Conférence Le commerce de détail en ligne et les médias sociaux, le cas Lululemon

Demain je serai conférencière pour une chaîne de boutiques de mode pour femme. Voici donc le PPT de ma conférence Le commerce de détail en ligne au Québec et les médias sociaux, le cas Lululemon. Pour des raisons d’ordre stratégique, certaines des diapositives particulières à mon client ont été enlevées et je me permets de garder son identité anonyme. Mais vous comprendrez à la fin de ma présentation, la grande admiration que j’ai pour l’entreprise de Vancouver Lululemon qui est un cas exemplaire canadien, d’une saine utilisation des médias sociaux dans un contexte de vente au détail.

En extra, comme je vous écris depuis « mon bureau dans l’bois » dans la région de Chertsey dans Lanaudière, voici deux clips pris ce week-end 🙂

ACFAS: Panel Les médias sociaux et la perspective consommateur

En fin d’après-midi, je participerai à une table ronde du 80e Congrès de l’ACFAS (Association canadienne-française pour l’avancement des sciences ), Les médias sociaux et la perspective consommateur : un point de vue multidisciplinaire. On me demande de préparer une courte allocution devant couvrir les questions qui suivent, puis de participer aux discussions subséquentes avec la salle.

1. Les médias sociaux ont-ils vraiment généré de nouveaux modes de consommation ou ont-ils simplement modifié la manière de procéder de modes existants?
2. Quels sont les avantages de ces modes de consommation : 1) pour le consommateur? 2) pour l’entreprise? Comment chacun y trouve-t- il son compte?
3. Les consommateurs utilisent les médias sociaux parce qu’ils y ont trouvé entre autres une voix pour faire face aux entreprises : leurs manquements, leur mauvais service ou encore leurs exagérations. Maintenant, en réaction aux blogues tenus par des consommateurs ou encore, pour devancer leurs concurrents, les entreprises sont elles-mêmes présentes sur les médias sociaux et deviennent de plus en plus actives. Plusieurs d’entre elles effectuent de la veille et on remarque davantage leur présence. Les entreprises sont également soupçonnées d’infiltrer les groupes de discussions. Dans ce contexte, les consommateurs auront-ils encore bien longtemps le droit de parole ? Pourra-t-on encore longtemps croire que les « appréciations » des commentaires proviennent de véritables clients ? Comment distinguer le vrai du faux ?
4. Peut-on dire qu’il y a une distinction entre la réponse des consommateurs selon leur provenance, c.-à-d. Europe, Canada, États-Unis et Québec ? Plus précisément, les consommateurs québécois sont-ils aussi actifs sur ces réseaux que les autres? Ne sont-ils pas trop individualistes pour persévérer dans ce genre de consommation ?
5. La consommation groupée, la consommation collaborative, les entreprises sur Facebook : est-ce une mode qui va s’éteindre? Quelles sont les perspectives d’avenir de ces nouveaux modes de consommation?

Voici donc l’ébauche de mes réponses.

1- Ils ont modifié la méthode de consommer en ce sens que l’opinion d’autres consommateurs est un élément déterminant dans le processus de prise de décision. Par exemple avec l’aide d’outils tel que Tripadvisor ou Foursquare, ces opinions consommateurs sont maintenant mobiles. (vous pouvez lire TripAdvisor: le pouvoir du contenu généré par le public (Compte rendu de conférence, et Almost half – 48 percent – of consumers use their mobile devices to research or browse products and services, according to Oracle’s “Mobile Trends: Consumer Views of Mobile Shopping and Mobile Service Providers” report. puis ce tableau de Altimetergroup)

2-Les avantages pour le consommateur sont nombreux. Ils profitent d’informations difficilement disponibles sur les moteurs de recherches, bénéficient de l’expérience des usagers précédents, More consumers are finding positive benefits from their experiences with social media and taking away positive suggestions from their online activities. In fact, two in five Americans have received a good suggestion for something to try as a result of social media use, according to a recent Harris Interactive poll. Businesses and brands with social media presence can be among those who provide positive suggestions and experiences to consumers online. et exemple de l’achat de Charlotte Comment les médias sociaux m’ont aidée à trouver mon chien et sa bouffe, pour le reste de ses jours…

Les avantages pour les entreprises sont d’apprendre des consommateurs, d’encombrer les résultats de recherches de son propre brand, de réduire le coût marketing traditionnel, d’augmenter le trafic sur le site transactionnel, d’améliorer le service client, de réduire le « time to market » des inovations.

