- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Le phénomène blogue tirerait à sa fin?

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C’est du moins la prédiction du journaliste Nelson Dumais, que par ailleurs, je respecte beaucoup. Dans son article Le phénomène blogue tire à sa fin [2], il proclame que le blogue n’en a plus que pour un an ou deux.

Or, je suis parfaitement conscient que la chronique-blogue, telle que je l’exerce présentement, est un phénomène qui tire à sa fin. Je sais, je sens, je petit-doigtise, que bientôt, possiblement en 2009, au plus tard en 2010, il me faudra changer de moyen, il me faudra passer à autre chose pour continuer de prendre mon pied à écrire des articles technos. Pourquoi? Parce que les gens commencent à en avoir assez. Pas tous les gens, bien sûr. Parlons plutôt des utilisateurs précoces, ces « early adopters » qui achèvent de quitter et des « fidèles » de la deuxième vague qui commencent à manifester de la grogne.

Ha bon? Vraiment? Humm, je me demande qui sont ces utilisateurs précoces qui décrochent? Il y a sans doute son copain Michel Dumais [3]qui lui en rajoute :

Tough shit pour les consultants et les vendeux de «bloyes».

Mouais, les vendeux de « bloyes ».
Moi je me questionne plutôt sur « les vendeux de journalisme ». Je crois plutôt que c’est le « phénomène journalisme classique » qui tire à sa fin. D’ailleurs, plus loin, dans l’article de Nelson Dumais, c’est plutôt le manque de contrôle des commentaires des blogues de journalistes qui semble être l’épine du problème et le sujet de l’article [4].

Si les blogues favorisent l’interactivité entre les auteurs et les lecteurs, il arrive que certains échanges de commentaires tournent au vinaigre, poussant des fidèles à quitter la barque. À terme, assistera-t-on à une implosion de la blogosphère?

C’est que les journalistes sont devenus blogueurs. C’est aussi que plusieurs ont eu des technologies blogues rudimentaires et souvent « inventés de toutes pièces » et fournis par leur corporation pour qu’ils pratiquent le nouvel art du blogueur journaliste. Je me souviens encore de ce journaliste de l’Actualité qui me demandait conseil sur son blogue. Après lui avoir dit à quel point sa techno était « poche » et qu’elle ne lui permettrait pas de bloguer dans les règles de l’art, il ne pouvait qu’acquiescer et me répondre que c’était les technos de Toronto qui décidaient tout et qu’il ne pouvait rien y faire. Ce qui est triste de cette histoire est que de prendre un épiphénomène et de le projeter sur l’ensemble des blogues, est un peu , ma foi, réducteur et non approprié. Les journalistes se plaignent des commentaires anonymes? Simple à résoudre, vous n’avez qu’à demander une inscription obligatoire et confirmation du courriel par le système tel que le fournit WordPress par exemple. Vous n’aurez plus aucun anonyme, mais quelques pseudonymes. Vous n’avez pas le temps de modérer vos commentaires et n’y participerez pas? C’est évident que ça deviendra le bordel. La solution à ça est d’exiger des patrons qu’ils fournissent les moyens de leurs ambitions. S’ils veulent des blogues journalistiques, qu’ils paient les ressources humaines pour s’en occuper! À part ça, que les blogues meurent un jour? Non je ne le crois pas. Ils vont se transformer certes, les technos vont évoluer, mais le blogue qui représente « la parole citoyenne » est là pour rester et même pour s’amplifier. Les journalistes eux-mêmes participent à cet essor. Les blogues sont de l’opinion et les journalistes vedettes, ceux qui font encore vendre les journaux pour une couple d’années (je petit-doigtise ici) sont les chroniqueurs et éditorialistes, qui font de l’opinion. Humm, c’est étrange non? Et ce sont souvent les mêmes auxquels ont demandent de bloguer! Pour le journalisme « dit classique », ça devient tellement « standardisé » que ça n’intéresse plus personne…
Les nouvelles de LaPresse, du New York Times, de Radio-Canada ou du Journal de Montréal? Who cares?
Encore quelques Baby-boomers qui incidemment, enseignent l’art journalistique…