Maintenant plus de 20 ans en ligne avec vous

Mon site www.Michelleblanc.com a maintenant plus de 20 ans. Quelle épopée! Mon site a été mis en ligne en mars 2002 selon le « site report de Netcraft ». Selon la « Wayback Machine de Archives.org », la première capture de mon site remonte 2 février 2003. Mais selon les archives de mon blogue (qui était précédemment mon site web) le premier billet publié ici était en août 2005. Entre 2002 et 2005, je bloguais déjà sur le site de LesAffaires.com mais leurs archives ont complètement disparu.

Ça fait donc déjà plus de 20 ans que j’observe et que je discute de web, de stratégies numériques et de médias sociaux. Deux « best-sellers » ont été tirés des billets de ce blogue. Les médias sociaux 101 et Les médias sociaux 201. Le premier discute de pourquoi être sur les médias sociaux et le deuxième de comment faire. D’innombrables conférences ont aussi été tirées de mes contenus et les Powerpoint de mes présentations (qui ne sont pas des informations confidentielles de clients) sont pratiquement toutes sur mon compte Slideshare. En outre, l’intégralité de mes contenus peut être consultée grâce à la barre de recherche en haut à droite, à mes nombreuses catégories ou par dates dans les archives. Il s’agit donc d’un corpus de 2829 billets, de 60 billets de collaborateurs et de 15016 commentaires qui sont toujours en ligne. D’ailleurs, les commentaires étaient dans certains cas une mine inestimable d’informations très pertinentes.

J’ai déjà écrit que Twitter c’est pour les twitts et ce billet est toujours en ligne. Bien évidemment j’ai changé d’avis en cours de route et par respect pour mes archives et l’évolution de ma pensée, ce billet est toujours là. Il est évident que depuis quelques années, je suis moins assidue à mon blogue, ayant troqué ma revue de presse et mes trouvailles du blogue vers les médias sociaux. Mais avec l’avènement du retrait des médias de Facebook, je me suis remis à colliger ma revue de presse sur mon blogue. Il y a aussi moins d’analyse sur mon blogue puisqu’avec le temps, je n’avais plus le goût de me répéter et de redire ce que j’avais déjà dit à propos des médias sociaux et des usages. En 20 ans, des médias sociaux sont disparus et d’autres ont pris la place. Mais les usages ne diffèrent pas tant que ça finalement. Par contre, plusieurs phénomènes négatifs sont venus s’ajouter à ce que je croyais au départ être une sensationnelle innovation sociétale. La cybercriminalité est apparue, la fraude par clic s’est développée de manière alarmante, le positionnement naturel des entreprises a passablement fondu (afin d’obliger les entreprises à payer pour être vues) et on s’est rendu compte que les médias sociaux servaient aussi à la désinformation, la propagande, la manipulation électorale et même à fomenter des révolutions (printemps arabe, printemps érable et autres). Ces dernières années j’ai aussi été à même d’expérimenter pour un client international de gestion des risques du commerce de détail, des outils de monitorage des médias sociaux extrêmement puissants et qui pourraient effrayer les internautes s’ils savaient à quel point on peut les épier via ces technologies.

D’ailleurs, lors d’une récente conférence lors d’un colloque Criminalité urbaine et médias sociaux, j’expliquais un cas hypothétique d’une entreprise qui grâce aux technologies de monitorage, pourrait géolocaliser ses installations et capturer en temps réel, tous les statuts sociaux émanant de leurs usines et ainsi prendre le pouls des syndiqués par rapport à la position syndicale lors d’une grève. Une personne de la salle me posa la question « mais est-ce éthique de faire ça et je suis outrée »? Ma réponse a été « Ces informations sont publiques et les internautes syndiqués partagent librement ces contenus en ligne ». C’est donc tout à fait éthique. Par contre, il est vrai que la grande majorité de ces syndiqués et des gens en général, ne réalisent pas l’impact et les capacités de monitorages qui existent, lorsqu’ils partagent leurs états d’âme en ligne.

La nouvelle menace qui est récemment venue s’ajouter est celle de l’intelligence artificielle. Comme nous avons pu le vivre avec les médias sociaux, l’euphorie initiale de cette technologie viendra rapidement s’estomper avec la reconnaissance de tout le mal qui découlera de ces avancements. Qu’on songe au deepfakes, à la pédopornographie, à l’usurpation d’identité, à la propagande automatisée et à bien d’autres fléaux qui s’ajouteront encore.

Je continuerai donc d’observer et de commenter tout le positif qu’apportent ces technologies pour les organisations, mais en gardant un œil très lucide quant aux nombreux écueils sociaux que ces technologies font naître.

Comment je gagne ma vie, un nouveau billet 13 ans plus tard

En 2011 j’écrivais le billet Comment je gagne ma vie? Consultante, conférencière et auteure. Sur LinkedIn, la copine Monique Lo me faisait remarquer que je pourrais faire une mise à jour et ajouter « enseignante ». C’est tout à fait d’à-propos puisque pour une 2e année j’enseigne aussi à HEC Montréal le marketing entrepreneurial et à l’École des Dirigeants de HEC Montréal, la communication marketing.

 

Mais il y a quelques semaines, un copain camionneur est venu dîner chez nous. Il me posa la même question. Mais qu’est-ce que tu fais exactement Michelle? La réponse est large, tout comme l’est ma pratique.

 

En fait, je suis une spécialiste du marketing numérique, du commerce électronique et des médias sociaux. Dans un sens plus large, je m’intéresse aussi à la cybercriminalité, aux technologies web, à l’économie numérique et à une foule d’autres sujets qui touchent le web, mais dans une optique de conseil de gestion.

 

Par exemple, l’un de mes clients actuels est un organisme paragouvernemental de génie civil. J’ai d’abord fait un diagnostic et un rapport de l’état de leurs présences web et social (diagnostic technologique et qualitatif) et je les aide à peaufiner leurs stratégies numériques et à sélectionner des technologies (dans ce cas-ci une technologie de notification de masse pour avertir les usagers de l’état des infrastructures). Pour un autre client, une petite entreprise agricole, j’aiderai le propriétaire à se positionner efficacement et à croitre ses revenus grâce au marketing de contenus. Pour une autre organisation, je discutais lors d’une conférence, de la criminalité urbaine et des médias sociaux. Cette conférence a été entre autres pertinente pour mes clients puisque durant la dernière année j’ai testé pour un autre client international dans la gestion des risques pour le commerce de détail, des technologies de monitorage des médias sociaux dans un contexte de prévention des crimes interne d’une très grande entreprise de commerce de détail.

