- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Comment se prouve le retard de nos entreprises sur le Web?

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Ça fait déjà de nombreux billets que je publie spécifiquement sur ce sujet qui n’est pas nouveau mais, à force d’en jaser avec vous, peut-être que les choses vont avancer juste un peu. C’est aussi que, suite à mon billet Pourquoi nos entreprises sont-elles en retard sur le Web? [2], un lecteur a comme l’impression que je fais mon argent sur le dos du retard du Québec sur le Web comme il me le mentionne ici [3] :

Nicolas Ritoux

(…) C’est facile de taper sur le Québec pour pousser sa cause commerciale, mais franchement je trouve qu’on est une société qui a 10 ans d’avance sur la France sur bien des points.

En france l’internet est encore beaucoup vu comme un “push media” qui reflète bien la conception unilatérale de haut en bas et la stratification élitiste de leur société en entier. Ils nous refont le coup du minitel en plus coloré et brillant (le minitel, ils auraient pu inventer le courriel avec ça, mais au lieu de ça ils ont choisi d’en faire un canal unilatéral de haut en bas).

Mon point de vue est très radical et généralisateur, mais c’est juste pour contre-balancer les attaques perpétuelles totalement injustes de Michelle contre la société québécoise qui est ultra branchée dans sa vie quotidienne, à commencer par ses universités, qui étaient déjà full internet il y a 12 ans quand je suis arrivé et que mon université française offrait un poste d’accès 56k sur réservation à 10,000 étudiants. (…)

Ma réponse [4]:

@Nicolas
Vous dites n’importe quoi. Moi je ne parle pas que d’impressions et que le Québec soit en retard, ça n’affecte pas ma business, au contraire. Si nous étions en avance, j’aurais peut-être même moins de job. Cependant, des indices externes comme ceux qu’évoque Le Devoir de ce week-end [5] et qui vient de l’Union Internationale des Communications [6] ou encore les différents éléments présentés dans La lettre ouverte au premier ministre du Québec [7] ou ceux du eReadiness Index du non moins sérieux The Economist [8], me donnent certainement raison. Avant de m’accuser de n’importe quoi, faites votre travail de journaliste (ce que vous êtes, je crois) et fouillez un peu plus la matière afin de valider si ce ne sont que des impressions que j’émets, ou si c’est un peu plus fondé. Aussi, relisez la mise en garde du journaliste qui dit lui-même « Michelle ne m’a pas raconté que les misères du e-commerce à Montréal mais c’est ce que j’ai conservé de notre entrevue. »

À la décharge de monsieur Ritoux, il s’excuse aussi ici [9]:

Nicolas Ritoux

Michelle, je me rends compte en me relisant que j’ai emprunté un ton un petit peu agressif, mais ce n’était vraiment pas contre toi. Je m’excuse si c’est ainsi que tu l’as intrerprété. C’est juste que dès qu’on parle de la France je ne contrôle plus ma passion (i.e. d’immigrant qui a tourné le dos à son pays d’origine et qui renie tout ce qui en provient).

Pour ce qui est du contenu de mon intervention, je ne parlais pas à titre de journaliste mais à titre personnel, c’était une perception personnelle. Je continue à penser que d’un point de vue culturel, dans la vie de tous les jours, dans la psyché collective, l’Internet est beaucoup plus ancré dans les moeurs au Québec qu’en France. Maintenant, du point de vue des infrastructures et des efforts des acteurs majeurs de l’industrie, c’est autre chose, comme l’indiquent les sources que tu m’as indiquées et que je n’avais effectivement pas lues auparavant.

On peut recommencer à se tutoyer maintenant?

MAJ
En plus, je suis tellement chauvine pour le Québec, que si nous étions en avance, je serais la première à nous vanter. Aussi, monsieur Ritoux et moi, on va recommencer à se tutoyer. S’il ne le prend pas personnel, il va sans dire…