La plaie Tiktok va peut-être enfin disparaître

Comme vous le savez peut-être déjà, Tiktok est interdit d’utilisation pour les fonctionnaires fédéraux.

Récemment, un examen mené par la dirigeante principale de l’information (DPI) du Canada, Catherine Luelo, qui a déterminé que TikTok présentait un niveau de risque inacceptable pour la vie privée et la sécurité.

Tiktok représenterait donc un risque important pour la vie privée et la sécurité des fonctionnaires, mais pas celle des citoyens?

Quels sont les risques de Tiktok?

Dans mon billet Pourquoi il faut bannir Tiktok du Canada, j’expliquais que Tiktok fait du keylogging (enregistrement de frappe) et qu’il peut suivre et transférer chacune de frappes de clavier que vous faites sur le mobile incluant vos mots de passe, informations bancaires et autres. Ils peuvent donc suivre votre navigation en tout temps et même hors de Tiktok.

Je citais même Radio-Canada qui révélait que

Au-delà des données liées à l’activité d’un utilisateur sur la plateforme (comptes suivis, vidéos écoutées, messages privés échangés dans l’application, etc.), TikTok peut avoir accès à d’autres informations liées à l’appareil que vous utilisez, selon le Washington Post et la firme Disconnect. Les voici :
• Liste de contacts (si vous accordez votre permission)
• Microphone et caméra (en tournant des vidéos dans l’application, si vous accordez votre permission)
• Bibliothèque de photos (si vous accordez votre permission)
• Géolocalisation approximative (si vous accordez votre permission)
• Identifiant publicitaire (si vous accordez votre permission)
• Adresse courriel et/ou numéro de téléphone (utilisés pour créer le compte)
• Date de naissance (utilisée pour créer le compte)
• Adresse IP
• Les contenus du presse-papier
• Frappes sur le clavier en se servant de l’application
• Le type d’appareil utilisé
• Certaines données de navigation hors TikTok

En outre, Bytedance (maison mère de Tiktok) a même avoué avoir utilisé Tiktok pour traquer des journalistes.

C’est aussi un terreau fertile pour l’exploitation humaine, l’escroquerie et la manipulation. D’ailleurs, Selon Amnistie Internationale, Tiktok comporte des risques pour la santé mentale des jeunes et pousse à l’automutilation et aux idées suicidaires. En outre, je ne compte déjà plus le nombre d’articles à propos des nombreuses blessures et mortalités associées à la pluralité des « tiktok challenge » tous plus décadents les uns que les autres.

Mais il semble que ce ne soit que des peccadilles. Le Journal de Montréal va même jusqu’à titrer :

Interdire TikTok aux É.-U. serait «dramatique» pour les utilisateurs québécois, selon une experte

Disons que tous les experts n’ont pas le même sens des priorités. Parlant d’expert, voici ce que partageait en commentaire l’expert en sécurité Steve Waterhouse à mon statut LinkedIn relatant la connerie journalistique du Journal de Montréal :

Dans le cas de la plateforme TikTok, c’est un instrument de guerre cognitive appliqué contre les ennemis du régime chinois.

La guerre cognitive est l’application délibérée de données pour atteindre des objectifs en influençant, dégradant ou manipulant les processus mentaux d’individus ou de groupes. La guerre cognitive utilise des tactiques psychologiques plutôt que la force physique. Elle utilise le mensonge, la propagande et les opérations psychologiques (PSYOP) pour atteindre ses objectifs. La guerre cognitive englobe un large éventail de tactiques conçues pour exploiter les biais cognitifs, manipuler les réactions émotionnelles et modifier la mémoire collective et l’identité des populations cibles. Elle va au-delà de la simple guerre de l’information.

Il est plus que pressant de mieux gérer ces moyens d’influence envers nos jeunes et moins jeunes DQP, augmenter la sensibilisation et l’éducation envers ces dernières, afin de réduire les risques d’influences indues.

Enfin, on note que le marketing et la commercialisation sont les enfants pauvres de notre développement économique

C’est via la chronique de Francis Vaille, Le marketing, crucial pour notre niveau de vie, que j’ai pris connaissance de l’étude de l’institut CD Howe The Missing Ingredient: Solving Canada’s Shortcomings in Growing Large Firms and Increasing Productivity.

Cet ingrédient manquant à notre croissance économique nationale est le marketing, la commercialisation et les ventes. Grâce à des investissements massifs de nos gouvernements, depuis des décennies, nous sommes un pays d’innovateurs et de recherche et de développement (R&D). Malheureusement, une fois l’argent dépensé, il n’en reste plus pour mettre en marché et vendre ce que nous avons inventé. Ce n’est pas nouveau. J’observais déjà ce phénomène il y a 20 ans. Ce qui est nouveau est qu’on en parle ENFIN. Ça n’a pas fait grand bruit. Une chronique dans La Presse. Mais c’est déjà ça.

Dans LaPresse :

« Après des années d’améliorations marginales de la productivité, il est temps de changer notre façon de penser. Au lieu de nous concentrer uniquement sur la R&D, nous devrions reconnaître le rôle que jouent les ventes et le marketing dans la création de grandes entreprises et miser sur des politiques et programmes axés sur ce domaine longtemps négligé », écrit l’auteur Charles Plant, consultant financier et économiste.

Selon l’étude, par exemple, les entreprises canadiennes de développement logiciel consacrent 36 % de leurs revenus à la commercialisation de leurs produits, contre 47 % pour leurs concurrentes des États-Unis.

Certes, les entreprises canadiennes dépensent davantage en commercialisation qu’en recherche et développement. Mais aux États-Unis, ce ratio de l’un sur l’autre n’est pas de 134 %, comme au Canada, mais de 212 %.

Et la conclusion :

Autre constat : le Canada compte un grand nombre de firmes de capital-risque liées aux gouvernements. Ces firmes publiques ont même financé 47 % des 4678 transactions de capital-risque en 2022. En revanche, les firmes privées de capital-risque sont plus petites qu’aux États-Unis.