 

Mes mandats sont donc très diversifiés, autant pour des PME, organisations gouvernementales, que pour de très grandes entreprises et ce que j’apprends dans un contexte particulier, peut m’être très utiles dans un autre contexte et un autre secteur économique. C’est d’ailleurs ce que je suis en train d’apprendre lors d’un cours Technology Entrepreneurship: Lab to Market que je suis présentement à Harvard. On y voit d’ailleurs à quel point l’innovation est souvent de prendre une technologie, une application, un principe technique, déjà utilisé avec succès dans un type d’industrie, pour l’appliquer à une autre industrie. Ainsi, nous avons réalisé que la technologie utile à la fabrication de ciment, la capacité de mélanger différentes composantes d’agrégats avec une viscosité différente, a pu être utilisé dans l’industrie alimentaire pour faire du beurre d’arachide duquel on avait préalablement soutiré l’huile, et qui se trouvait avec une problématique de mélange d’agrégats à viscosités différentes.

 

Il en est de même pour ma pratique. Ce que j’ai appris dans la mise en marché d’un service chirurgical haut de gamme me permet d’aider un entrepreneur dans le secteur de l’automobile ou dans celui d’un manufacturier/transformateur des composants chimiques de la marijuana à des fins médicales.

 

D’ailleurs, d’enseigner à HEC et de suivre moi-même des cours à Harvard, est un autre moyen de parfaire mes connaissances et de me confronter à la réalité des jeunes générations. Ils questionnent mes enseignements qui sont résolument pratiques, et mon cours à Harvard me permet d’approfondir une certaine démarche d’innovation et une structure mentale me permettant de sortir des biais cognitifs inhérents à une surspécialisation qui nous enferme dans des limites et un cadre mental défini et dont il est difficile de sortir.

 

En outre, j’ai aussi une partie de mon offre de service qui offre de la rédaction de blogues pour différents secteurs économiques, avec l’aide de pigistes membres de l’Association de journalistes indépendants du Québec, avec des contrats annuels. Ainsi, j’ai déjà exécuté des mandats dans le secteur médical, récréotouristique ou de la vente automobile.

 

Je pourrais imager ce que je fais comme étant un médecin généraliste de la santé de vos présences web et médias sociaux, doublés du conseiller technologique, d’innovation et de modèles d’affaires reposants sur le web.

Au plaisir de vous avoir vous aussi comme client 🙂

Ce soir j’angoisse ou les hauts et les bas de la vie d’entrepreneure

Les hauts et les bas de la vie d'entrepreneur

Ce billet a été écrit un lundi soir à minuit trente alors que j’avais de la difficulté à m’endormir…

J’ai eu la chance d’avoir une pratique exceptionnelle. J’avais de bons clients, je publiais, je faisais des conférences, j’étais médiatisée, j’ai reçu de très nombreux prix professionnels et honneurs. J’adorais partager mon expérience et mes connaissances. La vie allait rondement. J’ai bien eu des écueils. Mais somme toute, malgré tout ce qui est arrivé avec mon changement de sexe, la vie allait bien. Pour ajouter à ça, je suis en amour depuis 28 ans et j’habite un environnement de rêve. Je n’ai pas grand-chose à me plaindre.

Depuis des années je militais pour un plan numérique pour le Québec. Il me semblait que tout ce que notre gouvernement devait faire pour aider la population à prendre le virage numérique, la fameuse transformation numérique, n’était pas fait. J’ai pris mon bâton de pèlerin et l’ai crié et écrit sur tous les toits. Avec des collègues, j’ai, entre autres, co-publié le Rapport d’étonnement numérique. Je suis même allée faire la leçon à notre premier ministre d’alors lors de son Forum des idées. Mais rien ne bougeait. Par altruisme et par idéalisme sans doute, j’ai accepté d’aller en politique pour qu’enfin on y parle de numérique. Quelle mauvaise décision ça a été !

J’ai travaillé sur un plan numérique pour le Québec afin que, collectivement, on prenne le fameux virage. Mais j’ai fait la gaffe d’accepter de me présenter sur le Plateau Mont-Royal plutôt que dans mon patelin de Lanaudière. On me disait « Michelle tu seras au cœur des médias pour présenter ton plan »! « C’est l’endroit idéal pour toi »! Sauf que c’était dans le fief de Québec Solidaire, de l’extrême gauche, des wokes et des anarchistes. Avant même que je ne me sois officiellement présentée, déjà je me faisais déchirer publiquement par les médias de Montréal. J’étais « la candidate transsexuelle ».  Avant même la campagne, le PQ perdait trois conseillers et l’on titrait « le PQ en déroute ». Le Parti Libéral perdait 20 députés et ministres et l’on titrait « Le parti libéral se renouvelle ». Ça donne une idée de la couverture que j’allais avoir.

L’année suivante mon chiffre d’affaires déclina de 60%. Mes angoisses commencèrent. J’ai consulté un psychologue. J’en ai parlé à des amis et je me suis réinventée grâce au marketing de contenus. L’année suivante mon chiffre d’affaires remonta de plus belle.

Puis arriva la Covid. La fameuse Covid. Je suis loin d’être la seule à en avoir été affectée. J’habite toujours dans mon bois. Je mange mes trois repas par jour et j’ai bien de l’espace pour me dégourdir les jambes et respirer l’air pur. Mais mes clients aussi ont souffert. L’un après l’autre, ils coupent les budgets numériques et marketing. Même des potes consultants de hauts calibres me disent que tout est au « ralentit ». Les entreprises feraient de « l’attentisme », me dit l’un d’eux. Ils attendent!

Entretemps, les gouvernements ne parlent plus que de transformation numérique. Ils ont plein de programmes pour aider les entreprises, mais avec des « stagiaires ». Et ça, c’est en plus de la BDC qui fait aussi dans le « conseil numérique ». Mais avec leurs employés qui ne donneront le financement que si ce sont eux qui font le conseil. Pour la superbe annonce de $4milliards pour la transformation annoncée pour le Fédéral, je me suis inscrite en novembre dernier pour être considérée comme une conseillère aux entreprises. Après avoir téléphoné en mars pour savoir pourquoi je n’avais toujours pas de nouvelles, on me fit parvenir un courriel pour m’informer qu’ils sont débordés et que mon dossier n’est toujours pas analysé. Nous sommes maintenant en mai et pas plus de nouvelles.

