Mon Boomerang à moi

Ça me fait toujours drôle d’aller aux Boomerangs et de passer l’année à vomir sur les sites Flash. Je persiste et signe, beaucoup des sites gagnants sont des sites de merdes. À cet effet, je ne vous parlerai pas du grand gagnant parce que j’ai déjà dit que je n’en parlerai pas et que le strict fait de dire que je n’en parle pas a fait (il semble) bouillir de rage une des VP de l’entreprise (mon dieu, une chance que je n’en ai pas parlé et que je ne me suis pas vidé le cœur. Elle aurait bin fait une syncope. Mais cette même VP n’as jamais eu la délicatesse de me dire une petit merci quand au contraire je lichais abondamment et gracieusement son président. C’est ça la vie de « bitch bloguesque ». Quel persiflage!) C’est différent pour les pubs numériques. Je n’ai rien contre les pubs en Flash (je n’ai rien pour non plus). Moi la pub, ce n’est pas mon dada et comme consommatrice, je ne les regarde pas anyway. Quelles soient en Flash, en HTML, en image ou en carton au coin de la rue sur un lampadaire avec une face de politiciens, je m’en fou et je trouve que ça dérange le décor réel ou virtuel. Mais voilà que le party Boomerang, c’est le lieu de rencontre de bin des potes que je n’ai que rarement le temps de voir, de serrer la pince, de blaguer et d’agacer avec leur techno Flash. Comme ce Fellini des médias interactifs Martin Ouellette (l’un de mes mentors philosophique et non technologique), à qui je tirais la pipe. « Pauvre Martin, petite année pour toi, tu n’as gagné que quatre Boomerangs cette année? ». Faut tout de même dire que la gang à Martin, Provokat, ne sont que huit et que le nombre de ces trophées par tête de pipe qu’ils remportent au fil des ans, doit faire sérieusement chier ces multinationales de l’éphémère avec leurs centaines d’employés qui en plus de faire de l’inutile, ne sont pas foutu d’être reconnus par leurs pairs.

Je dois aussi confesser avoir été traitée comme une reine. C’est d’abord Médias Transcontinental qui m’offrit le billet et le transport en limo et champagne, jusqu’à la grande fête de la pub. C’est mon ancien ex-associé et grand copain Guillaume Brunet qui eu la délicatesse de me cueillir et j’eus ainsi le plaisir de rencontrer sa présidente Nathalie Larivière. Madame Larivière est une femme réellement charmante qui même si elle est l’une des capitaines d’industrie les plus en vue au Québec, est resté d’une simplicité et d’une accessibilité désarmantes (entre vous et moi, nous avons même parlé chiffon). Quelle belle rencontre. Puis, rendue sur les lieux, ce sont les gens de Yahoo-Québec qui m’accueillirent à leur table d’honneur sur le parterre et poussèrent la délicatesse via Patrice Laing, de me féliciter publiquement d’avoir, avec mon franc parlé à TLMEP, fait avancer un peu plus la cause du numérique au Québec. J’étais rouge de gêne (mais heureusement, il faisait noir). Puis finalement, tous ces copains que j’étais si heureuse de voir, que j’aime tant agacer, qu’il me fait vraiment plaisir de côtoyer. C’est donc un mautadit de beau party et cette année, il y avait assez de boissons et de bouffes pour satisfaire le millier d’invités qui y étaient.

Le gros velours de mes Boomerangs est qu’à la sortie de l’événement, nous recevons un exemplaire de la revue InfoPresse de décembre et que la pub Big Idea Chair de Yahoo (sur deux pages) y était, en plus d’un article de fond sur les blogues d’affaires mettant entre autres en vedette mon client chou chou DessinsDrummond.com et son blogue, dans le grand spécial Boomerang de l’année. Quelle douce ironie…

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Ha oui, l’autre petit velours est que la bannière du livre collectif Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires (qui pollue en ce moment mon sidebar, faut que je sois constante tout de même) est l’un des grands gagnants Boomerang de cette année. Merci encore à Martin Ouellette pour ça…

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Ce billet témoigne aussi de la grande ouverture à la critique d’InfoPresse qui ne m’en a jamais voulu d’être si cassante avec eux. Même qu’hier, le PDG Bruno Gautier me dit qu’il aimerait bien qu’on prenne un café un de ces quatre. C’est dire à quel point ils ne sont pas susceptibles…

Le retour des Boomerangs

Vous avez un site Flash qui ne rapporte rien, qui n’est pas ergonomique et invisible aux moteurs? Inscrivez-vous au Boomerangs, vous gagnerez!