 

3- Les entreprises québécoises sont très en retard sur le commerce en ligne et sur le commerce social en particulier. La vente de produits et services en ligne ne s’est pas encore popularisée chez les PME, car à ce jour, une minorité seulement des PME canadiennes (17,9%) utilisent Internet pour vendre leurs produits et services . L’utilisation des applications du Web 2 .0 dans les stratégies de communication et de marketing n’est pas très populaire chez les PME canadiennes branchées, puisque seulement 15,2% d’entre elles en font un tel usage . Paradoxalement, Un adulte québécois sur 2 achète sur Internet. Le commerce électronique (PDF) CEFRIO
et les services bancaires en ligne (PDF) CEFRIO
4- Les consommateurs québécois sont très actifs sur les médias sociaux, mais la mobilité est quasi inexistante dans certains coins du Québec.
5- Je ne crois pas aux achats groupés, d’ailleurs Groupon est sur une pente descendante et souffre de nombreux copycat. Par contre la consommation collaborative est un phénomène à observer. À ce propos, une start-up québécoise Buyosphere est à surveiller. Le Facebook commerce est aussi sur une pente plus que glissante. (à lire: Gamestop to J.C. Penney Shut Facebook Stores, Nouveaux arguments sur pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires)

Costco : Devenir son propre média

Depuis un certain temps, nous (les spécialistes marketing internet) disons que les médias sociaux et les blogues en particulier permettent aux organisations (et aux individus) de devenir leur propre média. Pour ce faire, ils doivent développer une « storyline » (ou une grille éditoriale) et fournir des contenus qui ne sont pas qu’axés sur leur produit ou service, afin d’offrir une information à valeur ajoutée. Mais de toute évidence de devenir son propre média peut se faire de différentes manières. Dans mon billet Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux, je vous expliquais comment Lululemon avait admirablement bien réussi ce tour de force sur les médias sociaux. Le gros avantage des médias sociaux est qu’en plus d’entrer en communication directe avec la clientèle, vous pouvez aussi faire ce qu’on appelle du pull marketing (ou de l’acquisition de client sur le web).

Mais vous pouvez aussi sans doute faire la même chose avec des procédés plus traditionnels comme avec une newsletter (push marketing) en format papier ou virtuel. C’est ce que fait brillamment Costco avec son magazine ContactCostco. La plus récente édition parle de business, de culture, de sécurité en vélo, d’entretien ménager, de photographie, de technologie, d’épargne, de jardinage, d’écologie, de nutrition et de santé. Étonnant pour une entreprise de vente au détail ? Ce magazine parle aussi des produits qui sont en vente, mais est surtout très bien garni de publicités des différentes marques disponibles chez Costco avec une grille tarifaire à faire rougir plus d’une entreprise de presse. Costco semble définitivement être devenu son propre média.

Comme le mentionne la copine Karima-Catherine Goundiam dans son article Costco and social media: Where are they? Il ne semble en effet être nulle part? Par contre, malgré ce fait, Costco est l’entreprise la plus aimée par les consommateurs sur les médias sociaux (Social Media Users Love Costco but Hate Walmart). Un autre article souligne d’ailleurs que les médias sociaux ne sont pas la seule initiative permettant d’écouter le voix du consommateur en direct (Public Relations: Costco shows social media isn’t the only real time solution). Mais comme le mentionne dans une MAJ ((mise à jour) UPDATE: Social Media and Costco, Where are they?)), Costco fait donc du monitorage.

