- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

La technologie Web Services bouleverse l’intégration des applications d’affaires

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Un nouveau paradigme se dessine à l’horizon qui bouleverse l’architecture informatique, le développement logiciel de même que l’intégration des applications d’affaires à l’interne et à l’externe des entreprises. Il s’agit des Web services. Cette technologie est déjà largement profitable à certaines institutions gouvernementales et multinationales innovatrices principalement américaines. Le phénomène semble cependant encore méconnu au Canada et hors des frontières américaines.

Les Web services offrent une approche très différente afin de générer de la valeur d’affaires avec les TI. Contrairement aux technologies qui les ont précédés, les Web services ne requièrent pas des entreprises qu’elles se départissent des infrastructures TI qu’elles ont accumulées au fil des décennies. Elles sont plutôt une minime modification des équipements et logiciels existants ce qui maximise les investissements déjà effectués.

Les Web services sont un ensemble de standards et de protocoles sur lesquels se sont entendus tous les manufacturiers informatiques et plusieurs organismes internationaux de standardisations. Ces standards favorisent la communication universelle entre toutes les plates-formes de développement, tous les langages de programmation et toutes les applications d’affaires. Cette technologie est basée sur le langage XML et est composée d’une série de protocoles déjà établis ou en voie de l’être. Les protocoles déjà utilisés par certaines entreprises américaines et déjà intégrés aux logiciels et matériels informatiques de la majorité des acteurs de l’industrie sont les standards SOAP, UDDI, WSDL et XML. Les Web services sont donc issus d’un momentum particulier entre les différents acteurs majeurs de l’industrie informatique, favorisant l’interopérabilité universelle.

Cette technologie ou plutôt cet ensemble de standards font passer le modèle architectural client/serveur à un paradigme d’architecture distribuée. En d’autres mots, le Web service permet de modifier indépendamment l’un de l’autre, le programme ou l’application (consommateur de Web services) et le Web service invoqué. C’est tout à fait le contraire à ce qui existe dans une architecture client/serveur. L’architecture client/serveur requière des hauts niveaux d’intégrations (et d’importants capitaux) de ses différentes composantes propriétaires. Le principal problème lié à cette architecture est nommé n2 (n-squared). Ce problème décrit la croissance exponentielle des coûts engendrés par la complexité de l’intégration des diverses technologies. Si vous devez brancher ensemble deux applications (dans une architecture client/serveur), cela se fera à l’aide d’un branchement qui tient compte des fonctionnalités spécifiques de chacune des applications. On nomme cette solution un branchement bout en bout. Dans le cas des applications qui doivent être branchées les unes avec les autres, le nombre d’application à intégrer est (n2). Dans un contexte Web service, ce n’est pas le cas. De plus, il n’est pas nécessaire de connaître le langage, la machine, le système d’exploitation et tous les autres détails habituellement indispensables pour permettre une communication aux deux extrémités du continuum de communication.

Une autre particularité intéressante des Web services est le fait qu’une fois développées, les interfaces Web services pourront être utilisées et réutilisées aussi souvent que nécessaire et être recombinées à différents autres modules. Cet aspect des interfaces permet de centraliser la complexité via les services partagés sans pour autant limiter la flexibilité et l’ouverture aux divers réseaux qui sous-tendent les échanges. Cela introduit aussi le concept de développement logiciel modulaire. Une fonctionnalité développée sous forme de Web services peut dorénavant être recombinée à une suite d’autres fonctionnalités pour composer une nouvelle application. Cette fonctionnalité est en fait l’une des briques d’un mur, qui en contient plusieurs.

Les Web services permettent de réduire les tracas et inquiétudes liés aux différents «lock-in»(*) que les entreprises subissent des fournisseurs informatiques. Ils permettent aussi de tirer une valeur économique supplémentaire des infrastructures informatiques existantes et des plates-formes ouvertes telles que l’Internet.

Finalement, les Web services tiennent compte de la diversité des plates-formes et des applications qui existent à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. Ils peuvent créer plus de valeur d’affaires en tirant parti de cette réalité inter et extra entreprise, en permettant à diverses ressources informatiques et d’affaires de se brancher et de communiquer entre elles. Les Web services sont la réponse des domaines informatiques aux nombreux irritants d’affaires et technologiques liés à l’architecture client/serveur.

(*)Lock-in : Il s’agit de la dépendance d’une entreprise à une solution existante étant donné les coûts inhérent où aux difficultés logistique, associés à un changement de solution.