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On peut dire que je suis conséquente avec moi-même

Du Néo-Gala de Boomerang de 2.0 ou autre

C’est CFD qui avait lancé l’idée d’un néo-concours pour contrebalancer le Flash omniprésent des Boomerangs. Le concours a eu lieu vendredi dernier, mais disons que j’étais en rédaction et consultation intensive à propos d’un autre billet…

Il s’agit donc d’un concours où je suis juge, jury et où je propose moi-même les pièces et les catégories que ça me fait plaisir de présenter.

Dans la catégorie blogue d’affaires qui vend le plus avec un concept drôlement original

sparklelikethestars.com

Dans la catégorie site qui a le plus amélioré son positionnement Web et son acquisition de client

glutenfree.com/

Dans la catégorie nouveau blogue d’affaires B2B de quelqu’un qui a vraiment quelque chose à dire

francoisaubin.com/  ex aequo avec praized.com/blog

Dans la catégorie nouveau blogue d’affaires B2C de quelqu’un qui a vraiment quelque chose à dire

blogue.dessinsdrummond.com/

Dans la catégorie technologie montante québécoise la plus susceptible de se faire acheter par Google

(selon Forrester)

«This is the most critical. Advertising dollars don¹t shift until measurement is in place. Google is already measuring their YouTube investment and it will continue. Social Media is different than other traditional broadcast methods, as users can interact with the content, talk aobut it, and then share it with others ­it¹s multi-dimensional. I expect Google to acquire one of these companies that measure online video. Oh yeah, has anyone heard what happened to Measuremap? which was acquired quite a while ago?»

streametrics.tv

Dans la catégorie bannière la plus innovante et originale

Provokat

Félicitation à tous les gagnants. Ces choix sont biaisés puisqu’ils sont mes amis ou mes clients. Mais c’est comme dans tous les concours finalement.

Les néo-Boomerangs, le concours “des vrais”

Comme suite à un crie du coeur de Sylvain Carle, en réaction au billet de Pat Front de Bœuf Tanguay, CFD propose le NéoConcours2.0.

Je laisse d’abord la parole à Sylvain

Sérieusement, les prix boomerangs récompensent ce que les gens qui organisent, jugent et participent aux prix boomerangs veulent voir, soit de “l’expérientiel” parce que ça se vends mieux au client et que c’est adapté au cycle “on vends, on produit, on passe au projet suivant” des grandes agences interactives qui ont leurs racines dans l’industrie de la publicité.

Oui, c’est de la grosse généralisation, oui il y a parfois des individus, ou des projets ou des agences qui sortent du moule “flashturbatoire”. Mais on ne peut pas blâmer un processus biaisé de produire des résultats biaisés (et si on organisait un concours des sites webs les plus accessibles, ça serait naturellement biaisé vers un type de site… accessible, that’s life).

Donc je suis sérieux. Je ne sais pas comment on va nommer ce concours, ou si même on veut faire un concours (c’est peut-être ça la racine du problème) mais moi j’ai envie d’un autre type de représentativité de “l’industrie du web” à Montréal… Avec ce qu’on voit autour des *camps, des meetups, des yulblog et biz, de Pecha Kucha, de la série Interfaces à la SAT… Il me semble qu’on devrait approcher d’une certaine masse critique pour faire autre chose, autrement.

Peut-être que ça ne sera pas mieux, en fait certainement pas, parce que c’est de la “grosse” job d’organiser quelque chose comme les boomerangs, mais il me semble qu’il y a tout un pan l’industrie internet au Québec, celui des artisans qui ont la culture internet comme source principale, la culture du blog, de l’hyperlien, du média spécifique qu’est le web, tout un pan qui n’est pas du tout représenté, qui n’a pas voix au chapître.

