Guides pour le commerce en ligne

En ces temps de confinement, de plus en plus d’entreprises, qu’elles soient B2C ou B2B , qu’elles vendent des produits ou des services, grossistes ou détaillants, s’intéressent finalement à la vente en ligne. Je dirais ENFIN puisque ça fera bientôt 20 ans que je les incite à le faire. Pour ces retardataires, la marche peut être haute. En fonction de la qualité des services internet de leur localité (ce qui est encore loin d’être un acquis en région), des prestataires de technologies Web (ils peuvent toujours sortir de leur région s’ils ne trouvent pas les fournisseurs qui leur conviennent) et de leur propre connaissance du sujet, de très nombreuses questions se poseront. C’est pourquoi j’ai colligé ici, certains des nombreux guides pour le commerce en ligne qui sont disponibles en ligne.

Je rappelle que d’avoir un site Web n’est souvent que le début de la démarche et que de le faire vivre et d’en faire la promotion, contrairement à ce qu’on peut croire, sera le gros du travail et la grosse dépense. Tout comme dans le monde physique, ce n’est pas parce que vous avez loué ou acheté un espace commercial et que vous y avez installé une pancarte magasin que par miracle, les acheteurs arriveront. Il en est de même pour le Web. Ça vous prendra une stratégie marketing, du personnel, une gestion du point de vente et de l’inventaire et un travail acharné pour en retirer des bénéfices. En outre, comme je l’explique lors de mes ateliers Web et médias sociaux, vous pourriez même vendre en ligne sans même avoir votre propre site transactionnel et utiliser des services tels qu’Amazon, eBay, Etsy, Alibaba et autre. D’ailleurs, j’ai déjà fait une émission de radio avec un entrepreneur qui une fois en ligne sur Amazon pour vendre ses antiquités de la IIe guerre mondiale, vendit ses deux magasins physiques pour s’y consacrer et acheta un 2e entrepôt pour satisfaire à la demande qu’il avait créée. Je connais aussi plusieurs entrepreneurs qui grâce à un efficace marketing de contenus sur le blogue et site informationnel, suscitent les ventes hors-ligne qui se feront en magasin ou au téléphone. Tous les modèles sont donc possibles. D’ailleurs, pour des raisons de pérennité de l’investissement marketing, j’ai toujours valorisé le marketing de contenu à la publicité en mentionnant que ce sont de gros efforts qui génèrent des retombées à moyen et à longs terme, mais que pour le court terme, la publicité demeurera un incontournable. Déjà, il y a plus de 10 ans, dans le chapitre du collectif Pourquoi bloguer, je présentais Bloguer pour vendre qui jetais les bases de cette approche du marketing de contenus.

Quel que soit l’approche de commerce en ligne que vous privilégierez, la mesure de rendement ultime sera toujours faites-vous des ventes ou pas? Après 12 mois vous pourrez mesurer si effectivement l’investissement que vous avez fait en vaut la peine ou pas. Cependant, il est aussi bon de rappeler que même Amazon, a attendu 10 ans avant de commencer à être rentable. Alors il faut regarder les objectifs à long terme, évaluer la justesse des décisions et des stratégies qu’on a prises afin de ne pas se conforter à croire « que le Web c’est de la marde parce que j’y ai investi sans retombée» alors que les raisons d’échecs peuvent être multiples.

Voici donc certains guides qui pourraient vous être utile

Bloguer pour vendre

10 étapes pour réussir son entrée Web

Le guide de création de crédibilité d’un site Web de Standford

Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité?

Questionnaire Médias Sociaux pour membres de la haute direction d’une organisation

Comment accroitre son branding sur le Web

Le ROI du marketing de contenu

CEFRIO Guide de référence sur les processus d’affaires et les équipes à mettre en place pour sa boutique en ligne

BDC : Guide commerce électronique : Livre numérique gratuit: réussir en commerce électroniqueDécouvrez comment augmenter vos ventes grâce au commerce électronique

Poste Canada : La vente en ligne au Canada en 2020, Les facteurs qui maximisent l’expérience client

Pour aller plus loin

Rich snippet, schema, https et autres baguettes magiques du référencement

Le push et le pull marketing expliqué par le karaté et le judo

La règle de trois en marketing ou en publicité

Le pourquoi du retard numérique du Québec

Depuis des lustres, je m’intéresse au numérique, aux médias sociaux et à l’avancement de notre société et de nos entreprises dans cette révolution majeure qu’apporte internet. Très tôt dans ma pratique, j’ai sciemment choisi d’écrire et de partager mes connaissances en français, pour faire avancer mon Québec, qui a financé grassement ma formation de Maître ès Science en commerce électronique. Je trouvais normal de redonner à ceux qui avaient fait de moi une experte de classe mondiale.