La morale de cette histoire est qu’avec ou sans les médias sociaux, la technologie permet maintenant aux organisations, quelle que soit leur taille, d’entrer en communication avec les consommateurs et que ce changement de paradigme (devenir soi-même un média) change et va changer bien des choses pour les organisations elles-mêmes, mais aussi pour ce qu’il est convenu d’appeler les « médias traditionnels ».

C-28 Loi visant l’élimination des pourriels sur les réseaux Internet et sans fil

Ça fait déjà un long moment que la communauté Web canadienne attend une loi avec un peu de dents, visant à contrer le fléau du pourriel au Canada. Nous sommes d’ailleurs le dernier pays du G8 à nous doter d’un tel outil. Cet outil est la Loi visant l’élimination des pourriels sur les réseaux Internet et sans fil (qu’on nomme aussi LEPI) qui a été adoptée en décembre et qui entrera en vigueur l’été prochain. D’ailleurs, cette loi est un complément à la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), mais elle a préséance sur celle-ci, via le projet de loi C-29 qui viendra la mettre à jour.

Industrie Canada décrit en ces termes cette nouvelle loi :

En vertu de la Loi visant l’élimination des pourriels sur les réseaux Internet et sans fil, le CRTC pourrait imposer des sanctions administratives pécuniaires (SAP) pouvant atteindre 1 million de dollars pour les particuliers qui enfreignent la Loi, et 10 millions de dollars pour les entreprises fautives. Le Bureau de la concurrence du Canada, par le truchement d’une demande au Tribunal de la concurrence, pourrait imposer des SAP en vertu du régime en place de SAP prévu dans la Loi sur la concurrence. Ce régime permet des sanctions pouvant aller jusqu’à 750 000 $ pour les particuliers et jusqu’à 1 million de dollars pour les infractions subséquentes. Il prévoit aussi des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour les entreprises, et jusqu’à 15 millions de dollars, en cas de récidive. Le Commissariat à la protection de la vie privée utiliserait ses outils et son cadre d’application de la loi actuels pour exécuter les dispositions de cette législation. Le projet de loi prévoit aussi accroître les pouvoirs du Commissaire à la vie privée, afin de lui permettre de coopérer avec ses homologues étrangers et d’échanger des renseignements, en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques.

Le projet de loi prévoit également un droit privé d’action, qui s’inspire d’une législation américaine. Ainsi, les consommateurs et les entreprises pourraient intenter une poursuite civile contre quiconque enfreint la Loi. L’approche proposée, qui fait preuve de neutralité en matière de technologie traite toutes les formes de messages électroniques de la même façon. De la sorte, le projet de loi s’appliquerait également aux messages textes non sollicités, ou pourriels par téléphone cellulaire, qui seraient alors considérés comme une forme de message électronique commercial non sollicité.

Canoë résume cette loi ainsi :

Les compagnies devront demander de façon claire aux consommateurs dont ils collectent les informations s’ils désirent recevoir, à l’avenir, des courriels concernant leurs produits. Tous les messages envoyés par la suite devront contenir un passage expliquant aux destinataires la façon de se désabonner de la liste d’envoi. Si les entreprises confient leur marketing à une autre compagnie, elles devront s’assurer que celle-ci respectera la nouvelle loi.

Les compagnies devront aussi éviter l’installation automatique de programmes sur l’ordinateur des personnes sans leur consentement. Cette disposition de loi vise à limiter la propagation de virus et logiciels malveillants.

Enfin, la loi rendra illégaux les courriels contenant de fausses informations concernant leur source. Cela vise à empêcher la distribution de courriels frauduleux.

Il est à noter qu’il existe des dispositions dans la loi que les webmestres d’entreprises devraient connaître.
Concernant les cookies


Aux termes de l’article 9, nul ne peut, dans le cadre d’activités commerciales, installer ou faire installer un programme dans l’ordinateur d’une autre personne ou utiliser un programme ainsi installé pour faire envoyer un message électronique par cet ordinateur, sauf si la personne qui accomplit l’acte en question le fait avec le consentement exprès du propriétaire de l’ordinateur. (Le propriétaire doit aussi avoir la possibilité de retirer son consentement comme l’indique le par. 12(5).) Cette disposition vise principalement l’installation furtive ou clandestine de maliciels ou de logiciels espions, par exemple des programmes qui transforment les ordinateurs en « réseaux d’ordinateurs zombies » servant à relayer des pourriels sans l’autorisation du propriétaire des ordinateurs.

