- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Suis-je raciste?

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Les grosses nouvelles par les temps qui courent au Québec, touchent l’accommodement raisonnable, les différences des communautés culturelles et le racisme [2]. Oui, le racisme tel que dévoilé dans son enquête choc, par Léger marketing et le giron Quebecor [3]. La semaine dernière c’était Radio-Canada qui surfait sur le sujet [4]. C’est donc à mon tour de toucher la question. Suis-je raciste? …

…Je ne le crois pas. Je suis cependant intolérant. Par exemple, je suis le voisin de la communauté juive hassidique qui habite massivement mon quartier. Ils sont en train, par leur attitude, de développer chez moi, un fort sentiment d’intolérance à leur égard. Quelques exemples :

• J’ai déjà souligné mes réactions épidermiques aux portes closes que je tente de défoncer [5](inconsciemment) à tout prix. Mes voisins détournent le regard lorsqu’ils me croisent sur le trottoir et ne retourneront jamais mes salutations, signe de tête bye-bye et autres. Ils font comme si je n’existais pas. Pire, l’autre jour, en allant au marchand de fleurs du quartier, je fais la file pour payer mes fleurs. Nous sommes 6 ou huit personnes à la queue pour pouvoir payer. Un juif hassidique passe en avant de tous, montre les fleurs qu’il a choisies, jette l’argent sur le comptoir, et déguerpit. Je sens mon sang commencer à bouillir. Il revient quelques instants plus tard et toujours en repassant devant tout le monde (je suis maintenant le 2e en ligne) exige un remboursement puisqu’en cours de route il a décidé de choisir d’autres fleurs qui sont moins chères. Je m’insurge et le traite de trou du c.. de ne pas respecter les autres et de faire la file comme tous. Il me répond que je suis un raciste, que je n’aime pas ses boudins et que c’est contre sa religion de faire la file. S’il ne s’était pas en aller aussitôt, pour la première fois de ma vie, j’aurais probablement frappé quelqu’un par intolérance.
• Ma conjointe et moi allons faire une baignade à la piscine municipale qui est à 2 coins de rue de chez moi. À notre retour, nous marchons (ma femme en bikini avec son paréo) devant la célèbre école hassidique qui a reçu un cocktail Molotov il y a quelques semaines [6]. Lorsque nous arrivons à la hauteur de l’autobus d’écolier qui est garé à un coin de rue de notre demeure, le maître de classe pousse littéralement les élèves dans l’autobus afin qu’ils ne soient pas CONTAMINÉS, par la vue indescente des bras et des jambes de ma très chère. La chose me surprit et me dégoûta quelque peu.

Concernant les accommodements raisonnables, en tant que fumeur, je trouve quelque peu risibles toutes les pirouettes que nos administrations soi-disant laïques, font pour convenir aux caprices divergeants de plusieurs préceptes des communautés culturelles. Pour les fumeurs, point de salut. Ainsi, si votre communauté et votre tradition vous incitent à fumer le narguilé, pas de problème ! Par contre, si depuis votre tendre enfance, votre gouvernement et la société de laquelle vous venez (le Québec en l’occurrence), vous ont martelé le cerveau de pubs faisant la promotion de la simple cigarette, vous serez traité comme pour les chiens que l’on envoie dehors pour qu’ils exécutent leurs besoins! Les fumeurs aussi doivent se les geler.

Ha oui, l’une des particularités de Montréal que j’aime particulièrement est son aspect multiculturel, j’ai des amis de plusieurs origines distinctes, j’ai invité des convives d’origines différentes à plusieurs Noël familiaux et je n’ai aucun problème à ce que quelqu’un de ma famille se marie avec des gens d’origines autres. Cependant, si des immigrants choisissent de venir au Québec, je m’attends à ce qu’ils fassent au moins l’effort de me dire bonjour et de retourner mes salutations dans la rue. Je m’attends aussi à ce qu’ils fassent l’effort d’apprendre le français. Je m’attends aussi à ce qu’ils respectent la laïcité de nos institutions. Finalement, je me souviens aussi d’une ancienne femme de ménage roumaine qui a travaillé pour moi, Elena Secara. Elle me confia un jour avoir été émue aux larmes durant la St-Jean Baptiste. Venant d’un ancien pays communiste, les journées nationales étaient des journées obligatoires sous peine d’exclusion du parti, de perte d’emploi et autres. Les gens qui y étaient, avaient cette mélancolie et cette tristesse dans les élans de joies obligatoires. Lorsque pour la première fois elle vit la St-Jean, elle était stupéfaite de voire que toutes les origines ethniques y étaient, librement, et que les gens présents avaient une ferveur à la nation, une bonne humeur, une joie de vivre qui l’ont émue aux larmes et qui font que pour elle désormais, la St-Jean est la plus belle journée de l’année. Elle me confia aussi que la meilleure poutine au monde est à St-Jean-sur-Richelieu, au Ti-pitate frite.

P.-S. Si les hassidiques veulent tellement se couper du reste du monde, pourquoi ne font-ils pas comme d’autres sectes extrémistes qui se réfugient dans le milieu des bois, à l’orée de la civilisation? Pourquoi insistent-ils pour s’installer en plein centre-ville et faire des efforts pour ne pas marcher sur le trottoir (ils marchent dans les ruelles ou carrément dans la rue. Si ce n’était de leurs bas blancs, plusieurs se feraient frapper par les automobilistes la nuit.), insister pour que le YMCA givre ses fenêtres et patati et patata. Il serait tellement plus facile pour eux et pour moi, qu’ils disparaissent vraiment de ma vue, tout comme ils semblent faire l’impossible que je disparaisse de la leur ?