La transparence synthétique et autres considérations

Hier, le copain Étienne Denis a foutu la merde dans le blogue de l’AMM avec son billet Faire écrire son blogue par quelqu’un d’autre. Avant-hier, lors d’un yulbiz spécial avec Debbie Weils, lors d’une conversation entre elle, Mitch Joel et moi-même, on parlait d’un sujet assez semblable.

Ici je fais juste un petit intermède pour dire à Mitch à quel point je suis jaloux de sa renommée désormais internationale. C’est qu’il est maintenant un top. Après avoir déjà partagé la scène en tant que conférencier avec Bill Clinton, il a aussi été invité par le Dieu Google à aller faire une conférence dans leur temple. J’ai encore des croutes à manger…

Pour revenir au sujet de ce billet, Mitch disait que jamais il ne parlait en mal de qui que ce soit dans son blogue. Il disait que si on parle en mal d’une entreprise ou de quelqu’un, on ne sait jamais quand cette personne changera de poste et pourrait aboutir comme décisionnel chez l’un de nos clients actuels. Évidemment, ça pourrait devenir dramatique si jamais il n’avait pas aimé un billet ou commentaire à son sujet. Debbie avoua qu’elle avait déjà usé de son blogue, une fois, pour donner une leçon à une entreprise qui l’avait mal traité. Pour ma part, d’innombrables fois, j’ai « sauté une coche » à propos de situations ou d’entreprises qui me font chier. J’ai cependant toujours documenté mes griefs qui étaient selon moi justifiés. De plus, je suis un petit peu polémiste et je ne suis pas aussi pondéré, calme et gentil que Mitch ou Debbie. Finalement, contrairement à Mitch, je n’ai pas à faire vivre une armée d’employer qui pourraient subit les contrecoups de mes positions parfois dangereuses. Ce que je dis n’implique que moi.

À ce propos, Mitch rétorqua que ce n’était pas la pression de ne pas affecter sa business qui le faisait être de la sorte. C’est plutôt l’un de ses traits de caractère. Ainsi, lorsqu’il était journaliste musical, ses critiques étaient toujours positives. Si un artiste était vraiment pourri, il n’en parlait tout simplement pas. Ainsi, ses fidèles lecteurs savaient d’office que si le disque de Bon Jovi venait de sortir et que Mitch n’en parlait pas, c’était probablement parce qu’il le trouvait pourri. Ainsi, ne pas parler d’une récente sortie de disque avait le même effet que s’il lui avait donné une note de 2 sur 10 (j’espère qu’il parlera de Pourquoi bloguer un de ces jours).

Puis, j’introduis le concept de tyrannie de la transparence et du fait que désormais le consommateur s’exprime positivement ou négativement à propos de tout et de rien et que les entreprises doivent désormais apprendre de ces critiques et s’ajuster en conséquence. Debbie introduit le concept de transparence synthétique qui fut développé par un penseur américain dont je ne me souviens plus du nom. En gros, c’est l’idée que certaines entreprises « jouent le jeu » de la transparence sans vraiment l’être. Ainsi, Google qui a de multiples blogues ne dévoile jamais les dessous de sa stratégie et nous ne connaissons toujours pas son algorithme. Donc, ils usent d’une transparence limitée. Si nous pensons au blogue de McDonald, dont j’ai déjà parlé dans ce blogue, sont-ils réellement transparent ou est-ce d’une simili transparence qu’ils usent afin d’amadouer le consommateur?

Tout ce long détour pour revenir à Étienne et à sa question à savoir s’il est possible que le blogue d’un P.D.G. soit écrit pas une autre personne. J’acquiesce avec lui qu’il est possible qu’un blogue fonctionne et qu’il représente un P.D.G. bien que celui-ci n’en écrive pas les billets. Cependant, s’il les signe, c’est qu’il se doit de les avoir lus, autorisés et qu’il les fait siens. Ainsi, pour continuer les exemples qu’il donne, j’ai entendu Nicolas Sarkozy à Le Web3 l’an dernier et j’ai été estomaqué de la prestance, de l’aplomb, de la verve et du charisme de ce monsieur durant son discours. Je sais cependant que ce n’est probablement pas lui qui a écrit son discours. Mais il l’a fait sien (et dans les faits c’était certainement ses idées) avec une telle force que je suis tombé sous le charme. Il peut donc en être ainsi d’un blogue, mais disons que la symbiose entre le P.D.G. et son auteur fantôme doit être telle, que ce que celui-ci dit, est ce que dit le PDG. De plus, la journée où le fantôme écrira quelque chose de contraire à l’esprit du P.D.G., que celui-ci n’aura pas lu le billet et que le billet explosera à la figure du P.D.G., ce sera probablement la fin et le début de la descente aux enfers bloguesque du PDG. Donc, oui c’est possible d’avoir un blogue de P.D.G. écrit par un autre, oui c’est possible de ne pas être transparent, mais à toute manipulation et stratagème il y a des risques. La transparence elle-même a aussi ses risques. La question est donc de savoir quel risque on est prêt à prendre et d’assumer les conséquences de ses actes.

Une transparence lumineuse

Charles Lapointe, PDG de Tourisme Montréal

J’ai vécu toute une expérience hier midi. J’étais en effet invité par Tourisme Montréal, à titre de journaliste (oui oui oui, pour ce blogue), pour couvrir l’allocution de monsieur Charles Lapointe le P.D.G. de Tourisme Montréal, dans le cadre de « Les Gueuletons touristiques de la Chaire de Tourisme Transat, de l’UQAM ». Ayant un horaire particulièrement chargé pour la journée d’hier, je n’ai pu assister à toute l’allocution « Beauté, esthétique et tourisme », de monsieur Lapointe. J’ai cependant eu le plaisir de casser la croûte en particulier avec lui. Cet homme est un type extraordinaire et je lui soulignais que ça ferait du bien de le voir faire un retour en politique avec toutes les inepties que l’on peut entendre de la bouche des politiciens. Pourquoi j’admire monsieur Lapointe, …

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Loi 25, le numérique, les cookies et comment s’y préparer? (Partie 1)

Deux de mes clients me demandent de regarder attentivement la question de la loi 25 et de leur faire des recommandations. La Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels a été modifiée et elle change les obligations des organisations en ce qui a trait à Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé.

Dans LeDevoir :

Aussi appelée loi 25 ou projet de loi 64, cette nouvelle loi, sanctionnée par l’Assemblée nationale le 22 septembre 2021 après 15 mois de travaux, introduit une série de nouvelles obligations. Par exemple, le conseil d’administration d’une entreprise québécoise devra nommer un responsable des renseignements personnels. Une entreprise coupable d’avoir manqué à ses obligations devra acquitter des amendes allant de 15 000 dollars à 25 millions de dollars, et jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires mondial — et le double en cas de récidive.

« Avec cette loi, le Québec s’est rapproché du système européen et son Règlement général sur la protection des données [RGPD] », note Selena Lu. Elle cite notamment l’introduction du concept de droit à l’oubli, qui permettra à une personne d’exiger le retrait de certaines informations et de certains hyperliens.

Cette loi a déterminé certains jalons afin de donner le temps et de permettre aux organisations de s’adapter aux nouvelles réalités de protection des données. Vous avez déjà un premier jalon qui a été établi en septembre 2022 et les deux autres moments seront en septembre 2023 et septembre 2024.

Selon le résumé qu’en a publié la Commission d’accès à l’information du Québec dans son AIDE-MÉMOIRE – Nouvelles responsabilités des entreprises, pistes d’action et bonnes pratiques, vous devez déjà :

1- Désigner une personne responsable de la protection des renseignements personnels et publier le titre et les coordonnées du responsable sur le site Internet de l’entreprise ou, si elle n’a pas de site, les rendre accessibles par tout autre moyen approprié.
2- En cas d’incident de confidentialité impliquant un renseignement personnel :
a. prendre les mesures raisonnables pour diminuer les risques qu’un préjudice soit causé aux personnes concernées et éviter que de nouveaux incidents de même nature ne se produisent;
b. aviser la Commission et la personne concernée si l’incident présente un risque de préjudice sérieux;
c. tenir un registre des incidents dont une copie devra être transmise à la Commission à sa demande;
3- Respecter le nouvel encadrement de la communication de renseignements personnels sans le consentement de la personne concernée à des fins d’étude, de recherche ou de productions de statistiques et dans le cadre d’une transaction commerciale;
4- Procéder à une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée (ÉFVP) avant de communiquer des renseignements personnels sans le consentement des personnes concernées à des fins d’étude, de recherche ou de production de statistiques;
5- Divulguer préalablement à la Commission la vérification ou la confirmation d’identité faite au moyen de caractéristiques ou de mesures biométriques.

