- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Les conneries du DGE, le Web et les technologies

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À chaque fois que je parle du DGE (Directeur Général des Élections) dans ce blogue, c’est pour m’attrister de l’incompétence apparente et du manque de compréhension et de vision de l’organisme. Mais qui travaillent donc là et qui sont les pantins qui leur servent de consultants?

Comme plusieurs amis et lecteurs de ce blogue connaissent mon intérêt pour l’utilisation du Web à des fins électorales et gouvernementales, plusieurs m’ont signalé l’article de LaPresse Le DGE veut contrôler l'internet aux élections [2]. Quelle connerie!

Pour ceux qui ne le savent pas encore, j’ai déjà mis en ligne un chapitre d’une étude confidentielle beaucoup plus volumineuse portant sur la votation électronique World governmental electronic voting experiments [3] et dans l’une des catégories de ce blogue, Gouvernement électronique [4], je discute depuis longtemps des sujets impliquant les instances gouvernementales (incluant les partis politiques) et le Web.

Pour revenir au DGE, dans l’article de LaPresse on peut lire :

Mais le problème soulevé ne vient pas tant des partis politiques comme tels, qui ont appris à se policer et à respecter les règles du jeu, mais plutôt d'internautes soucieux d'influencer l'opinion publique.

«Le problème, c'est les tiers, les gens qui, de leur sous-sol, ou des groupes qui ne sont pas autorisés par un agent officiel, qui décident d'utiliser Internet pour diffuser un message», explique le porte-parole du DGE, Denis Dion.

«S'il y avait des gens créatifs comme les Têtes à claques qui intervenaient en période électorale et qui attiraient l'attention beaucoup avec un document vidéo diffusé par Internet, cela soulèverait des questions», ajoute-t-il, pour citer un exemple de dérapage.

Quelle connerie! C’est certain que les partis politiques ont appris à se policer. Ils se policent tellement d’ailleurs qu’ils ne font rien de bon en ligne. Par rapport à ce qui se fait en France ou aux É.-U., nos partis politiques ont un retard colossal à rattraper. C’est donc vrai que pour l’instant, le DGE n’a pas encore à s’inquiéter de ce que feront les partis, en ligne. Ils ne font pratiquement rien et le font de travers de toute manière. Mais les gens dans leur sous-sol! Ho les gens dans leur sous-sol eux sont dangereux. Eux ils comprennent Facebook, YouTube, les blogues, maintenant Twitter et la puissance des réseaux sociaux. Ce sont eux qu’il faut surveiller. Mais comment faire cela? Humm, pour l’instant il appert que ce n’est que par dénonciation. Allô les belles valeurs démocratiques? D’ailleurs, déjà en mars 2007, je rigolais que d’un côté de la bouche, le même porte parole du DGE, Denis Dion, disait que le DGE ne ferait pas la police du Web et mettait en demeure des internautes de retirer des vidéos sur YouTube. [5]

Il y a aussi eu cette histoire de laisser-aller complet des municipalités quant au choix des technologies à utiliser pour la votation électronique, puis le constat d’échec, que j’avais appréhendé plusieurs années auparavant, des technologies utilisées. Le DGE laissait faire n’importe quoi, se retirait de ses propres responsabilités puis s’indignait de l’inefficacité apparente. [6] Quelle lâcheté et quel manque de vision? Disons que si je me fie à l’histoire récente impliquant le DGE, le Web et les technologies, ça promet d’être d’un ridicule à peine consommé…