L’auteur Charles Plant a passé en revue les budgets fédéraux entre 2012 et 2022, et il a calculé que les mots recherche et développement apparaissent 34 fois plus souvent que commercialisation.

Bref, notre niveau de vie dépend de notre marketing, et le gouvernement ferait bien d’y voir dans sa stratégie. Point de vue intéressant, quand même !

D’ailleurs, petite anecdote en terminant, le gouvernement a bien mis de l’avant un programme de marketing et de commercialisation numérique, le PCAN. On y propose entre autres d’ « embaucher un jeune qualifié afin de mettre en œuvre les technologies qui peuvent propulser votre entreprise vers l’avant ». C’est un peu comme si on vous disait d’ « embaucher un jeune qualifié afin de développer votre R&D ». Oui le programme offre aussi de travailler avec les conseillers de la BDC (qui sont tous double vaccinés, ça va vous rassurer). Vous pourrez aussi recevoir une subvention de $2400 pour « l’implantation du commerce électronique » et travailler avec l’un des 11 000 conseillers en commerce électronique.

Or $2400 pour implanter du commerce électronique, c’est une farce qui n’est pas vraiment drôle et donne l’impression que le commerce électronique « c’est pratiquement gratis ». Et leur sélection des 11 000 conseillers me laisse songeuse. J’ai appliqué pour être l’une de ces conseillères et on m’a informé que je n’étais pas assez qualifiée (même avec une M.Sc. commerce électronique et 22 ans d’expérience). Disons que je trouvais ça weird…

Pourquoi il faut bannir Tiktok du Canada

Ces jours-ci, après ChatGPT c’est au tour de Tiktok de faire les manchettes. Certains disent qu’il faut conserver Tiktok parce qu’étant le média social préféré des jeunes, il faut être capable d’y avoir un accès afin de pouvoir les rejoindre. Je trouve cet argument vide de sens. Parce que ce n’est pas à cause d’un média ou d’un média social qu’on pourra enfin rejoindre nos jeunes. La communication avec « la jeunesse » a toujours été problématique depuis la nuit des temps. Si Tiktok n’existait pas, ils seraient sur d’autres plateformes. Si nous bannissions Tiktok, ils trouveraient d’autres moyens de communiquer entre eux et très possiblement qu’un équivalent à Tiktok apparaîtrait à très courts termes. La difficulté à rejoindre les jeunes est qu’ils ont toujours voulu être différents de leurs ainés et qu’ils se sont toujours trouvé des expressions et des lieux d’expressions que leurs parents ne comprenaient pas ou qu’ils ne fréquentaient pas. C’est la nature même de l’adolescence d’être « différent » et la raison pour laquelle ils délestent Facebook. Le vide créé par le bannissement de Tiktok serait donc vite comblé.

Mais pourquoi Tiktok est-il dangereux.

Tout d’abord, il est fondamental de savoir que Tiktok vous suit à la trace et est même capable d’espionner en temps réel, chacune des lettres et chacun des chiffres que vous tapez sur un autre site web, à partir de l’interface de navigation Tiktok que vous ne quittez pas lorsque vous cliquez sur un hyperlien y résidant. C’est le chercheur en cybersécurité Félix Krause qui a dévoilé cette faille de sécurité majeure :

TikTok monitoring all keyboard inputs and taps

When you open any link on the TikTok iOS app, it’s opened inside their in-app browser. While you are interacting with the website, TikTok subscribes to all keyboard inputs (including passwords, credit card information, etc.) and every tap on the screen, like which buttons and links you click.

• TikTok iOS subscribes to every keystroke (text inputs) happening on third party websites rendered inside the TikTok app. This can include passwords, credit card information and other sensitive user data. (keypress and keydown). We can’t know what TikTok uses the subscription for, but from a technical perspective, this is the equivalent of installing a keylogger on third party websites.
• TikTok iOS subscribes to every tap on any button, link, image or other component on websites rendered inside the TikTok app.
• TikTok iOS uses a JavaScript function to get details about the element the user clicked on, like an image

C’est déjà très inquiétant et si Tiktok est utilisé par des gens de pouvoir (député, haut fonctionnaire, baron d’industrie, chercheur scientifique) c’est un risque majeur pour la sécurité nationale.

Mais ce n’est pas tout. En plus d’espionner vos frappes, Tiktok avait laissé une vulnérabilité dans son logiciel, permettant même de prendre le contrôle entier de votre téléphone et de votre identité. Selon Rockcontent.com :

(…) Recent research led by Microsoft 365 Defender Research team shows that TikTok had a breach that was leading users to extremely vulnerable experiences. This issue could allow attackers to hijack a user’s account with literally a single click of a crafted link.

Hijack according to the Cambridge Dictionary means “to force someone to give you control of a vehicle, aircraft, or ship that is in the middle of a trip.” In this case, the breach could be used to steal or “kidnap” one’s account with a single click. Then, attackers could have access to the in-app features of a user account, such as publishing videos, sending messages, interacting with other accounts and even changing personal information. The issue was more likely to happen with Android users.

Fortunately, TikTok has already fixed it and the Microsoft 365 Defender Research Team has not identified any major exploitation. So, it is strongly recommended that users keep their app up to date, using the latest version of it.

Selon Radio-Canada

Au-delà des données liées à l’activité d’un utilisateur sur la plateforme (comptes suivis, vidéos écoutées, messages privés échangés dans l’application, etc.), TikTok peut avoir accès à d’autres informations liées à l’appareil que vous utilisez, selon le Washington Post et la firme Disconnect. Les voici :
• Liste de contacts (si vous accordez votre permission)
• Microphone et caméra (en tournant des vidéos dans l’application, si vous accordez votre permission)
• Bibliothèque de photos (si vous accordez votre permission)
• Géolocalisation approximative (si vous accordez votre permission)
• Identifiant publicitaire (si vous accordez votre permission)
• Adresse courriel et/ou numéro de téléphone (utilisés pour créer le compte)
• Date de naissance (utilisée pour créer le compte)
• Adresse IP
• Les contenus du presse-papier
• Frappes sur le clavier en se servant de l’application
• Le type d’appareil utilisé
• Certaines données de navigation hors TikTok

Avec toutes ces inquiétudes en regard des informations personnelles, en quoi Tiktok est-elle différente des autres applications sociales?