A mes débuts, j’ai remarqué un clivage important entre les TI (technologies de l’information) et le Web. Les TI c’était sérieux, ça coûtait cher, c’était du travail d’expert tandis que le Web c’était pour les geeks, les faiseux de dessins ( le Flash était bin à la mode) et les agences de communications marketing qui déclineraient sur le web les mêmes « concepts » qu’ils faisaient à la tv, la radio ou l’imprimée. Ils se créèrent leurs propres Oscars du web qu’on appela « les Boomerangs ». Vous payez pour proposer vos trucs et à tour de rôle, vous serez aussi juge pour évaluer votre propre travail.

Nous avions un événement de classe international qui s’appelait Webcom. On y faisait venir à Montréal les bonzes du Web mondial. Mais Webcom n’avait et n’a jamais eu aucune subvention. Démerdez-vous. Puis, sortie de nulle part, l’idée de C2 Montréal du Cirque du Soleil et Sid Lee apparut dans le décor. On y parlera de Commerce et de créativité. On subventionna $2 Million cet événement qui n’avait encore jamais eu lieu et on laissa mourir à petit feu Webcom qui lui faisait du transfert de connaissance. À peu près au même moment, on commença à développer une délégation du Québec pour présenter ce qu’on faisait de mieux… en culture… à SXSW, l’une des messes planétaires de la transformation numérique. Ce ne sera que plusieurs années plus tard, qu’on songera y inviter aussi certaines de nos start-ups. Au même moment, l’autre messe planétaire européenne se déroulait à Paris. C’était l’événement LeWeb. Jamais le Québec ou le Canada n’y sera représenté officiellement. Pourtant, Sarkozy lui-même y passera beaucoup de temps et invitera à l’Élysée les patrons numériques mondiaux. Ça permettra entre autres à Paris de se vanter d’un investissement de $100 M d’Euros pour un centre de recherche de Google.

Au même moment, des sommes gigantesques étaient investies dans les TI. Les Oracles, SAP et vendeurs de « mainframes » et d’intégration de ce monde, feront des affaires d’or à implanter ces ERP, KMS, CRM, comptabilité informatique et autres systèmes informatiques « sérieux ». Plusieurs n’ont jamais fonctionné et ne fonctionneront jamais. Plusieurs milliards ont été engloutis dans ces efforts titanesques et leurs gestionnaires et fournisseurs sont sérieux et intègres. Ils portent le complet bleu et la cravate. Ils travaillent pour CGI, LGS, DMR et autres trois lettres patentées. Leurs avocats et comptables sont les mêmes que ceux des gouvernements et des grands donneurs d’ordres. Mais pas d’inquiétude, il y a un « mur de chine » étanche entre les professionnels des mêmes bureaux qui font les contrats ou qui les vérifient.

Les médias eux-mêmes participent aussi à cette grande mascarade. Branchez-vous qui se penchait sérieusement sur les changements qu’apportaient le web, est vendu. Il deviendra l’ombre de lui-même. Direction Informatique aussi. Le Journal Les affaires qui avait de sérieuses colonnes et chroniques numériques, change tellement de formats souvent, qu’on ne retrouve plus aucune de ses archives. Je le sais que trop bien, j’ai longtemps écrit pour eux. Pour Branchez-vous aussi d’ailleurs. J’ai aussi chroniqué pour l’émission LeLab sur feu CanalVox, aussi disparu.

Les grands quotidiens ont tous un cahier « affaire » et une section « techno ». L’économie y a toujours le haut du pavé. L’économie numérique elle, bof, ce n’est pas sérieux. On préférera parler du dernier gadget du CES et faire la liste des hashtags les plus populaires de l’année précédente et louanger les clips les plus populaires de YouTube à heure de grande écoute. Pour s’informer des grands changements qui nous affectent, on pourra toujours lire les Américains ou les Français. Le petit nouveau qui arrive dans la salle de rédaction d’un média, sera affecté à l’analyse des médias sociaux et en deviendra « l’expert patenté ». De toute façon, on peut dire n’importe quoi à propos des médias sociaux puisque personne ne sait vraiment de quoi on parle. Le web, le numérique et les médias sociaux seront trivialisés à l’extrême. D’ailleurs, entre 2000 et 2005, lorsqu’on parlait avec éclat de Web dans les médias, c’était pour souligner son caractère dangereux et/ou insignifiant. Le Web permettrait le vol d’identité et les blogueurs, n’étaient que des narcissiques qui voulaient voler les jobs de journalistes. JAMAIS un journaliste qui se respecte n’écrirait dans un blogue. C’était TELLEMENT insignifiant les blogues. Vous connaissez la suite de l’histoire…

Flashback 2016, alors que la majorité des pays du G20 ont leurs ministre, ministère, vision économique et stratégie numérique, le Québec et le Canada n’ont toujours rien. Alors que la majorité des pays du G20 ont des médias spécialisés qui scrutent, décortiquent et vulgarisent le numérique, ici on parle de hardware et de la nouvelle cochonnerie qui pogne auprès de la masse.