À partir de septembre prochain, en plus des obligations déjà citées, vous devrez aussi :

1- Avoir établi des politiques et des pratiques encadrant la gouvernance des renseignements personnels et publier de l’information détaillée sur celles-ci en termes simples et clairs sur le site Internet de l’entreprise ou, si elle n’a pas de site, par tout autre moyen approprié;
2- Réaliser une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée (ÉFVP) lorsque la Loi l’exige, par exemple avant de communiquer des renseignements personnels à l’extérieur du Québec;
3- Respecter les nouvelles règles entourant le consentement à la collecte, à la communication ou à l’utilisation des renseignements personnels;
4- Détruire les renseignements personnels lorsque la finalité de leur collecte est accomplie, ou les anonymiser pour les utiliser à des fins sérieuses et légitimes, sous réserve des conditions et d’un délai de conservation prévus par une loi;
5- Respecter vos nouvelles obligations d’information et de transparence envers les citoyens;
6- Respecter les nouvelles règles de communication de renseignements personnels sans le consentement de la personne concernée (exercice d’un mandat ou exécution d’un contrat de service ou d’entreprise);
7- Respecter les nouvelles règles de communication des renseignements personnels à l’extérieur du Québec;
8- Respecter les nouvelles règles d’utilisation des renseignements personnels;
9- révoir, par défaut, les paramètres assurant le plus haut niveau de confidentialité du produit ou du service technologique offert au public;
10- Respecter les nouvelles règles entourant la collecte de renseignements personnels concernant un mineur;
11- Respecter le droit à la cessation de la diffusion, à la réindexation ou à la désindexation (ou droit à l’oubli);
12- Respecter les nouvelles règles de communication des renseignements personnels facilitant le processus de deuil.

Finalement, en septembre 2024, vous devrez :

Répondre aux demandes de portabilité des renseignements personnels.

La ville de La Sarre sera très innovante dans ses relations et sa communication bidirectionnelle entre les élus, gestionnaires, citoyens et employés

Ça fait longtemps qu’on parle de Web 2.0, de la communication omnicanal et bi-directionnelle, de participation citoyenne à la vie municipale et d’une foule d’autres concepts qui permettent d’utiliser le web pour « que tout le monde puisse se parler ». Mais dans la pratique, rares sont ceux qui osent vraiment faire le pas vers plus de transparence, vers l’écoute active des citoyens et des employés et vers cette participation des parties prenantes aux décisions, aux signalements des problèmes et à leurs résolutions ou à l’explication de pourquoi tel problème n’est pas et ne sera peut-être pas réglé. Les organisations, qu’elles soient municipales ou autre, ont souvent aussi une masse impressionnante d’informations qui pourraient être utiles à leurs commettants, mais qui dorment dans les ordinateurs de l’organisation. En outre, les employés sont souvent une source inouïe de connaissances qui ne demande qu’à être partagée.

Quelques exemples :

  • Les employés du service horticole d’une municipalité peuvent expliquer comment faire du compost, comment entretenir les fleurs ou le potager et ainsi se valoriser auprès des citoyens et limiter les pertes et les résidus qui se retrouveront dans les déchets municipaux.

    Le département de la voirie peut expliquer pourquoi une rue qui est de propriété privée, ne peut pas être déneigée parce qu’elle n’appartient pas à la ville, que ça engendrerait des coûts que l’ensemble de la population devrait subir et ce faisant, ça limiterait les questions répétitives aux préposés à l’information.

    Le service des incendies peut informer la population des mesures à prendre pour limiter les feux de forêt durant l’été et avertir la population via SMS, courriel ou appel automatisé d’un sinistre qui requiert l’évacuation urgente et ainsi sauver des vies.

    Les citoyens peuvent participer aux décisions budgétaires de la ville et ainsi être conscient de comment et à quel poste budgétaire leurs taxes servent réellement.

  • Nous pouvons imaginer une foule d’autres situations pour lesquelles, une fois qu’ils sont adéquatement informés, les citoyens ou employés, comprendront les décisions et initiatives ce qui facilitera la satisfaction et la vie de tous. D’ailleurs, s’ils participent à la prise de décision, l’adhésion n’en sera que plus forte et l’efficacité sera accrue.

    Oui, mais il y aura toujours des critiques!

    En effet, il y aura toujours du « chialage », des critiques et des mécontents. Mais il est plus facile de gérer les commentaires négatifs en y répondant positivement chez soi, que de laisser ces commentaires dégénérer et devenir viral sur les médias sociaux. En outre, il arrive que les mécontents soient une source importante des lacunes à corriger et des problèmes qui doivent être résolus.

    L’exemple que j’aime donner est celui d’une cliente mécontente de mon client DessinsDrummond qui écrit au président pour lui dire qu’elle ne peut monter un lit king au 2e étage de la maison qu’elle a fait construire avec le plan de DessinsDrummond. Monsieur Carignan lui répondit qu’il la remerciait de son témoignage, qu’il se rendait compte que le Code du bâtiment du Québec ne répondait pas aux besoins des consommateurs et qu’il modifierait tous ses plans de maison pour que dorénavant, un lit king puisse traverser toutes les maisons construites avec ses plans.

    Il aurait pu faire un « focus group » avec des gens ressemblant à ses clients et ils auraient discuté de la couleur du plan et de sa présentation, mais aucun n’aurait été capable de l’informer qu’un lit king ne peut être monté au 2e.

    Donc pour vous donner une idée d’où s’en va la Ville de La Sarre voici donc le :

    Résumé exécutif de la technologie, du contexte, des sites développés, des fonctionnalités et des bénéfices attendus, des futurs sites de la Ville de La Sarre

    Resume Executif Sites LaSarre v.10 by MchelleBlanc on Scribd

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    PL-14 sur la transformation numérique et les données personnelles, un pas en avant pour des km de retards

    C’est la semaine dernière que Monsieur Éric Caire, ministre délégué à la transformation numérique gouvernementale, a déposé le projet de loi 14 (PL-14) Loi favorisant la transformation numérique de l’administration publique. Selon le communiqué de presse du gouvernement, ce projet de loi vise à :

    (…) à faciliter la mise en place de services numériques plus conviviaux et mieux adaptés aux besoins des citoyens. Il rend possible le partage d’information entre les ministères et organismes, lorsque la situation le requiert, pour améliorer la fluidité des services et simplifier l’accès aux solutions numériques gouvernementales.
    Le projet de loi garantit la protection des renseignements personnels à toutes les étapes de la réalisation des projets numériques. Seuls les organismes publics spécialement désignés par le gouvernement seront autorisés à partager des renseignements personnels entre eux. L’utilisation de ces données est strictement limitée à la réalisation d’un projet d’intérêt gouvernemental, et ce, pour une durée fixe que la loi vient préciser.

    C’est une étape importante et essentielle pour le développement éventuel de services gouvernementaux numériques dignes de ce nom et pour une saine prestation de service interministérielle. J’applaudis le gouvernement d’avoir fait ce premier pas. Par contre, à la lecture des prochains paragraphes, vous conviendrez comme moi qu’il s’agit en fait du strict minimum. J’imagine et je souhaite sincèrement que ce ne soit QUE le premier pas et que d’autres projets de loi viendront combler ce qui m’apparaît comme des lacunes importantes.

    Les manquements évidents du PL-14

    Depuis quelques années déjà, les entreprises sont soumises à la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE) qui touchent les organisations et entreprises fédérales. En gros, ils doivent colliger les informations personnelles des consommateurs dans des banques de données spécifiques, nommer une personne responsable à la face du public, maintenir l’intégrité de ces mêmes données, offrir la possibilité aux consommateurs de vérifier l’exactitude de ces données et de les faire modifier si besoin et même de les effacer si tel est son choix. De plus, les entreprises seront scrutées à l’externe et s’exposeront à des amendes pouvant être très salées, s’ils ne se conforment pas correctement à cette loi fédérale. Voici d’ailleurs les 10 principes de cette loi.