J’ai toujours dit préférer être espionné par les Américains qui sont nos alliés, que par les Chinois avec qui nous avons de nombreux problèmes géopolitiques, commerciaux et géostratégiques. D’ailleurs, les différentes lois de protections des données, bien qu’encore imparfaites, nous garantissent une certaine protection en Amérique et en Europe. Ce n’est pas le cas avec Tiktok qui contrairement à ses prétentions, a continué d’alimenter le Parti communiste chinois avec les données récoltées en Amérique. C’est ce que confirme Buzzfeed :

For years, TikTok has responded to data privacy concerns by promising that information gathered about users in the United States is stored in the United States, rather than China, where ByteDance, the video platform’s parent company, is located. But according to leaked audio from more than 80 internal TikTok meetings, China-based employees of ByteDance have repeatedly accessed nonpublic data about US TikTok users — exactly the type of behavior that inspired former president Donald Trump to threaten to ban the app in the United States.

The recordings, which were reviewed by BuzzFeed News, contain 14 statements from nine different TikTok employees indicating that engineers in China had access to US data between September 2021 and January 2022, at the very least. Despite a TikTok executive’s sworn testimony in an October 2021 Senate hearing that a “world-renowned, US-based security team” decides who gets access to this data, nine statements by eight different employees describe situations where US employees had to turn to their colleagues in China to determine how US user data was flowing. US staff did not have permission or knowledge of how to access the data on their own, according to the tapes.

Et selon TheGuardian, Tiktok a aussi utilisé son application pour espionner des journalistes. Le pas à franchir n’est pas si grand pour qu’ils espionnent aussi nos élus et avec le récent scandale de l’ingérence chinoise dans nos élections fédérales, il y a de quoi être sérieusement inquiété…

TikTok has admitted that it used its own app to spy on reporters as part of an attempt to track down the journalists’ sources, according to an internal email.

Illustration of smart devices saying ‘this holiday season invite big tech into your home’
Are your gadgets watching you? How to give the gift of privacy
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The data was accessed by employees of ByteDance, TikTok’s Chinese parent company and was used to track the reporters’ physical movements. The company’s chief internal auditor Chris Lepitak, who led the team involved in the operation, has been fired, while his China-based manager Song Ye has resigned.

They looked at IP addresses of journalists who were using the TikTok app in an attempt to learn if they were in the same location as employees suspected of leaking confidential information. The effort, which targeted former BuzzFeed reporter Emily Baker-White and Financial Times reporter Cristina Criddle among other reporters, was unsuccessful, but resulted in at least four members of staff based in both the US and China improperly accessing the data, according to an email from ByteDance general counsel Erich Andersen. All four have been fired. Company officials said they were taking additional steps to protect user data.

ChatGPT, le nouveau casse-tête

Il faut certainement applaudir les avancées de l’intelligence artificielle et en particulier, celle d’une avancée majeure de ChatGPT, un agent conversationnel qui permet désormais à quiconque, de créer des contenus étonnants et rapidement simplement à partir d’un questionnement. J’ai moi-même testé ChatGPT à partir de l’examen que j’ai soumis à mes étudiants de HEC lors de la dernière session du cours de 2e cycle de marketing entrepreneurial. Les réponses étaient pertinentes.

Mais il faut aussi s’inquiéter de ses avancées. La technologie n’est pas neutre et le droit des technologies est toujours à la remorque des innovations, et ne la précède pas. D’ailleurs, un nouveau livre que je devrai me procurer L’innovation hors-la-loi : les origines de la techno-normativité, semble traiter de ce sujet délicat dans un résumé :

Ce livre, unique sur le marché, présente une réflexion sur le rôle du droit dans notre société, à la fois comme vecteur de techno-normativité, mais aussi comme solution ou limitation des effets négatifs de la technologie sur la société.
En partant des écrits les plus récents sur la philosophie, la sociologie et le monde numérique, l’ouvrage propose une lecture critique du rapport entre droit et innovation qui intéressera tant un public universitaire qu’un public de professionnels du numérique.

D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, je publiais l’article Porn, Piracy, Fraud: What Lurks Inside Google’s Black Box Ad Empire.

And if you have a website and want to earn money from digital ads, you can join the Display Network, where Google places ads on what it has publicly said are more than 2 million websites and an untold number of mobile apps. It’s the modern equivalent of a national network of billboards on nearly every highway being controlled by a single company — and reportedly generated $31 billion in revenue for Google last year.

But if you’re Slapinski, Google’s Display Network has another benefit besides its market share: its secrecy. Google is the only major ad platform that hides the vast majority of its ad-selling partners. This means Google does not disclose all the websites and apps where it places ads or the people and companies behind them. The company conceals this information even after helping establish and publicly supporting an industry transparency standard for disclosing such sellers, which its competitors have largely adopted.

Tout ça pour dire que 20 ans après l’apparition des moteurs de recherches et 10 ans après l’explosion des médias sociaux, on commence à peine à déceler les limites de ces outils et à songer et à commencer à les réguler. Nous sommes conscients du mal économique (des milliards de dollars en faux clics) et du mal sociologique et démocratique (détournement politique des médias sociaux, planification de révolutions, censure, pédopornographie, cybercriminalité, endoctrinement, propagande, etc.) que ces outils ont permis de générer. Il en sera certainement de même pour l’intelligence artificielle et les robots conversationnels. Déjà, certaines écoles bannissent ChatGPT pour les professeurs et les étudiants NYC Bans Students and Teachers from Using ChatGPT. D’autres au contraire, comme l’un de mes collègues professeurs à HEC, s’en serviront comme outil pédagogique ou comme dans cet article, se questionnent sur l’utilisation en classe dans l’article L’IA au service de l’enseignement : conversation avec une IA.