Je me remonte le moral en me disant que « je suis dans une bonne ligne ». Le numérique n’est pas sur le point de s’arrêter. Par contre, c’est vrai que tout d’un coup, tout le monde est stratège web et spécialiste des médias sociaux. C’est vrai aussi que comme tout le monde est spécialiste, ils sont invités dans les médias pour en parler. Plusieurs disent n’importe quoi, mais bon, comme tout le monde connaît ça, personne ne se rend compte qu’il s’y dit des conneries. L’exemple de la couverture du récent achat de Twitter par Elon Musk en est un bon exemple. On parlera de son soi-disant profil politique, psychologique, voire psychiatrique, de ses frasques même, mais on ne dira pratiquement rien de la technologie, de sa place dans l’écosystème numérique et de ce qu’il veut en faire. On est dans la couverture « people » et à la recherche du scandale.

Étrange époque!

Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve. Je prends un grand verre d’eau (contre l’avis de mon cardiologue qui me conseille de limiter mes liquides à 1.5 litre/jour), une grande respiration, une grande expiration, je parle à mes anges et me demande de m’inspirer pour la suite de mon parcours.

On dit souvent qu’il ne faut jamais regretter. Je ne regrette en rien d’avoir partagée les détails de ma transition et lors de mon trépas, je serai fière d’avoir sauvée des vies avec ça. Par contre, je regrette amèrement mon idéalisme politique. Je regrette d’avoir mis ma business sur pause avec l’espoir d’aider la société. Je regrette d’avoir cru que ma condition de transsexuelle ne serait pas un obstacle à une course politique. Montréal la fourbe et l’hypocrite n’osa jamais m’attaquer sur mon genre. Mais les détours de méchanceté gratuite sur tout le reste étaient scandaleux (j’ai parlé de ce genre de différence de couverture médiatique dans mon billet, Le biais montréalocentriste). Les gens du PQ n’avaient jamais vu ça. Ils avaient fait du monitorage de mes présences sociales et avaient peur qu’on ressorte mes prises de position anticarrées rouges. Mais jamais ils n’avaient songé que les journalistes puissent être si odieux. Paradoxalement, les régions soi-disant homophobes, racistes et avec tous les défauts du Québec profond, ont toujours été très ouvertes et respectueuses de mon expertise et de ma personne.

Oui je regrette. Oui j’ai été et je suis encore blessée. Mais j’ai beaucoup appris. Je suis fière de tout ce que j’ai fait. J’ai aussi beaucoup de reconnaissance pour toutes les belles rencontres que j’ai faites, pour cet environnement dans lequel je suis, pour la bonté que je vois encore chaque jour et pour la beauté de la nature qui m’entoure. J’ai toujours été une batailleuse et je le serai encore. JAMAIS je ne resterai à genoux. J’ai aussi pardonné à bien des gens. Je crois au pardon. J’ai vécu bien des insultes, du mépris et des trahisons. Mais je sais que celles-ci sont plus lourdes à porter pour ceux qui les infligent que pour ceux qui les reçoivent. La dignité est plus légère que la victimisation.

Je vous partage tout ça comme ça sort. La veuve d’un bon ami décédé dernièrement me disait qu’elle lui avait demandé pourquoi il partageait ses douleurs, sa mort qui approchait à grands pas et son agonie. Il lui avait répondu que c’est parce que ça pouvait aider, qu’il le pouvait et qu’il avait conseillé à Michelle Blanc de parler de sa transition alors qu’elle la vivait et qu’il se devait de faire de même. Je vous partage donc mes angoisses. Je sais ne pas être la seule. D’ailleurs la pratique de ma conjointe psychologue, explose. Elle a même dû arrêter ses listes d’attentes ayant trop de clients. Au moins, l’une des deux du couple a une pratique florissante.

Alors dites-vous que même Michelle Blanc, qui semble rouler sur l’or, avec une liste d’anciens clients incluant des fleurons de l’industrie du Québec et une myriade de PME, peut elle aussi angoisser pour sa business. Il est important d’être positive et de voir le beau côté des choses. Mais il est tout aussi important d’être vraie et de dire que des fois, c’est «tough » en tabarnak…

Merci au gouvernement pour le Prêt de $60 000 aux PMEs. Je vous confirme qu’il est vraiment utile…

Je travaille présentement sur des mandats passionnants avec des organisations que j’aime. Je n’ai pas l’agenda complet que j’ai déjà eu, mais ce n’est pas le vide. Je songe aussi à devenir professeure d’université ou de CEGEP, tout en continuant de faire des mandats et des conférences. Des sommités académiques me fournissent de références impeccables. J’ai toujours cette passion du partage et je verrai ce qu’il adviendra. Mais entretemps, déjà je respire mieux de vous avoir écrit tout ça. Je sais aussi que bien des petits entrepreneurs se reconnaîtront dans ces angoisses inévitables de notre époque. Je vous embrasse tous…

Selon les wokes, je serais une mauvaise trans

Il y a quelques semaines, j’ai accepté d’être interviewé par deux jeunes étudiantes en communication de l’UQAM à propos de ma transidentité. Elles me demandaient s’il y avait une différence entre les jeunes et les vieilles trans. Il y avait un sous-entendu évident. J’étais surprise de la question. Je me rappelle aussi une communication Messenger avec une trans qui me disait avoir tout perdu depuis sa transition et vouloir poursuivre son ex-employeur qui serait responsable de sa déchéance économique et sociale. Enfin, lors de la dernière élection provinciale, j’étais ciblée par de jeunes activistes trans comme l’exemple parfait de la mauvaise trans parce que j’étais prolaïcité (qui valoriserait l’islamophobie), contre les « safe space » et que je trouve ridicule et que je ne partage pas l’idéologie Woke qui elle défendrait la cause des trans.

J’ai aussi déjà été sur le Conseil d’Administration du Conseil Québécois LGBT que j’ai quitté parce qu’à mon avis, il était trop de gauches et que la promotion de l’idée de « minorité marginalisée » et de combat pour la reconnaissance de l’intersectionnalité, de l’écriture inclusive et de Montréal territoire Mohawk non cédé étaient des concepts que je trouvais burlesques et auxquels je ne voulais pas être associée.