Concernant les adresses de courriel qui sont publiées sur un site Web d’entreprises


La définition de « consentement tacite » figurant au paragraphe 11(9) du projet de loi, qui encore une fois intègre des modifications apportées à l’ancien projet de loi, prévoit dorénavant une exception fondée sur la publication « bien en vue », notion empruntée à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Si le destinataire a publié bien en vue son adresse électronique, par exemple sur un site Web commercial, sans préciser qu’elle ne doit pas servir à recevoir des messages électroniques commerciaux non sollicités, l’adresse peut être utilisée pour des messages liés à son activité professionnelle ou à son entreprise commerciale (al. 11(9)b)). Cette exception s’applique aussi lorsque le destinataire a communiqué son adresse électronique à l’expéditeur sans aucune mention précisant qu’il ne veut pas recevoir de message électronique commercial non sollicité et que le message a un lien avec son activité professionnelle ou son entreprise commerciale (al. 11(9)c)). D’autres exceptions peuvent être prévues par règlement (al. 11(9)d)).
Ceux qui peuvent présumer un consentement tacite en raison d’une relation d’affaires doivent satisfaire à l’un des critères suivants (par. 11(10)) :
 ils ont procédé à la vente, au louage ou au troc d’un produit, d’un bien, d’un service, d’un terrain ou d’un droit ou intérêt foncier au profit du destinataire du message dans les deux ans précédant l’envoi du message;
 ils ont offert une possibilité d’affaires, d’investissement ou de jeu qui a été acceptée par le destinataire dans les deux ans précédents;
 ils ont passé, avec le destinataire, pour une raison ou une autre, un contrat qui est toujours en vigueur ou qui est venu à échéance dans les deux ans précédents;
 ils ont reçu une demande quelconque de renseignements du destinataire au cours des six mois précédents.
Pour l’application du projet de loi, tout acheteur d’une entreprise est réputé avoir hérité des relations d’affaires existantes (par. 11(12)).
Les entreprises qui peuvent se prévaloir de ce genre de relation sont les coopératives au sens de la Loi canadienne sur les coopératives, les coopératives au sens de la Loi sur les associations coopératives de crédit et toute organisation similaire constituée en personne morale sous le régime d’une loi fédérale ou provinciale (par. 11(11)).
Ceux qui peuvent présumer le consentement tacite en raison d’une relation privée doivent satisfaire aux critères suivants (par. 11(13)) :
 le destinataire a fait un don ou un cadeau à l’expéditeur ou à son organisation au cours des deux ans précédant l’envoi du message et l’expéditeur ou son organisation est un organisme de bienfaisance enregistré, un parti politique, une organisation ou un candidat;
 le destinataire a effectué du travail à titre de bénévole pour l’expéditeur ou son organisation ou a assisté à une réunion organisée par lui ou son organisation au cours des deux ans précédents et l’expéditeur ou son organisation est un organisme de bienfaisance enregistré, un parti politique, une organisation ou un candidat;
 le destinataire a été abonné à l’organisation au cours des deux ans précédant l’envoi du message et celle-ci est

