- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Questionnement sur le code déontologique des journalistes membres de la FPJQ

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Dans le code de déontologie des journalistes membres de la FPJQ [2](Fédération professionnelle des journalistes du Québec) on peut lire :

2. Valeurs fondamentales du journalisme
Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l’esprit critique qui leur impose de douter méthodiquement de tout, l’impartialité qui leur fait rechercher et exposer les divers aspects d’une situation, l’équité qui les amène à considérer tous les citoyens comme égaux devant la presse comme ils le sont devant la loi, l’indépendance qui les maintient à distance des pouvoirs et des groupes de pression, le respect du public et la compassion qui leur font observer des normes de sobriété, l’honnêteté qui leur impose de respecter scrupuleusement les faits, et l’ouverture d’esprit qui suppose chez eux la capacité d’être réceptifs aux réalités qui leur sont étrangères et d’en rendre compte sans préjugés.

Mais que ce sont de beaux principes! Ce sont des valeurs que je partage aussi. Bon, peut-être que je manque de compassion parfois, mais je ne suis pas parfaite et moi je ne prétends pas l’être.

c) Les titres et présentations des articles et reportages ne doivent pas exagérer ni induire en erreur.

Bon j’aime bien faire des titres « punch » comme on dit. Mais la presse écrite, et les infos télévisées? Non, eux comme ce sont des pros de l’info ils sont certainement au-dessus de ça. (humm)

3 e) Une rumeur ne peut être publiée sauf si elle émane d’une source crédible, et si elle est significative et utile pour comprendre un événement. Elle doit toujours être identifiée comme une rumeur. Dans le domaine judiciaire, la publication de rumeurs est à proscrire.

Si je comprends bien ce point, une rumeur qui vient de quelqu’un de confiance, c’est OK mais il faut dire que c’est une rumeur. On continue :

3 h) Les journalistes ne doivent pas se livrer au plagiat. S’ils reprennent une nouvelle exclusive qui vient d’être publiée ou diffusée par un autre média, ils doivent en identifier la source.

Ça, c’est carrément ce que fait tout blogueur qui se respecte. Mais c’est drôle, j’ai comme l’impression que ce ne sont que les blogueurs qui citent les sources médiatiques de ce dont ils parlent? De mémoire, je vois rarement un journaliste qui parle de Google, par exemple, citer que ça vient de ZDnet, de Techcrunh ou d’ailleurs. C’est comme s’ils avaient rêvé çà durant la nuit et qu’au matin, ils savaient ce qu’avait dit Eric Schmidt le matin même en Californie, à partir de Montréal. Mais bon, ils ont sans doute des sources très bien informées qu’ils ne nomment tout simplement pas. On ne va pas couper les cheveux en quatre pour ça…

9. Conflits d’intérêts
Les journalistes doivent éviter les situations de conflits d’intérêts et d’apparence de conflits d’intérêts, que ceux-ci soient de type monétaire ou non. Ils doivent éviter tout comportement, engagement ou fonction qui pourraient les détourner de leur devoir d’indépendance, ou semer le doute dans le public.

Il y a conflit d’intérêts lorsque les journalistes, par divers contrats, faveurs et engagements personnels, servent ou peuvent sembler servir des intérêts particuliers, les leurs ou ceux d’autres individus, groupes, syndicats, entreprises, partis politiques, etc. plutôt que ceux de leur public. Le choix des informations rendues publiques par les journalistes doit être guidé par le seul principe de l’intérêt public. Ils ne doivent pas taire une partie de la réalité aux seules fins de préserver ou de rehausser l’image de tel individu ou de tel groupe. Les conflits d’intérêts faussent ou semblent fausser ce choix en venant briser l’indispensable lien de confiance entre les journalistes et leur public.

Les conflits d’intérêts ne deviennent pas acceptables parce que les journalistes sont convaincus, au fond d’eux-mêmes, d’être honnêtes et impartiaux. L’apparence de conflit d’intérêts est aussi dommageable que le conflit réel.

Sur ce point, « Il y a conflit d’intérêts lorsque les journalistes, par divers contrats, faveurs et engagements personnels, servent ou peuvent sembler servir des intérêts particuliers, les leurs ou ceux d’autres individus, groupes, syndicats, entreprises, partis politiques » je me demande si de faire partie de la FPJQ constitue un conflit d’intérêts? Si les journalistes en lock-out au Journal de Montréal et qui montent Rue Frontenac sont aussi en conflit d’intérêts? Si les journalistes fédéralistes qui écrivent pour un journal fédéraliste sont en conflit d’intérêts? Si les journalistes qui sont « embedé » avec l’armée en Irak et en Afghanistan sont en conflit d’intérêts? Si les journalistes qui deviennent politiciens ou les politiciens qui deviennent journalistes sont en conflit d’intérêts? Bref, il me semble que je vois pleuvoir des conflits d’intérêts? Mais c’est sans doute juste moi et mon esprit tordu? Quoi qu’il en soit, un blogueur qui se respecte déclare toujours en ouverture de billet ses conflits d’intérêts. Je le fais systématiquement et je suis consciente qu’il y en a souvent. Je ne me souviens cependant pas d’avoir lu ou entendu un journaliste déclarer les siens. Mais encore là, ce n’est probablement que juste moi. Ha oui, comme le dit la FPJQ:


Le respect des règles de déontologie journalistiques est la seule chose qui distingue les journalistes professionnels des autres communicateurs publics, entreprises ou journalistes citoyens. [3]

Pour votre info, cette citation est commanditée sur le site de la FPJQ par Radio-Canada, Gesca, Astral Media, Séletion du Reader’s Digest et Rogers…