Si nous accusons un retard de plus en plus alarmant face au numérique, c’est de notre faute à tous. À l’industrie des TI, des communications, des médias, des gouvernements et des citoyens qui se satisfont de peu, du dernier gadget ou de la photo ou du dernier vidéo qui score sur les médias sociaux…

La section « Sac de chip » du Journal de Montréal est un exemple éloquent de notre insignifiance numérique collective. Au moins il reste aussi dans le même journal la section « enquête » et « Bordel informatique » qui nous rappelle lucidement et amèrement notre faillite numérique commune…

Le Lab VOXtv Chronique Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

Pour ma cinquième chronique, à l’émission LeLab, je discute avec Philippe Fehmiu de : Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

J’ai couvert le sujet de cette chronique dans mes billets :
Le Canada est le tiers-monde des technos usager
Comment se prouve le retard de nos entreprises sur le Web?
Autre explication du retard d’adoption des médias sociaux par les entreprises
Pourquoi nos entreprises sont-elles en retard sur le Web?
Lettre ouverte au Premier ministre du Québec
Le Québec en retard sur le Canada sur le plan des acheteurs en lignes
Américanisation du commerce de détail en ligne canadien
Les dépenses numériques canadiennes foutent le camp à l’extérieur du pays
Pourquoi le Canada perd-il ses plumes en commerce électronique ?
e-Readiness Ranking 2006, de la pub médiocre

Le Canada est le tiers-monde des technos usager

C’est un article de Canoë haute vitesse Les Canadiens paient plus et obtiennent moins, qui remet à l’ordre du jour le retard du Canada en matière de technologie de l’information, de Web et de commerce électronique. On peut y lire :

Les Canadiens paient de 3,85 à 110,51$ US par megabit offert, la troisième pire échelle de prix. Les seuls pays qui font pire sont le Mexique et la Finlande.
Le prix moyen pour un megabit par seconde est de 12$ US dans l’ensemble de l’OCDE. La meilleure offre se trouve en Corée du Sud, où le megabit le plus cher se situe à 4,48$ US.
Le Canada fait aussi piètre figure en ce qui concerne la vitesse de téléchargement maximale dont profitent vraiment les abonnés. La moyenne est de 6,6 megaoctets par seconde, la cinquième pire de toutes. La Turquie se trouve dans les bas fonds avec 3,3 Mo. Le «trophée Speedy Gonzales» revient au Japon, où la moyenne est de… 92,8 Mo par seconde.

et comme le fait remarquer à juste titre sur un Twitt, Reda :

on pourrait rajouter à ça la téléphonie/cellulaire et la télé. On est une putaine de vache à lait pour ces cies.

En effet, les enregistreurs numériques personnels que nous offrent Bell Canada et Vidéotron sont des appareils de moyen ou bas de gamme et les téléphones cellulaires que nous avons ici sont du même ordre et à des prix exorbitants. En plus, étant donné la guerre de standards de téléphonie que se font nos entreprises de cellulaires, l’innovation des applications cellulaires se fait pour d’autres consommateurs ailleurs dans le monde étant donné qu’ici, le marché est fragmenté et plus d’être lilliputien.

C’est bien d’avoir le mot innovation dans nos discours politiques, ce serait mieux d’avoir des infrastructures et des prix à la consommation qui permettent réellement de la développer…

L’étude payante de l’OCDE, Broadband Growth and Policies in OECD Countries.

Le Québec en retard sur le Canada sur le plan des acheteurs en lignes

Hier je vous pointais vers une étude sur le Profil des internautes canadiens. Or, au Québec, il existe l’étude mensuelle l’indice du commerce électronique qui est mise à jour notamment par la firme SOM. C’est dans le blogue de SOM que je remarque (ils ont fait l’effort de comparer le Québec et le Canada) que le Québec est très en retard en matière d’achats en lignes.

(…)38 % des internautes canadiens auraient fait un achat au cours du mois précédent le sondage. Sachant que, selon cette même étude, 78 % des adultes canadiens seraient des internautes, ça signifie que 30 % de l’ensemble des adultes canadiens auraient fait des achats en ligne à l’été 2007. C’est essentiellement le double de ce que l’on mesure au Québec avec l’ICEQ… Ouch!
(…)
le tableau de la page 61 place le Québec comme bon dernier sur le plan canadien en ce qui a trait au pourcentage d’utilisateurs d’Internet… Avec 64 % d’internautes à l’été 2007, le Québec serait 19 points derrière l’Alberta qui revendiquerait la première place avec un taux de pénétration de 83 %. Selon ce même tableau, le Québec aurait même reculé de 4 points depuis 2004!

Mon chauvinisme québécois en prend un méchant coup. Snif, snif, snif… Je vais donc aller m’acheter quelque chose en ligne pour faire ma part. Ce sera peut-être une boîte de Kleenex…

Les tendances, innovations et menaces qui affecteront le commerce électronique et le marketing Internet en 2006

Pour terminer l’année en beauté, quoi de mieux que de se projeter dans le futur et tenter d’anticiper ce à quoi 2006 nous prépare. C’est dans cet esprit que je vous présente cette série de réflexions sur Les tendances, innovations et menaces qui affecteront le commerce électronique et le marketing Internet en 2006. Je ne suis certes pas devin et mes observations doivent être prisent pour ce qu’elles sont : des observations. Cependant, des indices nous permettent d’anticiper l’évolution du commerce électronique et du marketing Internet pour 2006. Commençons donc!

