Entrevue avec Robyn Tippins et Stéphane Delbecque

Cet après-midi a lieu la conférence Les stratégies d’innovation dans le Web 2.0. Hier soir, j’ai eu le plaisir de m’entretenir personnellement, à partir de ma succursale du Laika, avec les deux conférenciers d’honneurs Stéphane Delbecque de TYPEPAD/SIX APART et Robyn Tippins (YAHOO! DEVELOPER NETWORK). Comme je ne suis pas journaliste (et ne prétends pas l’être) j’ai posé les questions qui m’intéressent personnellement et j’ai tenté, autant que faire se peut, de recueillir le plus rapidement possible, les réponses de mes invités. Voici donc un résumé de notre entretien qui s’est déroulé en anglais et que je traduis librement.
Q- Étant donné la crise financière actuelle, comment croyez-vous que cela affectera l’innovation?
RT : La réponse que je donnerais est mon avis personnel et non celui de l’entreprise pour laquelle je travaille. Sachez aussi qu’étant donné que je travaille dans la région de San Francisco, nous sommes un peu dans une bulle artificielle qui n’est pas réellement atteinte par toutes ces perturbations. Cela étant dit, je crois que les entreprises technos pourront toujours trouver du financement, mais que les ventes de logiciels et de matériel pourraient en souffrir. Nous pourrions aussi observer une diminution des importations, mais sommes toutes, l’industrie logicielle devrait souffrir moins que l’industrie manufacturière
SD : Je crois que les entrepreneurs pourront toujours lever du capital de risque, mais que malheureusement, lorsqu’ils auront besoin de collatéraux bancaires, c’est là que ça risque de faire problème. Mais comme le suggérait Jeff Clavier, il serait mieux de lever plus de capital que besoin est et dans ce cas, ça offrirait une certaine protection pour la survie de l’innovation

Q- Dans mon billet de ce matin (hier) je disais que les CMO risquent d’investir moins dans le marketing traditionnel, mais plus dans le marketing internet. Que pensez-vous de cette assertion?

RT : Je suis d’accord avec ça et moi je lisais ce matin que 73% des internautes sont sur les médias sociaux. C’est l’endroit qui devrait être privilégié pour les investissements marketing internet
SD : Je suis convaincu qu’il y aura une croissance des investissements marketing internet puisque les CMO peuvent savoir qu’elle est la croissance de l’efficacité marketing puisque le Web est facilement mesurable.

Q- Afin de faciliter l’innovation, Google a un programme qui permet aux employés d’utiliser 20% de leur temps pour faire autre chose que leur travail habituel. Cette initiative est responsable de 50% des brevets de Google de l’an dernier. Que faites-vous de spécial dans vos entreprises pour engendrer l’innovation?
RT : Nous avons le concept de « Brick house » ou divers intervenants de Yahoo sont rassemblés et fonctionnent comme s’ils étaient de petite start-up. C’est un lieu d’incubation de projets. D’ailleurs, le produit FireEagle et Yahoo Live sont issu de cette initiative. Nous avons aussi un partenariat avec O’Reilly et plusieurs de nos ingénieurs sont ceux qui écrivent les livres d’O’Reilly. Nous sommes d’ailleurs l’une des pièces primordiales du développement du langage PHP dans le monde.
SD : Tous les mercredis nous avons ce que nous appelons le « hackathon ». Les ingénieurs sont invités à travailler sur les projets qui les motivent réellement, même si c’est en dehors de leurs champs d’activité directe. À la fin de la journée, ils présentent aux autres ingénieurs, le fruit de leur découverte. La meilleure des idées qui a été produite ce jour-là est présentée à la haute direction le vendredi suivant. L’interface Web de Typepad a été développée grâce à ça.

Q : Dans l’esprit de Wikinomics, que faites-vous pour générer de l’innovation à l’extérieur des murs de votre entreprise?
RT : Nous sommes très ouverts à ce type d’apport extérieur et c’est pour ça que nous avons plusieurs API qui sont disponibles à la communauté de développeurs. Nous sommes d’ailleurs l’un des grands partisans de Hadoop, de IVI et de OpenID. Nos API sont évidemment rendus disponibles en fonction de la pertinence ou non, de l’être selon les particularités des produits auxquels ils se réfèrent.
SD : L’open source est dans notre ADN et nous avons une équipe spécifique pour ça. Nous avons des plugiciels FireEagle et MovableType. De plus, SixApart est le fondateur d’OpenID, nous supportons Atom, OpenSocial, FacebookConnect et nous mettons maintenant beaucoup d’énergie sur la mobilité.