D’autres encore ont déjà développé un outil pour détecter le plagiat : ChatGPT : un étudiant a développé une appli pour identifier les textes générés par le chatbot d’OpenAI.

Entretemps, certains se demandent si l’IA pourrait un jour remplacer les avocats : Could you replace your lawyer with a chatbot? Next month an AI attorney will defend a client in court et bientôt, ce sera peut-être les professeurs, les députés, les médecins et autres professionnels et métiers. Néanmoins, ce qui rassure est que ChatGPT est basé sur des textes en lignes pré-2021 et n’est donc pas en mesure de discuter de sujets contemporains. De plus, bien que la lecture des réponses coule aisément, ChatGPT ne fait preuve d’aucune créativité et comporte des biais flagrants de même que des erreurs comme on peut le noter dans Wikipedia :

Inexactitude et ambiguïté des réponses
L’exactitude de certaines réponses de ChatGPT a cependant été remise en question.

Le journaliste Mike Pearl de Mashable a notamment testé ChatGPT en lui posant plusieurs questions factuelles. Dans une conversation, il demande par exemple au modèle quel est « le plus grand pays d’Amérique centrale qui n’est pas le Mexique ». ChatGPT répond qu’il s’agissait du Guatemala, alors que la réponse est plutôt le Nicaragua. Cette erreur provient de l’interprétation de la question par ChatGPT, qui a cru que l’on s’intéressait à la taille de la population plutôt qu’à la superficie du territoire.

Même si les résultats peuvent être spectaculaires, l’un des dirigeants d’OpenAI, Sam Altman, admet que l’application comporte encore des erreurs sur des sujets importants, et que les retours des utilisateurs sont nécessaires pour corriger les erreurs.

En conclusion, question de vous faire « badtriper » juste un peu, la vidéo du controversé (mais pertinent dans ce cas-ci) psychologue Jordan Peterson.

POUR EN FINIR AVEC L’INTIMIDATION DES FEMMES EN POLITIQUE, RFEL

conférencière cyber-intimidation

C’est le 29 septembre prochain au Château Joliette, à Joliette que je serai conférencière pour le RFEL (Réseau des Femmes Élues de Lanaudière). J’y discuterai des sujets suivants :

• Survol des statistiques de cyberintimidation
• La différence légale et technique entre insulte, diffamation et harcèlement criminel.
• Le processus judiciaire et les coûts associés aux poursuites.
• Les variables risques communicationnelles des différentes plateformes médias sociaux
• Les outils et politiques de modération et les stratégies de mitigation de l’intimidation (la prévention)
• La gestion de crise
• Les bienfaits de la critique
• Comment faire du monitorage et la collecte de preuves numériques et comment monter un dossier de preuve
• Comment se remettre des agressions numériques

Vous pouvez acheter des billets sur la page web du RFEL.

Voici donc le PowerPoint de ma conférence :

Mes réponses aux questions d’un journaliste à propos de Twitter et d’Elon Musk, pour Causeur_FR

Voici les questions de Jérôme Blanchet-Gravel (essayiste, journaliste et chroniqueur) et mes réponses à propos de Twitter et d’Elon Musk, pour le média Français Causeur.fr.

-Pourquoi autant de personnalités associées au mouvement woke s’indignent autant de l’arrivée de Musk à Twitter ?

Elon Musk a plusieurs fois fait des remarques désobligeantes envers les tenants du wokisme. Étant donné que certains le perçoivent comme étant un libertarien conservateur, ses positions politiques iraient à l’encontre de l’idéologie woke. Par ailleurs, le phénomène du « shadow banning » (via Wikipedia ) aurait affecté principalement les conservateurs (https://www.vice.com/en/article/43paqq/twitter-is-shadow-banning-prominent-republicans-like-the-rnc-chair-and-trump-jrs-spokesman) en épargnant les démocrates et la gauche américaine. Or, Musk a justement fait un twitt contre cette pratique la journée précédant son acquisition de Twitter.


(https://twitter.com/elonmusk/status/1517716718382166016 ).

 

Le shadow banning (également stealth banning, ghost banning et comment ghosting1), pouvant se traduire par bannissement furtif, est le blocage (en) total ou en partie d’une communauté en ligne d’un utilisateur, ou du contenu qu’il produit, de telle sorte que celui-ci n’en ait pas conscience

 

-Quels seront les principaux changements opérés par Musk à la barre de Twitter ?

Les deux changements les plus importants qui ont été déjà mentionnés par Musk, sont qu’il rendra l’algorithme de Twitter (qui est présentement secret) Open Source. Cela veut dire que le code informatique qui régit l’automatisation de la modération sera ouvert à tous. Certains critiques jugent que cela ouvrirait grande la porte aux failles de sécurité. Je rappellerai cependant que contrairement à la croyance populaire, le code source ouvert n’est pas plus dangereux et est même possiblement plus sécuritaire qu’un code source propriétaire et fermé. D’ailleurs, la Gendarmerie française, la NSA, la CIA ou le département de la défense américaine valorisent tous le code source ouvert.

Le deuxième changement majeur est que Musk veut s’attaquer en priorité au problème des bots et des fermes de bots (robots qui font des contenus et qui peuvent augmenter la visibilité d’un contenu tierce) qui sont un facteur majeur de pollution des contenus.

Par ailleurs, Musk répète qu’il respectera les limites légales (judiciaires) des lois sur la liberté d’expression puisque comme il dit, ces lois sont la volonté du peuple et il respecte la volonté du peuple. Par contre, il bannira les pratiques de modération qui vont bien au-delà de ce qui est considéré comme étant légal.

(https://twitter.com/elonmusk/status/1519036983137509376)

-Peut-on vraiment dire qu’Elon Musk a un agenda politique libertarien ?