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L’industrie hôtelière, le marketing internet et le commerce électronique

Dans un billet récent, je m’élevais contre l’inertie apparente des hôteliers à conquérir leurs clients qui se retrouvent massivement sur le Web. Ayant participé à une étude canadienne d’envergure sur l’industrie hôtelière en ligne au Canada, nous avions noté une difficulté à obtenir un portrait juste de l’adoption des affaires électroniques par les prestataires de services. Nous avions cependant été abasourdis de constater la vigueur et la portée des intermédiaires étrangers en sol Canadien.

Comme suite à ce billet et à un article du journaliste Laurier Cloutier de La Presse, j’ai reçu un courriel de madame Nancy Gilbert de la CITQ, dont voici quelques extraits :

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Les résolutions à adopter pour des affaires électroniques prospères au Canada en 2005 : les gouvernements

Lors de l’allocution de clôture de la conférence nationale du commerce électronique à la cyberéconomie : Stratégies pour le 21e siècle, Monsieur Charles Sirois (Telesystems) disait à peu près ceci :

« Lors de cette conférence, nous avons parlé de pinceaux, de toiles, de cadres et d’accessoires. Il est peut-être temps que nous aidions le peintre qui deviendra peut-être le Van Gogh numérique du 21 e siècle ? J’ai été nommé lors du G8 à la tête de l’initiative Dot Force G8 afin de venir en aide aux entrepreneurs numériques des pays en voie de développement. Il est peut-être temps que nous fassions pour nous-mêmes ce que nous faisons pour les pays sous-développés ? »

À l’écoute de ce vibrant plaidoyer, je bondis de ma chaise pour ovationner Monsieur Sirois, pour me rendre compte que ces propos avaient plus l’air d’amuser l’important auditoire que de les réveiller à cette réalité que l’infrastructure technologique est extrêmement bien développée au Canada, mais que l’adoption des affaires électroniques par les consommateurs et les entreprises est sérieusement en retard. Voici donc quelques résolutions qui, si elles sont mises de l’avant par les gouvernements, pourraient sérieusement contribuer à l’essor du commerce électronique canadien :

1- Favoriser l’adoption du commerce électronique par les entreprises :

en stimulant le partage des connaissances propres au commerce électronique (renverser le désengagement de ce champ d’activités d’Industrie Canada et du MDERR);
en valorisant l’adoption de stratégies, de modèles d’affaires et de marketing électronique efficaces par la mise sur pied de ressources informationnelles et financières pertinentes;
en finançant et parrainant les entrepreneurs de la nouvelle économie, comme le fait si bien Monsieur Sirois en Afrique avec Enablis.

2- Inciter les banques canadiennes (assujetties à la Loi sur les banques) à mettre sur pied le plus rapidement possible des mécanismes de débit en ligne et de micropaiements aux marchands.

Je ne parle pas ici de débit par courriel, tel que laborieusement disponible via Certapay, mais bien d’un mécanisme qui permette aux marchands d’encaisser directement des consommateurs des paiements par débit, comme cela se fait en magasin. Dans les faits, les Canadiens utilisent la carte débit de manière très importante, 85 % des titulaires de ces cartes l’utilisent pour faire des achats dans le monde réel avec une fréquence qui est l’une des plus élevées de la planète . Il serait temps que ce modèle canadien trouve son écho dans notre monde virtuel.

3- Faciliter l’harmonisation des statistiques économiques fédérales et provinciales en matière d’affaires électroniques et instaurer de nouvelles statistiques nationales spécifiques au Web.

À Statistiques Canada, il y a 19 secteurs économiques alors que l’Institut de la Statistique du Québec en compte cinq. Sans instruments de mesures cohérents, il devient ardu de comprendre où sont les manques et où sont les réussites au niveau local et de corriger le tir des politiques gouvernementales. D’ailleurs, les statistiques offertes par nos institutions ne font état que de mesures économiques. Le Web est lui-même porteur de nombreuses statistiques qui lui sont propres. Peut-être est-il temps que nos organismes gouvernementaux se penchent sur le Web et mesurent quantitativement et qualitativement l’efficacité de notre présence avec les outils statistiques qui lui sont propres.

4- Aider les industries très actives en ligne, où les entreprises canadiennes tirent de la patte : Industrie touristique

En préparant une présentation pour une association de l’industrie touristique, nous avons été étonnés de constater que 25 % des ménages canadiens et 35 % des ménages américains utilisent le Web pour magasiner et acheter un voyage. Paradoxalement, le secteur économique hébergement et restauration canadien est le 15 ème secteur économique sur 19, en termes de disposition d’un site Web. Cette situation a créé une industrie d’intermédiaires, principalement américains, qui drainent nos revenus touristiques et suffoquent les PME touristiques, pour envoyer l’argent au sud de la frontière. Nous devrions certainement permettre à ce secteur de se reprendre en main et d’adopter les affaires électroniques.

