- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

De la paranoïa publique privée

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Les vieux et vieilles comme moi, ne comprennent souvent pas pourquoi les jeunes sont si ouverts avec leur vie privée sur le Web. Les vieux « capotent » dès qu’une photo d’eux apparaît en ligne. Pourtant les jeunes, savent d’instinct, que lors d’un party, les copains qui prennent un cliché, vont dès qu’ils le pourront, mettre ces photos en ligne. Alors, ils « posent » naturellement afin que ces clichés les montrent sur un jour meilleur. Dans mon billet Pourquoi accepter des gens qu’on ne connaît pas sur Facebook? Prise 2 [2], un lecteur comprenait difficilement comment quelqu’un pouvait « collectionner » les amis Facebook. Ce genre de réflexion est typique des générations plus vieille et proche de la mienne (génération x) mais contraire à ce que mettent en pratique la génération Net. Les « vieux » mettent une cloison très étanche entre leur vie privée et leur vie publique et ont de la difficulté à franchir leur zone de confort. C’est normal d’avoir ces réactions et de difficilement comprendre les jeunes qui sont un livre ouvert sur le Web.

Pour ma part, il est maintenant de notoriété publique que je suis très ouverte sur le web avec ma vie privée. D’un coté, je vis une situation qui quoique personnelle, ne passe pas inaperçue dans le monde réel. Je n’ai donc pas joué l’autruche et fait semblant que personne ne s’apercevrait du changement. J’en ai abondamment parlé, avec des intensités relatives en fonction des types de réseaux sociaux. Je suis donc plus ouverte sur certains blogues, dans Facebook ou Twitter, que je ne le suis ici. Mais nonobstant ma récente situation personnelle, déjà j’étais très ouverte sur le web et parlais abondamment de situations personnelles. C’est ce que font massivement les jeunes et la frontière publique/privée est très différente pour ceux-ci comparativement aux générations plus âgées. Les jeunes ont compris que quoi qu’il advienne, de toute façon ils seront en ligne, avec ou contre leur gré, aussi bien que ce soit avec leur gré et qu’ils puissent mettre en scène une image qui corresponde le plus possible à ce qu’ils veulent vraiment.

Dans l’article du Wired de ce mois-ci, Almost Famous, on pouvait lire :

“ People have been paranoïd about having any presence online for such a long time. ” says David Karp, founder of Tumblr blogging service (…). “A lot of them have gone through that transition of ‘Well, shit, it’s out there. I’m searchable on Flickr or Google.’ The cat is out of the bag, and the only way to take back that control is to get out there and have a presence, have an identity that you feel represents you”.

Like it or not, we are all public figures now – famous, as the new cliché goes, for 15 people. “By actively keeping a blog and using Twitter and maintaining my social network profiles, I am shaping my image,” says Ian Shaffer, CEO of Deep Focus, an internet marketing firm in New York and LA. “Maybe not for the general public, who couldn’t care less, but for the 500 or so people who care about me and are actively or passively paying attention”.


MAJ

C’est autant valable pour les individus que pour les entreprises