- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Retour sur la boule de cristal du CRIM

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Il est toujours délicat de commenter un événement auquel on a été convié gracieusement. Il est vrai que le fait d’avoir fait la promo de celui-ci au préalable de ma visite [2] est déjà une contrepartie justifiant amplement le fait d’avoir une entrée gratuite. Néanmoins, c’est délicat, surtout si on est déçu. Par contre, il est bon que l’organisation prenne conscience des faiblesses de l’événement afin de pouvoir améliorer sa prochaine édition. Aussi, j’avais des rencontres avec des entreprises françaises dans la portion Rencontres industrielles France-Québec en TI [3]et la deuxième journée, j’étais invité à l’événement Google d’InfoPresse [4].

L’événement est bien organisé, les rencontres industrielles peuvent nous permettre de développer des affaires avec la France, mais les conférences que j’ai pu entendre, pour la majorité, étaient convenu, ne dévoilaient rien de nouveau et comme on dit en québécois « c’était plate ». L’une des deux vedettes était M. Dell de l’entreprise du même nom. Il était comique, avait la répartie intelligente et il est drôlement vif d’esprit. Il fit cette blague que j’aime bien  «I like birthdays because they are better than the alternative». À une question de l’assistance à savoir si Dell voudrait vendre des laptops avec l’OS Ubuntu, vite sur ses patins monsieur Dell répondit  « we will sell as many as people want to buy »! Mais qu’avons-nous réellement appris du modèle d’affaires de Dell? Finalement, pas grand-chose, pour ne pas dire rien, outre le fait peut-être que Dell sera « carbon neutral » d’ici la fin de l’année, qu’ils n’aiment pas l’ingérence gouvernementale dans les projets de récupérations, qu’ils sont toujours résolument B2B et patati et patata. Pour ce qui est de la deuxième vedette Sophie V. Vandebroek, présidente du Xerox Innovation Group, je m’attendais à des révélations sur comment ils font naître l’innovation ou quelque chose de semblable. Nous avons plutôt eu droit à un vil pitch de vente de pourquoi Xerox sont génial. Tellement convenue et peu informatif qu’à la moitié de sa présentation je n’en pouvais plus et je m’esquivais hors de la salle.

Pour tout vous dire, le panel qui avait un peu d’intérêt était celui sur l’évaluation des innovations en TI. On ne parlait nullement de ce sujet, mais les conférenciers avaient quelque chose à dire. Entre autres Chuck Hamilton d’IBM vanta les mérites des univers virtuels à des fins de ressources humaines (je l’ai d’ailleurs interviewé par la suite pour les copains Christian et Laurent de VideoPresse [5]), Louis Carbonneau expliqua les paradoxes de la gestion de la propriété intellectuelle chez Microsoft et Keith Parsonage vint nous dire pourquoi le Canada et le plus meilleur pays du monde pour faire de l’innovation techno (ça tombe bien puisque c’est le nouveau « buzzword officiel » du ministère Industrie Canada depuis quelques années déjà… Somme toute, ce fut une pléiade de conférenciers qui n’ont nullement éclairé les lanternes futuristes de la boule de cristal, mais qui ont plutôt discouru sur des sujets convenus en TI. Pour les années futures, il faudrait peut-être enlever « boule de cristal » et garder simplement « le rendez-vous annuel des décideurs en technologies de l’information »