5- Aider les industries très actives en ligne, où les entreprises canadiennes tirent de la patte : Industrie de services

Finalement, l’économie canadienne est composée principalement d’entreprises de services. Qui plus est, le Web facilite les échanges commerciaux internationaux des services. Malheureusement, ces entreprises vivent un calvaire lorsqu’elles recherchent du financement, l’acceptation dans un programme gouvernemental ou de l’assistance pour croître à leur pleine capacité, car elles ne sont pas des entreprises manufacturières. Nous recommandons aux gouvernements de permettre à ce type d’entreprise d’atteindre son plein potentiel.

1- Source Interac : http://www.interac.org/fr_n2_32_researchfacts.html

2- Source: Le rôle d’Internet dans les voyages d’agrément des nord-américains, Secor, 2002.

3- Source: Charles, S., Ivis, M., Leduc, A., L’adoption des affaires électroniques : La taille importe-t-elle ? – Série sur la connectivité, Statistique Canada, Juin 2002.

Qu’est-ce qu’un actif numérique et pourquoi ça peut avoir un impact dans un contexte de repreneuriat?

Depuis plus d’un an, je suis l’une des expertes de CTEQ, le Centre de transfert d’entreprise du Québec . J’aide les organisations à vendre ou acheter les entreprises, de manière éclairée. Voici donc mes réponses à certaines des questions que peut se poser un entrepreneur dans ce genre de contexte.

Les actifs numériques d’une entreprise, qu’est-ce que ça comprend exactement ?

Un actif numérique est un actif intangible (qu’on ne peut pas toucher, voir, gouter, entendre ou sentir). Une grande variété d’intangibles peuvent entrer dans les actifs d’une entreprise. Il peut s’agir d’une adresse internet (URL), d’un site web, d’une présence sur les médias sociaux, d’un algorithme, d’un logiciel, d’une application, d’une base de données avec les éléments qui y sont inclus (par exemple une liste de clients avec leurs données personnelles), d’éléments numériques artistiques ou techniques telles que des plans, photos, enregistrement audio ou vidéo, contenus textuels. Cela peut aussi être des logos, images, processus et techniques protégés par une marque de commerce ou un brevet. On peut donc aussi songer à des jeux vidéos, des enregistrements musicaux, des applications ludiques et/ou commerciales, des films (web-série ou autre) des podcasts, des cryptomonnaies ou des œuvres NFT.

Pourquoi est-ce important d’évaluer les actifs numériques d’une entreprise ?

Si on songe à Facebook, Twitter à des logiciels de gestion ou à un site web ou à une base de données client on réalise vite que les actifs numériques peuvent avoir une très grande valeur. Malheureusement les institutions financières sont encore en retard dans l’évaluation de tels actifs. Historiquement, ce sont les fonds de placement ou les capitaux risqueurs qui ont été les premiers à investir et à évaluer de tels types d’actifs. Le scénario d’un film peut rapporter des centaines de millions et un logiciel, des milliards. Le site transactionnel d’une PME qui vend quelques millions de dollars de bien et de services en ligne a très certainement une grande valeur. De même qu’une adresse internet ou un profil média social qui est visité plusieurs dizaines de milliers de fois par mois, devrait eux aussi avoir une valeur monétaire.

Comment évaluer les actifs numériques d’une entreprise ?

Il faut d’abord faire l’inventaire de ces actifs et à l’aide d’outils spécialisés et de comparable de transactions passées basés sur des actifs comparables, évaluer la valeur de ceux-ci.

Quand est-il pertinent d’évaluer les actifs numériques d’une entreprise ?

Il est très certainement pertinent d’évaluer les actifs au moment de la vente, mais aussi de l’achat d’une entreprise. Mais en fonction de la situation commerciale de l’entreprise (est-elle en bourse ?) à plusieurs moments de la vie de l’organisation, il peut être important d’évaluer les actifs de celle-ci. Par exemple le cas de Twitter est très intéressant comme un exemple d’analyse d’un actif numérique. Twitter doit faire régulièrement des déclarations de vente et de revenus de même qu’un rapport sur le nombre d’usagers actifs et d’activités sur sa plate-forme pour ses investisseurs, mais aussi pour la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC). Or, dans ces différents rapports, Twitter a toujours prétendu n’avoir que 5% de faux comptes dans ses usagers. Ce pourcentage est aussi présenté aux publicitaires qui investissent sur le site. Elon Musk qui est en processus d’acquérir Twitter met en doute ce pourcentage qu’il affirme être beaucoup plus élevé. Si c’est le cas, la valeur de Twitter serait proportionnellement moindre. Or, pour le svoir la seule manière de le valider est d’avoir accès aux algorithmes et à la base de données qui sont des secrets d’entreprises. Tôt ou tard Elon Musk aura accès à ces informations et nous saurons si Twitter disait vrai ou s’ils ont fait de la fraude depuis plusieurs années.