Je suis certainement membre d’une minorité. J’ai aussi subi de la discrimination et même de la haine. J’ai d’ailleurs déposé 4 dossiers de plaintes criminelles dont trois se sont soldées par des accusations et des verdicts de culpabilité dont le dernier a eu une sentence de 6 mois de prison. Mais contrairement à l’idéologie Woke, je ne suis pas une victime. Je refuse de l’être. D’ailleurs si on me regarde de travers, j’ai appris à ne pas sauter aux conclusions. Ce n’est probablement pas à cause de ma transidentité. C’est peut-être pour une toute autre raison. Je ne le prends pas personnel. Je laisse la possibilité du doute. Des fois il est clair que des gens sont transphobes. Mais lorsque c’est le cas, ce n’est certainement pas de ma faute et je ne me victimiserai pas des bibittes mentales d’un autre individu. D’ailleurs, tant qu’à y être, mon défunt père était un orphelin de Duplessis. Il a été agressé sexuellement en très bas âge et à répétition. Lorsque des parents venaient pour adopter un enfant, les bonnes sœurs et les curés le cachaient pour ne pas qu’il soit adopté. Il était beau et ils ne voulaient pas perdre leur jouet sexuel. Plus tard, comme plusieurs enfants de Duplessis, il a été placé en institution psychiatrique et a dû coucher avec son psychiatre pour pouvoir être libéré. Pourtant, je ne suis pas en guerre à finir avec l’église ou les psychiatres. Je ne prétends pas souffrir des affres indicibles que mon père a vécues et je ne porte pas ça comme un étendard de tourment à trainer publiquement pour faire valoir une injustice dont je serais victime par association. D’ailleurs, certains remontent même aux tourments de plusieurs générations précédentes pour se draper dans le linceul de la souffrance éternelle et demander une réparation sociétale pour ce que leurs lointains ancêtres auraient vécu.

Être victime est certainement une question de faits, mais aussi de disposition mentale. Personnellement j’ai préféré m’inspirer des trans qui ont réussi leurs vies plutôt que de me tourner vers celles qui ont vécu la déchéance. L’idée même de cette déchéance m‘a traversé l’esprit. Je disais à l’un de mes potes, lorsque j’étais en processus de diagnostic de dysphorie d’identité de genre, que ma vie serait finie. Je me suis ressaisie et j’ai lu les bios sur le site Transsexual Woman successes, j’ai participé à des groupes de discussion, j’ai été inspiré par Marie-Marcelle Godbout (la mère Téresa des trans) qui a réussi sa vie et j’ai décidé que je réussirais la mienne. J’ai aussi gardé à l’esprit ce que m’avait dit mon médecin de famille : vous savez, il y a moyen de vivre une vie marginale heureuse! Lorsque j’ai eu des menaces de mort, j’ai décidé de développer une expertise en cybercriminalité. J’ai monté les dossiers d’enquête et les ai présentés à la police, puis j’ai été payé pour faire des conférences sur le sujet et transférer mes connaissances aux corps de police. J’ai même été mandaté pour faire une étude sur la cyberagression sexuelle au Canada. J’ai donc « profité » de « mes malheurs » pour innover, développer une nouvelle expertise, faire du fric avec ça et faire condamner mes agresseurs.

L’ironie de l’histoire est que j’ai même développé une conférence sur comment la diversité et les embûches sont une source d’innovation. Cette conférence a été déjà donnée à TedX Montpellier (en France), à Desjardins, aux employés mondiaux d’Expedia via téléconférence et sera encore présentée l’automne prochain.

L’idéologie Woke est une idéologie de la victimisation de sa propre personne et de la culpabilisation des autres. Ces mécanismes sont malsains pour l’individu et pour la société. La gradation de la souffrance justifiée par son ADN, l’histoire de sa famille, la couleur de sa peau ou de sa religion, ethnicité, orientation ou identité est une escroquerie. Qu’on soit né où que ce soit ou de qui que ce soit dans quelques conditions que ce soit, apportera toujours son lot de souffrance, de rejet, d’insultes et de mépris. Bien certainement que nous ne naissons pas tous égaux et que des gens souffriront énormément plus que d’autres. Là n’est pas la question. La question est plutôt de savoir comment nous réagirons aux aléas de la vie, comment nous nous adapterons, comment nous combattrons positivement les injustices et comment nous pourrons être heureux dans un monde qui est loin d’être parfait. Entre un Martin Luther king et un Malcom X, bien que tous deux aient lutté contre la discrimination, je préfèrerai toujours être un Martin Luther King. Et entre un Will Prosper qui dit lutter contre le racisme en traitant Maka Koto de nègre de service et en accusant tous les Québécois d’être des racistes, je préfèrerai de loin être un Maka Koto qui s’est fait plusieurs fois élire par ces mêmes Québécois qu’on dit raciste et qui a passé sa vie à lutter contre le racisme par son exemple de contribution positive à cette société qu’on dit raciste.

Un de mes meilleurs amis est le petit-fils du grand Léopold Senghor, père de la négritude. Il se disait fier de sa différence, il la portait fièrement et il changeait le monde par son intelligence

« La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture1. »

Je parlerai donc de « transsitude ». Je n’ai pas choisi d’être trans. Je n’ai pas choisi de vivre le mépris que certains font aux gens de ma condition. Mais ce n’est pas la faute des autres si je suis ce que je suis et je ne vivrai pas dans la complainte et les accusations éternelles. Même à genoux, je me tiendrai debout et fière. Je pleurerai mes souffrances le temps qu’il faudra puis je combattrai vaillamment les montagnes auxquelles je fais face. Par mon exemple positif, je changerai peut-être la vision de gens pour qui une trans, un noir, une lesbienne, un autochtone ou un handicapé ne sont que des gens différents qui méritent le mépris. Ils verront peut être un humain fier et articulé qui fait sa vie au-delà des préjugés et des idéologies qui voulaient le classer comme un perdant, une victime ou un moins que l’autre…


Slow Content ou comment revenir au Web d’antan qui était plus positif pour tous

Lorsque j’ai commencé ma pratique, le web était loin d’être celui que nous connaissons aujourd’hui. Facebook n’existait pas encore et son prédécesseur MySpace (et avant lu Friendster) n’avait pas la portée que Facebook a aujourd’hui et ses contenus étaient surtout musicaux et les contenus textuels étaient plus étoffés et consistants. C’était aussi les belles années des blogues. Google valorisait les contenus qui avaient plusieurs hyperliens externes, ce qui était une sorte de validation externe de la qualité des contenus. Nous parlions alors (terme de Martin Lessard) de l’effet de percolation de la qualité. En 2005 il écrivait :

1. (to verify the accuracy of the information) Les carnets sont reconnus pour citer leurs sources.

