- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Le gouvernement du Québec , une succursale de Microsoft?

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Le gouvernement québécois est devenu «une filiale de Microsoft»

C’est la citation qu’on prête à Cyrile Béraud de Savoir-Faire Linux [2], dans un article Denis Lessard de La Presse.

Le gouvernement du Québec pourrait épargner des dizaines de millions sur-le-champ en adoptant une politique déjà appliquée dans plusieurs pays d'Europe, c'est-à-dire opter pour des logiciels ouverts, comme Linux, plutôt que de multiplier les licences coûteuses des systèmes d'opération Microsoft. [3]

Cyrille Béraud, le patron de Savoir-Faire Linux, une société d'informatique de la rue Saint-Urbain à Montréal, vient d'envoyer à la Cour supérieure une poursuite contre la Régie des rentes du Québec. [3]

En décembre dernier, la Régie des rentes annonçait qu'elle comptait effectuer sans appel d'offres le renouvellement des licences des systèmes d'opération de ses postes informatiques. Microsoft ne fournit plus de support pour son système Windows 2000 ce qui force les organismes à migrer vers une solution plus récente. [3]

Ça me fait penser à l’ancien ministre Henri-François Gautrais, qui avait déposé le livre vert Pour un Québec branché vers les citoyens [4] (PDF). Dans son document on pouvait lire les recommandations suivantes :

6.4 Nous recommandons de faire de l’évaluation des possibilités de partenariat public-privé une condition préalable à l’investissement dans tout projet majeur. Ce processus doit aussi tenir compte des possibilités d’intégration des petites et moyennes entreprises du Québec aux projets majeurs. [4]Nous recommandons aussi, lors de projets  gouvernementaux à portée régionale, l’inclusion des entreprises locales ayant une expertise liée aux TIC.
6.5 Nous recommandons de prévoir, dans la définition des critères d’appel d’offres, la latitude nécessaire au développement d’initiatives requérant une marge de manoeuvre substantielle pour les entreprises.
6.6 Nous recommandons que les projets développés au Québec satisfassent aux normes internationales en matière de TIC, afin que l’expertise ainsi développée puisse être exportable par les partenaires privés et donner lieu à un partage de profits.
6.7 Nous recommandons que les réflexions en vue de l’adoption d’une politique d’orientation gouvernementale en matière de logiciels libres se poursuivent au sein du gouvernement.
[4]

C’est vraiment dommage que ce n’eût été que des vœux pieux. L’industrie des PME informatique au Québec aurait bien plus besoin de contrats gouvernementaux pour se développer que de subventions. Mais il faut croire que les lobbys et les mafias TI des grands intégrateurs et manufacturiers sont bien plus puissants que toute la bonne volonté et les idées positives d’un ancien ministre. Juste comme ça, le Portugal et la Russie [5] ont déjà le code source de Microsoft dans leur langue respective. Pour être au moins logique dans son illogisme, le gouvernement du Québec ne pourrait-il pas lui aussi exiger de recevoir ce code?