Les polices des municipalités peuvent-elles faire leur travail sur le Web au Québec?

Hier soir j’ai mis en ligne le billet De la connerie d’un usager Twitter et de la police qui nous protège. Ce billet a beaucoup de réactions allant de « moi je savais que c’était une blague » à « vous avez bien fait d’alerter la police ». Outre l’histoire de Stéphane E Roy qui s’amuse à crier au loup, ma morale de l’histoire ne semble pas faire réagir tellement. C’est pourtant le point le plus troublant de toute l’affaire. Je l’ai même écrit en gras :

Mais le plus inquiétant de cette histoire est la réaction des gens du service 911 qui n’ont pas le droit d’aller sur Twitter, qui ont des serveurs qui ne peuvent recevoir de gros fichiers et qui semblent complètement déconnectés des réalités du Web.

Supposons que le tueur de Dawson, Kimveer Gill, ait utilisé Twitter, de Tremblant, pour annoncer qu’il s’en allait tirer du monde sur la pente de ski ? Que se serait-il passé ? Que les policiers en région, n’ai pas la formation pour monitorer le Web est une chose. Qu’ils n’aient pas la possibilité d’aller sur le Web vérifier les faits rapportés par un citoyen en est une autre. C’est cela qui m’inquiète et qui je croyais, ferait réagir mes lecteurs. Et là je ne parle même pas d’utilisation des médias sociaux dans des cas de mesures d’urgences et d’alertes à la population.

1.4G$ de dépense temporaire du gouvernement du Québec pour des licences Microsoft

C’est cette semaine que le gouvernement du Québec avalisera une dépense de 1.4G$ pour le renouvèlement des licences Microsoft des postes de travail des quelques 700 000 fonctionnaires. Pourtant, la ministre Malavoy, alors qu’elle était dans l’opposition, fulminait contre cette dépense « sans appel d’offres », mais est tout d’un coup bien silencieuse. Dans l’article de Valérie Lesage de LesAffaires Microsoft, une solution temporaire à Québec en attendant le logiciel libre ? on apprend que cette mesure est « transitoire »:

Le renouvellement possible des licences de la suite Office de Microsoft sans appel d’offres par le gouvernement Marois apparaît comme une mesure transitoire, le temps que le secteur du logiciel libre prenne des forces au Québec. Le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, annonce d’ailleurs aujourd’hui une série de mesures pour permettre au gouvernement de développer son expertise du logiciel libre et d’en intensifier l’utilisation au sein des organismes publics.

«Si on avait eu une approche sur les logiciels libres il y a deux ou trois ans, on n’en serait pas là, mais je ne veux pas mettre à risque les services à la population. D’autre part, si les coûts d’impacts pour aller vers le libre sont plus élevés que les coûts de renouvellement (des licences), ça ne va pas. Parfois, on est pris avec les choix technologiques d’il y a 5-10 ans», explique M. Bédard en entrevue avec Les affaires.
(…)«Il y a quelques ministères qui ont des activités critiques. Par exemple, il faut que les chèques de la Régie des rentes soient bien émis, sinon ce serait la catastrophe, alors il y a des endroits où il faut y aller avec beaucoup de précautions», juge-t-il.

Mon point de vue

Tout d’abord je suis rassurée que ce ne soit qu’une solution « transitoire ». Avec une dépense estimée de 1.4G$ si le gouvernement s’engageait dans une solution permanente on parlerait de combien de milliards de plus? J’ose à peine l’imaginer.

Par ailleurs, il me semble que si le gouvernement veut réellement une solution transitoire et conserver Microsoft pour ne pas trop perturber les fonctionnaires, la suite Microsoft 360 aurait déjà fait baisser la facture de moitié. Il y a aussi la possibilité d’utiliser les services de chiffrier et de traitement de texte de Google Document, pour un gros GRATIS. Mais de toute évidence, il faudra gérer le changement et faire de la formation, qui est déjà incluse dans l’enveloppe de 1.4G$. D’ailleurs, la vraie question est de savoir quel est la proportion de coûts de licence et de gestion de changement et support qui est dans cette mirobolante enveloppe de 1.4G$, qui elle (la dépense) n’est pas transitoire?

