- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

L’histoire de Zeke’s Galery

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À propos de l’affaire Zeke [2], M. Tremblay, m’a téléphoné il y a quelques jours pour me conter sa version. J’estime aussi monsieur Chris Hand avec qui j’ai déjà pris un verre à Yulblog. J’ai donc perdu une part de virginité dans mon opinion. Elle est cependant toujours valide. À mes yeux tout le moins. Outre ce que je viens d’écrire, je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne suis pas avocat et je survole cette histoire sans en connaître tous les tenants et aboutissants. Elle est très bien récapitulée chez Steve Fagstein [3].

Une fable de la liberté de parole, d’opinion et d’hyperlier.

Supposons que quelqu’un soit accusé d’un méfait en février 2003. D’avoir renversé un bambin alors qu’il était ivre, disons. Les médias sont en droit de traiter de cette affaire, tout comme les blogueurs d’ailleurs puisque c’est d’actualité. Ils le feront en insistant sur la présomption d’innocence à laquelle chacun de nous citoyens, a droit. Ils discuteront en des termes tels que « témoin », « suspect » etc. Supposons toujours que la voiture qui a happé le bambin vienne d’un garage peu recommandable qui pourrait avoir des liens avec des mondes louches. Nous ne savons pas la source exacte et peut-être serait-ce d’actualité, peut-être pas. Supposons aussi que le suspect de l’accident n’a jamais été accusé de quoi que ce soit. Peut-être n’est-ce pas lui qui a renversé l’enfant? Peut-être avait-il un alibi hors de tout doute? Dans tous les cas, aucune accusation ne semble avoir été portée par les autorités concernées contre le suspect. L’affaire est close.

Quelques années plus tard, un blogueur ou un journaliste, fait des liens entre le suspect, l’accident, le garage douteux et même des arrestations massives dans le monde interlope qui seraient tributaire à ce suspect. Si vous étiez le suspect en question, que l’on nomme, qui n’a jamais eu de mandats d’arrestation contre lui, mais qui réagit très vivement entre autres aux allégations qu’il est peut-être le responsable de l’emprisonnement de gens douteux qu’il ne connaît pourtant pas? Comment réagiriez-vous? De plus, le journaliste ou le blogueur en question, remettent à l’avant-plan des histoires qui ne sont plus d’actualité (il n’est plus suspect, n’a pas reçu de mandat et aucun nouvel élément judiciaire n’est apparut). Se doit-il d’accepter un statut de « suspect » pour le reste de ses jours? Pourrait-il dormir en paix? Devrait-il se faire protéger par des gardes du corps au cas où un réel criminel libéré après son terme et qui cherche des coupables à son incarcération le prendrait pour cible? De plus, en tant que journaliste, ou blogueur, la plate-forme de communication dont nous disposons est un moyen d’expression puissant et d’influence énorme. Ce droit à l’expression vient aussi avec une limite à ce que l’on peut dire des gens, quand on peut le dire et surtout comment on peut le dire. Cette plate-forme a aussi l’avantage de tisser des liens et de rendre facile la montée de boucliers

Cette fable me fait beaucoup songer à l’histoire de Zeke qui n’en finit plus de finir et de ce suspect qui est encore « suspect » quatre ans après le drame dont il n’a jamais été accusé formellement.

Tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir et le gris est triste… Bonne chance à tous les impliqués dans cette malheureuse histoire et que la justice penche en faveur de celui qui raison. Qu’il soit blogueur … ou éternel suspect!