2. (a real organization) Le carnet est géré par une personne qui est généralement identifiable.

3. (Highlight the expertise) Le carnet de qualité regroupe des billets sur des sujets que l’auteur maîtrise.

4. (Show honest and trustworthy people) L’auteur signe chacun de ses billets.

5. (Make it easy to contact you) L’auteur laisse souvent son courriel ou permet les commentaires sur ses billets.

6. (Design your site) Les blogues, plutôt simple dans leur design, a donné lieu a une nouvelle esthétique.

7. (Make your site easy to use) Dur d’être plus simple qu’un carnet, avec un système d’archive par date, et les billets à la queu-leu-leu sur une même page.

8. (Update your site’s content often). La fréquence de mise à jour raprochée est une condition sine qua non d’un carnet.

9. (restraint with any promotional content) L’écrasante majorité des bloggeurs ne pourront / voudront pas avoir de la pub.

10. (Avoid errors of all types) Ça, par contre, je ne sais pas…

Peut-être avons nous là un mobile supplémentaire de penser que l’engouement pour les blogues ne soient pas une mode passagère mais bien une composante structurelle non conjoncturelle.

Par effet de percolation, les blogs, en ayant les attributs listés ici, ont acquis, par eux même, cette crédibilité car ils correspondaient à l’attente du public.

Il existait donc une certaine forme de standard de qualité des contenus sur le web. Puis, nous avons connu l’explosion sans précédent des contenus et des usagers. Avec le Web 2.0, tout le monde pouvait maintenant partager des contenus et participer au Web. J’étais la première à en être enthousiasmée. Cependant, au fil des ans, les contenus se sont vus raccourcir en termes de longueur et s’appauvrir en qualité. La « percolation de la qualité » dont parlait Martin s’est amoindrie très sensiblement. À tel point que maintenant, l’opinion d’un prix Nobel est l’équivalent de celle d’un quidam. Même le sacro-saint establishment journalistique est désormais qualifié de « fake news » et étant donné les difficultés de financement des médias, le journalisme d’enquête, qui a toujours été le socle de la crédibilité journalistique, n’est plus que l’ombre de lui-même.

Comme pour le fast-food, nous avons maintenant les snack-content, ces contenus brefs à digérer rapidement. L’analyse rigoureuse, la citation des sources, la nuance, les démonstrations complexes, l’identification des auteurs et l’absence de publicité sont désormais pratiquement inexistants et plus difficilement mises en pratique. Cet âge d’or des contenus a disparu. Mais, comme c’est souvent le cas des phénomènes sociaux, le balancier pourrait bien favoriser un retour en arrière. C’est qu’un mouvement de Slow content fait son apparition.

Qu’est-ce que le Slow content?

Le slow content est une pratique de marketing de contenus valorisant les textes plus longs, plus fouillés et avec une fréquence de publication moins frénétique. C’est une réaction aux microcontenus des médias sociaux. D’ailleurs, lorsque je donne des ateliers à propos des médias sociaux et du Web, on me demande toujours qu’elle est la longueur idéale d’un blogue. Ma réponse est toujours que c’est la longueur qui est nécessaire à la pertinence. Ça peut être de 200, 500 ou même 300 mots. Dans mon propre blogue, en fonction des sujets traités, vous trouverez une grande diversité de texte. Par contre, on observe que de plus en plus, les longs textes ont maintenant la cote. Comme le présente l’article de SEM Rush, Quelle est la longueur idéale d’un texte pour se positionner en SEO ? plusieurs études démontrent que les textes de 2000 mots et plus ont un excellent score de référencement. Mais tout comme je viens de le faire, il note aussi que la pertinence, la réponse aux besoins du lecteur signifiée par l’intention de la recherche dans Google, la thématique et la qualité des contenus, sont ce qui fera la différence et qui permettra à vos textes d’être repérés et valorisés par les internautes et les moteurs de recherche.

Après la Covid-19 et la possibilité d’une 2e vague, les chambres de commerce doivent aussi se réinventer

Je suis sur le CA de plusieurs Chambres de Commerce et j’ai et ai eu plusieurs d’entre-elles comme client. Comme pour pratiquement tous les secteurs économiques, les chambres de commerce doivent aussi se réinventer. Traditionnellement, les chambres sont le lieu de prédilection pour le réseautage d’affaires. Étant donné les règles de distanciation sociale, les activités de réseautage en ont grandement souffert. Ce sont d’ailleurs des sources importantes de revenus pour ces chambres. Mais une chambre de commerce, c’est beaucoup plus que ça. C’est aussi une importante voix de représentation politique et économique auprès des instances politiques locales, un outil de réflexion économique et sociale et de partage des connaissances, un hub de partage de nombreux services aux entreprises, un acteur majeur de développement commercial et une identité collective locale ou sectorielle.

 

Plusieurs chambres de commerce, tout comme les entreprises, trouvent la période que nous vivons extrêmement difficile. Toutes, ne jouissent pas de la même diversité des sources de financements et en fonction de la spécificité de chacune d’elles, elles ont aussi des compétiteurs institutionnels qui peuvent être à la fois des partenaires et des compétiteurs. Si nous ne songeons qu’au développement commercial, certaines MRC, municipalités et SADC sont des compétiteurs directs de ces chambres. Dans deux récents billets (Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité? Et Le capharnaüm du commerce en ligne et des répertoires) j’illustrais comment l’indispensable idée de valoriser l’achat local peut devenir un immense foutoir si les différentes instances économiques locales et régionales ne coopèrent pas ensemble. Mais cet exemple n’est pas anecdotique. Il en est de même pour la formation aux entrepreneurs, la recherche de financement, l’aide aux start-ups, le développement de plans d’affaires, la mise sur pied d’un marché local, le développement commercial local et une foule d’autres initiatives économiques et sociales qui se retrouvent aussi dans l’offre de nombreuses organisations. Chacune de ces entités doit justifier son existence par des accomplissements mesurables et qui lui sont propres. D’où la compétition et l’apparition d’initiatives dupliquées qui deviennent malheureusement contre-productives et qui finissent par coûter collectivement plus cher et être moins efficaces que si elles avaient été conjointes.

