- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Primeur : Des sites du gouvernement du Québec squattés par des domaineurs

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Plusieurs sites appartenant au gouvernement du Québec sont squattés par des domaineurs qui les utilisent à des fins pornographiques, de jeux ou de redirections payantes. Ces domaineurs utilisent une particularité de la langue française (l’utilisation de l’accent aiguë) pour capturer les visiteurs qui peuvent taper directement l’adresse du site dans la barre de l’URL en y inscrivant machinalement l’accent. À titre d’exemple, l’un des sites gouvernemental les plus visités au Québec est BonjourQuebec.com. Ces filous ont donc légalement acheté BonjourQuébec.com qui est en fait un site pornographique vantant les mérites physionomiques de jolies demoiselles. D’autres sites tels que :

emploiquébec.net
hydroquébec.com
hydro-québec.com
lotoquébec.com
loto-québec.com
téléquébec.tv
investquébec.com

sont aussi squattés de la sorte.

Qu’est-ce qu’un domaineur ?

(selon Wikipedia)

Le mot Domaineur est dérivé de l’anglais Domainer.
Un domaineur est un entrepreneur ou un spéculateur spécialisé dans les noms de domaine; il enregistre (crée) ou rachète des noms de domaine dans le but d’en tirer profit. Il est souvent confondu à tort avec le cybersquatteur.

Avant le boom du CPC, les domaineurs se focalisaient sur les noms de domaine dits “génériques” tels que “acheter.com”, “dormir.com”, etc.
Depuis, beaucoup de ventes de noms de domaine concernent les noms recevant du trafic (tels que les sites ayant existé et dont le domaine n’a pas été renouvelé) car ces derniers peuvent rapporter plusieurs milliers d’euros par mois à leur propriétaire.

L’exemple type est une page dite de “parking” qui propose au visiteur un panel de liens publicitaires; lorsqu’un visiteur clique sur l’un de ces liens, une certaine somme allant de quelques centimes d’euro a plusieurs euros est reversée au propriétaire du nom de domaine. [2]

Est-ce dramatique ?

Non en ce sens que ce n’est que plus ou moins 10% des internautes qui taperont directement l’URL d’un site dans la barre d’adressage plutôt que de le chercher dans un moteur de recherche et qu‘un pourcentage de ce nombre tapera cette adresse avec un accent. Cependant, pour BonjourQuebec qui reçoit plusieurs millions de visiteurs par ans, ces pourcentages infimes représentent tout de même un trafic potentiel suffisamment intéressant pour justifier une telle arnaque. Là ou le bât blesse est que certaines directives gouvernementales internes ont déjà incité (ici [3] et ici [4]) les Webmestres gouvernementaux à acquérir (on parle d’une vingtaine de dollars par an) leurs domaines accentués et que cela ne semble pas avoir été fait. À leur décharge, il est aussi bon de rappeler que bien que ces sites soient sur le Web, les moteurs de recherches ne les prennent pas encore en compte notamment puisque les organismes de standardisations internationaux (notamment IPV6 [5]) ne se sont jamais entendus sur l’utilisation de ces caractères.

Cette information est donc anecdotique, mais témoigne tout de même du peu de vision proactive de certains webmestres gouvernementaux et inciteras certainement les entreprises qui possèdent des caractères accentués dans leur marque de commerce, à protéger dès aujourd’hui les domaines accentués qui pourraient y être associés.