Retour sur la journée Google d’InfoPresse

Arrivé à la course à l’événement d’InfoPresse, depuis celui du CRIM, j’ai manqué la première présentation de Bernard Girard sur le style de gestion de Google. Le copain Mario Asselin semble avoir apprécié (by the way Mario, pas besoin de me mettre de la pression,  je suis capable de m’en mettre tout seul). Quant à moi. Lorsque je suis entré dans la salle, elle était déjà pleine et je ne voyais pas de place pour m’assoir. De plus, monsieur Girard semblait lire son PowerPoint écrit en 8point et passablement fourni, avec une voix d’un monotone! J’ai préféré aller prendre un café avec Jean-Ju et me préparer mentalement pour la suite des choses. Quelle suite ce fut!

Le deuxième interlocuteur était le professeur Gauvin de l’université Laval. Un passionné qui connaît bien son sujet et le web. Il pourrait faire un digne successeur à Jacques Nantel, comme porte-parole officiel de la voie académique marketing internet, ce qui venant de moi, est un très gros compliment. Par contre, tout comme c’était parfois le cas entre moi et Jacques, je n’étais pas d’accord avec lui. Cette particularité de ne pas être d’accord est d’ailleurs ce qui permit à mes anciens associés (dont Guillaume qui était aussi présent) et moi-même de nous associer avec Jacques Nantel et son ancienne Chaire durant tant d’années. Mais là je digresse. Monsieur Gauvin utilisa à profusion des outils tels que Google trends et Alexa pour faire valoir son point de vue, qu’il admit biaisé dès le départ. Déjà, d’admettre son biais, est un signe de grande intelligence pour moi. Le fond de son discours était résolument pro YouTube et il comparait allégrement des pommes, des oranges et des melons pour faire valoir son point. Je suis d’accord avec lui que le phénomène vidéo est en progression spectaculaire et que cette progression ne fait que commencer. Il est aussi vrai que Facebook s’essouffle, que Second Life, on repassera (d’ailleurs, Chuck Hamilton d’IBM et spécialiste des univers virtuels est aussi d’accord avec ce point et il nous confia quel serait les prochains univers à la mode) et que MySpace, bof. Mais je lui rappellerai que YouTube a été spécifiquement acheté parce qu’à l’époque, ils détenaient déjà près de 42.9% des parts de marchés alors que Google vidéo avait autour de 6.48%. Ce n’est donc pas Google qui a mis YouTube sur la map. De plus, bien que le User Generated Content gratis s’essouffle, il n’est certes pas mort. Il est vrai cependant que de payer pour avoir des contenus de qualité, n’est pas une mauvaise idée. Il a aussi observé que les blogues se maintenaient, mais je ne suis pas convaincu que la méthode GoogleTrend pour tirer de telles conclusions, soit garantes, d’objectivité scientifique. M’enfin…

C’était une présentation passionnante et j’ai bien aimé son observation que la naissance du terme web 2.0 coïncidait avec celle des réseaux sociaux. Comme si l’observation avait créé le phénomène. En magie blanche (mon passé d’études anthropologiques) on appelle ça le pouvoir du verbe ou encore de la magie sympathique (on associe deux choses qui n’ont pas rapport parce qu’ils ont une caractéristique commune. Par exemple, on mange une fleur jaune citron pour des problèmes urinaux puisque le jaune de la plante rappelle celui de l’urine. Étonnamment, après des vérifications biochimiques, un pourcentage impressionnant de ces associations s’avère efficace. On a même développé une nouvelle science, l’ethnopharmacologie.)