 

À contrario, certaines chambres de commerce ont la chance d’avoir intégré dans leurs murs une SADC, un service de développement commercial, de l’aide au recrutement et à la formation de la main-d’œuvre et même des services gouvernementaux (comme les succursales de la SAAQ que plusieurs chambres de commerce fournissent en région). Certaines chambres de commerce sont aussi propriétaire de l’immeuble qu’ils occupent, ce qui est une création d’actif non négligeable.

 

Mais la question posée en début de billet demeure. Comment les chambres de commerce peuvent-elles se réinventer? De toute évidence, plusieurs chambres ont compris l’apport du numérique pour transformer leurs activités. D’ailleurs, ça m’a permis d’offrir des ateliers Web, commerce en ligne et médias sociaux à la Chambre de Commerce de Rawdon, d’Abitibi-Ouest et bientôt à celle du Centre du Québec. Plusieurs ont aussi offert différents types de formations en ligne, de réseautage et de 5à7 virtuels et d’autres initiatives numériques. Certaines ont travaillé avec les partenaires locaux pour développer conjointement des initiatives d’achat local et autres « services » spécialisés aux entreprises et à la communauté. Mais dans tous les cas, il est clair qu’afin de pouvoir survivre, les chambres de commerce se devront d’innover et de travailler conjointement avec les autres acteurs de leurs communautés. D’ailleurs, ces acteurs partenaires/compétiteurs, que ce soit les entreprises locales, MRC, Municipalités, SADC ou ministères provinciaux, doivent aussi réaliser qu’il en va de leurs propres efficacités et rayonnement économique de supporter le plus possible les chambres de commerce puisque si elles disparaissent, faute d’appuis, c’est tout l’écosystème économique local et régional qui en pâtira. Surtout que même si on ne le mentionne que trop rarement, malgré les employés et leurs permanences, ces chambres sont animées par une foule de bénévoles qui ne coûtent rien à ces écosystèmes et qui la plupart du temps, rapporte beaucoup plus qu’elles ne coûteront jamais. Ces chambres sont aussi le réservoir des forces économiques vives et de l’expertise terrain de ces mêmes localités. Les laisser dépérir serait une erreur grave pour l’économie du Québec…

 

 

Guides pour le commerce en ligne

En ces temps de confinement, de plus en plus d’entreprises, qu’elles soient B2C ou B2B , qu’elles vendent des produits ou des services, grossistes ou détaillants, s’intéressent finalement à la vente en ligne. Je dirais ENFIN puisque ça fera bientôt 20 ans que je les incite à le faire. Pour ces retardataires, la marche peut être haute. En fonction de la qualité des services internet de leur localité (ce qui est encore loin d’être un acquis en région), des prestataires de technologies Web (ils peuvent toujours sortir de leur région s’ils ne trouvent pas les fournisseurs qui leur conviennent) et de leur propre connaissance du sujet, de très nombreuses questions se poseront. C’est pourquoi j’ai colligé ici, certains des nombreux guides pour le commerce en ligne qui sont disponibles en ligne.

Je rappelle que d’avoir un site Web n’est souvent que le début de la démarche et que de le faire vivre et d’en faire la promotion, contrairement à ce qu’on peut croire, sera le gros du travail et la grosse dépense. Tout comme dans le monde physique, ce n’est pas parce que vous avez loué ou acheté un espace commercial et que vous y avez installé une pancarte magasin que par miracle, les acheteurs arriveront. Il en est de même pour le Web. Ça vous prendra une stratégie marketing, du personnel, une gestion du point de vente et de l’inventaire et un travail acharné pour en retirer des bénéfices. En outre, comme je l’explique lors de mes ateliers Web et médias sociaux, vous pourriez même vendre en ligne sans même avoir votre propre site transactionnel et utiliser des services tels qu’Amazon, eBay, Etsy, Alibaba et autre. D’ailleurs, j’ai déjà fait une émission de radio avec un entrepreneur qui une fois en ligne sur Amazon pour vendre ses antiquités de la IIe guerre mondiale, vendit ses deux magasins physiques pour s’y consacrer et acheta un 2e entrepôt pour satisfaire à la demande qu’il avait créée. Je connais aussi plusieurs entrepreneurs qui grâce à un efficace marketing de contenus sur le blogue et site informationnel, suscitent les ventes hors-ligne qui se feront en magasin ou au téléphone. Tous les modèles sont donc possibles. D’ailleurs, pour des raisons de pérennité de l’investissement marketing, j’ai toujours valorisé le marketing de contenu à la publicité en mentionnant que ce sont de gros efforts qui génèrent des retombées à moyen et à longs terme, mais que pour le court terme, la publicité demeurera un incontournable. Déjà, il y a plus de 10 ans, dans le chapitre du collectif Pourquoi bloguer, je présentais Bloguer pour vendre qui jetais les bases de cette approche du marketing de contenus.

Quel que soit l’approche de commerce en ligne que vous privilégierez, la mesure de rendement ultime sera toujours faites-vous des ventes ou pas? Après 12 mois vous pourrez mesurer si effectivement l’investissement que vous avez fait en vaut la peine ou pas. Cependant, il est aussi bon de rappeler que même Amazon, a attendu 10 ans avant de commencer à être rentable. Alors il faut regarder les objectifs à long terme, évaluer la justesse des décisions et des stratégies qu’on a prises afin de ne pas se conforter à croire « que le Web c’est de la marde parce que j’y ai investi sans retombée» alors que les raisons d’échecs peuvent être multiples.

Voici donc certains guides qui pourraient vous être utile

Bloguer pour vendre

10 étapes pour réussir son entrée Web

Le guide de création de crédibilité d’un site Web de Standford

Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité?