      1. Responsabilité
      2. Détermination des fins de la collecte des renseignements
      3. Consentement
      4. Limitation de la collecte
      5. Limitation de l’utilisation, de la communication et de la conservation
      6. Exactitude
      7. Mesures de sécurité
      8. Transparence
      9. Accès aux renseignements personnels
      10. Possibilité de porter plainte à l’égard du non-respect des principes

    Disons qu’à la lecture du PL-14, nous constatons que le gouvernement du Québec sera vraiment très loin de ces principes qui doivent assurer une certaine pérennité du consentement du citoyen, de la vérification de l’exactitude, de la limitation de la collecte, de la sécurité, de la transparence, de l’accès, de la permission et des mécanismes de plaintes et des conséquences éventuelles de ces plaintes.

    Sur mon LinkedIn dans lequel je partageais cette loi, un abonné écrivit à propos de celle-ci

    Suis allé lire le projet de loi. Que dire? Épeurant de vacuité par rapport à ce qui se fait ailleurs dans les pays occidentaux en matière de collecte et partage de renseignements personnels au sein des organismes publics. Rien sur le consentement éclairé des citoyens, rien sur les nouveaux renseignements personnels (biométrie et génétique). Où est le pendant pour protéger les citoyens des dérives de l’industrie privée. Seul point positif, le CT est responsable de l’application.

    Par ailleurs, je comprends un peu le bourbier dans lequel se retrouve notre gouvernement. Afin d’être capable de satisfaire aux principes que notre gouvernement fédéral demande pourtant aux entreprises canadiennes, le gouvernement devrait à tout le moins avoir une gestion centralisée de ces données, ce qu’il n’a pas, et de gérer convenablement ces mêmes données, ce qu’il ne semble pas faire non plus. Dans le plan numérique du PQ que j’avais proposé, on parlait entre autre de l’architecture X-Road pour permettre de régler certains des problèmes de partage des données gouvernementales, tout en respectant la vie privée et le choix des citoyens de partager ce qu’ils veulent bien.

    On parle ici de l’architecture X-Road. Créée en Estonie, l’architecture X-Road permet aux services publics du pays de s’interconnecter afin d’échanger leurs données pour faciliter la vie des citoyens. Ce modèle a permis une coopération plus poussée entre les organisations publiques et a réduit l’utilisation du papier de façon importante. En prime, les employés de l’État peuvent désormais se concentrer sur les tâches qui nécessitent des interactions humaines. Il s’agira, pour nous, d’observer ce qui se fait partout sur la planète et de retenir les solutions qui s’appliquent le mieux chez nous.

    D’ailleurs, récemment le gouvernement suggérait de migrer ces données dans le « cloud » d’une des multinationales américaines avec un appel d’offres. En plus d’être un aveu d’échec cuisant de l’infrastructure des données actuelles, ça permettrait de « pimper nos données ». Lorsque j’écris ça, je ne me réfère pas à l’expression qui a le sens d’amélioration, mais plutôt à celui qu’on prostituerait nos données sensibles à un pimp qui par la suite nous ferait chèrement payer pour l’accès granulaire et intelligent de ces mêmes données. Ce qui est tout à fait scandaleux.

    Données ouvertes

    Dans ce document on ne dit strictement rien sur les données ouvertes ni sur la protection des données personnelles dans les contextes municipaux. On n’y parle pas non plus de l’intelligence artificielle, de la biométrie et de toutes les avancées aussi spectaculaires qu’inquiétantes que ces mêmes données permettent désormais.

    Prédation des données sur le domaine public

    Saviez-vous que présentement, certaines entreprises canadiennes et québécoises offrent aux municipalités canadiennes des mobiliers urbains intelligents? Ces mobiliers permettent entre autres d’enregistrer vidéo-voix-données, des usagers qui s’en servent et des passants qui circulent autour. Moi j’ai pogné un méchant buzz en apprenant ça. D’ailleurs, je sais que certains dirigeants TI de municipalités ont été outrés de tels avancés et de réaliser que ces informations étaient retransmises, sans filtres, aux fournisseurs qui proposaient ces mobiliers. Il en est de même pour les feux de circulation intelligents qui scannent les adresses MAC qui se trouvent dans un rayon de 200 mètres de ces feux, puis revendent ses informations au plus offrant, sans que personne ne s’en inquiète. Il me semble qu’il y a là une méchante matière à légiférer. L’un des exemples éloquents des dérives possibles de ce laisser-aller législatif au profit de « bienfaiteurs intelligents et de fournisseurs de gugus de données » est l’exemple récent de Sidewalk Toronto. Un projet de ville intelligente parrainée par la bienfaitrice Alphabet, maison mère de Google. Ce projet est une « expérience » de l’établissement d’un quartier intelligent en bordure du Lac Ontario à Toronto. Il permettra à Google de recueillir et de gérer les données faciales, télémétriques, de circulation et de toutes autres données qu’il jugera importantes, sans l’autorisation des citoyens qui seront ainsi fichés, de la ville de Toronto ou du gouvernement. Vous pouvez d’ailleurs lire Bianca Wilie sauter une coche très documentée dans ses articles de Medium

    Sidewalk Toronto: A Hubristic, Insulting, Incoherent Civic Tragedy Part I, Part II,
    Sidewalk Toronto: It’s Time for Waterfront Toronto 3.0 — Onward and Upward
    Sidewalk Toronto: Amnesia, Willful Ignorance, and the Beautiful Anti-Democratic Neighbourhood of the Future

    L’innovation, la prévoyance et l’ignorance

    Depuis des années, nos gouvernements se gargarisent du mot « innovation ». Depuis peu, à celui-ci s’ajoutent ceux de « intelligence artificielle », « villes intelligentes » et « données ». Je suis tout à fait enthousiaste à l’avancement de la science, à l’innovation, à l’invention et à l’adaptation aux réalités technologiques qui arrivent à grands pas. J’ai même donné de mon temps, depuis des années, à l’idée d’un plan numérique pour le Québec. J’y militais entre autres pour le principe de « prévoyance », d’adaptation de la force de travail, de réseaux adéquats, de centres de données, de bases de données ouvertes et de plusieurs autres concepts fondamentaux qui nous permettront d’entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. J’aimerais « qu’on voit venir » avant de se mettre collectivement dans la marde. Il me semble que la légifération des données est l’une des étapes cruciales à la protection du citoyen face à des enjeux de plus en plus présents et potentiellement inquiétants. Malheureusement, j’observe qu’outre un cercle très restreint d’initiées, c’est l’ignorance de ces avantages, périls et enjeux qui nous guettent…

    Presque tous les hommes, frappés par l’attrait d’un faux bien ou d’une vaine gloire, se laissent séduire, volontairement ou par ignorance, à l’éclat trompeur de ceux qui méritent le mépris plutôt que la louange.
    Machiavel

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    La vision numérique du Parti Québécois, réponse aux blogueurs William, Laberge et Rioux

    Les blogueurs Yves William, Clément Laberge et Martine Rioux ont préparé des questions à propos du numérique à chacun des partis politiques.

    RÉPONSES DU PARTI QUÉBÉCOIS

    A – INNOVATION
    L’innovation est au cœur des discussions lorsqu’on parle de l’avenir numérique. Tout le monde y est favorable.

    Sauf que quand de nouvelles pratiques économiques émergent à la suite de certaines innovations, les pouvoirs publics peuvent se trouver rapidement démunis.

    On a qu’à penser à la difficulté du gouvernement à se faire une opinion sur la meilleure stratégie à prendre face à Uber. La question est d’actualité, car le projet-pilote qui devait durer une année (et qui en a finalement pris deux) arrive à terme en octobre, tout juste après les élections.

    Que proposez-vous pour que les beaux discours en faveur de l’innovation ne s’évanouissent pas chaque fois que l’innovation se transforme en très profonds et très rapides bouleversements sociaux ou industriels?

