- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Le gouvernement du Québec apprivoise les médias sociaux sans reconnaître les efforts individuels

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J’ai été mise au courant d’une saga qui oppose le forum zonegrippeaviaire.com [2] au Gouvernement du Québec. C’est que zonegrippeaviaire cherche à se faire reconnaître officiellement par la Direction de la coordination de l’information et des mesures d’urgence, Services Québec. Il semble que leur démarche se frappe à un mur.

Étant moi-même un peu Don Quichotte, j‘admire la ténacité de zonegrippeaviaire à vouloir collaborer et être partie prenante des mesures d’urgence au Québec. Dans un courriel reçu ce matin, je peux lire :

Aux États-Unis, les médias sociaux du domaine des préparatifs pandémiques sont reconnus par les autorités gouvernementales et ils sont invités à participer aux processus de planification des mesures d’urgence en cas de pandémie. Les éditeurs de FluWiki et FluTrackers, de même qu’une douzaine de blogeurs, ont été conviés par le CDC à Atlanta, de même que par Health & Human Services à Washington, pour participer à des simulations de pandémie. Ces personnes sont systématiquement invitées à participer à toutes les conférences téléphoniques et conférences de presse.

C’est clair qu’ici, notre gouvernement se questionne encore sur les stratégies à déployer face aux interlocuteurs citoyens. D’ailleurs, l’interlocuteur qui m’informe du quiproquo avec le gouvernement, me met en hyperlien, le document obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Les médias sociaux et la communication du risque Direction de la coordination de l’information et des mesures d’urgence Gouvernement du Québec | Mai 2008. [3]

Ce document qui cite le chapitre du copain Claude Malaison, du collectif Pourquoi Bloguer dans un contexte d’affaires [4]fait un tour d’horizon du Web 2.0 et des blogues dans un contexte d’information des mesures d’urgence. Leurs conclusions :

Les organisations gagneraient donc à se familiariser avec ces outils et à se tenir au courant des développements et actualités qui y sont rattachées, car ils prendront certainement une place grandissante dans les façons de faire des administrations publiques dans les années à venir. Par contre, la majorité des applications du web 2.0 n’en sont qu’à leurs premières versions et comportent des lacunes importantes, notamment en matière de réglementation et d’éthique. Il est donc suggéré d’expérimenter «sans trop y investir de temps et argent avant [qu’elles] aient atteint à la fois une plus grande maturité et une plus grande crédibilité(38)».

La prudence est certes une vertu, mais elle empêche souvent l’émergence de l’innovation. Disons que dans un contexte gouvernemental, j’aime encore mieux le courage expérimental de la LAFD (Los Angeles Fire Department). Eux utilisent déjà les blogues, Twitter, Flickr, YouTube, les groupes de discussions, la baladodiffusion et j’en passe [5]. Ici on observe prudemment et on attend, là-bas ils expérimentent et abattent les barrières pour s’approcher des citoyens. Deux visions diamétralement opposées qui font la différence entre un gouvernement de suiveux, ou de chef de file…