Pour en venir à l’idée de CFD

C’est simple, tout le monde peut être juge, tout le monde peut être partial (ou même impartial si ça vous chante) et j’autorise même les conflits d’intérêt (tant qu’à la jouer ouverte, on va la jouer ouverte!). Le 11 janvier à 14h00, vous devez publier sur votre blogue (oui, oui à vous!), vos trois meilleurs sites/projets de 2007, et vos trois personnalités web de 2007. Vous devez, en introduction, nous expliquer vos critères et votre démarche et, pour chacun des sites/projets et des personnalités, nous présenter votre analyse.
Pour le côté festif, je vous autorise à tous vous à déboucher une bière en même temps. On se trouvera un canal de clavardage pour assurer l’aspect synchrone du party (c’est pour ça que c’est un vendredi!).

Donc, j’appuie, je cautionne, je reproduis, j’hyperlie et j’embarque. Je propose même le nom de néo-Boomerangs YapasdePresse. Et vous vous embarquez?

Les Boomerangs ne font pas l’unanimité

Il semble que je ne sois pas seul à me demander si les Boomerangs pourraient intégrer les concepts de rentabilité et couronner autre chose que du Flash! Pat Tanguay fait toute une sortie et invente un nouveau mot que j’aime bien «  Flashturbatoire ».

Les gagnants? Flash, Flash, Flash, Flash, Flash, Flash, Flash, Flash. Pas des sites utilisant Flash, des sites complètement EN Flash. 37 Boomerangs internet donnés, 8 à des sites non Flash dont 3 pour “Information / Média” ou on ne retrouve à peut prêt jamais de Flash anyway donc il n’avaient pas le choix.
En passant, vous faites encore des sites avec un personnage qui parle au visiteur? Sérieux? En 2007? C’est quand la dernière fois que vous vous êtes promenés sur le web pour autre chose que visiter les sites galleries de flashturbation? 1997?
Du Flash C’EST PAS DU WEB CALVERT! Vous primez des “sites” qui sont en fait des CD ROM accédés par internet. Ces “sites” là ne sont pas vraiment accessible, pas vraiment indexables (engins de recherches), ils souffrent d’une utilisabilité des plus douteuse et leurs “pages” ne sont pas des pages et ne sont pas linkables. Au lieu d’utiliser les standards web ils utilisent une technologie propriétaire qui requiert un logiciel propriétaire pour les créer et un player propriétaire (gratuit, je l’admet) pour les accèder. Le web c’est un média flexible, ouvert à tous pour la consultation et ouvert à tous pour la création. De donner des prix pour la “communication interactive” à des mottons de Flash qui flottent au dessus du web comme des étrons sans vraiment s’y imbriquer, s’y fondre et s’y mélanger, c’est poche, c’est arriéré et c’est un complet manque de vision.

Aouch! Ça fait du bien de voir moins politically correct que soit. Bravo Pat. Il y a même CFD qui pour une fois est d’accord avec moi. Faut croire que Noël s’en vient?

À propos de l’évaluation du rendement lors des Boomerangs

Comme suite à mon billet Les boomerangs d’hier soir, une discussion passionnante s’est engagé entre Martin Ouellette, le président du jury et moi-même, à propos de la pertinence d’inclure des critères de rendements dans l’évaluation des lauréats.
Récapitulatif :

Martin dit :

(…)Tu confonds encore l’importance des résultats et la capacité de mesurer. Les CASSIES, a mon humble avis, est tout aussi faux. Plus en fait. Parce que, j’insiste, c’est plus facile de falsifier/embellir des résultats que de faire croire qu’une pièce est plus belle/ergonomique/innovante qu’elle e l’est réellement.

On est tous d’accord avec le principe du ROI. Mais comparer des résultas qui reposent sur des techniques différentes pour des réalités différentes, c’est tout simplement impensable.

Finalement, un jury de ROI avec 400 pièces soumises, ce n’est tout simplement infaisable en deux ou trois jours.

Puis il ajoute

@ Michel
Allons dans ta logique. Prenons le plus simple des cas imaginables, on voudrait départir deux bannières, de annonceurs distincts mais dans la même catégorie. Notre objectif serait de reconnaître laquelle des deux à été le meilleur investissement (greater ROI). Mais il faudrait réussir à isoler l’impact du format, du poids, du plan média, des impressions. Le suivi via cookie des gens qui y ont été exposés versus les autres pour voir si le trafic naturel a augmenté. Une fois arrivé, comparer les visiteurs en tenant compte des qualités inhérentes de chacun des sites. Puis la grande variable, la perception de chacune des compagnies. Je te montre une route et j’ai le logo Mercedes OU Hyundai, je n’aurai pas le même succès. Le ROI existe et fait du sens seulement pour comparer deux créations d’un même client. Sinon, la comparaison dans un contexte de multi-variables, ce n’est pas du rêve, c’est un cauchemar.