    Réponse
    Le Parti Québécois créera un conseil du numérique, qui sera notre « forum des sages » pour voir venir les bouleversements engendrés par la révolution numérique; il nous permettra d’y faire face de façon proactive.

    Ce conseil serait obligatoirement consulté par les élus et ministères pour toute question concernant le développement numérique sur le territoire québécois. Nous créerons également un institut de recherche réunissant les plus grands cerveaux informatiques universitaires du Québec et de nombreux collaborateurs. Cet institut mettrait à la disposition de la communauté de chercheurs québécois une infrastructure de pointe pour accentuer la portée de leurs différentes expériences. Il reprendrait ainsi le modèle du Laboratoire en économie expérimentale du CIRANO (Laboratoires universitaires Bell) qui a été mis sur pied en 2000.

    B- STRATÉGIE NUMÉRIQUE ET ADMINISTRATION PUBLIQUE
    On entend beaucoup d’insatisfaction par rapport à la manière dont l’administration publique a intégré les technologies numériques jusqu’à présent. L’administration publique qui n’est pas particulièrement reconnue pour son agilité, sa transparence et son innovation. Est-ce justifié selon vous? Pourquoi? Quel geste faudra-t-il poser pour transformer le fonctionnement de l’État de manière à ce qu’il utilise plus efficacement le numérique?
    [Question au PQ, à la CAQ et à QS]

    Le gouvernement a déposé une stratégie numérique en décembre dernier. Ce document sera-t-il un point de départ pour votre action ou envisagez-vous déjà de mettre cette stratégie de côté pour établir de nouvelles orientations prioritaires? Le cas échéant, quelles seraient-elles?

    [Question au PLQ]
    Vous avez présenté la stratégie numérique en décembre. Comment évaluez-vous à stade l’atteinte de vos objectifs de transformation numérique? Comment comptez-vous aller plus loin si vous formez le prochain gouvernement?

    Réponse
    La nouvelle stratégie sera un point de départ. En plus des engagements cités à la première question, nous souhaitons obliger les grosses firmes informatiques qui obtiendront des contrats gouvernementaux à sous-traiter l’équivalent de 10 % des montants obtenus à des firmes de plus petite taille.

    Nous souhaitons également mettre le Québec sur le chemin de l’identité numérique, en permettant à toute personne d’interagir avec l’État de manière totalement numérique, sans papiers.

    On parle ici de l’architecture X-Road. Créée en Estonie, l’architecture X-Road permet aux services publics du pays de s’interconnecter afin d’échanger leurs données pour faciliter la vie des citoyens. Ce modèle a permis une coopération plus poussée entre les organisations publiques et a réduit l’utilisation du papier de façon importante. En prime, les employés de l’État peuvent désormais se concentrer sur les tâches qui nécessitent des interactions humaines. Il s’agira, pour nous, d’observer ce qui se fait partout sur la planète et de retenir les solutions qui s’appliquent le mieux chez nous.

    Un gouvernement du Parti Québécois donnera la priorité au logiciel libre et aux standards ouverts de façon générale dans tous les projets numériques de l’État. Cette priorité peut être inscrite dans une loi et ses modalités d’application, précisées dans un décret.

    C- ACCÈS À L’INFORMATION
    C’est pas mal unanime: la loi d’accès à l’information, et les processus qui lui sont associés, sont de plus en plus désuets — et les plus récentes tentatives de mise à jour se sont soldées par un échec.

    Dans ce contexte, ne serait-il pas plus simple de définir par une loi-cadre qui précise que que tous les documents produits par l’État québécois doivent être publics et accessibles sans restriction dans un délai raisonnable, à moins de justifications explicites? Et sinon, pourquoi?

    En complément, y a-t-il un lien, de votre point de vue, entre la loi d’accès à l’information, une politique de données ouvertes et l’utilisation de logiciels à codes sources ouverts/libres par l’administration publique?

    Réponse

    Le Parti Québécois souhaite :

    • Adopter une politique généralisée de gouvernance et de données ouvertes, suivant le principe de « gouvernement ouvert  Autant que le permet la protection des renseignements personnels, rendre effectif un accès complet à l’information, à tous les niveaux de gouvernement, afin d’assurer la diffusion rapide et effective de l’information en la rendant accessible, compréhensible et utile aux citoyens;

    • Mettre sur pied une commission indépendante afin de rédiger une nouvelle loi d’accès, comme cela avait été le cas en 1982 lors de la rédaction de la présente loi, avec la commission Paré.

    • Le Parti Québécois souhaite nommer un ministre du Numérique; assisté du conseil du numérique, il aura pour mandats de se pencher sur ces questions et de leur trouver une réponse technologique et législative adéquate pour le développement harmonieux des données ouvertes. Par ailleurs, notre gouvernement s’assurera de développer une souveraineté des données publiques.

    D- COMMERCE EN LIGNE
    Le défi du commerce en ligne est complexe. Les difficultés actuelles ne tiennent pas seulement dans la timidité des commerçants locaux à faire le virage qui s’impose pour suivre leur clientèle. Le défi tient aussi à la concentration très forte dans le commerce en ligne dans les mains de quelques gros joueurs. Ex. 50% du commerce en ligne américain passe présentement par la plateforme Amazon.

    Doit-on encourager en priorité la transformation numérique des commerçants par programmes d’accompagnement, de transfert de connaissances (et de compétences) avec un plus grand soutien financier?
    ou
    Doit-on plutôt encourager en priorité des solutions innovantes (privées ou publiques) qui misent sur la mutualisation de ressources et de services pour offrir aux commerçants des environnements logistiques qui les rendraient plus concurrentiels ?
    ou
    Doit-on au contraire laisser les entreprises s’adapter en fonction des forces du marché?

    Réponse

    Le Parti Québécois souhaite mettre fin à l’iniquité fiscale entre les entreprises québécoises et étrangères, en percevant les taxes sur le commerce électronique, pour les biens tangibles autant qu’intangibles.

    Au cours des dernières années, il a été amplement question de délaisser la formule classique régissant les appels d’offres, c’est-à-dire celle qui récompense l’entreprise qui présente l’offre la plus basse. Le gouvernement du Parti Québécois croit qu’il faut introduire des critères qui récompensent l’innovation, dont les nouvelles technologies.

    Le gouvernement du Parti Québécois croit que plus que jamais, il doit y avoir complémentarité entre les investisseurs privés et publics pour le financement des PME. Ainsi, lorsqu’une PME se voit refuser un prêt dans le secteur privé, le dossier devra automatiquement être soumis aux fonds d’investissement partenaires du gouvernement, comme les fonds de travailleurs et de développement régional, puis, ultimement, à Investissement Québec, qui a pour mission de rendre disponibles des capitaux dans les maillons de la chaîne de financement délaissés par le secteur bancaire. La réponse devra suivre rapidement, considérant que l’entrepreneur aura déjà fait les démarches nécessaires lors de sa demande à la banque ou à la caisse.

    Ce renvoi sera automatique et obligatoire, dans la mesure où il sera désiré par l’entrepreneur. Un tel mécanisme a notamment fait ses preuves en Grande-Bretagne, par le biais de la British Business Bank.

    E- CULTURE
    Croyez-vous que le numérique sera globalement positif ou négatif pour les créateurs québécois? Il s’agit plutôt d’une menace ou d’une opportunité pour notre culture nationale?

    Dans ce contexte, comment les nouvelles formes de diffusion des produits culturels reconfigurent-elles notre identité culturelle? Doit-on revoir notre façon de penser et définir notre culture nationale?

    Faut-il modifier les systèmes sur lesquels s’appuient nos industries culturelles (quotas, subventions, crédits d’impôt, etc.) pour tenir compte de cette nouvelle réalité?

    Réponse
    Le Parti Québécois appuiera les initiatives de captation artistique du spectacle vivant, pour doter le Québec d’une mémoire numérique et de façon à pouvoir la diffuser sur de multiples plateformes, facilitant ainsi l’accès à la culture pour les classes défavorisées, les personnes à mobilité réduite et celles vivant dans les régions éloignées.