Selon votre expérience, est-ce que les institutions financières reconnaissent la valeur des actifs numériques d’une entreprise à leur juste valeur ? Sinon, comment les entrepreneurs peuvent-ils leur faire valoir la valeur de leurs actifs numériques ?

Un actif numérique qui génère déjà des ventes sera considéré pour son apport au chiffre d’affaires et pour la projection des ventes sur 5 ans, selon l’historique des ventes passées. Par contre, la valeur en propre de l’actif numérique responsable de ces résultats lui ne sera peut-être pas considérée. C’est à l’entreprise de faire valoir ses arguments. D’ailleurs, ces actifs devraient figurer aux documents comptables annuels. Encore une fois, ce ne seront pas tous les comptables qui voudront prendre ces actifs en compte. Ils prendront les dépenses associées aux actifs et les ventes qui y sont associées et probablement amortiront la valeur des logiciels et des équipements informatiques. Mais rares sont ceux qui prendront réellement le temps de comprendre et de comptabiliser la valeur des actifs numériques à moins que l’entreprise n’en soit une de logiciel, de gaming ou de commerce électronique déjà rentable et imposante.

Cela ne devrait cependant pas vous décourager. Tout comme pour une propriété immobilière « en brique et mortier », d’autres considérations « intangibles » feront varier la valeur d’une propriété. Ce sera au vendeur et au courtier de les faire valoir. Est-ce que la propriété est en face d’un lac, près d’une école et de tous les services, est-ce un secteur recherché, est-ce une terre arable d’une valeur écologique exceptionnelle et reconnue? Plusieurs éléments pourront donc faire augmenter sensiblement la valeur d’une propriété. Il en sera de même pour la valeur d’une entreprise. Ce sera à celle-ci de faire valoir spécifiquement les éléments intangibles d’actifs qui peuvent être considérés dans le prix demandé.

Est-ce que le potentiel de développement des affaires en ligne, peut être est considéré dans l’évaluation des actifs numériques ?

Oui le potentiel de développement des affaires en ligne peut-être considéré. Surtout si ce potentiel est déjà démontré par des ventes passées. Sinon, il faudra démontrer avec chiffre à l’appui, la potentialité de ventes à venir. Cela peut se faire en démontrant l’achalandage d’un site, la richesse d’une base de données, la valeur avérée d’un concurrent semblable avec un marché déjà développé ou avec des équivalents technologiques déjà transigé.

Qu’est-ce qu’un expert en affaires numériques ? Comment peut-il aider à valoriser une entreprise ?

Maintenant il semble que tout le monde et son beau-frère soient devenus un expert numérique. Par contre le niveau d’expertise peut varier grandement. D’ailleurs ce n’est pas parce qu’on se peigne le matin que ça fait de nous un coiffeur. Idéalement, une expertise doit reposer sur une formation académique de haut niveau, par des publications et par de nombreuses années d’expertise avec référence à l’appui. Personnellement j’ai une M.Sc commerce électronique, 20 ans d’expérience en consultation, de nombreuses publications et conférences scientifiques, didactique et de vulgarisation et je suis déjà considérée comme témoin expert dans des causes civiles. J’ai aussi été juge pour le Fond des médias du Canada pour déterminer l’à-propos des modèles d’affaires qui pourraient bénéficier de dizaines de millions de dollars en subvention ou été consultante pour certaine multinationale locale et internationale qui se posait des questions sur le changement de leur modèle d’affaires induit par le numérique. J’ose humblement croire avoir une certaine expertise, voire une expertise certaine.

Avez-vous des conseils pour les entrepreneurs qui souhaitent faire un virage numérique à leurs entreprises et qui ont un magasin physique (brick and mortar) ?

Mon conseil serait de se faire un site transactionnel avec une technologie à code source ouvert, dans le genre de Woocommerce avec WordPress. De valoriser le marketing de contenus qui offre une pérennité de l’investissement puisque les contenus demeureront en ligne et qu’ils auront une durée de vie de 2 ans, comparativement à un statut Facebook qui a une durée de vie de 5 heures. À mesurer la conversion de ses activités marketing et tout en respectant les politiques de vie privée du marché dans lequel on évolue, de collecter systématiquement les données clients dont on aura besoin pour relancer la clientèle et faire la 2e et 3e vente. Dans une étape subséquente, de se procurer un CRM permettra de suivre son client tout au long de l’évolution de ses besoins.

#Crisedesmedias Les multiples causes d’un certain déclin des médias imprimés

Comme vous le savez, le Groupe Capitales Médias s’est prévalu de la loi de protection des créanciers. Vous avez sans doute vu aussi que La Presse + demande aussi une nouvelle aide au gouvernement pour protéger sa survie. Très rapidement on pointe du doigt les Gafa qui ne payeraient pas leurs dus aux médias imprimés. C’est tout à fait vrai, mais ce n’est pas la seule explication des débâcles de cette industrie.