Ma réponse

Cher Martin

Oui j’aime ça débattre avec toi ici, mais en personne c’est certainement plus agréable. J’ai donc hâte de te revoir. Reprenons la chose du début. Tu me dis :

c’est plus facile de falsifier/embellir des résultats que de faire croire qu’une pièce est plus belle/ergonomique/innovante qu’elle e l’est réellement.

Voyons donc Martin! Dans les deux cas, le jugement sera toujours subjectif. Pourquoi la subjectivité des résultats serait-elle plus difficile que celle de la beauté?  Puis tu me dis :

Puis la grande variable, la perception de chacune des compagnies. Je te montre une route et j’ai le logo Mercedes OU Hyundai, je n’aurai pas le même succès. Le ROI existe et fait du sens seulement pour comparer deux créations d’un même client.

Ce problème de la différence de moyens, donc de résultats peut aussi être appliqué à l’aspect « beau ». À preuve, tu dis toi-même :

Dans les pièces que nous avons remportés, une a coûté moins de 5 000$.

Le petit budget n’a pas été un critère éliminant la potentialité du « beau ». Ce pourrait être la même chose pour le rendement. Dans le cas de l’évaluation du beau ou du rendement, il faut faire confiance aux jurys qui inévitablement prendront une décision subjective. Il est clair que de demander de justifier le ROI aux agences, pourra permettre de fournir des explications diverses et des mesures de rendements avec des outils différents. L’arbitraire inévitable fera son travail et on pourrait décerner le prix à un petit qui proportionnellement à l’investissement, a été plus efficace qu’un gros qui a beaucoup plus de clics (puisqu’il a le budget) mais avec un pourcentage beaucoup moins élevé. Encore là, ça ne devrait pas être un critère exclusif quoique ça puisse être intéressant d’avoir une catégorie spécifique « les campagnes les plus rentables ».

Je suis un rêveur et les cauchemars peuvent toujours trouver une issue positive. On est dans le rêve après tout?

Les boomerangs d’hier soir

Je suis allé aux fameux Boomerangs d’hier soir. Je me fou de ces trophées puisqu’il n’y en a pas pour les stratégistes Web (catégorie qu’il serait difficile d’évaluer de toute façon). Les travailleurs de l’ombre comme moi tirent leur satisfaction de celle de la clientèle, de l’accroissement de leur chiffre d’affaires et du renouvellement de la confiance qu’ils m’offrent de manière quotidienne. Cependant, cet événement est le lieu de rencontre du « Who’s who » du Web québécois (surtout du côté de la production, des agences et des empires médiatiques). De plus, j’avais la chance d’être invité par Transcontinental (merci à Guillaume et Zouhaire) car jamais je n’aurais déboursé $75 pour les quelques bouchées rarissimes et le cocktail à l’eau commanditée. Le bar ne s’est ouvert que beaucoup plus tard en soirée et il était payant.

Toujours est-il que j’ai pu saluer de nombreux clients, contacts d’affaires et amis. Ça me fait penser un peu à Le Web 3 qui ouvrira prochainement à Paris. C’est dans les corridors et au fumoir où l’action se déroule réellement. Entre autres point marquant de la soirée, la chance d’être photographié dans la fameuse chaise Yahoo en compagnie de Katheline, de nombreuses et chaleureuses discussions avec tellement de gens qu’il serait difficile de les énumérer tous et une sympathique engueulade avec les récipiendaires et créateurs de mtl12.com sur les vertus du design pour le web. Irais-je l’an prochain? Si on m’offre des billets certainement. Sinon, je préfère encore les Barcamp, Facebookcamb, Casecamp, Yulbiz et Yulblog. On y a autant de plaisir on y fait autant de rencontres et on y enrichie indûment personne…

Félicitation tout de même aux nombreux récipiendaires et au jury bénévole qui était mené de main de maître par le valeureux Martin Ouellette. Incidemment, Martin m’avait demandé de faire parti du jury. Lorsque je lui ai signifié que si le ROI ne faisait pas partie des critères de sélection ça ne m’intéressait pas, il a gentiment choisi quelqu’un d’autre…

MAJ

Bravo à tous les gagnants…

Le pourquoi du retard numérique du Québec

Depuis des lustres, je m’intéresse au numérique, aux médias sociaux et à l’avancement de notre société et de nos entreprises dans cette révolution majeure qu’apporte internet. Très tôt dans ma pratique, j’ai sciemment choisi d’écrire et de partager mes connaissances en français, pour faire avancer mon Québec, qui a financé grassement ma formation de Maître ès Science en commerce électronique. Je trouvais normal de redonner à ceux qui avaient fait de moi une experte de classe mondiale.