    Un gouvernement du Parti Québécois :

    • Visera à ce que les sites de vente de contenu numérique, ainsi que ceux qui permettent la diffusion en continu, mettent davantage le contenu québécois en vitrine, par défaut, sur leur page d’accueil. Nous ciblons une proportion significative de créations québécoises et francophones, sans restreindre l’offre ni contraindre le consommateur. Il ne s’agit pas de quotas : le contenu des sites reste le même et le consommateur demeure libre d’acheter ce qui lui plaît.

    • Prendra les moyens requis pour que reviennent au Trésor québécois les sommes qui lui sont dues. Il s’agit d’une question de justice fiscale pour les contribuables québécois et d’équité pour les entreprises d’ici, qui perçoivent des taxes.

    F- DÉMOCRATIE

    Nous sommes face à un étrange paradoxe : celui d’une société instruite comme jamais dans l’Histoire, mais en pleine crise de confiance face au pouvoir politique et ses institutions. Cela, malgré tous les outils de communication et de réseautage à notre disposition.

    Comment le numérique peut favoriser l’engagement et la participation positive des citoyens dans la vie démocratique?

    Comment la transformation du fonctionnement de l’État peut-elle aider à réduire cette crise de confiance?

    Réponse
    Le Parti Québécois souhaite mettre en place des mécanismes de consultation réguliers de la population, autres que les commissions parlementaires; le numérique sera au centre des pistes de solution pouvant mener à de tels mécanismes de consultation.

    G- ÉDUCATION

    Un peu partout à travers le monde, on voit se multiplier de nouvelles institutions d’enseignement (principalement privées), de niveau collégial et universitaire.

    Est-ce une bonne idée pour le Québec de répondre à cette tendance avec un service concurrent (type eCampus)? Pourquoi?
    Et si, oui, quels devraient être les objectifs de ce service? Quelles priorités devraient guider son développement?

    Réponse
    Le Parti Québécois a pris l’engagement, dans son programme, de cultiver, chez les jeunes du secondaire et du collégial, un goût pour la science et les carrières scientifiques.

    La qualité de l’éducation passe tout d’abord par un financement régulier, suffisant et prévisible du système d’éducation, ce que nous nous sommes engagés à fournir.

    Au-delà d’un financement adéquat du système d’éducation, un gouvernement du Parti Québécois se concentrera sur le développement de partenariats entre les universités et les écoles primaires et secondaires. La présence d’étudiants universitaires dans nos écoles pour intéresser les jeunes à la science et aux études supérieures aura sans aucun doute des effets bénéfiques.

    L’organisme Fusion Jeunesse a d’ailleurs des programmes très intéressants en ce domaine; nous pourrions nous en inspirer.

    Le Parti Québécois est particulièrement sensible à l’importance de la science, de la recherche et de l’innovation dans la société du savoir dans laquelle nous évoluons. Il est important de souligner que le dernier gouvernement du Parti Québécois est l’auteur de la première politique nationale de la recherche et de l’innovation de l’histoire du Québec.

    H. DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

    On parle peu de numérique et de développement régional, sauf en matière d’investissement pour l’emploi. Comment l’utilisation des technologies numériques peut-elle contribuer à soutenir et raffermir les économies régionales?

    Réponse
    Un des plus grands obstacles actuels au développement régional, c’est la faiblesse du réseau cellulaire et, surtout, l’absence d’Internet haute vitesse partout en région.

    Plusieurs entreprises voudraient moderniser leur production, faire la transition vers le numérique, vendre en ligne, robotiser des chaînes de production, mais ne peuvent pas le faire parce qu’elles n’ont pas accès à un réseau Internet de qualité. Le numérique peut rendre les entreprises en région plus compétitives, plus modernes, et ouvrir des perspectives d’avenir intéressantes.

    Concrètement, comment la mise en réseau d’informations, de ressources, de fournisseurs, de données, etc, pourrait créer de nouvelles opportunités économiques?

    Si oui, de quelle façon croyez-vous pouvoir soutenir ce type d’innovation? Quel rôle le gouvernement devrait-il avoir dans l’initiation de projets structurants qui pourraient consolider les économies locales?

    Réponse
    D’abord, le gouvernement doit être la bougie d’allumage des projets entrepreneuriaux en région. Plus que jamais, il faut qu’Investissement Québec décentralise sa prise de décision vers les régions et assure une présence physique sur le territoire. Il faut aussi qu’Investissement Québec appuie des projets émergents en région et augmente du même coup sa part d’investissements plus risqués. En deuxième lieu, les CLD – dont le financement a été partiellement puis complètement aboli par les libéraux – jouaient un rôle fondamental dans la mise en réseau des entreprises en région. À notre arrivée au pouvoir, nous voulons renflouer les budgets avec un investissement de 71 M$.

    Croyez-vous que le travail à distance et le travail autonome sont des alliés du développement régional? Si oui, comment proposez-vous d’agir pour soutenir le développement de ces nouvelles formes de main d’œuvre?

    Réponse
    Oui, nous croyons fortement au travail à distance. La preuve : nous avons proposé durant la campagne électorale que 200 000 personnes de plus puissent travailler de la maison d’ici 2025, autant dans la fonction publique que dans le secteur privé.

    Par le biais d’un crédit d’impôt et la mise en place de ressources adaptées, dont des incitatifs financiers, nous allons accompagner les entreprises pour qu’elles s’engagent dans cette voie. Nous allons même donner aux entreprises 400 $ par télétravailleur, pour qu’elles s’équipent de la technologie nécessaire.

    À terme, nous croyons que cette mesure sera bénéfique pour les régions, puisque les gens pourront habiter en région et avoir accès aux mêmes emplois qu’en ville. À l’inverse, des entreprises en région auront accès à de nouveaux bassins de ressources humaines.

    SLAV La “trans” que tu aimes définir en moi est le “noir” que tu n’aimes pas que je te reflète. Une discussion positive avec Fabrice Nguena

    SLAV a fait remuer beaucoup d’émotions cette semaine. Mais parce que je vais en politique, on a tenté de me faire comprendre que je ne devrais pas m’impliquer dans ce débat sociétal. Ce serait même dangereux pour mon élection éventuelle. Mon avis est tout autre. S’il y a un lieu de débat essentiel, il me semble que c’est celui de la politique et très certainement aussi, celui de l’art. Or si je vais en politique, c’est aussi pour être moi-même. Pas pour être celle que certains amis, abonnés ou médias aimeraient que je sois. Je tiens à être élue pour mes idées et pour ma personnalité, telles qu’elles sont.

     

    De plus, je suis auteure, poète, actrice (membre permanente de l’UDA) et j’ai écrit et joué sur les planches de La Licorne, qui s’adonne à être justement dans la circonscription pour laquelle je me présente, un conte de Noël sur la transidentité. J’ai donc, il me semble, de bonnes raisons d’être touchée et de réagir au sujet de la censure du spectacle SLAV.

     

    Depuis un certain nombre de jours, je partage différents textes sur les médias sociaux, qui sont tous anti-censure. Ce n’est pas que je suis insensible aux demandes de la communauté afro-québécoise et des différentes minorités pour une croissance de leur visibilité dans nos arts et nos médias. C’est même tout le contraire. Avant mon changement de sexe, j’avais une présence médiatique soutenue, qui s’est tarie peu à peu après mes transformations. J’ai eu de nombreuses menaces de mort et je vis avec le mépris et les insultes sur une base régulière. Je comprends donc tout à fait les enjeux de la discrimination disons . Mais, je suis aussi profondément humaniste et démocrate.

     

    (notez ici que les échanges médias sociaux sont par nature rapides et parfois émotifs. Des coquilles sont donc possibles dans les textes ici-bas et par soucis de transparence, ils ne sont pas corrigés).

     

    J’appuie à 200% l’inclusion des différentes communautés culturelles dans l’espace médiatique et culturel québécois et j’abhorre la censure et les tactiques de guérillas que vous valorisez. Chacun ses principes… et triste constat… #PolQc

     

     

    D’ailleurs, à la suite de mon statut ci-haut, une autre amie Facebook « racisée » (je trouve ce mot très racialiste et c’est triste en maudit qu’on en soit revenu à se parler par antagonisme racial) me disait :

     

    Carla Beauvais Privé Michelle Blanc Ton 200% Il prendra tout son sens lorsque cet enjeux sera débattu et que l’on t’entendra défendre l’inclusion! Je n’ai à présent jamais lu un commentaire de ta part dans ce sens. Et pour la guérilla ça
    Serait la plus discrète que j’aurais vu ! Autant on reproche aux uns d’utiliser un vocabulaire qui dérange autant on devrait avoir la décence de ne pas tomber dans la même rhétorique abusive.