Questionnaire Médias Sociaux pour membres de la haute direction d’une organisation

Comment accroitre son branding sur le Web

Le ROI du marketing de contenu

CEFRIO Guide de référence sur les processus d’affaires et les équipes à mettre en place pour sa boutique en ligne

BDC : Guide commerce électronique : Livre numérique gratuit: réussir en commerce électroniqueDécouvrez comment augmenter vos ventes grâce au commerce électronique

Poste Canada : La vente en ligne au Canada en 2020, Les facteurs qui maximisent l’expérience client

Pour aller plus loin

Rich snippet, schema, https et autres baguettes magiques du référencement

Le push et le pull marketing expliqué par le karaté et le judo

La règle de trois en marketing ou en publicité

Le blogue et le marketing de contenu, plus pertinent que jamais

Je l’ai écrit souvent et je risque de l’écrire encore. La facilité donne rarement des résultats probants et malheureusement pour eux, les blogues sont loin d’être faciles. Les médias sociaux ont près de 20 ans et le blogue, y est toujours l’un des éléments les plus pertinents. Les BBS, Netscape, friendster, MySpace et bien d’autres réalités de ces médias ont évolués ou sont disparus, mais les blogues eux, sont toujours là. C’est que depuis 15 ans, nous avons maintenant Facebook. Facebook a été la pire meilleure chose à arriver aux médias sociaux dans la vague du Web2.0. C’est qu’il a donné à la population le moyen de s’exprimer facilement en ligne avec ses bienfaits et ses malheureux problèmes de trivialisation des contenus, de dérapage des « fake news » et autres théories du complot et d’intimidation. Facebook a aussi donné aux entrepreneurs l’illusion de la facilité du marketing en ligne et de l’acquisition de client. Tout le monde connait Facebook et d’y être, fera sonner le téléphone. Mais ce n’est pas parce que quelqu’un se peigne en se levant le matin que ça fait de lui un coiffeur. Ainsi, une panoplie de nouveaux experts ont tôt fait de vendre de la création de contenus Facebook et de gestion de communauté devant révolutionner le marketing. Trop d’entreprises se sont engouffrées dans ce leurre et y ont malheureusement perdu leurs temps. Je ne reprendrai pas ici les nombreux problèmes associés à ce constat, en ayant largement déjà discuté dans ce blogue dans ma catégorie Facebook. Et encore une fois, je ne remets pas en question la pertinence des contenus payants et de la publicité Facebook. Je parle ici de la portée naturelle des contenus Facebook.

Mais pour en revenir au blogue, vous serez peut-être surpris d’apprendre que la durée de vie d’un contenu blogue est de très loin supérieure à la durée de vie de tout autre médias sociaux. En effet, comme le présente l’article 21 Ways to Extend the Life of Your Content [INFOGRAPHIC], un billet de blogue a une durée de vie de 2 ans comparativement à un statut Twitter (18 minutes), Facebook (5 heures), Instagram (21 heures) ou LinkedIn (24 heures).

Durée de vue du contenu

Cette statistique est loin d’être la seule qui est très favorable au blogue. L’article 2019 Upcoming Blog Trends présente entre autres que (traduit et adapté librement en fonction de mon expérience):

-Près de la moitié des internautes lisent les blogues
-55% des entreprises américaines considèrent le blogue comme l’une de leurs priorités marketing en 2018 et que cette tendance continue pour 2019
-qu’étant donné le phénomène des « Fake News » et des drames Facebook, que la confiance est de plus en plus recherchée et que les blogueurs continueront de s’efforcer d’offrir cette confiance
-Que le concept de « storytelling » devient de plus en plus important et qu’il sera intéressant d’observer comment les blogueurs s’adapteront à cette tendance lourde
-Que la vidéo est en vogue puisqu’il est prédit qu’ils seront derrière 85% du trafic des moteurs de recherche en 2019 et que le « live » devient lui aussi de plus en plus important (et ces formats sont adaptables au blogue)
-2019 sera aussi l’année où il faudra focaliser sur les contenus de niches et sur les contenus personnalisés pour vos publics cibles.

C’est d’ailleurs en 2008 que le gourou Seth Godin disait que le Marketing de contenu est le seul marketing qu’il reste “Content Marketing is the Only Marketing Left”. Il s’avère que le blogue, en conjonction avec les autres médias sociaux, mais tout en étant le point central, se révèle l’outil de prédilection pour mettre en place ce marketing de contenu. D’ailleurs depuis que je blogue (j’ai commencé en 2003), bien des médias sociaux ont disparu, d’autres disparaitront (dont Google + en avril 2019) et certains perdront de leurs éclats (dont Facebook qui est de plus en plus délaissé par les jeunes). Le blogue reste difficile parce qu’il demande de s’y astreindre, mais comme le phare dans la tempête, il est toujours là, fier et droit, et risque d’y être encore pour un méchant bon bout de temps…

Pour poursuivre votre réflexion, vous pourriez aussi aimer naviguer dans mes catégories blogue, blogue d’affaires ou marketing de contenu. Ma catégorie, à titre de conférencière, couvre elle aussi très largement ces sujets et vous pourrez y trouver de nombreuses présentations didactiques.

Savoir se regarder autrement ou perdre de vue notre spécificité

La semaine dernière, j’étais conférencière médias sociaux et commerce en ligne pour parler aux artistes (et non pas réseaux sociaux qui est la résultante de l’utilisation des médias sociaux) francophones de l’Alberta. J’étais donc à Edmonton. Disons que l’enthousiasme pour ce voyage n’était pas à son plus haut. D’ailleurs, l’un de mes bons clients me souhaita « bon voyage à Edmonotone ». C’est tout dire.

L’image qu’on a (malheureusement) d’Edmonton est celle d’une ville terne avec seule particularité d’avoir l’un des plus gros centres d’achat de la planète, le fameux West Edmonton Mall qu’on décrit comme l’un des lieux touristiques les plus importants de l’Ouest canadien (dans Wikipédia). Ça n’aide pas. Je partais donc de reculons vers cette destination. D’autant plus, que l’automne dernier, j’étais conférencière médias sociaux à Edmonton pour le CDEA et l’évènement se tenait dans un quartier industriel des plus rébarbatif.

Mon vol étant confirmé pour la veille de l’évènement au matin, je jouirais donc de l’après-midi pour découvrir la capitale de l’Alberta. Le RAFA me jumela avec Carole St-Cyr, artiste, ancienne animatrice émérite de Radio-Canada et maintenant consultante en communication. Je lui dis tout de go « Carole, j’aimerais voir ce qui n’est pas dans le circuit touristique ». Femme particulièrement allumée, Carole me fit un rapide tour de ville avant de s’arrêter près de l’un des nombreux parcs qui longent la North Saskatchewan River qui traverse Edmonton de part en part. Nous sommes donc descendus dans le parc et j’en ai été subjuguée au point de partager le montage photo ci-dessous. Puis, Carole m’amena aux alentours d’Edmonton découvrir la campagne environnante à Sherwood Park. Il s’agit d’une campagne avec de petits valons, de très nombreuses fermes de chevaux et l’impression de me retrouver dans le décor de la série des années 70, Dallas. En outre, l’aéroport d’Edmonton a une mosaïque verte des plus impressionnante dont on ne parle pratiquement pas.