A mes débuts, j’ai remarqué un clivage important entre les TI (technologies de l’information) et le Web. Les TI c’était sérieux, ça coûtait cher, c’était du travail d’expert tandis que le Web c’était pour les geeks, les faiseux de dessins ( le Flash était bin à la mode) et les agences de communications marketing qui déclineraient sur le web les mêmes « concepts » qu’ils faisaient à la tv, la radio ou l’imprimée. Ils se créèrent leurs propres Oscars du web qu’on appela « les Boomerangs ». Vous payez pour proposer vos trucs et à tour de rôle, vous serez aussi juge pour évaluer votre propre travail.

Nous avions un événement de classe international qui s’appelait Webcom. On y faisait venir à Montréal les bonzes du Web mondial. Mais Webcom n’avait et n’a jamais eu aucune subvention. Démerdez-vous. Puis, sortie de nulle part, l’idée de C2 Montréal du Cirque du Soleil et Sid Lee apparut dans le décor. On y parlera de Commerce et de créativité. On subventionna $2 Million cet événement qui n’avait encore jamais eu lieu et on laissa mourir à petit feu Webcom qui lui faisait du transfert de connaissance. À peu près au même moment, on commença à développer une délégation du Québec pour présenter ce qu’on faisait de mieux… en culture… à SXSW, l’une des messes planétaires de la transformation numérique. Ce ne sera que plusieurs années plus tard, qu’on songera y inviter aussi certaines de nos start-ups. Au même moment, l’autre messe planétaire européenne se déroulait à Paris. C’était l’événement LeWeb. Jamais le Québec ou le Canada n’y sera représenté officiellement. Pourtant, Sarkozy lui-même y passera beaucoup de temps et invitera à l’Élysée les patrons numériques mondiaux. Ça permettra entre autres à Paris de se vanter d’un investissement de $100 M d’Euros pour un centre de recherche de Google.

Au même moment, des sommes gigantesques étaient investies dans les TI. Les Oracles, SAP et vendeurs de « mainframes » et d’intégration de ce monde, feront des affaires d’or à implanter ces ERP, KMS, CRM, comptabilité informatique et autres systèmes informatiques « sérieux ». Plusieurs n’ont jamais fonctionné et ne fonctionneront jamais. Plusieurs milliards ont été engloutis dans ces efforts titanesques et leurs gestionnaires et fournisseurs sont sérieux et intègres. Ils portent le complet bleu et la cravate. Ils travaillent pour CGI, LGS, DMR et autres trois lettres patentées. Leurs avocats et comptables sont les mêmes que ceux des gouvernements et des grands donneurs d’ordres. Mais pas d’inquiétude, il y a un « mur de chine » étanche entre les professionnels des mêmes bureaux qui font les contrats ou qui les vérifient.

Les médias eux-mêmes participent aussi à cette grande mascarade. Branchez-vous qui se penchait sérieusement sur les changements qu’apportaient le web, est vendu. Il deviendra l’ombre de lui-même. Direction Informatique aussi. Le Journal Les affaires qui avait de sérieuses colonnes et chroniques numériques, change tellement de formats souvent, qu’on ne retrouve plus aucune de ses archives. Je le sais que trop bien, j’ai longtemps écrit pour eux. Pour Branchez-vous aussi d’ailleurs. J’ai aussi chroniqué pour l’émission LeLab sur feu CanalVox, aussi disparu.