     

    Michelle Blanc Sans doute parce que tu ne participe pas à Média Mosaïque dont c’est la vocation, pour qui j’ai fait une conférence gratuite et qui m’ont aussi honoré

    Carla Beauvais Privé Michelle Blanc effectivement je ne suis pas Media Mosaique. Mais j’ai rarement vu ces prises de positons sur tes plateformes. Désolée de m’être trompée dans ce cas. Merci de la rectification

     

     

    Voici donc un échange que j’ai eu avec le copain Facebook Fabrice Nguena. Nos points de vue étaient opposés. Ils le sont probablement toujours. Mais au moins, on se parle…

     

    https://www.facebook.com/michelleblanc/posts/10155406220731576

     

     

     

    Michelle Blanc

    ‪À lire pour comprendre et peut-être guérir un peu… Puis-je poser une question? https://www.7jourssurterre.com/…/Puis-je-poser-une-question

     

    Fabrice Nguena

    Toute minorité doit se battre pour exister, que leur dignité soit respectée et leurs autres aussi. Noirs, trans, femmes, etc….. ça pourrait vous faire voir les choses vous un autre angle

    Les trans en colère !

    http://tetu.com/2018/07/05/scarlett-johannson-homme-trans/

     

    Michelle Blanc tout le contraire

     

    Michelle Blanc voici ce que j,écrivais hier 

    https://www.facebook.com/michelleblanc/posts/10155403769511576

     

     

    Michelle Blanc

    #

    SLAV

    Certains crient à l’injustice parce que Scarlett Johansson ne devrait pas jouer un personnage transgenre. Moi j’ai préféré écrire et jouer un conte sur la transidentité sur les planches de Théâtre La Licorne et Théâtre de La Manufacture On peut s’indigner ou on peut faire…

    https://www.huffingtonpost.fr/2018/07/05/scarlett-johansson-repond-a-ceux-qui-trouvent-quelle-ne-devrait-pas-jouer-un-personnage-transgenre_a_23475052/

     

    Michelle Blanc on peut se poser en éternelle victime ou on peut changer les choses et changer le monde…

     

    Pierre Gauthier

    Michelle Blanc Tellement!

     

    Fabrice Nguena ·

    Toute minorité doit se battre pour exister, que leur dignité soit respectée et leurs autres aussi. Noirs, trans, femmes, etc….. ça pourrait vous faire voir les choses.

    Simone de Beauvoir par exemple s’est fait traitée de tous les noms d’oiseaux parce que exigeait l’égalité.

    C’est la même chose que chaque minorité exige.
    Ça n’enlève rien à la majorité.

     

    Michelle Blanc

    je suis de toute évidence pour les droits humains que je réclame haut et fort. Je suis contre la nouvelle ségrégation idéologique qui nous ramène à la race et qui prétend que nous sommes tous différents en niant notre humanité commune. Je suis trans dans tes yeux et dans les yeux de trop de gens et je laisse dire parce que je sais que ça sauve des vies. mais je suis avant tout femme. La “trans” que tu aime définir en moi est le “noir” que tu n’aime pas que je te reflète. Prend réellement le temps de lire le texte ci-haut avant de commenter. il y est dit ” êtes-vous en train de laisser entendre que, finalement, il y aurait bel et bien une différence entre nous? Que nos relations avaient, en fin de compte, raison de ne se résumer qu’à un rapport de force idéologique?”

     

    Michelle Blanc Je suis, je fais et par mon exemple positif, j’ose croire que j’inspire un peu et que je montre qu’on peut être un peu différente dans l’oeil de l’autre, et digne…

     

    Michelle Blanc Ça ne m’empêche pas de réclamer des droits mais sans jamais tenter de castrer les autres… surtout sans jamais me scandaliser lors d,une première que je n,ai même jamais vue

    Fabrice Nguena

    Idem pour moi
    Chacun à sa façon

     

    Michelle Blanc

    et je trouve triste que certains afro-québécois se laissent instrumentaliser par une extrême gauche idéologique racialiste qui en bout de compte, fomente les dissension raciales au lieu de les adoucir…

     

    Fabrice Nguena

    Mon idéologie est simple : l’humanité est une et indivisible, ça s’étend jusqu’à dans la dignité humaine qui doit être elle aussi une et indivisible.😊😊

     

    Fabrice Nguena

    Bonne soirée 
    Amicalement vôtre

     

    Michelle Blanc

    Fabrice Nguena la bise Fabrice et on en parlera face à face un de ces 4

     

     

    Siegfried Hulot C’est formidable ! Quelques échanges courtois pour arriver à la conclusion qu’il serait si facile d’être d’accord

     

    Fabrice Nguena

    Du dialogue ou la discussion jaillit la lumière

     

    Marianne Grateful

    Se reconnaître humain d’abord est l’essence de la Paix En lisant l’article et vos échanges j’ai espoir en l’humanité en harmonie et à l’écoute de chacun 🌸💋❤

     

    MAJ

    «Lorsque l’anarchiste réclame, dans une belle indignation, le “droit”, la “justice”, les “droits égaux”, il se trouve sous la pression de sa propre inculture qui l’empêche de comprendre pourquoi au fond il souffre — en quoi il est pauvre en vie… Il y a en lui un instinct de causalité qui le pousse à raisonner: il faut que ce soit la faute à quelqu’un s’il se trouve mal à l’aise… Cette “belle indignation” lui fait déjà du bien par elle-même, c’est un vrai plaisir pour un pauvre type de pouvoir injurier: il y trouve une petite ivresse de puissance. DÉJÀ LA PLAINTE, RIEN QUE LE FAIT DE SE PLAINDRE PEUT DONNER À LA VIE UN ATTRAIT QUI LA REND SUPPORTABLE: dans toute plainte il y a une dose raffinée de vengeance, on reproche son malaise, dans certains cas même sa bassesse, comme une injustice, comme un privilège inique, à ceux qui se trouvent dans d’autres conditions. “Puisque je suis une canaille tu dois en être une aussi”: c’est avec cette logique qu’on fait les révolutions.» — Friedrich Nietzsche, Le Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau, §34

    Le saviez-vous? Les médias sociaux ont plus de 20 ans

    Plusieurs personnes et certains médias semblent croire que c’est avec l’arrivée de Facebook que sont apparus les médias sociaux. Je leur concède que c’est effectivement grâce à Facebook que les médias sociaux ont pris leur envol planétaire et qu’ils se sont démocratisés. Par contre, ce que nous nommons les médias sociaux, ont maintenant 20 ans. Avant on appelait ça les e-communautés. C’était aussi le titre de l’un de mes billets de 2005, Les e-communautés pour répondre à des objectifs d’affaires dans lequel je citais l’exemple d’un babillard électronique de CISCO de 1993.

    CISCO est l’un des précurseurs dans ce domaine. Déjà en 1993(*), dans un geste de transparence inusité, CISCO afficha sur le babillard électronique de son site, tous les défauts ( bugs ) connus de ses logiciels et pièces d’équipements. Les clients à leur tour alimentèrent cette liste de défauts, dans l’espoir que les ingénieurs de CISCO trouvent une solution. Étrangement, les clients commencèrent à se donner des solutions entre eux et l’entreprise économisa le salaire des 10000 ingénieurs qu’ils auraient dû embaucher, sans cette solution, pour répondre aux clients. D’ailleurs, de 1995 à 2000, les ventes de CISCO ont augmenté de 600% mais les effectifs de support client n’ont que doublé.

