- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Les conservateurs et le Bloc ont de l’avance sur Internet

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logo Parti conservateur du CanadaLogo Bloc Québécois

Les conservateurs ne mènent pas que dans les plus récents sondages. Plusieurs critères d’analyses Web indiquant l’intérêt des internautes les favorisent aussi. Il en est de même pour le Bloc québécois pour ce qui a trait aux recherches dans les moteurs de recherches tels que MSN et Yahoo. Pour ce qui est de l’efficience technologique et marketing de la présence Web, ce serait plutôt les néo-démocrates qui se démarquent. Mais de quoi s’agit-il? D’où viennent ces constats?

Afin de me donner une idée de l’impact possible du Web sur la campagne électorale ou de la campagne électorale sur le Web, j’ai réuni plusieurs indices permettant de comparer de façon neutre et uniforme, les sites Web officiels des quatre grands partis fédéraux canadiens. Étant donné que c’est la première fois (à ma connaissance) qu’un tel exercice est entrepris, il est difficile de prédire l’impact d’une présence Web sur l’élection ou de l’élection sur le Web. Cet exercice n’est donc pas un sondage tel que ceux effectués par les firmes de recherches primaires. Cependant, je peux toutefois affirmer que les critères utilisés sont des indicateurs certains et neutres de l’intérêt des internautes pour les partis, de l’efficience technologique et marketing de leur présence Web et de la qualité de leurs positionnements marketing Internet. Les résultats obtenus sont donc de nouveaux indicateurs qui s’ils sont confirmés avec le vote du 24 janvier et s’ils se répètent de manière constante sur au moins deux autres élections, pourraient devenir des outils de prédictions des tendances efficaces. À tout le moins, il est intéressant d’observer l’intérêt des internautes pour la présence Web des grands partis politiques canadiens.

(Pour écrire cet article j’ai profité de l’aide et des précieux conseils de Éric Baillargeon [2]) Pour recevoir la copie complète et la méthodologie de cette analyse, faites moi une requête à : audit-epolitique@michelleblanc.com

Intérêt des internautes pour les partis

Afin d’évaluer l’intérêt des internautes pour les partis politiques, j’ai songé évaluer le nombre de requêtes qui sont faites dans les moteurs de recherches (comme MSN et Yahoo) pour le nom exact des partis. J’aurais pu aussi analyser les requêtes pour le nom des chefs, les initiales des partis (ex. PLC, NDP etc..) et d’autres mots-clés associés aux partis, mais afin d’avoir un étalon constant pour tous les partis, je jugeais que le nom des partis était un critère de constance uniforme pour tous, en anglais et en français. Donc, les conservateurs mènent largement pour le nombre de requêtes anglophones pour le nom exact de leur parti et le Bloc québécois mène pour celui des requêtes francophones. En novembre 2005, il y a eu 5638 requêtes dans les engins de recherches MSN et Yahoo (selon Overture.ca) pour Conservative party of Canada contre 3849 pour Liberal Party of Canada. Durant la même période, il y a eu 713 requêtes en français pour Bloc Québécois contre 335 pour Parti Libéral du Canada et 163 pour Parti conservateur du Canada.

Au chapitre de la portée par millions d’utilisateurs mondiaux (pour la moyenne de la semaine se terminant le 6 janvier 2006 selon Alexa.com) les conservateurs mènent avec 45 visiteurs/million, les libéraux suivent avec 36.5 visiteurs/million, les néo-démocrates 26.5 visiteurs/million et le bloc 12.5 visiteurs/million.

En ce qui a trait au nombre de pages vues par sites, l’intérêt semble inversé. Ainsi, le Bloc québécois peut s’enorgueillir d’avoir 6 pages vues par visiteurs, pour le NPD on en compte 4.1, 3.9 pour les libéraux et 3.1 pour les conservateurs.

Par ailleurs, Alexa.com d’où sont tirés ces chiffres, fais aussi un classement mondial des sites en corrélant la portée et le nombre de pages vues en un nouvel indice nommé le rang de la page Alexa (Alexa Rank Page) plus ce nombre est petit, plus le site qui y est associé s’approche du nirvana des sites les plus populaires. Pour cet indice, lors de la semaine se terminant le 6 janvier 2006, encore une fois, ce sont les conservateurs qui mènent avec un rang de 32,888 et les libéraux qui suivent avec 37,958.