Les grands quotidiens ont tous un cahier « affaire » et une section « techno ». L’économie y a toujours le haut du pavé. L’économie numérique elle, bof, ce n’est pas sérieux. On préférera parler du dernier gadget du CES et faire la liste des hashtags les plus populaires de l’année précédente et louanger les clips les plus populaires de YouTube à heure de grande écoute. Pour s’informer des grands changements qui nous affectent, on pourra toujours lire les Américains ou les Français. Le petit nouveau qui arrive dans la salle de rédaction d’un média, sera affecté à l’analyse des médias sociaux et en deviendra « l’expert patenté ». De toute façon, on peut dire n’importe quoi à propos des médias sociaux puisque personne ne sait vraiment de quoi on parle. Le web, le numérique et les médias sociaux seront trivialisés à l’extrême. D’ailleurs, entre 2000 et 2005, lorsqu’on parlait avec éclat de Web dans les médias, c’était pour souligner son caractère dangereux et/ou insignifiant. Le Web permettrait le vol d’identité et les blogueurs, n’étaient que des narcissiques qui voulaient voler les jobs de journalistes. JAMAIS un journaliste qui se respecte n’écrirait dans un blogue. C’était TELLEMENT insignifiant les blogues. Vous connaissez la suite de l’histoire…

Flashback 2016, alors que la majorité des pays du G20 ont leurs ministre, ministère, vision économique et stratégie numérique, le Québec et le Canada n’ont toujours rien. Alors que la majorité des pays du G20 ont des médias spécialisés qui scrutent, décortiquent et vulgarisent le numérique, ici on parle de hardware et de la nouvelle cochonnerie qui pogne auprès de la masse.

Si nous accusons un retard de plus en plus alarmant face au numérique, c’est de notre faute à tous. À l’industrie des TI, des communications, des médias, des gouvernements et des citoyens qui se satisfont de peu, du dernier gadget ou de la photo ou du dernier vidéo qui score sur les médias sociaux…

La section « Sac de chip » du Journal de Montréal est un exemple éloquent de notre insignifiance numérique collective. Au moins il reste aussi dans le même journal la section « enquête » et « Bordel informatique » qui nous rappelle lucidement et amèrement notre faillite numérique commune…

Old Spice, le culte marketing et les retombées d’affaires

C’est lors d’une rencontre avec les employés d’un client (qui sont designer) que j’ai pour la première fois entendu parler du phénomène Old Spice. Le Globe and Mail titrait The cult of Old Spice, TheStar How Old Spice campaign changed social media et ainsi de suite avec les actualités. On peut donc conclure que même si Old Spice ne vend pas de produits, ils ont eu des retombés de relations publiques mirobolantes. Hey, ils ont même gagné le grand prix du Lion d’or de la publicité à Canne.
Cependant, comme le révèle l’article Old Spice Revisited: Lessons and Cautions for Small Business de Small Business Trends, les ventes ont chute de 7%, malgré des coupons promotionnels d’achat « achetez-en un et obtenez-en un gratuitement »! Peut-être que sans le battage publicitaire, les ventes de Old Spice seraient plus merdiques encore, mais peut-être aussi que cette campagne n’aura été bénéfique que pour l’agence qui l’a créé? Quoi qu’il en soit, il est toujours bon de ne pas perdre de vue ce qui devrait être l’un des buts de tout investissement publicitaire et média sociaux, influer sur les ventes. Je vous laisse donc sur cette conclusion de l’auteur de l’article, Stephen Denny.

There’s nothing wrong with spending money on video aimed at viral success. Go ahead. It might work. And there are many, many people who will tell you how to go down this path. But the real point of spending money at all in business is to get more business, so ensure – regardless of what you’re promised – that everything you do is pointed towards converting that casual viewer into a buyer.
The secret of many successful advertising campaigns is that they can be leveraged in-store or online.
(…)
The campaign ran for six months, and the brand experienced a 7 percent volume decline, with a spike driven by coupons. It lagged many of its competitors in the category. And yet, the campaign is held up as a paragon of marketing genius. Careful there; that’s dangerous talk.
Let’s learn from this “case study” – the good, the bad and the hopelessly overblown – and use it as a cautionary tale to grow our own success stories.

Pour remettre les choses en perspective ici, c’est bien de gagner des Boomerangs, mais est-ce que ça a réellement affecté le bottom Line?