    (*)Exemple tiré et traduit librement de : Slywotsky, Adrian J., et al., How digital is your business ?, éd. Crown Business, New York , 2000, ISBN 0-609-60770-7, p. 164-169

    Voici d’ailleurs un intéressant tableau tiré d’un twitt du copain Audrey Nadeau

    Histoire des médias sociaux

    Djihadisme et médias sociaux

    Depuis maintenant quelques années, la promotion du djihad, le recrutement de combattants et les efforts de propagandes et de relations publiques des extrémistes musulmans se sont transportés au grand jour, sur le Web et plus spécifiquement sur les médias sociaux. J’avais déjà expliqué comment il était facile pour des terroristes de communiquer secrètement entre eux à l’aide de comptes de messageries gratuites. Pour vous rafraichir la mémoire, il s’agit pour un terroriste d’ouvrir un compte, disons Hotmail, d’écrire un message sans l’envoyer et d’en donner l’accès à un autre terroriste qui lira ce message avant de le détruire. Ce qui fait que jamais, ce message ne transitera sur les réseaux afin d’être intercepté par les services de renseignements.

    Dans les récentes années, à l’époque du moins performant Al Quaïda, les forums de discussions étaient les lieux de prédilection des échanges et du recrutement terroriste. Mais comme nous pouvons le constater à la lecture du The State of Global Jihad Online(PDF), (que lisent aussi sans doute les djihadistes) la majorité des forums sont maintenant fermés ou sous le contrôle et sous observation des services de renseignements, donc les initiatives de djihadismes en lignes se sont adaptées et déplacés sur d’autres plates-formes plus difficiles à suivre et à contrôler et ces plates-formes sont maintenant les médias sociaux.

    1. Use the forums and social media platforms only for intelligence. If counterterrorism analysts use the forums exclusively for intelligence-gathering, individual online jihadi grass-roots activists will, on their own, become burned out and quit the movement in disillusionment over its failures in battle and because of fighting among activists online. There is also more benefit in keeping such forums up, since analysts will then not be in the dark about who’s who and what these individuals are up to.
    2. Show the jihadis that it is the intelligence community that really keeps their sites up. Every once in a while, conducting cyber-attacks to keep the forums down for a week or two would show the sites’ administrators and participants that the intelligence community is really controlling their enterprise. This might jostle individuals into being more wary about their online footprint. It also could deter individuals from joining the movement or convince them that being involved is no longer worth the risks.

    One drawback to this strategy may be that driving individuals into more diffuse networks would also complicate intelligence-gathering going forward. This could lead them to search for other venues to propagate their ideology, specifically to social media platforms such as Facebook and Twitter. They would no longer be in one spot to follow.

    Par ailleurs, nous avons tous en mémoire l’image de l’infâme ennemi public numéro un, Oussama ben Laden, parlant caché, d’une grotte des montagnes d’Afghanistan. Les mouvements Daesh ou Boko Haram ont maintenant largement dépassé cette phobie d’être localisé et n’hésitent maintenant plus à se mettre en scène, en plein jour, dans des actes qu’ils jugent héroïques (et nous d’une barbarie sans nom), en décapitant, immolant, lapidant, tirant à bout portant, en jetant en bas d’un gratte-ciel ou en kidnappant des centaines de fillettes pour les vendre ensuite dans des marchés publics aux esclaves. Chacune de ces images est par la suite partagée et repartagée ad nauseam, sur les médias sociaux et repris en partie par nos médias traditionnels. L’horreur devenant ainsi d’un quotidien abrutissant.

    Mais comment se fait maintenant le jihad 2.0? Il se fait sur YouTube, Facebook, Twitter, Soundcloud, Instagram et toute la panoplie des médias sociaux existants. Ils créent des centaines de comptes et pour chaque compte qui se fait fermer, des centaines d’autres ouvriront le lendemain en exportant et en informant les « followers » qui les suivent, de la ou des nouvelles adresses. J’ai même personnellement reçu dernièrement un message personnalisé d’un émissaire, soi-disant porteur d’un message d’ouverture de l’Ayatolla d’Iran, en français, sur mon compte Google +. Ce compte n’avait aucun Follower et il spammait à qui mieux mieux la même propagande pro-Islam et antidémocratie à tous les comptes possible.

    Les tactiques djihadistes de séduction des jeunes « occidentaux » présentent des combattants d’Allah, avec des photos de chats, discutant de la vie de tous les jours en Syrie, entremêlée de versets du Coran, puis pimenter de scènes d’une violence inouïe. En fait, on tente d’humaniser ces combattants « qui vivent à l’extrême ce qu’ils ne pourraient vivre dans un jeu vidéo tel que Ghost Recon ou Call of Duty ». Comme on peut le lire aussi dans l’excellent document de recherche Tweeting the Jihad: Social Media Networks of Western Foreign Fighters in Syria and Iraq, de la revue Studies in Conflict & Terrorism (PDF)

    The purpose of the seemingly innocuous tweeting of cat pictures and hanging around with friends, blended with staggering depictions of brutality, is to drill home one message: You belong with us because jihad is an individual obligation for every Muslim. The content conveys that fighting—and dying—will give your life meaning, and is just plain fun and similarly exciting, but “better,” than playing video games like “Call of Duty” on the couch at home. The secondary messages piggy-backing on the Twitter streams range from the dehumanization of other Muslims (Shi’a in particular) and the bravery of the righteous fighters.

    La difficulté avec la majorité de ces contenues est qu’ils ne sont malheureusement pas criminels, comme le mentionne FT.com :

    “The challenge is that all these sites are so different,” Brokenshire says. A site hosting video material and a social media instant messaging platform, for example, present fundamentally different issues. Second, while some content is clearly illegal, much of it is not. Quotations from the Qu’ran cut with opinions on the immorality of British life and the ideals of martyrdom, or links to articles on atrocities in Syria, is the currency of the jihadi narrative, but does not add up to a jailable offence.

    Le problème des entreprises de médias sociaux est que pour la majorité d’entre eux (sauf pour les contenus concernant la pédopornographie pour lesquels ils ont mis des ressources exceptionnelles), ils n’ont pas de processus formels et/ou automatisés d’identification des contenus douteux. Pour la plupart, ils demandent aux usagers de leur signaler les contenus qu’ils jugent indésirables. Et même ce mécanisme rudimentaire a de nombreux ratés, comme pour Facebook qui censure allègrement les images de maman allaitant leurs petits, mais qui juge convenable des vidéos de décapitation. Chez Counterjihadreport.com :

    For corporations that are being used in the proxy online war it will require a shift in how they do business. For Google, Youtube, Facebook and Twitter they simply cannot afford to have their brands associated with the extremist messages that ISIS, Jabhat al Nusra (JN) and Al Qaeda (AQ) foster. They will need to increase their ability to deal with extremist content in a much more effective method. The notion that “we rely on our users to notify us of inappropriate content” is not going to cut it moving forward. Extremist groups are deploying content to social media at a faster and faster pace, one only needs to look at the number of ISIS videos currently on YouTube, Facebook and Twitter to see that. For the vast amounts of money that each company takes in in any given year they will need to consider hiring extremism experts to proactively monitor content. ISIS, AQ and JN actively use branding in their online videos and pictures, and these companies will need to use those branding symbols to more readily identify terrorist content as they have done with child pornography and copy right infringement. From an ethical and social/corporate responsibility perspective these companies will need to do better.

    Les djihadistes font du recrutement sur le Web, mais il existe aussi bien des jeunes « en mal d’aventures extrêmes » qui eux-mêmes tenteront de s’informer sur la manière de devenir un extremiste. Ils n’auront pas besoin de chercher longtemps. Comme l’avait démontré Gurvan Kristanadjaja dans son article de Rue89, Comment Facebook m’a mis sur la voie du Jihad, les algorithmes du géant des médias sociaux, faciliteront grandement la dissémination des informations permettant à un quidam, d’entrer en contact avec des recruteurs djihadistes.

    À ce stade, un constat s’impose : en deux jours, Facebook s’est transformé, pour mon profil tout au moins, en un réseau social pro-djihadiste. Moi qui me demandais si j’allais parvenir à contacter des soldats en Syrie, il semblerait que je n’ai rien à faire : j’ai l’impression que Facebook les a trouvés pour moi.