On peut considérer sa vision large de la liberté d’expression comme étant une position « libertarienne » mais il se définit lui-même comme étant moitié démocrate et moitié conservateur et plutôt centriste.

Politically, Musk has described himself as “half Democrat, half Republican” and “I’m somewhere in the middle, socially liberal and fiscally conservative.”

(source: https://www.youtube.com/watch?v=B1OPxitgvmw)

Rappelons aussi à ses détracteurs qu’il s’est publiquement montré inquiet des changements climatiques, des avancées de l’intelligence artificielle, qu’il a sévèrement critiqué les confinements covid, qu’il appuyait les camionneurs canadiens et mis en doute l’efficacité des tests covid. Il est donc comme plusieurs citoyens, avec des visions complexes qui peuvent à la fois être à la gauche ou à la droite d’un échiquier politique.

-Le marché des réseaux sociaux sera-t-il transformé par cette transaction ?

Twitter est unique dans le « marché des médias sociaux » en ce sens qu’il a introduit la notion de « web en temps direct » lors de la mort de Michael Jackson. C’est aussi le média social de choix pour l’élite politique internationale, les médias, les artistes internationaux et des communicateurs qui créent 80% des contenus du web, hors de Twitter. C’est donc l’un des hauts lieux de l’influence du web, de la politique et des médias. On parle même de « diplomatie Twitter » expression qui n’a jamais encore été utilisée pour d’autres médias sociaux. Je ne suis pas cartomancienne et je ne vois pas l’avenir. Je suis par contre enthousiaste face aux changements que compte mettre en place monsieur Musk pour Twitter. Je noterai aussi en terminant que monsieur Musk est un avide critique et chaud partisan de ce média social et que ce sont là deux caractéristiques très positives pour l’évolution technologique de Twitter.

L’article chez Causeur.fr
Panique chez les wokes: Elon Musk a acheté Twitter https://www.causeur.fr/panique-chez-les-wokes-elon-musk-a-achete-twitter-231642 via @causeur

La ville de La Sarre sera très innovante dans ses relations et sa communication bidirectionnelle entre les élus, gestionnaires, citoyens et employés

Ça fait longtemps qu’on parle de Web 2.0, de la communication omnicanal et bi-directionnelle, de participation citoyenne à la vie municipale et d’une foule d’autres concepts qui permettent d’utiliser le web pour « que tout le monde puisse se parler ». Mais dans la pratique, rares sont ceux qui osent vraiment faire le pas vers plus de transparence, vers l’écoute active des citoyens et des employés et vers cette participation des parties prenantes aux décisions, aux signalements des problèmes et à leurs résolutions ou à l’explication de pourquoi tel problème n’est pas et ne sera peut-être pas réglé. Les organisations, qu’elles soient municipales ou autre, ont souvent aussi une masse impressionnante d’informations qui pourraient être utiles à leurs commettants, mais qui dorment dans les ordinateurs de l’organisation. En outre, les employés sont souvent une source inouïe de connaissances qui ne demande qu’à être partagée.

Quelques exemples :

  • Les employés du service horticole d’une municipalité peuvent expliquer comment faire du compost, comment entretenir les fleurs ou le potager et ainsi se valoriser auprès des citoyens et limiter les pertes et les résidus qui se retrouveront dans les déchets municipaux.

    Le département de la voirie peut expliquer pourquoi une rue qui est de propriété privée, ne peut pas être déneigée parce qu’elle n’appartient pas à la ville, que ça engendrerait des coûts que l’ensemble de la population devrait subir et ce faisant, ça limiterait les questions répétitives aux préposés à l’information.

    Le service des incendies peut informer la population des mesures à prendre pour limiter les feux de forêt durant l’été et avertir la population via SMS, courriel ou appel automatisé d’un sinistre qui requiert l’évacuation urgente et ainsi sauver des vies.

    Les citoyens peuvent participer aux décisions budgétaires de la ville et ainsi être conscient de comment et à quel poste budgétaire leurs taxes servent réellement.

  • Nous pouvons imaginer une foule d’autres situations pour lesquelles, une fois qu’ils sont adéquatement informés, les citoyens ou employés, comprendront les décisions et initiatives ce qui facilitera la satisfaction et la vie de tous. D’ailleurs, s’ils participent à la prise de décision, l’adhésion n’en sera que plus forte et l’efficacité sera accrue.

    Oui, mais il y aura toujours des critiques!

    En effet, il y aura toujours du « chialage », des critiques et des mécontents. Mais il est plus facile de gérer les commentaires négatifs en y répondant positivement chez soi, que de laisser ces commentaires dégénérer et devenir viral sur les médias sociaux. En outre, il arrive que les mécontents soient une source importante des lacunes à corriger et des problèmes qui doivent être résolus.

    L’exemple que j’aime donner est celui d’une cliente mécontente de mon client DessinsDrummond qui écrit au président pour lui dire qu’elle ne peut monter un lit king au 2e étage de la maison qu’elle a fait construire avec le plan de DessinsDrummond. Monsieur Carignan lui répondit qu’il la remerciait de son témoignage, qu’il se rendait compte que le Code du bâtiment du Québec ne répondait pas aux besoins des consommateurs et qu’il modifierait tous ses plans de maison pour que dorénavant, un lit king puisse traverser toutes les maisons construites avec ses plans.

    Il aurait pu faire un « focus group » avec des gens ressemblant à ses clients et ils auraient discuté de la couleur du plan et de sa présentation, mais aucun n’aurait été capable de l’informer qu’un lit king ne peut être monté au 2e.

    Donc pour vous donner une idée d’où s’en va la Ville de La Sarre voici donc le :

    Résumé exécutif de la technologie, du contexte, des sites développés, des fonctionnalités et des bénéfices attendus, des futurs sites de la Ville de La Sarre

    Resume Executif Sites LaSarre v.10 by MchelleBlanc on Scribd

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    Tourisme, développement économique et recrutement, pourquoi pas une agence d’attractivité?