Je comprends à la lecture de ceci que vous devriez désormais protéger les courriels que vous publiez sur vos sites afin de ne pas devenir la proie légale des polluposteurs. Vous pouvez simplement mettre un avis accompagnant une liste de courriels, spécifiant qu’ils ne sont publiés que dans une optique de contact d’affaires et qu’ils ne doivent pas servir à recevoir des messages électroniques commerciaux non sollicités, encore plus efficaces, mettez vos adresses courriel avec un (at) au lieu du @ ou encore mettez vos adresses courriel en image sur vos sites au lieu de les mettre en code HTML.
Si vous faites du marketing par courriel, documentez l’autorisation de recevoir des communications promotionnelles de vos clients en usant d’un double opt-in (c’est-à-dire en envoyant un courriel de validation que le client confirme de nouveau en cliquant sur un hyperlien avant de recevoir vos promotions). Mettez toujours un hyperlien de désabonnement dans le corps du message que vous envoyez à vos clients. Documentez les abonnements et les désabonnements de vos clients dans une base de données sécurisée qui pourra servir de preuve électronique en cas de poursuite. Ayez des titres clairs qui stipulent le contenu de vos messages. Ayez un contact client dans le corps du message qui est LA personne responsable de la base de donnée client et que le client peut joindre en cas de question. Rappelez-vous qu’un client qui est consentant à recevoir vos promotions vaut beaucoup plus qu’un client qui ne sait pas ni d’Ève ni d’Adam qui vous êtes et pourquoi vous l’écœurez avec vos promotions. Songez par exemple à Groupon qui fait un tabac avec son service de promotions par courriels justement parce que leurs clients sont ravis de recevoir leurs offres chaque jour.

Écoutez mon entrevue avec Jean Pagé (en remplacement de Paul Arcand) lors de l’émission Puisqu’il faut se lever du 98.5FM (durée 6 :39 min.)

Les sites web des entreprises québécoises sont d’une désuétude…

Ça fait longtemps que je dis que notre économie numérique fou le camp hors du pays. Je cite souvent cette vieille statistique qui dit que chaque mois, entre 30 et 60% des dépenses des Québécois en ligne, sortent du pays. À la même date l’an dernier, j’étais d’ailleurs chez Christiane Charette pour documenter notre retard alarmant en termes d’économie numérique. Je dis souvent qu’en 2000, toutes les entreprises voulaient être sur le Web puis juste après, la disette. Ou bien les entrepreneurs se disent « le Web c’est de la merde et je le sais parce que j’ai payé pour et que je n’ai eu aucun retour sur l’investissement » ou bien ils réalisent « le web, je n’ai peut-être pas fait la bonne chose ». Tout ça pour vous dire que je viens de recevoir ce courriel accompagné d’une étude locale à propos du web. J’ai comme l’impression que les observations tirées de cette étude pourraient se transposer aux autres régions du Québec et à celui-ci dans son ensemble. Néanmoins, vous trouverez sans doute que ce n’est pas des plus reluisant.

Madame,

Je me présente, Jacques Bernard de Granby, professionnel et passionné du Web. Une passion qui date de 1986, en comprenant clairement que ce nouvel univers numérique que créait l’ordinateur deviendrait et serait le moyen de communication tous azimuts.

Vous vous demandez probablement pourquoi je vous écriis à vous plutôt qu’à une autre personne. Parce qu’instinctivement je crois que vous êtes la bonne personne avec votre sens direct de la réplique et votre excellente connaissance de ce qu’est le Web, pour m’éclairer sur ma démarche professionnelle.
(…) Pour cela je vous envoie une analyse que j’ai fait sur 300 sites Web de ma région, qui je l’espère vous permettra de juger de mon professionnalisme.

Petite mise en contexte.

J’essaie de gagner ma vie en faisant du développement Web de façon professionnelle (il y a-t-il une autre manière?), mais le marché de ma région est loin d’être réceptif.

Lors de ma prospection, j’ai constaté que les gens d’affaires préconisent très peu le Web et son apport stratégique pour l’entreprise. Oubliez ici le Web 2.0, ne pensez pas même pas au Web sémantique, on a même pas encore maîtrisé le Web 1.0 dans ma région.

Devant ce manque de connaissances, je me suis dit que la chose à faire était d’instruire les gens sur ce qu’est un bon site Web. Mon pari est simple, plus un client est instruit, plus il peut prendre de meilleures décisions en termes de besoins et distinguer les professionnels des neveux, des cousins ou du beau frère.

J’ai donc développé des outils pour instruire les gens d’affaires (…) dont une analyse de 300 sites Web de Granby et région pour démontrer aux décideurs l’étât du Web de ma région.