Parc d'Edmonton le long de la North Saskatchewan River

Mosaïque végétale aéroport d'Edmonton

Source: Les créateurs de cette magnifique mosaïque http://www.greenjeansinteriorscape.ca/portfolio/living-wall-gallery/

Morale de l’histoire

Imaginez qu’on parle de Montréal sans mentionner son Mont-Royal? C’est un peu ce qui se passe avec Edmonton. La différence étant que la rivière d’Edmonton est dans un creux au lieu d’être constamment dans notre face comme le Mont-Royal à Montréal. C’est pourtant un joyau dont les Edmontoniens sont fiers. C’est le poumon de la capitale. C’est le terrain de jeux de ses nombreux citoyens. C’est une particularité géographique qui fait d’Edmonton une ville vibrante, vivante et très loin de l’image d’Edmonotone qu’on aime se faire de la capitale de l’Alberta. Et je ne parle même pas de la vitalité artistique et des nombreuses terrasses et boutiques que j’ai aussi découvert sur l’une de ses artères, la 82e Avenues. Comme quoi, souvent à vouloir pousser ce que l’on croit intéresser les touristes, on en perd sa spécificité. À croire que les gens nous aiment pour un centre d’achat, soit-il le plus gros d’Amérique du Nord, on oublie que notre attrait peut être gratuit, vivifiant, et en plein milieu de ce que l’on prend nous-mêmes pour acquis…

Edmonton est définitivement une ville à visiter et ses citoyens, d’une gentillesse remarquable…

Narcissisme corporatif et publicité ou marketing de contenu

Selon Wikipedia

Le narcissisme est, selon Le Petit Robert, en son sens courant, une « admiration de soi-même, attention exclusive portée à soi » synonyme d’égotisme et selon son sens psychanalytique, une « fixation affective à soi-même »

 

 

Les vieilles habitudes ont la vie dure et il est difficile de changer. Payer une agence pour faire de la pub est la solution facile. Ça coute cher, mais on se dégage de la responsabilité. Ce sera la faute de l’agence si on augmente les ventes ou si au contraire, elles déclinent. Ce pourra sans doute aussi être la faute du média qui a perdu de son efficacité ou du méchant consommateur qui utilise de plus en plus de bloqueurs de publicité (add blocker) pour ne pas se faire « achaler » par cette satanée pub.

 

La solution difficile est de faire du marketing de contenu et d’avoir une saine présence médias sociaux. Mais ça demande de l’effort, beaucoup d’effort et en outre, c’est un investissement qui n’apportera des dividendes (si c’est bien fait) qu’à moyen et à long terme. Par contre, contrairement à la pub, il y aura une certaine pérennité à l’investissement puisque les archives des contenus demeureront en ligne et ne disparaitront pas une fois l’argent investi.

 

Mais le gros problème du marketing de contenu et d’une saine présence médias sociaux pour les organisations est qu’elles doivent devenir « un sujet », plutôt que de continuellement parler d’elles-mêmes et de leurs produits et services. C’est là qu’est tout l’art du marketing de contenu, et sa principale difficulté. C’est là qu’est le problème majeur des organisations qui font la plupart du temps, du narcissisme corporatif. Mon produit, mon service, mon organisation, moi, moi, moi… Ça n’intéresse que très peu les gens.

 

On dit que l’avantage des médias sociaux est d’offrir la possibilité aux organisations de devenir leurs propres médias, mais le corolaire de cette opportunité est qu’elle se doive de devenir un média.

 

Comment devenir son sujet

 

Il y a quelques années, j’avais été engagée comme conférencière par Loto-Québec pour parler de médias sociaux et marketing de contenu à une couple de centaines de festivals (dont Loto-Québec était commanditaire). La première diapo de ma présentation était « Vous n’êtes pas un festival vous êtes un sujet ». Je leur expliquais que s’ils sont un festival, ils ne sont pertinents que 10 jours par ans, mais que s’ils sont un sujet, ils le deviennent 365 jours. À titre d’exemple, je pris le « Festival du cochon de Ste-Perpétue ». Le festival parle de lui-même, de sa programmation et de ses bénévoles. Rien de bien captivant et « ça fait la job » pour les gens de la région qui voudront (et sans doute veulent déjà) participer à ce festival. Mais si le festival du cochon devenait un sujet, il pourrait parler de

 

-L’histoire du cochon dans le monde

-Le cuir de cochon et la mode

-Le cochon dans l’art culinaire et recettes de cochon

-Le cochon et l’art du fumage et du BBQ

-Le cochon et l’art

-Le cochon et l’avenir des transplantations cardiaques

-Le cochon en science biomédicale

-Les races de cochon

-L’économie du cochon

-L’élevage du cochon

-Le cochon comme animal domestique

-Les blagues de cochon

-L’encyclopédie du cochon

-Les produits dérivés du cochon (livre, calendrier, recettes, cuir, peinture, poésie, photographie, marché du cochon, etc…)

 

Tout d’un coup, le festival deviendrait l’une des sommités du sujet « cochon », il augmenterait très sensiblement la visibilité des commanditaires et irait en chercher plusieurs autres, obtiendrait une visibilité internationale et créerait des retombées d’affaires encore difficiles à imaginer et finalement, serait drôlement pertinent. Il serait son propre « média » et ne ferait plus de narcissisme corporatif. De toute évidence cette création de contenu couterait de l’argent, mais elle aurait la possibilité de devenir une source de revenue très importante.

 

Un autre exemple éloquent, Le mondial des cultures de Drummondville. Ce festival a reçu au fil des ans, tout ce qui existe de folklore mondial. Pourtant rien de ce fabuleux héritage ne se retrouve en ligne. Ça aurait pourtant pu être une source d’information sur les cultures du monde des plus passionnante, pertinente et payante.

 

Pour la portion potentiellement « payante », je vous invite à relire mon billet Costco : Devenir son propre média. D’ailleurs , depuis la parution de mon billet, la grille tarifaire de Contact Costco a passablement augmenté. À titre indicatif, dans l’édition de mai-juin, j’ai compté 32 pages de pub sur 69 pages de contenu (sans compter l’encart Costco en ligne de 43 pages du milieu du magazine). Le cout d’une pleine page est de $206 250 et multiplié par 32 ça donne un beau $6,6M pour cette seule édition. Et à l’intérieur du magazine, on parle de « sujet » plutôt que de Costco. Disons que chez Costco, le marketing de contenu est très loin d’être une source de dépense…