Finalement, lorsqu’on parle de logiciel libre, de licence pour les ordinateurs des fonctionnaires et de processus critiques pour émettre les chèques de la Régie des rentes, il me semble qu’on mêle bien des épouvantails en même temps. Je vous informe en passant qu’une organisation qui a réellement le sens de ce que monsieur le ministre Stéphane Bédard appelle “des activités critiques” est la CIA, qui elle vient de signer un accord pour utiliser les services Web et l’infonuagique de Amazon. Mais bon, ici on prend des décisions sans appel d’offres et on consulte pour ce faire, les mêmes firmes “Microsoft certified” qui empochent par la suite les contrats qu’il faut absolument réaliser. Dire qu’on croyait que c’était dans la construction que les magouilles payaient le plus…

MAJ

J’apprends aussi ce matin que Microsoft est sous investigation par The Justice Department and the Securities and Exchange Commission concernant des allégations de versement de pots-de-vin à des Microsoft Certified Partners et fonctionnaires étrangers. C’est dans BusinessInsider qui cite le Wall Street journal

There are also allegations that Microsoft partners offered money to officials in Europe. Specifically, there are allegations of a reseller bribing Romanian officials. There is also an investigation into allegations Microsoft used consultants in Italy as a way to funnel money to Italian officials to secure software contracts.

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Pour votre plus grand étonnement, voici un document de 2007 du Sous-ministériat à l’encadrement des ressources informationnelles Direction de l’architecture :

Les logiciels libres et ouverts et le gouvernement du Québec

Étrangement, il semble que maintenant en 2013, on doit encore faire « des projets pilotes ». Étonnant, vraiment oui, é-ton-nant…

Est-ce que les fonctionnaires efficaces sont tous partis à la retraite, souffrent-ils d’amnésie, les députés savent-ils lire ou est-ce qu’un groupe d’individus a pris le contrôle de l’informatique du gouvernement pour s’emplir les poches indument? D’ailleurs qui est le boss de l’informatique au gouvernement du Québec? Quelle est la valeur exacte des dépenses du gouvernement du Québec en matière d’informatique des ministères et des organismes paragouvernementaux et des secteurs de la santé et de l’éducation? Il semble que ces chiffres soient inconnus. Étrangement, l’un des postes budgétaires les plus importants pour le bon fonctionnement de l’appareil gouvernemental est mal documenté et il semble que personne ne puisse avoir de réponses. Étonnant, vraiment é-ton-nant! Et il se trouve encore des gens pour se demander pourquoi nous devrions avoir un ministère du numérique…

Pour comprendre davantage ou pour suivre le triste historique ce ce feuilleton, mes billets :
Moi, ministre du numérique? Je préfèrerais plutôt une job de rêve

Les paradoxes néfastes d’une enquête sur la collusion/corruption en TI au Québec

Des projets d’intégration au gouvernement du Québec, de CGI et de l’absence d’usage des Web services

Comment se faire fourrer en TI (ou pas) avec l’aval des députés et des hauts fonctionnaires

Les données personnelles des Québécois sont-elles déjà scrutées par les Américains

Le SFPQ en beau fusil contre la collusion en TI, demande formellement une enquête publique

Un plan numérique pour le Québec pour éviter de se faire fourrer par les TELCOs

La gangrène des TI au gouvernement du Québec et son impact sur notre développement économique

Un plan « big data » pour le développement économique du Québec

Un plan numérique pour le Québec, entre autres pour éviter de se faire fourrer collectivement

Les gagnants et les perdants de l’économie numérique

Les étonnés et le rapport d’étonnement

Un plan numérique pour le Québec devrait-il faire une place au logiciel libre ?

Le gouvernement du Québec poursuivi pour avoir ignoré le logiciel libre

Le gouvernement du Québec , une succursale de Microsoft?