    Je n’avais jamais entendu parler du concept d’agence d’attractivité avant d’avoir eu le mandat d’accompagnement stratégique et de développement d’une stratégie de commercialisation numérique de l’AAAT (Agence d’attractivité de l’Abitibi-Témiscamingue).

    Mais qu’est-ce qu’une agence d’attractivité?

    En fait c’est un concept qui semble émaner d’Europe et de la France en particulier. (selon banquedesterritoires.fr)

    29 agences d’attractivité existent actuellement en France. Leur nombre est en augmentation. Dans une étude publiée durant l’été, le Cner – la fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation – se penche sur leurs caractéristiques. Et constate la diversité de leurs initiateurs (régions, départements, intercos), la mixité de leurs cibles, l’élargissement de leurs missions avec une porosité entre attractivité économique et attractivité touristique de marketing… et une dynamique particulière sur le littoral.

    Ces agences, de plus en plus nombreuses, sont aussi de plus en plus diversifiées. En termes d’échelon, d’abord, car elles sont créées autant par des régions que par des départements, des métropoles ou des intercommunalités. Mais aussi en termes de contexte territorial, certaines d’entre elles étant créées pour renforcer l’attractivité d’une capitale régionale quand d’autres sont chargées de la promotion d’une destination touristique, et d’autres encore de valoriser un territoire rural…

    (…)Au-delà de ces deux dynamiques (création d’agences d’attractivité ex nihilo et élargissement des missions d’organismes de promotion de la destination à l’attractivité), l’étude mentionne deux autres évolutions favorables à l’émergence des agences d’attractivité : les fusions entre agences de développement économique et organismes de promotion de la destination (offices de tourisme, comme “Toulouse a tout”, comité départemental, comme Vaucluse Provence Attractivité, ou comité régional du tourisme, comme l’agence d’attractivité de l’Alsace) et le repositionnement d’agences de développement économique qui font évoluer leur objet et leur nom pour y intégrer la mention, voire la dimension “attractivité” , comme Aveyron Expansion devenant Aveyron Ambition Attractivité.

    Agence d'attractivité

    Source: https://www.iva.se/globalassets/info-trycksaker/attraktionskraft-for-hallbar-tillvaxt/keys-to-greater-attractiveness-and-competitiveness.pdf

    En fait les acteurs économiques, touristiques et sociaux se sont rendu compte que l’investisseur, le touriste, l’étudiant ou le futur employé, doivent souvent connaître une région, avant de choisir de s’y installer. Le « public cible » devient dès lors le même, que ce soit pour développer économiquement, touristiquement ou pour attirer des étudiants ou des employés. Ils ont aussi réalisé qu’en joignant les différents budgets marketing sous un seul chapeau, ils auraient plus d’impact sur ces publics cibles et qu’une fois sur les lieux, les acteurs spécifiques pour chacun des publics, pourraient prendre la relève et faire ce qu’ils font de mieux pour accompagner l’investisseur dans les dédales gouvernementaux afin qu’il puise investir dans une région, aider l’étudiant ou le futur employé à trouver à se loger et à s’acclimater à son nouvel environnement et au touriste, à profiter des atouts de la région.

    …« l’analyse comparative des structures portant l’appellation « agence d’attractivité » a permis d’identifier deux points communs à la plupart des agences:
    Premièrement, des démarches de marketing territorial, pouvant passer par le portage de marques territoriales;
    Secondement: une mixité des cibles, allant des entreprises aux habitants, en passant par les professionnels, les touristes d’agrément ou encore les touristes d’affaires.

    Ainsi une agence d’attractivité apparaît comme une structure qui appuie le marketing de son territoire en intervenant à la fois dans l’attractivité productive dans l’attractivité résidentielle, pour reprendre la définition liminaire de l’attractivité

    « En servant également la fierté locale, elle est aussi implicitement un moyen de rendre visible l’action des élus et de contribuer à leur réélection »

    « l’agence d’attractivité ordonne, arrange et dispose comme dans une vitrine tous les atouts pour rendre visible la destination. Ici la vitrine à destination des entreprises, là celle pour les futurs résidents, en bas une autre vitrine qui attire les start-ups, et puis une bien plus grande encore pour les touristes. Tous ces messages portent les mêmes valeurs de bienveillance, de bien-être, de développement, de réussite personnelle et professionnelle, et se déclinent selon les cibles visées et les objectifs poursuivis. »
    « La co-construction, entre acteurs publics et privés, est ainsi devenue une méthode incontournable – et plutôt bien éprouvée – dans l’élaboration des stratégies d’attractivité et des stratégies marketing qui en découlent. Gage de transversalité, de mise en cohérence et d’appropriation, la méthode a favorisé l’émergence de nouvelles dynamiques collectives dans les territoires, fait naître de nouveaux modes de fonctionnement, plus transversaux, insufflant une culture du travail en mode projet et conduisant à un début de transformation des organisations. »

    Source: Les agences d’attractivité en France, état des lieux, Clémence Binet, juin 2020, CNER (Fédération des agences d’attractivité et développement et d’innovation)

    D’autres régions hors de France telles que des régions de l’Angleterre ou des États-Unis ont eux aussi réalisé que l’économie d’échelle, l’impact financier positif d’une mise en commun budgétaire marketing de même que le développement d’une expertise de commercialisation numérique interne à l’organisation, pouvaient profiter à tous et leur permettre, une fois les clients atteints et en route pour la région, de déployer leurs expertises propres, auprès de ces nouveaux arrivants.

    Mais pour que cela fonctionne, il y a certains paramètres fondamentaux à respecter. Il faut éviter « les guerres de clocher » entre les différents joueurs d’une région qui veulent tous tirer la couverte de leur bord et se vanter d’avoir un succès éphémère avec un budget qui l’est tout autant. Il faut que les joueurs régionaux réalisent que leurs missions n’est pas que « marketing » et qu’ils sont souvent plus à l’aise avec les fonctions d’accompagnements spécifiques au secteur duquel ils œuvrent et que finalement, les élus, réalisent qu’ils augmentent les chances de succès de la région (incluant leurs villes, MRC, université, CEGEP, CLD ou agence touristique) et que les nombreux bénéfices seront collectifs plutôt qu’individuel.