Le Jésus du Web, Cheap shot chez Infopresse

Un article de la revue Infopresse, sous la plume de l’un de leurs collaborateurs André Marois Le Jésus du web (format papier et internet) parle de moi. C’est toujours flatteur de se faire traiter de Gourou directement. Mais de se faire traiter de gourou indirectement, suivi de conneries sans fondements, moi j’appelle ça une « cheap shot ». Jugez-en par vous-même…

(…)
— Michelle Noire prétend dans son billet d’hier qu’internet sera totalement brun, d’ici deux ans. Elle affirme que le mouvement est irrémédiable. Elle montre des sites américains et chinois, 100 % brunâtres, et d’autres exemples québécois. C’est une catastrophe !
— Mais pourquoi donc, mon enfant ?
— Parce que nous lançons dans un mois le nouveau site de La Banque Provinciale, entièrement jaune. C’est horrible.
(…)
— Alors, cette histoire de brun, ça sort d’où ? Mon gourou s’est contenté de ricaner. J’adore quand ses dents blanches apparaissent entre ses lèvres lippues. Ça m’excite.
— Michelle Noire n’est pas si forte qu’elle en a l’air. Elle n’a même pas écrit un livre sur ses théories fumeuses.
Les vrais penseurs ont tous un bouquin à leur actif. C’est pour cela qu’on les invite. Parce qu’ils ont pris le temps de penser, de copier des articles sur Wikipedia, de consulter le passé pour mieux se projeter dans l’avenir.
Prenez Karl Marx, par exemple. S’il n’avait pas rédigé Le Capital, il n’aurait pas eu la carrière qu’on lui connaît. Les exemples abondent : Mao avec son livre rouge, Jacques Séguéla et son Fils de pub, Jésus et ses Évangiles… C’est ce qui fait toute la différence entre Stephen Harper et Michael Ignatieff, tiens.

Voici donc le commentaire d’une bonne amie, Michelle Noire…

C’est vrai que le brun devient à la mode. Même Les Denis Drolet l’admettent. C’est vrai aussi que le multicolore est une voie d’avenir. Mais le jaune qui flashe (ou pire qui est en Flash), ça a toujours été de la merde qu’on vend comme “expérientielle”. Ça me rappelle ce livre d’une agence, dont le leitmotiv est ” le bouche à oreille c’est d’avoir un bon design” mais il est bien cartonné. Pour votre info, je connais assez madame Noire pour me douter qu’elle a déjà été coauteure de quelques livres, plusieurs publications scientifiques et professionnelles, en plus d’avoir un blogue qui contient à lui seul, plusieurs livres cartonnées. C’est d’ailleurs ce que fait un autre Jésus du Web, Seth Godin. Il met en commun plusieurs de ses billets, les cartonne et appelle ça un livre. C’est très pratique pour les gens des vieilles générations qui ne lisent pas sur le Web ou pour les tripeux de Flash qui sont encore à attendre que leur site Flash se load et qui par la suite, se perdent en expérientiel…

Je n’en veux pas à Infopresse, ni au gentil littéraire qui aime bien faire de la fiction et du conseil Internet en même temps, qu’est monsieur André Marois. C’est juste que lorsqu’on fait de la fiction, il me semble qu’on devrait choisir des noms qui ne portent pas au quiproquo et que si on choisit des noms qui sont possiblement associés à des personnes, on devrait à tout le moins vérifier ses faits. Mais bon… Qui suis-je pour parler de littérature? Probablement l’équivalent d’un littéraire qui parle de Web…

D’ailleurs, j’ai souvent été dure avec Infopresse et leur Boomerang. Mais au moins, j’ai le culot de mes opinions, ne déforme pas leur brand et comme c’est en ligne (contrairement à la revue qui circule) il y a la possibilité pour Infopresse de venir réagir. Ce sera toujours un avantage du Web sur le livre…

MAJ
Après mûre réflexion et à la décharge de monsieur Marois, c’est vrai que l’intitulé de ma page bio « Publications et contributions intellectuelles » n’est pas très clair. J’aurais dû mettre gros, moyens, petits livres et fascicules publiés chez des éditeurs ou des centres de recherche, sur du papier de différents formats. Ça aurait sans doute été plus clair. J’aurais d’ailleurs aimé lui dédicacer personnellement le livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires (on parle de brun ici) lors de mon passage au Salon du livre (mais il n’est jamais venu me voir, snif, snif) ou lui en envoyer une copie, mais il semble qu’ils ont tous été vendus et on ne s’est pas encore entendu sur une 2e édition…