Le déchirement schizophrénique du vote m’assaille encore. Pour qui dois-je voter? Pour le candidat, le parti, le programme, les idées (quelles idées?), le chef? À chaque élection c’est la même histoire, le même déchirement. Tout n’est pas blanc ou noir et le gris … manque de couleur.
Dans mon comté, un seul parti et un seul candidat ont osé me rejoindre au téléphone et même en personne, sur le pas de ma porte. Mais voilà …
…que je n’aime pas le chef de ce candidat qui par ailleurs me fait une excellente impression. C’est le genre d’homme que j’enverrais sans hésitation à la chambre des communes. Mais son parti et son chef, me font presque vomir. Ses opposants n’ont pas daigné me rejoindre, ne serait-ce que par courrier. J’ai bien suivi la campagne, j’ai écouté les inepties qu’on y dit et les menaces qu’on véhicule. Ce n’était pas une campagne d’idées, mais une campagne de peur. Ne votez pas pour tel parti ils feront telle chose!
Si je vote pour un candidat, quel est son poids réel dans l’échiquier politique. Peut-il seulement faire valoir ses idées dans le carcan de la ligne de parti? Si je vote pour le parti, poussera-t-il réellement le programme qu’il a proposé ou trouveront-ils les excuses habituelles pour ne pas remplir leurs obligations morales? Que de questions?
Une chose est certaine, je vais me prévaloir de mon droit de vote et je suis convaincu qu’il faut aller voter pour pouvoir se permettre de critiquer par la suite. Comme je suis passablement critiqueux, je serai conséquent avec moi-même…
C’est le jeu de la chaise musicale, qui elle-même est un labyrinthe sans fin. D’ailleurs, hier était ma première sortie de vélo de l’année et lors d’une petite pause dans un parc de Montréal, je méditais sur le candidat qui serait assis sur cette chaise énigmatique.