    (…) La plateforme de Mark Zuckerberg n’a aucun outil qui lui permette de distinguer avec certitude les personnes qui appellent au djihad de celles qui affichent simplement un soutien à l’Etat islamique autoproclamé. Et Facebook se retrouve dans une situation complexe et paradoxale : ce qui fait sa réussite – à savoir le fait de créer et d’entretenir des communauté d’intérêts –, est aussi ce qui en fait le meilleur outil de la propagande djihadiste. Le réseau est pris au piège de son algorithme. Au risque d’exercer une censure trop importante, peu constructive et injuste, sa marge de manœuvre est faible.

    Mais que peuvent faire les gouvernements pour changer les choses et faire bouger Facebook et les autres entreprises de médias sociaux? Vraiment pas grand-chose comme le révèle Le Figaro dans l’article La guerre contre les djihadistes se fait aussi sur les réseaux sociaux.

    Comme le rappelle Erin Marie Saltman, chercheuse senior à la fondation Quilliam, un think tank britannique qui lutte contre l’extrémisme, «les compagnies en question ne sont pas obligées de répondre favorablement aux demandes des gouvernements. La plupart sont basées aux Etats-Unis et donc protégées par le sacrosaint 1er amendement de la Constitution américaine sur la liberté d’expression. Elles ont toutefois tout intérêt à ne pas être submergées de contenus extrémistes.» Le directeur général de Facebook France, Laurent Solly, assure jouer la transparence: «Notre équipe chargée des affaires publiques est en contact avec les autorités françaises de façon naturelle et permanente. Depuis un an, nous publions semestriellement un rapport sur les demandes d’informations émanant des autorités. Si elles sont fondées au regard de la loi, nous y répondons.» Mais à en croire les déclarations du directeur du service britannique de surveillance électronique GCHQ (équivalent de la NSA américaine) Robert Hannigan, qui appelait en novembre les réseaux sociaux à coopérer davantage avec les services secrets, les relations entre les deux sont encore loin d’être fluides.

    Les solutions possibles de ce problème planétaire sont bien résumées dans l’article Les apôtres du djihad 3.0 de L’actualité.

    ll faut probablement une interaction accrue entre les jeunes et leur collectivité. Au lieu de chercher à modifier le message répandu dans les réseaux sociaux, nous devrions trouver des façons de changer la réalité. Peut-être les États devraient-ils investir davantage dans les programmes sociaux, favoriser l’emploi et l’accès à l’éducation, s’attaquer aux problèmes de santé mentale et de pauvreté. Malheureusement, nous, les Occidentaux, sommes très mauvais en ce domaine. À l’évidence, nous ne trouverons pas facilement de façons de réduire la portée du message djihadiste.

    La GRC encourage les citoyens à demeurer vigilants et à signaler toute information sur le terrorisme ou des activités suspectes au Réseau info-sécurité nationale, au 1-800-420-5805, ou à leur corps policier local.

    MAJ

    Voici le commentaire pertinent de Eric Leray à la suite de ce billet.

    Chère Michelle, très bon article que j’ai diffusé largement mais comme j’ai fais mon mémoire de maitrise sur l’immigration musulmane en amérique du nord francophone à l’UQÀM en essayant d’analyser comment l’utilisation des médias peu les aider ou non dans leur processus d’intégration j’aimerais ajouter une réflexion à la tienne par rapport à ta conclusion. Tu semble oublier et les spécialistes que tu cite semblent oublier la dimension idéologique de cet engagement qui n’a donc rien a voir avec la situation de pauvreté ou la situation économique ou culturel. D’autre part on a vu apparaître des natifs de seconde génération ou des convertis s’engager sur cette voie et commettre des attentats terribles tout aussi barbares alors qu’ils ont vécu dans un environnement occidental toute leur vie. L’idéologie islamique, héritière du communisme et du nazisme qui a influencé l’islam à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle notamment à la chute de l’empire ottoman, génère un engagement total qui a la différence des « ss » et des « camarades » véhicule un projet de Dieu, un projet religieux, qui est et qui a un potentiel encore plus destructeur que ces deux idéologies du XXe siècle.

    Trop réussir au Québec et ses tristes revers, le dilemme de choix déchirants

    J’ai toujours valorisé la transparence en ligne et la sagesse collective. Aujourd’hui encore, je vous expose un dilemme auquel je suis confrontée.

    Je termine à l’instant une discussion avec l’un des potes qui a participé avec moi au rapport d’étonnement. Il me dit « j’ai suggéré ton nom à un organisme de transfert technologique et leur ai dit que nous travaillerions avec toi pour le dossier X ». La première réaction de l’organisme en question « t’es tu fou, ça va couter bin trop cher??? ».

    La semaine dernière, un nouveau client, le dirigeant d’une PME qui travaille à l’international me dit « je suis si content que vous ayez accepté de travailler avec nous, j’étais tellement impressionné et j’hésitais à vous le demander, j’étais convaincu que vous nous trouveriez trop petit pour être intéressé ». Puis, de plus en plus, il vient à mes oreilles « je t’aurais téléphoné, mais je te croyais trop occupée, trop chère, ou autre perceptions que je suis inaccessible ». J’ai d’ailleurs encore en mémoire ce téléphone que je reçu de madame Francine Grimaldi et qui me dit –C’est vous qui répondez au téléphone??? Ce à quoi je lui répondis –c’est vous qui me téléphonez madame Grimaldi???

    Il y a quelques mois, je mangeais avec l’un de mes mentors, Jacques Nantel et je lui exposai le problème. Il me répondit », tu sais Michelle, au Québec on a peur de la réussite et on déboulonne nos étoiles. Si le Cirque du Soleil ou Céline Dion n’était pas sorti du Québec, on n’en parlerait plus aujourd’hui. Tu n’as pas le choix, tu dois sortir du Québec. Tu es rendu là. C’est triste à dire, mais c’est mon constat.

    Le hic avec cette problématique est que dès le début de mon blogue, comme c’est le gouvernement du Québec et le payeur de taxe qui ont payé pour faire de moi l’une des premières titulaires d’une Maîtrise Scientifiques en commerce électronique au Canada, j’ai choisi de partager mon savoir et ma passion avec ceux qui ont payé pour que je sois rendue là aujourd’hui. J’ai donc d’emblée créé mon blogue en Français et publié de nombreux ouvrages dans ma langue maternelle. Mes clients sont aussi majoritairement francophones, ici et en Europe. Maintenant, j’ai payé pour faire traduire et adapter mes deux derniers ouvrages dans la langue de Shakespeare, pour le marché américain. J’ai déjà un blogue anglophone payé et mis en ligne qui attend que je me décide à m’exporter et à me faire valoir en anglais. Mais ça m’attriste. Je sais que le Québec et ses entreprises, très petites ou très grandes, ont énormément besoin de mon expertise. Je sais aussi qu’il est beaucoup moins dispendieux de travailler avec quelqu’un comme moi qui a l’expérience et qui ne dois pas faire travailler « une armée de faiseurs de rapports » pour fournir les réponses adéquates. Je sais aussi que mes clients actuels sont extrêmement contents des résultats et du rapport qualité/prix qu’ils obtiennent de mes services. Vous n’avez qu’à lire mon récent billet 300 % de croissance du trafic web c’est possible, le cas Tourisme Mauricie ou À propos des médias sociaux et des petits. Vous pouvez aussi lire mes sections Ce qu’ils disent ou ce qu’ils disent sur linkedIn pour vous en convaincre. D’ailleurs ma business va très bien. Je l’expliquais aussi dans cet autre billet LA différence entre très et trop occupé.

    D’ailleurs si je ne fais que 10 heures facturables dans ma semaine, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Mais je peux aisément en faire 20, 25 ou même 30. Mon dilemme est donc celui-ci. Comment puis-je inverser cette fausse perception d’inaccessibilité ou devrais-je réellement me foutre des entreprises du Québec et m’investir massivement dans l’exportation de mes services? Mon mentor Jacques me dit de faire les deux, mais n’étant qu’une seule personne (d’ailleurs souvent les gens croient à tord que j‘ai une armée secrète qui travaille pour moi) avec des ressources qui sont tout de même limitées et adorant mon coin de pays pour lequel je préfèrerais de loin être bénéfique, je dois faire des choix. Que me suggérez-vous de faire?