- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Puritanisme technique

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Je n’ai jamais eu la langue dans ma poche et lorsque je deviens la cible de moralistes de l’hyperlien ou de quoi que ce soit d’autres, mon côté lionne qui rugit, n’est jamais très loin. Ainsi, on s’amuse à faire le procès des blogueurs qui dupliquent leurs contenus sur le blogue de l’AMM [2] et on me nomme personnellement dans un billet qu’on intitule sulfureusement « blogueurs mal blogués [3] ». Je le prends donc personnel et le débat qui se présente comme « neutre [4] » ne l’est certainement pas pour moi. Qui plus est, mes anciens associés sont aux premiers rangs (ici [5] et ici [6]) pour faire la morale contre des pratiques qu’ils utilisent eux-mêmes [7]. Parlons donc de « probité intellectuelle »!

Ce qui me rassure est que d’autres gros producteurs de contenus Web sont assez allumés pour réduire à néant ces puériles critiques de bas étage. J’aime particulièrement l’argumentaire de Steph Guérin [8]. :

« Et toi, Steph, tu veux pas ajouter ton grain de sel? »
(…)

1- On s’en sacre
Qu’un blogueur affiche son contenu à deux endroits? Je m’en fous. Au pire, si je l’ai déjà lu, je passe à autre chose. À l’occasion je l’ai fait et à d’autres, j’ai refusé. Tout dépend de ce que j’y gagnais. Parce que oui, je blogue pour gagner quelque chose. Si je pouvais retirer de la visibilité utile pour moi, pourquoi pas. Bien souvent, ce n’était pas le même auditoire ni des gens qui me connaissaient alors j’y gagnais.
2- Le SEO?
Au diable le SEO pour ces billets. Mes billets dupliqués ne sont pas des billets recherchés. Ils sont lus par ceux qui me suivent, mais très peu trouvés par la recherche. Sur ce blogue, 90% de la recherche tombe sur une grosse vingtaine de billets. Sur 800+ billets, c’est peu. Alors me faire dire que dupliquer nuit à mon SEO et que je risque d’avoir 1 visiteur au lieu de 2 sur ces billets? Bah! Who gives a damn?
3- Les commentaires à deux endroits?
Allons donc. Mes billets génèrent rarement plus de 10 commentaires. Et le Web québécois, c’est petit. Si quelqu’un veut voir les commentaires sur le blogue original, il trouvera bien. Surtout que j’insiste pour avoir un lien vers mon blogue lorsqu’un billet est repris. D’ailleurs, j’écris un billet sur mon blogue au lieu de commenter sur les billets qui couvrent le sujet. C’est mesquin ça, mon Steph!

Mais ce qui me réjouit le plus, c’est le commentaire de Michael Carpentier [9], sur le blogue de Steph [10]:

Si un auteur a la gentillesse d’offrir son contenu à d’autres, la moindre des choses est de ne pas chercher noise pour un puritanisme technique qui semble de plus en plus sélectif…

Moi-même très sensible au SEO, je dors très bien la nuit avec ce genre de détail insignifiant, appréciant davantage le fait que du contenu soit effectivement lu par plus de gens sur différentes plateformes que potentiellement trouvé par quelques uns sur une plateforme unique.

« Un puritanisme technique qui semble de plus en plus sélectif »

Je crois que c’est la phrase qui résume le mieux la situation. Le puritanisme, qu’il soit technique ou religieux, cache souvent autre chose de pas très beau. Qu’on discute « théoriquement » de pratique c’est une chose. Qu’on me nomme spécifiquement comme l’une de celle qui met en pratique des usages qui pourraient « ne pas être correct » et qu’on demande l’opinion des lecteurs, « au nom du débat », pour me clouer au pilori, s’en est une autre. J’ai des détracteurs pour différentes raisons et j’assume. Mais de me faire faire la morale par des gens qui disent publiquement une chose et font son contraire, là il y a des sacrées limites.