    À ce chapitre, il n’est pas surprenant que l’Abitibi-Témiscamingue ait été la première région du Québec à adopter une telle approche. L’entraide régionale est déjà bien ancrée dans le tissu collectif. D’ailleurs, l’Abitibi-Témiscamingue étant une région dite « éloigné », ils ont très vite compris que la cohésion avec les voisins était l’atout parfait pour se doter d’infrastructures, quelles qu’elles soient et que seul on va plus vite, mais qu’en groupe, on va plus loin…

    Je mettais d’ailleurs ce « trait de caractère collectif » en évidence dans mon billet Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité?

    Cependant, ces efforts, s’ils ne sont pas jumelés à une vision plus holistique des problématiques et des solutions possibles aux défaillances de commerce régional, ne seront pas suffisants. Il est impératif que l’ensemble des acteurs économiques d’une ville ou d’une région, agissent de concert pour développer chez les entrepreneurs locaux, le réflexe d’aller en ligne, de travailler ensemble et d’informer les citoyens de la localité de l’existence de leurs entreprises de proximité (que souvent ils connaissent peu ou pas du tout), des produits et services qu’ils ont à offrir et des moyens de se les procurer. En outre, une ville ou une région peut bien se faire une page Facebook et un site web répertoire des entreprises pour favoriser l’achat local, mais si les citoyens ne savent pas que cette page ou que ce site existe, ces initiatives isolées ne serviront pas à grand-chose. En outre, si les entrepreneurs ne sont pas habilités à être eux-mêmes proactifs en ligne, les retombées économiques et réelles de ces efforts risquent de ne pas être au rendez-vous. Et quoi qu’on en pense, les médias locaux traditionnels, les bannières et la signalisation locale physique en point de vente et dans la localité, ont encore une grande importance et ne doivent vraiment pas être négligés.

    Je parlais aussi de cette multiplication ad nauseam des efforts marketing régionaux non coordonnés dans Le capharnaüm du commerce en ligne et des répertoires.

    TROP C’EST COMME PAS ASSEZ

     

    Étant donné la réalité de la covid-19, tout le monde veut acheter local. C’est une très bonne chose. Mais comment acheter local est LA question que se posent de nombreux consommateurs? D’innombrables initiatives sont donc nées de ce besoin d’achat local. Chaque hiérarchie administrative, qu’elle soit sectorielle, municipale, régionale, chambre de commerce, provinciale, aide au développement économique ou autre, propose SA solution. Le problème est que LA solution doit se battre avec l’enflure de compétiteur et le commerçant ou le consommateur ne savent plus où donner de la tête et Google et Facebook pleuvent de soi-disant ressources qui se compétitionnent entre elles sans pour autant rejoindre le consommateur. J’en vois de ces pages Facebook d’achat local qui se parle entre les promoteurs qui l’on mit en place. Ou pire encore, une région que je ne nommerai pas, a mis en place un « groupe fermé » d’achat local pour lequel on doit d’abord être approuvé avant d’y avoir accès. BONJOUR L’ACQUISITION DE CLIENT???

    Puis il y a les répertoires. Les très (trop) nombreux répertoires. Chaque administration a le sien. Ajoutez à ça les répertoires de joueurs indépendants « qui ont flairé la bonne affaire », ceux des joueurs sectoriels et tous les autres.

    MAJ

    Les Cantons-de-l’est ont aussi leur initiative d’attractivité.

    Chez Tourismexpress.com

    Cantons de l’Est: une nouvelle organisation pour attirer, accueillir et retenir davantage de gens dans la région

    Depuis maintenant plus de 2 ans, la démarche Vision attractivité mobilise les citoyens, les acteurs socio-économiques et le milieu municipal afin de déployer des stratégies communes pour attirer, accueillir et retenir davantage de résidents, de travailleurs, d’entrepreneurs, d’étudiants et de visiteurs dans la région des Cantons-de-l’Est. Après des mois de concertation et de travail collectif, les partenaires et les élus de la région mettront officiellement sur pied, au cours des prochaines semaines, un OBNL dédié à l’attractivité dans la région des Cantons-de-l’Est. Le président de la Table des MRC de l’Estrie, monsieur Hugues Grimard, souligne: « Comme président de la Table des MRC de l’Estrie, je suis très satisfait que les partenaires de la région se soient donnés une vision pour travailler l’attractivité de façon concertée et non plus par secteur d’activité ou par territoire de MRC. »

    et

    Chaire de tourisme Transat: Analyse – Des territoires, une image : Vision attractivité Cantons-de-l’Est

    Beaucoup d’efforts, de rencontres et d’échanges sont nécessaires pour la réussite d’un projet d’attractivité territoriale. Il faut faire ressortir la personnalité du territoire et mobiliser les acteurs de tous les secteurs derrière une vision commune porteuse d’actions structurantes.

    Les associations touristiques régionales (ATR) possèdent de nombreuses ressources et connaissances en matière de marketing, de promotion et d’accueil. Et si leur intérêt et leurs compétences se transformaient pour mettre sur pied un projet d’attractivité territoriale en mobilisant l’ensemble des acteurs d’une région ? Voici le cas de Vision attractivité Cantons-de-l’Est/Estrie.

    Pour comprendre ma vision des enjeux numériques au Québec

    C’est le pote Éric Le Ray Ph. D. qui a insisté pour que je participe à son émission de télévision virtuelle Occident. Nous nous connaissons depuis des années entre autres, parce que nous avons été conférenciers ensemble pour discuter d’édition numérique et d’autres sujets touchant la transformation numérique de nos sociétés. Il voulait parler du plan numérique pour le Québec que j’avais développé pour le Parti Québécois. Mais il voulait aussi discuté du $4M que le gouvernement Trudeau va investir dans le numérique au Canada, d’identité numérique, d’infrastructures numériques, d’intelligence artificielle et de bien d’autres sujets.