Gourou, vaginite et sphère publique/privée

Dans mon dernier billet Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme, je croyais naïvement avoir cloué au pilori la vision que mon blogue et Les médias sociaux 101, soient vus comme une expression narcissique. C’était sans compter sur le « fair-play » de certains journalistes, qui ont du plaisir à alimenter la guéguerre journaliste/blogueurs –twittereurs dont je suis sans doute la Jeanne d’Arc. Toujours est-il que Stéphane Baillargeon dans l’article Médias – Twitter ou ne pas twitter? de le Devoir, en rajoute une couche ce matin.

Ce qui ne règle pas le problème des comptes personnels, enfin de ceux liés à des journalistes et des patrons de presse. Devraient-ils pouvoir gazouiller sur leur média, voire comme bon leur semble et sur tous les sujets? En fait, à l’oeil, la plupart se soumettent à des règles informelles en ne publiant pas n’importe quoi. On croise bien de petites dérives ou des insignifiances ici et là, mais, franchement, il s’en trouve beaucoup moins que sur certains sites des pros des nouveaux médias.

Celui de Michelle Blanc (qui vient de publier le guide Médias sociaux 101 sur du bon vieux papier) concentre l’autopromotion et le nombrilisme au pur jus. La semaine dernière, entre quelques liens de pro, madame causait vaginite. Du très profond ego inc.

«Plutôt que d’inventer des cas d’espèce fictifs comme certains autres auteurs qui ont écrit sur le sujet l’ont fait, j’utilise un cas qui est notoirement publicisé, pour faire diverses démonstrations de l’utilité des médias sociaux et il s’avère que ce cas est moi-même», a candidement expliqué Mme Blanc sur son blogue.

Fixer une limite plus claire

Franchement, qui se plaindrait si les journalistes fixaient une limite plus claire entre le privé et le public? Quoique, justement, le chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé a twitté cette semaine qu’il n’avait pas et n’avait jamais eu de vaginite…

Faut-il donc distinguer les gazouillis des préposés à l’opinion et ceux des préposés aux faits? Ou bien l’un devient l’autre, et tout se mélange en 140 caractères, de tous les côtés, y compris le public et les marketologues?

Stéphane Baillargeon, Stéphane Baillargeon, Stéphane Baillargeon!


Comme je suis une marketologue, parlons donc des journaleux. Vous savez ceux qui s’amusent à faire une démonstration en utilisant des exemples capilotractés (tiré par les cheveux) en faisant l’apologie du pour versus du contre. C’est bien la dialectique d’opposition et de démonisation. Ça a l’avantage de ne pas réellement pousser la réflexion (ho est-ce une autre manipulation egotistique que de mettre le mot réflexion ici?) et de chier un texte subito presto pour respecter l’heure de tomber. Donc la substance de l’article (si substance il y a) est de se demander si les twitts présence Facebook et autres médias sociaux des journalistes, doit se faire sur le plan strictement professionnel ou doit-elle aussi inclure des éléments personnels? C’est une très bonne question pour laquelle habituellement on me mandate. Ma réponse est toute simple et elle a été largement documenté ici, dont par vous-même dans votre ancien article ego inc., qui a eu l’avantage de m’envoyer nombre de journalistes comme clients (je vous en remercie). Je dirais qu’idéalement, vous faites un savant mélange des deux. Le journaliste est avant tout un salarié dont le contrat n’est peut-être pas éternel avec son média et s’il perdait son emploi, son brand serait sans doute le meilleur véhicule pour en trouver un autre. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé par exemple à monsieur Franco Nuovo qui malgré le lock-out du Journal de Montréal, anime maintenant une émission à Radio-Canada, sans doute à cause de la force de son brand. Par contre, du côté de l’employeur, il semble évident que le média a avantage à restreindre le côté « personnel » de l’employé journaliste afin que celui-ci se concentre sur « la commercialisation » du média de l’employeur. Cependant, à long terme, ce genre de stratégie a le désavantage de faire perdre l’individualité (que nous pourrions aussi appeler narcissisme) du journaliste, ce qui le rend très souvent plus sympathique et humain pour les lecteurs. Dans la dialectique médias sociaux, la frontière privée/publique change grandement. Les vieux (et les patrons et élites qui sont généralement vieux) ont de la difficulté avec ça. Dans les médias sociaux on se dévoile plus. On ne dit pas tout, mais on se dévoile plus quand même. Qu’un million de personnes sachent que j’ai eu une vaginite, je crois que c’est un « statement politique » et une œuvre de vulgarisation populaire (oui une nouvelle femme a un vagin, il est fonctionnel et peut même avoir une vaginite ). Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire mon billet du blogue Femme 2.0, Vaginite 2.0 (classé l’un des 11 meilleurs blogue de langue française par la radio-télévision Allemande (re-plogue narcissique qui prouve que souvent faut être reconnue à l’extérieur du Québec avant que nos élites locales reconnaissent qu’on a peut-être déjà fait quelque chose)). Je vous signale en terminant que vous n’avez pas encore vu de photos de mon vagin ou de cette infection vaginale. Je me garde une petite gêne tout de même et cette frontière gênante est sans contredit très différente dans ma conception, que dans la vôtre. En conclusion, je vais vous citer de l’article Éloge de l’engagement, mais contrairement à vous, je vous ferai la délicatesse d’un contexte et d’hyperliens. Vous écriviez cet article en guise d’analyse d’un débat entre Joseph Facal et Jean-François Lisée par tribunes interposées et visant à déterminer la suite de l’évolution et des stratégies indépendantistes au Québec. Vous disiez :