Le dernier intervenant, James Surowiecki, auteur de The Wisdom of the Crowd, était vraiment passionnant. Sa démonstration sur la pertinence et l’exactitude des prédictions (d’où la sagesse) des foules était des plus convaincante. Avec de nombreux exemples, il démontra comment une foule, bigarrée de surcroit, arrive à des résultats plus précis que ceux des plus grands spécialistes. Cependant, pour que ces résultats soient obtenus, des préalables doivent d’abord être mis en place. Ces préalables, pris hors contexte, nous parlent aussi, dans un cadre plus large, de l’importance d’avoir différents points de vue divergeant afin d’arriver à la réflexion la plus riche et pertinente possible (d’où l’importance de la divergence dans la relation que mes anciens associés et moi avions avec Jacques Nantel).  Voici d’ailleurs les trois préalables permettant d’atteindre le nirvana de la sagesse populaire ou comment créer une foule intelligente.

  • You need a tool to aggregate people judgement (not talking about suggestion box)
  • Diversity of the crowd is the key. The more diverse, the better the forecast
  • You need independent thinkers

Somme toute, une belle journée, une bonne initiative d’InfoPresse que de comprendre la réalité du pouvoir d’influence des blogues et une expérience que je referais avec plaisir. Cependant, je suis toujours intrigué à savoir comment s’est fait le choix des blogueurs invités. J’ai posé la question, mais le doute plane toujours…

MAJ

Le professeur Gauvin fait le récapitulatif de sa présentation et met en ligne celle-ci (PDF). C’est la diapo 11, entre autres, qui m’a fait réagir…

IGA Un innovateur en ligne qui me fait chier (Ils sont aussi sur Pinterest et Google+)

Je ne suis vraiment pas contente d’IGA. Ils sont si innovateurs en ligne et sur les médias sociaux que ça me fait royalement chier qu’ils ne soient pas mes clients. Je ne peux donc pas me vanter d’être impliquée dans leur processus décisionnel et d’avoir fait quoi que ce soit pour eux. Bon je me sens mieux maintenant que c’est dit. Je peux cependant noter et apprécier le talent et l’audace qu’ils mettent sur leur présence en ligne. C’est l’un des beaux cas québécois de réussite sur les médias sociaux.

Ça ne date pas d’hier d’ailleurs. Déjà à la fin du dernier millénaire (ça me fait tout drôle d’écrire ça hehehe) IGA innovait avec le premier commerce alimentaire québécois en ligne. À l’époque, le site avait coûté $300K et il avait été calculé qu’avant de vendre une seule boîte de conserve, il avait déjà rapporté pour $800k de retombés médiatiques positives.

Je vous parle de ça parce que la semaine dernière, je reçus un courriel pour m’informer de leur nouveau Wikibouffe (Infopresse de même que rezopointzero en parle). Ce wiki est d’ailleurs judicieusement positionné en sous-domaine de IGA.net, question d’aider au maximum le positionnement naturel dans les moteurs de recherche du domaine IGA.net. Il est vraiment très bien fait et plusieurs entreprises peuvent certainement s’inspirer de cette excellente idée, dans leur domaine respectif.

Leur compte Twitter est intéressant et on note qu’ils discutent avec les internautes et influenceurs . Leur page Facebook est aussi très animée. Mais c’est lorsque je les ai vu débarquer sur Pinterest, sans en avoir encore parlé et expérimenter intelligemment avec le nouvel outil média social (qui rejoint particulièrement les femmes et qui est très versé dans l’alimentaire) que j’ai compris qu’ils étaient réellement hot. C’est pour ça que je suis frustrée qu’ils ne soient pas mes clients = grrrrrr

Ha oui! ils sont aussi déjà sur Google +

MAJ

Ha oui, tout la journée j’ai eu dans la tête la toune « Ma vie c’est d’la marde » de la chanteuse Lisa Leblanc qui était hier à l’émission Tout le monde en parle. Merci madame Leblanc de redonner ses lettres de noblesse au mot “marde” et d’avoir indirectement inspiré les titres scatologiques de mes deux derniers billets. Quoique pour être franche, mon côté scato est là depuis bien longtemps. D’ailleurs, l’un de mes chefs d’œuvre que je récitais l’an dernier au Festival Voix d’Amérique lors de la soirée du Combat contre la langue de bois : Pour toi Serge, c’est avec fierté que je te chie un poème 🙂