    C’est sans doute l’entrevue la plus complète que j’ai jamais donnée sur ces sujets. Éric étant une personne qui fouille ses dossiers, ses questions m’ont forcé à faire le tour de plusieurs questions.

    P.-S.
    L’entrevue était sur zoom et à cause d’un pépin technique, je ne voyais pas Éric tout au long de l’entrevue. Il était donc difficile d’interagir avec lui au travers de l’écran qui était noir. Mais ça ne semblait pas déranger Jean-Philippe Lemieux qui disait de cette entrevue sur Twitter.

    wow.
    Michelle, merci pour l’image, le style, le verbe, le naturel, la vie.
    Merci aussi pour le propos, mais encore plus pour la forme. Le caractère, l’audace.

    Comme quoi nous sommes souvent le pire de nos critiques…

    Voici d’ailleurs certains hyperliens de textes dont nous discutons dans cette entrevue.

    Le plan numérique du Parti Québécois, trop fière de ces engagements

    L’identité numérique peut servir le bien, tout comme le mal. Quelle direction prendra le Québec?

    Pourquoi je choisis le Parti Québécois et ma réflexion politique

    Les étonnés et le rapport d’étonnement

    Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille….

    La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain

    Pourquoi la Caisse de dépôt et placement ne s’intéresse-t-elle pas à la fibre optique ?

    Les Web Services et leur impact sur le commerce B2B

    L’identité numérique peut servir le bien, tout comme le mal. Quelle direction prendra le Québec?

    Alors que j’avais développé un plan numérique pour le Parti Québécois lors des élections provinciales, j’avançais l’idée d’un passeport numérique. J’y crois toujours. Cependant, je suis aussi consciente que ça ne peut pas se faire n’importe comment et qu’à la base, le citoyen doit pouvoir contrôler ses informations personnelles. Ce n’est pas au gouvernement de contrôler ces informations, c’est au citoyen. Ces informations peuvent servir autant le bien que le mal et l’approche que le gouvernement doit prendre pour développer une telle identité peut faire toute la différence entre un outil facilitant la vie de tous et diminuant sensiblement les dédoublements d’information, la paperasserie, la fluidité des transactions avec les différents ministères voire l’efficacité des prestations gouvernementales et la réduction des coûts et la diminution de l’effectif des fonctionnaires pour faire la même chose que nous faisons déjà. Par contre, ça peut aussi servir à développer une société de surveillance, une tyrannie gouvernementale, une marchandisation de notre intimité et des informations les plus sensibles à propos de chacun de nous et l’établissement de « crédit social » à la chinoise faisant passer les devoirs avant les droits.

    Je valorisais la technologie X-Road « pour assurer la confidentialité, l’intégrité et l’interopérabilité entre les parties à l’échange de données ». X-Road est d’ailleurs membre de la Digital Public Good Alliances dont l’un des buts est de favoriser le consensus à propos de l’échange des données en mettant de l’avant certains standards à cet effet.

    6. Mechanism for Extracting Data
    If the project has non personally identifiable information (PII) there must be a mechanism for extracting or importing non-PII data from the system in a non-proprietary format.
    7. Adherence to Privacy and Applicable Laws
    The project must state to the best of its knowledge that it complies with relevant privacy laws, and all applicable international and domestic laws.
    9. Do No Harm by Design
    All projects must demonstrate that they have taken steps to ensure the project anticipates, prevents, and does no harm by design.
    9.a) Data Privacy & Security
    Projects collecting data must identify the types of data collected and stored. Projects must also demonstrate how they ensure the privacy and security of this data in addition to the steps taken to prevent adverse impacts resulting from its collection, storage, and distribution.

    Il ne semble malheureusement pas que ce sera la voie choisie par notre gouvernement. Récemment, notre ministre de l’économie valorisait l’idée d’étendre l’utilisation du passeport vaccinal à tous les commerces. Ce serait donc une sorte de cheval de Troie à l’identité numérique. Ça faisait ironiser le copain Michael Albo, scientifique des données, sur son profil LinkedIn :

    Mais oui, étendez le passeport vaccinal à tous les commerces, cela permettra de traquer TOUS les déplacements des citoyens québécois et d’avoir encore plus de données à analyser pour étudier leurs comportements d’achat afin de les croiser avec d’autres sources de données.

    Et comme les québécois aiment leur passeport vaccinal, vous avez bien raison de dire que “c’est un outil qui va probablement demeurer pour longtemps” même après la fin de la pandémie.

    La gouvernance algorithmique et la surveillance totale sont à portée de main. Nous pourrons bientôt élaborer des algorithmes qui récompensent ou pénalisent directement les citoyens sur la base de données collectées et de leurs comportements d’achat.

    Les personnes en surpoids qui se rendent trop souvent dans un fast-food ou les diabétiques qui achètent des crèmes glacées sont de dangereux irresponsables qui mettent en danger notre système de santé.

    Nous allons “rééduquer” ces criminels avec leur consentement. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
    #sarcasme #dystopie #quebec

    D’ailleurs, en 2020 il affirmait en commission parlementaire que nous devrions encourager les pharmas à venir fouiller dans nos données médicales puisque « c’est une mine d’or ». Il semble qu’on soit très loin de « la recherche d’un consensus à propos de l’échange des données ». On valoriserait même la création d’une identité numérique par reconnaissance biométrique. Pourquoi utiliser une technologie d’identité numérique qui existe déjà, qui est utilisée ou analysée par les pays les plus en avance sur le numérique et respectueuse de la confidentialité des données alors qu’on peut tout réinventer, payer des sommes astronomiques pour le faire et « donner » l’accès à nos données les plus sensibles au plus offrant???

    Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas vendre aussi nos données fiscales en même temps que nos données de santé? C’est l’idée du siècle que valorise le gouvernement de la CAQ…