J’ai offert gratuitement ces deux outils è la Chambre de Commerce de ma région, ainsi qu’à d’autres organisations oeuvrant dans le milieu des affaires, croyant qu’il revenait à celles-ci de faciliter le transfert des connaissances vers leurs membres, mais aucune réponse, l’ignorance totale.

(…)
Cordialement

Jacques Bernard
BeZen Studio

Points saillants et implications

  • 97,3 % des sites (292/300) comportent des problèmes d’accessibilité.
  • 80,3 % (241/300) des sites ne sont pas optimisés pour le référencement naturel (difficiles à trouver avec des mots clés).
  • Un fait surprenant, 17,6 % (49/267) des entreprises (parmi elles de grandes) ne sont pas propriétaires de leur nom de domaine.
  • 60,4 % (165/273) des sites dont nous avons pu obtenir l’âge, ont plus de sept ans d’existence.
  • 44,3 % (133/300) des sites sont de langue française seulement alors que 49,0 % (147/300) des sites sont de langue française et anglaise.
  • 88,7 % (266/300) des sites n’ont pas de politique sur la protection de la vie privée.
  • 92,0 % (266/300) des sites n’affichent pas de date de mise à jour.
  • 88,0 % (264/300) des sites n’affichent pas de page d’erreur personnalisée (qui explique l’erreur et oriente l’utilisateur à l’intérieur du site) lorsque l’utilisateur du site a cliqué sur un lien brisé ou tapé une adresse URL invalide.
  • Avec 99,3 % (298/300) des sites qui n’ont pas de blogue, 99,0 % (297/300) des sites n’offrent de lien vers les réseaux sociaux, 93,0 % (279/300) des sites n’offrent pas infolettre et 99,3 % n’utilisent pas la syndication de contenu (RSS). Les entreprises de Granby et région sont très loin d’avoir embrassé l’ère du Web 2.0.
  • 3,7 % (11/300) seulement des sites effectuent du commerce en ligne.

Ma conclusion
C’est pitoyable et ça devrait militer pour des programmes de formations aux entreprises, leur permettant d’être enfin positivement sur le Web.

L’étude complète : Analyse de 300 sites Web de Granby et Région Novembre 2009 (PDF)

Le Canada est le tiers-monde des technos usager

C’est un article de Canoë haute vitesse Les Canadiens paient plus et obtiennent moins, qui remet à l’ordre du jour le retard du Canada en matière de technologie de l’information, de Web et de commerce électronique. On peut y lire :

Les Canadiens paient de 3,85 à 110,51$ US par megabit offert, la troisième pire échelle de prix. Les seuls pays qui font pire sont le Mexique et la Finlande.
Le prix moyen pour un megabit par seconde est de 12$ US dans l’ensemble de l’OCDE. La meilleure offre se trouve en Corée du Sud, où le megabit le plus cher se situe à 4,48$ US.
Le Canada fait aussi piètre figure en ce qui concerne la vitesse de téléchargement maximale dont profitent vraiment les abonnés. La moyenne est de 6,6 megaoctets par seconde, la cinquième pire de toutes. La Turquie se trouve dans les bas fonds avec 3,3 Mo. Le «trophée Speedy Gonzales» revient au Japon, où la moyenne est de… 92,8 Mo par seconde.

et comme le fait remarquer à juste titre sur un Twitt, Reda :

on pourrait rajouter à ça la téléphonie/cellulaire et la télé. On est une putaine de vache à lait pour ces cies.

En effet, les enregistreurs numériques personnels que nous offrent Bell Canada et Vidéotron sont des appareils de moyen ou bas de gamme et les téléphones cellulaires que nous avons ici sont du même ordre et à des prix exorbitants. En plus, étant donné la guerre de standards de téléphonie que se font nos entreprises de cellulaires, l’innovation des applications cellulaires se fait pour d’autres consommateurs ailleurs dans le monde étant donné qu’ici, le marché est fragmenté et plus d’être lilliputien.