(…) Savant, militant et bête à média, c’est donc possible ? Max Weber pensait pouvoir trancher au rasoir entre la description objective de la réalité sociale et les jugements de valeur liés à l’intervention sociopolitique. D’autres, comme Pierre Bourdieu ou Guy Rocher, ne veulent pas séparer la compétence académique et l’engagement. Pour eux, la connaissance critique peut guider l’action. Mieux, la résistance analytique doit s’affirmer contre les vulgarités béotiennes souvent charriées par les médias.
Au fond, c’est l’idée que le savant ou l’artiste ou l’écrivain demeurent des citoyens et qu’à ce noble titre partagé, ils ont parfaitement le droit et peut-être le devoir strict de participer au débat public.
(…)Ces engagements politico-médiatiques ont aussi le mérite de rappeler le retrait de l’espace public des autres intellos. Leur désaffiliation du social va souvent de pair avec l’hyperspécialisation stérile des sciences sociales. Les « fonctionnaires de l’humanité » (Bourdieu, encore), pour ne pas dire les corporatistes du particulier, s’esquivent et retraitent confortablement.
Les pros du commentaire viennent combler ce vide. Ce qui pousse à se demander quelle est la différence entre le savant-militant-commentateur (minoritaire) et le chroniqueur-journaliste (en surnombre) ?
(…)La chicane fait aussi se poser des questions sur le positionnement (ou l’engagement) des médias à l’ère de l’hypermédiatique. Quand tout le monde dit la même chose, ou presque, c’est bien de trouver et de garder sa voix distincte.

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Tiré du blogue Butterflyhunt, le billet : Oh Déjà Vu: On Social Media and Narcissism [Redux]

Much of what is being said about “social media” was said about blogging before, as it was said of “traditional” literature and art before that. It is ironic that in a culture that embraces, encourages and demands self-sufficiency and autonomy recent representational methods (such as social media) are being accused of propagating “the narcissism epidemic”. (Susan Sontag would have had a lot to say about the pejorative medical metaphor). As Piombino brilliantly explained,

At this moment in time, blogging, as a writing movement, is blessed with an opportunity to evolve a writing tendency that can combine self-sufficiency with empathy in a way that can be advantageous to the individual writer, and at the same time to the writing community, the local community, the nation, and the world. Blogging is quite capable of allowing individual writers quite a lot of space to take a place on the continuum of community involvement and sustain quite a lot of automonomy. This is largely because of the technological advances inherent in html linking, and the fact that, at the moment, it is being made available free of charge.

We can easily substitute “blogging” in Piombino’s writing for “social media” without betraying its message. Blogging and social media are representational methods which allow the design of “profiles” which are an online extension of ourselves. Social media and blogging do not have to be more “narcissistic” than a good resume or CV. The average professional job advert seeks extraordinary qualities that strictly speaking only pathologically narcissistic individuals would truly believe they honestly possess.

et j’ajouterai, du collègue de monsieur Baillargeon, Jean Dion, dans son article La bataille des Plaines annulée pour raisons de sécurité, Le Devoir

.

