bulle, et la pagaille prend rapidement. Dans la vie de tous les jours, on a souvent différents visages pour différent groupe. On ne discute pas des mêmes choses dans un diner végétarien chez la tante granola qu’au bar avec un vieil ami d’enfance dans l’armée. Sur Twitter / Facebook, tout le monde dans le même panier.

Les réseaux sociaux exposent aussi le manque d’éducation de notre société. 50% d’analphabétisme, ça parait. On a des contacts qui n’ont parfois pas autant d’outils de débat et de rhétorique, un moindre bagage de connaissances scientifiques, et qui n’ont pas le réflexe d’analyser un problème avant d’émettre une opinion. Cela donne des discussions très émotives, avec des réponses venant du « guts » plutôt que la tête. Puisque c’est difficile pour certains de trouver un argumentaire pour répondre aux gens plus cartésiens, les discussions dégénèrent rapidement en insulte : c’est le seul outil qu’ont certaines personnes pour ne pas perdre la face…

Je crois que dans l’avenir des médias sociaux, il y aura le développement d’outil pour gérer le problème. Peut-être que plus tard, les médias sociaux auront un système de réputation, qui faciliteront le filtre des indésirables. Ou bien un système de point: les commentaires instructifs donnent donne des points à leur auteurs, et leurs commentaires sont par la suite systématiquement affiché avant ceux des moins agréables. Les incorrigibles eux sont carrément masqués par défaut. Impossible de prédire de quoi ça aura l’air, mais une chose est sûre : laisser une simple boîte de texte en bas d’un contenu, style YouTube, ça ne fonctionne pas.

La solution au manque de civisme sera le défi du reste de la décennie, je dirais!

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