En fait, la presse est loin d’être la seule industrie qui souffre des changements majeurs qu’engendre le numérique. On a qu’à songer aux musiciens qui depuis des années, souffrent de la diminution importante de leurs revenus de droits d’auteurs à cause du numérique, aux agences de voyages qui pour la plupart ont disparues, aux commerces de détail qui vivent des transformations, aux services bancaires et aux systèmes de paiements qui sont modifiés, au secteur du taxi, de l’hébergement, de la télévision et à plusieurs autres activités économiques qui sont ou seront touchées directement par cette transformation numérique de l’économie. Depuis bientôt 20 ans, je prêche dans le désert, pour que nos entreprises et nos gouvernements s’ajustent et soient pro-actifs à s’adapter et à adapter notre société à tous ces bouleversements. Malheureusement, autant les entreprises que les gouvernements sont en mode « réactifs » plutôt que « proactifs » et ils semblent toujours ébahis lorsque le train leur passe sur le corps.

Les autres facteurs qui ont un impact majeur sur les médias imprimés

Bien avant l’arrivée des GAFA, la presse écrite était déjà vampirisée par les nouveaux services d’information continue. Les CNN, BFMTV, RDI et LCN de ce monde ont pris une part de marché importante de la diffusion des nouvelles et des revenus publicitaires qui y sont associés. En outre, très souvent ils citent les « scoops » des médias écrits sans pour autant leur payer une rétribution pour le travail d’enquêtes qu’ils ont fait. Il arrive parfois qu’ils invitent les journalistes et leur versent un cachet pour discuter de leurs trouvailles. Mais les bannières pour lesquelles ils écrivent ne reçoivent pas un sou.

En fait, le Web vit une guerre des contenus. Que ce soit pour les nouvelles, la musique, la littérature, l’art pictural ou les films, les Gafa profitent des créateurs de contenus sans pour autant les rémunérer à la hauteur de la valeur de leurs contenus. Mais ils sont loin d’être les seuls. Les fournisseurs internet qui font fortune avec un service la plupart du temps médiocre à un coût exorbitant ne payent pas non plus leurs dus aux créateurs qui font vivre leurs business. Eux aussi devraient payer une part importante à ces créateurs qui les font vivre. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, la guerre des contenus fait rage entre les Netflix, Amazon, Disney et Apple de ce monde pour accaparer des parts de marché de la nouvelle télé numérique à la carte. Les câblos n’ont qu’à bien se tenir puisque les « cord cutters » dont je suis, leur feront bientôt très mal.

Les autres facteurs intrinsèques aux médias écrits.

Comme plusieurs autres secteurs industriels, le secteur de l’information est réfractaire aux changements, est souvent dirigé par des baby-boomers qui ne croient pas au numérique et vivent dans l’illusion de l’immobilisme. Pourtant, tout comme pour les agences de voyages, plusieurs ont disparu mais certaines ont réussi à prospérer malgré les tumultes. C’est qu’ils ont réalisé qu’une portion de leur business était devenu bancale.  L’agence qui vendait des voyages en avion Montréal-Toronto n’existe plus aujourd’hui. Par contre, les agences qui se sont spécialisées, qui vendent des forfaits difficiles à acheter en ligne à cause de leur complexité, font encore des affaires. Les autres ont disparu. J’ai d’ailleurs déjà écrit que le fait journalistique n’a plus de valeur. J’y disais :

Ainsi, les journaux qui nous répètent ce qu’on sait déjà, qui sont uniforme entre eux et qui ne peuvent se réinventer, risquent comme les agences qui nous vendaient des vols Montréal – Toronto, de devenir rapidement désuet…
(…)
À contrario, si le fait journalistique ne vaut plus rien, l’analyse, la réflexion, la valeur ajoutée et le journalisme d’enquête ont maintenant une grande valeur. Le lectorat de The Economist est en progression constante tandis que celui de The New York Times est en déclin constant.

D’ailleurs, les stratégies de The Economist, de the Atlantic ou de Vice Media ont toutes à voir avec « la valeur ajoutée » de leurs contenus et une stratégie qui embrasse le numérique et le multi-plateforme au lieu d’une démonisation du numérique et d’un retard majeur et inadéquat des stratégies numériques. C’est ce qui est expliqué dans l’article de Mashable (un autre fleuron journalistique de niche) Inside ‘The Atlantic’: How One Magazine Got Profitable by Going ‘Digital First’ .

L’un des autres aspects de la croissance du lectorat et des revenus en ligne est directement lié à la capacité des usagers de télécharger les contenus. C’est ce qui explique en partie, les problèmes que connaît La Presse + (comme je l’expliquais dans mon billet Les problèmes de La Presse+ et mon point de vue), et la croissance importante des médias Norvégiens en ligne.

Going digital: The booming Norwegian news business

Some of the reasons why Norwegians choose to pay for online news are the strong tradition of reading local news, as well as Norwegian’s high internet access. Also, Norway was early in making news digital – the first Norwegian newspaper went online in the late 1990’s.