Les médias n’aiment rien de mieux que de faire étalage de la “subversion” pour faire oublier qu’ils la récupèrent.

Ma conclusion :

J’admets volontiers être subversive… 🙂

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Je réalise aussi que la condescendance d’une certaine classe journalistique, est sans doute la forme la plus dégueulasse de narcissisme…

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Un autre point de vue sur la question, que j’aime beaucoup (oui je suis biaisée) chez Facteur Pub, Les bornés :

(…) On se confine plutôt à des analyses de surface, à des jugements de valeurs, de Nathalie Petrowski à Stéphane Baillargeon hier dans Le Devoir (quelle sale petite attitude), on sent que Twitter agace, irrite.

et comme je suis aussi capable d’autodérision, une caricature amusante de toute l’affaire chez Zema-inc, Pour la vaginite la plus répandue sur les internets

Caricature de Zema-Ink.com

Caricature de Zema-Ink.com

La chasse aux tags, 5 choses que vous ne savez pas encore de moi

Depuis un certain nombre de semaines, la bloguosphère réagit à un jeu de Tag (dans mon jeune temps, nous appelions ça la « TAY » comme dans « jouer à la tay ») qui veut en effet que lorsque l’on est tagué, l’on doive dévoiler 5 choses non encore révélées sur nous, et taguer cinq autres blogueurs à notre tour. N’ayant pas été branché durant la période des fêtes, c’est avec surprise que je découvre avoir été tagué par Stéphane Guérin, Sébastien Provencher, Guillaume Brunet et Dominique Jaar.

Voici donc les cinq choses que vous ne savez pas encore de moi.

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Yulbiz, la question du mois

Hier avait lieu le premier Yulbiz de la saison 2006-2007. Comme toujours, les convives ont répondu à la question du mois : Sur quel blogue aimez-vous commenter?

Notez aussi qu’un photographe du Journal LesAffaires était sur les lieux pour prendre des clichés qui se retrouveront dans un prochain article à propos de l’initiative Yulbiz. On s’en reparlera en temps et lieu. Voici les réponses de certains des participants.

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Plaidoyer pour un cadre législatif international régissant le Web

Lors de mes cours de droits durant la M.Sc. commerce électronique, je me suis penché, lors de certains travaux, sur l’utopie de réguler le Web, via des traitées internationaux distinct et faisant du cyberespace, un territoire supranational et encadré par des traités tel que ceux qui régissent les océans, l’Antarctique et la Lune et les corps célestes. Ces divers traités font de ces territoires, des espaces appartenant à tous et à aucun état en particulier. De plus, ces divers traités, permettent d’encadrer juridiquement, les activités humaines que les états et individus entreprennent sur ceux-ci.

De plus, nous pourrions considérer mandater l’ONU pour mettre sur pied un organisme de contrôle, d’arbitrage et de mise sur pied d’un organisme chargé de cet espace commun.

Je vous écris ceci en réponse au billet de mon confrère Jean-François, qui sonne l’alarme à propos de la possible disparition de la neutralité du Web, parce que je crois que cette utopie est d’à propos et puisque je sens de plus en plus ce vide juridique qui est comblé par les multinationales qui s’efforceront de contrôler ce qui est à mon avis le conscient et l’inconscient collectif de la planète. Voici donc deux papiers académiques sur le sujet, écrit par un non-juriste, mais grand rêveur. Puisse cette idée en faire jaillir plusieurs autres et peut-être aboutir à la réalisation de ce qui n’est encore qu’une utopie.

Voici donc les textes intégraux de ces deux travaux d’étudiants datés de 2001

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L’offre de CRM (GRC) se complexifie

Étant donné l’acquisition de Peoplesoft et celle possible de Siebel par Oracle, on serait porté à croire que l’offre CRM (Customer Relationship Management ou Gestion de la relation Client, GRC) se rétrécit dangereusement. Pourtant, comme le démontre l’excellent article de Jim Dickie sur le site de CRMguru, l’offre ne serait jamais aussi diversifiée que maintenant. Lire la suite…