C’est bien d’avoir le mot innovation dans nos discours politiques, ce serait mieux d’avoir des infrastructures et des prix à la consommation qui permettent réellement de la développer…

L’étude payante de l’OCDE, Broadband Growth and Policies in OECD Countries.

Jakob Nielsen, pourquoi je ne suis pas d’accord avec lui

Jakob Nielsen l’un des papes de l’utilisabilité et pour plusieurs de ses accomplissements. Cependant, dans son article Write Articles, Not Blog Postings, je trouve qu’il déconne et voici pourquoi.

Il fait un long détour pour dire que les blogues ont leur utilité dans un contexte d’affaires, surtout à des fins de communication interne (comme intranet), ou pour communiquer à l’externe si vous vendez des commodités (un vendeur de pistaches). Cependant, il explique avec moult détails pourquoi un expert dans un champ donné, ne devrait écrire que de longs articles soignés et parcimonieux. Son argumentaire se développe autour de sa propre expérience.

You probably already know my own Internet strategy, so it might not surprise you that I recommended that he should instead invest his time in writing thorough articles that he published on a regular schedule. Given limited time, this means not spending the effort to post numerous short comments on ongoing blogosphere discussions.

Le problème avec son argumentaire est qu’il est déjà une sommité mondiale et que ce n’est pas les blogues ou strictement son site Web qui l’ont mis sur ce piédestal. Ses relations de presses traditionnelles, ses nombreux livres, son profil, ses connaissances et son cheminement d’académiciens de même que les parodies qui sont faites à son propos, ont tous contribué à son succès.

Alors lorsqu’il dit qu’il ne faut écrire que de longs articles, parcimonieux, à une cadence régulière, il donne la recette idéale pour rester dans l’ombre. C’est un fait que certains blogueurs privilégient la qualité plutôt que la quantité et c’est très bien ainsi. Il est aussi vrai que ce n’est pas la quantité de lecteurs qui importent, mais plutôt la pertinence de ceux-ci, par rapport aux discours que l’on offre et par rapport à l’expertise que l’on détient. Cependant, l’expertise et la crédibilité sont des intangibles qui nous viennent d’ailleurs et qui prennent de nombreuses années à démontrer et à acquérir.

Elles s’acquièrent auprès des médias, des autres sites d’importances d’un domaine donné et des blogueurs. Pour qu’ils vous accorde de la crédibilité, il faut d’abord qu’ils vous trouvent. Pour qu’ils vous trouvent, il faut que votre site (ou blogue) ai suffisamment de contenus et d’hyperliens externes pour que les de recherches vous positionnent dans les résultats de requêtes. Je n’ai certes pas la crédibilité de monsieur Nielsen mais je jouis tout de même d’une couverture médiatique intéressante, d’hyperliens externes suffisants (+- 30 000 en deux ans) et de nombreuses mentions « selon l’expert » dans des sites d’autorités. Ces accomplissements ont été rendus possibles grâce à de nombreux longs articles que j’ai écrits pour Les Affaires et autres revus, grâce à de nombreuses publications scientifiques et professionnelles (notamment avec la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier) mais aussi grâce à de petits articles ou d’analyses.

If you’re an expert who wants to live from adding to the world’s knowledge, you must go beyond the mainstream Web model of single page visits driven by search traffic. It’s easy enough to build a website that freeloaders will use, but that shouldn’t be your approach. You must change the game and create content that’s so valuable that business users are willing to pay for it.

En théorie c’est une approche extraordinaire. En pratique, c’est la voie certaine pour faire parti du Web invisible.

Blog postings will always be commodity content: there’s a limit to the value you can provide with a short comment on somebody else’s work. Such postings are good for generating controversy and short-term traffic, and they’re definitely easy to write. But they don’t build sustainable value.