Je me souviens d’avoir fait un audit pour la présidence d’un grand groupe de presse québécois et d’avoir été estomaquée du manque de vision numérique des dirigeants et de l’entreprise. Je vous mentionne aussi que j’ai longtemps été rédactrice dans le célèbre journal Les Affaires. Essayez de retrouver l’un de mes articles dans la version numérique et vous remarquerez, tout comme moi, que toutes leurs archives ont disparu. C’est qu’à chaque nouvelle mise à jour de leurs CMS (content management system), ils oubliaient le « jus » de leurs archives. Il en va de même de la grande majorité des journaux québécois.

La perte de la neutralité journalistique

Avec l’arrivée des blogues, les journalistes craignaient pour leurs emplois parce que les blogueurs étaient considérés comme « des voleurs de jobs au rabais ». Ironiquement, après avoir conspué les blogueurs, les médias se mirent tous à créer des blogues et à embaucher une armée de chroniqueurs. Ainsi, on trouve de moins en moins « de faits » et de plus en plus d’opinions. D’ailleurs, pas plus tard qu’hier, ironiquement, le chroniqueur d’opinion Steve E. Fortin écrivait dans le Journal de Montréal dans son billet Se regarder dans le miroir dans lequel il fustigeait « le journalisme militant » :

Il ne sert à rien de se mettre la tête dans le sable, le Québec est fracturé, idéologiquement. Sur la question constitutionnelle, jadis, et désormais sur les questions liées à l’identité, au nationalisme.
On le sait, une nette, claire majorité de la population appuie l’initiative – promesse électorale – de la CAQ de légiférer dans le sens de la laïcité.
On le sait aussi, une nette et tout aussi claire majorité de chroniqueurs, éditorialistes et analystes ont transposé les anciennes fractures constitutionnelles aux dossiers liés au vivre-ensemble, à la laïcité, à l’identité, au nationalisme.
Combien de citoyens au Québec, parmi cette majorité qui appuie, légitimement, la laïcité institutionnelle ont un jour décidé de tout simplement changer de fréquence radio, ou de média à consulter au petit matin, pour s’affranchir des discours moralisateurs, et même parfois méprisants, de la part d’une intelligentsia devenue étrangère à ses préférences idéologiques.
Étrangère et adversaire farouche.
On parle ici du côté «opinion» du mur de Chine, évidemment.
Mais quand un média enfile les reportages larmoyants d’adversaires de la laïcité et refuse de passer le micro, au sein de certaines collectivités dont on dit qu’elles contestent le plus ce choix de la nation québécoise, à celles et ceux qui appuient cette initiative, on est en plein «journalisme militant».
(…)
Mais on connaît la chanson, une petite clique bien-pensante au sein des médias québécois relaiera, re-tweetera et partagera ce qui «fitte bien dans le narrative» et portera à l’index le reste. À l’index ou l’indifférence.
Et le quidam, qui ne se trouve rien d’intolérant à appuyer, comme la grande majorité de ses concitoyens, la laïcité institutionnelle, se trouvera Gros-Jean comme devant, écœuré de se faire traiter de toutes les épithètes méprisantes.
Il changera de canal. Il fermera sa radio, ou la troquera pour autre chose. Il maudira le travail, pourtant essentiel, des artisans de l’info, à côté, de l’autre bord du mur de Chine, cette bande esseulée désormais, enterrée, trop souvent, par l’opinion (mea culpa).

De l’espoir

Mais rien ne se perd, tout se transforme. Ainsi, les journalistes qui perdront leurs emplois, en trouveront peut-être dans ces nouvelles industries du journalisme corporatif. Saviez-vous que Costco publie son propre magazine déjà depuis une couple d’années? Saviez-vous qu’il font une petite mine d’or avec ça? Étiez-vous au courant qu’ils facturent près de 10 fois le prix d’une pleine page à ce que les plus grands médias du Canada facturent?

http://www.costcoconnection.com/connection/media_kit?pg=12#pg12
advertising-rate-Costco

Ils sont loin d’être les seuls. Chez PRWeek, dans l’article As news organisations suffer, corporate journalism is booming, on apprend:

Cazenove, the asset management company, has a head of content from the Telegraph. Insurance broker Aon and HSBC have managing editors from CNBC and the Financial Times. Fidelity International’s editor-in-chief came from Thomson Reuters via the FT and ITN.
The lawyers at Freshfields Bruckhaus Deringer have a guy from The Independent.Hogan Lovells, another law firm, has a managing editor from the BBC.
It’s not all high finance and corporate law. LinkedIn shows that Sotheby’s has an editorial director from Wallpaper*; Harvey Nichols has a managing editor who worked at People; and the managing editor at Eve Sleep, which sells mattresses, came from Hearst and Northern & Shell.

Cette tendance est si lourde, qu’avec mon nouvel associé, David Martin, nous sommes à mettre sur pied une nouvelle compagnie de rédaction de billets de blogues et de contenus pour entreprise. Nous avons déjà un premier client même si le nom de notre entreprise, notre mise en marché et sa structure administrative légale ne sont pas encore tout à fait complétés. C’est dire l’opportunité que ce genre d’initiative va créer dans les prochains mois.

D’ailleurs, je vous en reparlerai prochainement et dans un prochain billet, je ferai une liste des solutions possibles…

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