Tableau comparatif de la portée des sites libéral et conservateur

Tableau comparatif de la portée des sites libéral et conservateur

Ce tableau comparatif me semble très pertinent des changements d’intérêts des internautes pour les différents partis politiques. Je suppose que les pointes de fréquentation sont attribuables aux grands événements de la campagne actuelle. Cependant, n’ayant pas suivi de manière assidue et uniforme l’évolution de la campagne actuelle, je ne peux certes pas le confirmer. Peut-être qu’un lecteur plus au fait des événements qui se sont déroulés ces derniers mois, le pourra?

Efficience technologique et marketing des sites des partis

Afin de vérifier l’efficience technologique et marketing d’un site Web, il existe une panoplie d’outils sur le Web. Ces mesures ne sont en rien un indicateur d’intérêts des internautes pour un site Web. Ils reflètent plutôt les qualités intrinsèques d’une présence Web. À mon avis, un parti qui prend la peine de soigner sa présence Web, prendra peut-être aussi la peine de soigner ses politiques. Il sera peut-être aussi plus enclin à comprendre les besoins criant en matière de commerce électronique et à valoriser davantage ce secteur qui en a bien besoin.

Pour ce qui est de l’efficience de la présence Web, le site Sitereportcard.com analyse une panoplie de critères incluant :

• le nombre d’hyperliens défectueux d’un site;

• le nombre d’erreurs HTML d’un site;

• le temps de chargement d’un site;

• la qualité des balises Méta;

• les fautes d’orthographe;

• la vérification des mots-clés.

Tous ces critères sont évalués sur 10 et une moyenne de l’efficacité technologique et marketing du site est offerte. Donc, le site le plus efficient est celui des néo-démocrates avec une note de 7.33/10, suivie des libéraux avec 6.83/10, des conservateurs 6.17/10 puis du Bloc 4.33/10.

Positionnement marketing Internet des partis

Finalement, en termes de positionnement marketing Internet deux autres indices ont de l’intérêt. Le premier est le PageRank de Google. Cependant, à ce chapitre, toutes les pages d’accueil des sites des partis ont la même efficacité soit un PR de 6. Par contre, pour ce qui est du nombre d’hyperliens externes menant vers l’URL principale des sites de partis (selon la requête linkdomain:partipolitique.ca -site:partipolitique.ca, dans le fureteur Yahoo, qui est celui qui comptabilise le plus d’hyperliens externes), le NPD domine avec 54,100 référents, suivi des conservateurs avec 50,800, des libéraux avec 40,600 et du Bloc avec 21,900.

Les Conclusions

Les conservateurs sont nettement en avance pour ce qui a trait à l’intérêt des internautes à en savoir plus sur eux dans le Canada anglais. Ils ont la pôle position pour le nombre de requêtes dans les moteurs de recherche avec le nom exact du parti, avec la portée par millions d’utilisateurs et avec le rang de trafic de leur site selon Alexa.

Le bloc domine les requêtes dans les moteurs de recherches en français pour le nom du parti et pour l’assiduité de leur lectorat avec le plus de pages vues.

Le NPD jouit de la présence Web la plus efficace grâce à un site bien construit et à des références d’internautes plus volumineuses.

Enfin pour les libéraux, ils sont de bons deuxièmes ou troisièmes selon les différents critères. Nous pourrons apprécier l’impact de cette analyse le lendemain des prochaines élections, mais nous savons déjà que si vous voulez voter pour un parti qui valorise l’efficience d’une présence Web, votez NPD.

Nombre de requetes anglo pour le nom des parties politiques canadiens

Nombre de requêtes franco. pour le nom des partis fédéraux canadiens

Portée par million d'utilisateurs

Nombre de pages vues par utilisateurs des sites des partis fédéraux

Rang de traffic moyen des sites Web des partis fédéraux

Efficience technologiques et marketing des sites Web des partis politiques canadiens

Nombre d'hyperliens externes des sites des partis politiques canadiens