J’ai écris une série sur la présence Web des partis politiques lors des dernières élections provinciales. Le lendemain de l’élection, j’étais dans tous les journaux et médias électroniques de la province. J’ai écris de longs, et de courts articles sur Second Life. Pourtant, je n’ai pas moi-même d’investissements majeurs dans cette plate-forme. Je suis cependant désormais étiqueté (par de nombreuses institutions financières notamment) comme l’un des experts mondiaux de la question. Dans mon domaine, la valeur durable intangible est obtenue par ce que disent de mon blogue, les médias, les autres blogueurs et les sites d’autorités et la valeur durable tangible est obtenue par les nombreux clients majeurs qui me confient des mandats et qui me viennent directement du Web. En outre, le blogue et les commentaires qu’y s’y font chez moi, mais surtout ceux que je fais ailleurs, sont autant d’éléments et de points de contacts positifs qui ajoutent à ces valeurs tangibles et intangibles.

Mon expérience personnelle de création de valeur à partir de contenus sur le Web est donc contraire à celle que propose Nielsen et Nielsen lui-même oublie de dire que ce n’est pas que ses articles épisodiques qui ont fait de lui ce qu’il est présentement. C’est plutôt l’ensemble de ses publications (scientifique et de vulgarisation), de ses relations de presses, des hyperliens externes et de la longévité de sa présence Web qui en ont fait un succès.

En terminant, un autre exemple a contrario de l’approche Nielsen. Steve Rubel et son blogue Micro Persuasion, est l’un des experts les plus reconnus mondialement dans la sphère des relations publiques. Plusieurs de ses billets sont de longs articles fouillés et documentés. Cependant, plusieurs de ses billets ne sont que l’automatisation de ses favoris de Delicius. Ils ont tout de même une importance capitale et participent positivement à la renommée de Rubel puisque nous savons tous que si Rubel a choisi d’inscrire cet hyperlien rapide dans son blogue, c’est qu’il fournit une information valable que nous nous devons de connaître aussi.

En conclusion, je vous mentionnerais aussi que cet automne, un livre sur les blogues d’affaires sera mis en vente. Je suis coauteur de ce livre et vous savez quoi? Mon chapitre a été écrit en grande partie à partir de petits et de longs billets que j’avais déjà écris dans mon blogue. Seth Godin, Loïc Le Meur et bien d’autres encore font exactement la même chose.

Les transformations de la presse

Les PMB (Print Measurement Bureau) sont sortis et font état d’une baisse moyenne du lectorat des médias imprimés québécois allant de 2 à 25%. Il semble même que ce phénomène soit observé ailleurs qu’au Québec. Ainsi, le blogue Mediacafé note une diminution sensible du lectorat des médias ontariens, des journaux indiens et polonais. La vague frappe même les USA où le magazine Première ne sera plus disponible que sur le Web et même le prestigieux New York Times se prépare à la disparition de son édition papier :

“Sulzberger says the New York Times is on a journey that will conclude the day the company decides to stop printing the paper. That will mark the end of the transition. It’s a long journey, and there will be bumps on the road, says the man at the driving wheel, but he doesn’t see a black void ahead”

Pouvons-nous parler de transformation des medias écrits?

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Les tendances, innovations et menaces qui affecteront le commerce électronique et le marketing Internet en 2007, partie 3

Les innovations

Comme suite aux aux tendances, innovations et menaces qui affecteront le commerce électronique et le marketing Internet en 2007, partie 1 et partie 2, voici la dernière entrée qui s’intéresse aux innovations

Les univers immersifs virtuels

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Le 3D est le futur du Web

Après le débat web2.0 qui n’en finit plus de finir, certains spécialistes discutent du Web 3.0. L’un des arguments de ceux qui ne sont pas d’accord avec le Web 2.0, est de noter qu’il n’y a pas eu de cassure entre le Web 1.0 et le Web 2.0. À cet égard, il est vrai que la cassure n’est pas apparente. Permettez-moi donc d’illustrer une cassure possible de ce que je perçois comme le futur du Web. Afin de ne pas de nouveau susciter de controverse je ne nommerais ce nouveau phénomène que simplement de l’épithète Web3-D plutôt que de celui de Web 3.0 que j’ai pourtant déjà utilisé. Nous pourrions aussi adapter l’appellation « metaverse » pour les méta-univers. Pourquoi la 3D révolutionnera-t-elle le Web? C’est que je vous démontrerai ici.

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