- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Le business case du placement de produit sur un blogue

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Le business case,  du placement de produit sur un blogue, va énormément varier d’un blogueur à l’autre ou même d’un produit à l’autre. Il est donc difficile de faire un cas d’école pour tout. Cependant, comme pour le placement de produit dans une émission de télévision ou dans un film ou même, par extension, pour une commandite venant d’une vedette (et dans les blogues il y a des vedettes), il est avant tout question de match, de public cible, de « fit » entre la personnalité et le produit et de sous. Si une vedette endosse un produit dans un contexte de commandite ou de porte-parole, il y a un transfert ou association de la popularité du porte-parole avec celle du produit. Ainsi, si un champion international de plongeon est commandité par une compagnie de fast-food, on pourrait croire que ce champion aime bien manger là (même si ce n’est probablement pas le cas et qu’il a besoin de sa commandite pour payer son entraînement). Reste que l’association mentale se fera très probablement à des niveaux inconscients et que ça vaut de l’argent…
Pourquoi je vous parle de ça? C’est parce que j’ai mis en ligne le billet Pub de voiture sur mon blogue? Placement de produits, serait plus adéquat [2]et qu’on me demande dans les commentaires de justifier le business case de ce que j’avance dans ce billet. Tout d’abord, comme c’est souvent le cas, il m’arrive de puiser dans mon expérience personnelle pour faire des billets. Dans ce cas-ci, on voulait faire de la pub de voiture sur mon blogue. Le CPM qu’on m’offrait était déjà en deçà de ce que j’ai déjà avec la pub actuelle et venant de LesAffaires.com. Aux fins de discussion, l’an dernier, lors de la défunte Régie des blogueurs d’affaires de transcontinentale, j’avais plus ou moins 800 $ de revenu publicitaires par mois. Ce montant correspond à la location d’une très grosse voiture pour un mois. Aussi, une pub d’un mois disparaît tout de suite une fois que j’enlève le code. Par contre, un billet écrit avec mes talents de référencement, se trouve en première page de Google pour un certain temps, et reste dans mes archives indéfiniment. De plus, un billet frappe plus l’imaginaire et risque plus d’influencer une décision d’achat qu’une publicité. Une série de billets, encore plus. Aussi, une voiture qui servirait d’outils de commandite dans le cadre d’une campagne de placement dans mon blogue, pourrait aussi être identifiée comme tel et fournir un support promotionnel additionnel dans la vraie vie. Aussi, dans mon cas particulier, mes présences Twitter et Facebook augmenteraient encore ce « package deal » qui pourrait être négocié avec un annonceur. Finalement, si on parle en plus d’une commandite (dans laquelle je deviens porte-parole) une campagne médias traditionnelle additionnelle pourrait sans doute être aussi jumelée à la campagne.
Un business case est donc très certainement crédible.
Pour les critiques
On me dit que j’y perdrais de ma crédibilité. Une commandite, un placement de produit et être porte-parole sont toutes des choses différentes qui peuvent fonctionner de manière concourante sans pour autant que je ne perde de crédibilité. Tout d’abord, il faut que j’accepte. Ce qui n’est pas chose faite (à preuve, j’ai refusé le placement de pub qu’on me proposait). Deuxièmement, on peut acheter du placement de produit sur mon blogue, mais on ne m’achète pas pour autant. Je vais aviser mes lecteurs que je suis payée pour tester un produit et que je vais donner mon opinion neutre là-dessus. Je l’ai toujours fait et je vais continuer de le faire. D’ailleurs, on s’insurge dans les commentaires que je veuille remplacer les journalistes automobiles. On oublie de noter que plusieurs d’entre eux sont déjà achetés par de nombreux voyages des compagnies automobiles comme l’a déjà, à juste titre fait remarquer, un chroniqueur automobile de Radio-Canada (dont j’oublie le nom, mes excuses) à Tout le monde en parle. Leur avis est en outre technique, le mien serait plus émotif et biaisé et ça serait présenté ainsi. Ça en enlèverait pas pour autant sa valeur et son potentiel d’influence sur les consommateurs. Je me souviens en outre d’une émission de télévision dans laquelle un chanteur populaire vantait les mérites de la Prius dans une discussion avec l’animateur. Je songe encore à cette marque à cause de ça (si je me souviens bien le chanteur était Claude Dubois). Finalement, on me parle d’impartialité alors que j’ai toujours été partiale. C’est d’ailleurs l’une de mes marques de commerce. Je dis ce que je pense et j’avoue d’emblée, mes biais.

En conclusion, je suis en discussion avec bien des entreprises sur un tas de choses, y compris des placements de produits, porte-parole et autre et les choix que je ferai ou pas, seront dictés par des considérations financières, de relations publiques, du bon sens et du fit possible. Le point de mon billet et du précédent est que la pub n’est plus vraiment regardé ni à la télévision (sauf encore pour les chaînes de nouvelles continue et de météo parce difficilement pré-enregistrable avec mon enregistreur numérique personnel), ni dans les journaux et encore moins sur les panneaux routiers, il m’apparait donc de plus en plus probable et même souhaitable que la pub se transpose désormais dans les blogues, tv, médias sociaux et autres, avec des formes plus originales et adaptées.
Pour les insultes qui étaient aussi en commentaire dans mon billet précédent, je vais y revenir plus tard…

MAJ
Je vous rappelle que je suis régulièrement invitée (gratos) pour assister à des événements de toutes sortes (valant de quelques centaines à un millier de dollars) et principalement techno, pour que j’en parle ici, ou dans Twitter, si le cœur m’en dit. Je le fais souvent de bonne grâce parce que j‘ai le goût d’y aller et que ce qui s’y trouve est intéressant. Par ailleurs, cet été, on m’a offert, sans que je ne demande quoi que ce soit, toute une gamme de produits d’entretien capillaire, après que j’ai mentionné dans Twitter, avoir bien hâte de pouvoir me laver les cheveux. J’ai essayé le produit en question et me suis empressée de dire à quel point mes cheveux étaient maintenant plus beaux (ce qui est vrai). J’en ai parlé dans Facebook et Twitter et plusieurs copines (et moi-même) achetons maintenant ce produit. Le placement de produit peut donc prendre plusieurs formes. Dans Facebook, je parle aussi souvent des designers québécois. Je le fais parce que j’ai le goût de le faire et que j’aime les fringues. N’empêche que depuis, plein de designers se sont mis copains avec moi et plusieurs aimeraient maintenant que je parle de leurs produits. J’ai été présidente d’honneur des Célébrations de la fierté de Montréal et ce que je portais lors de la parade de la fierté était aussi commandité. Ça a été mentionné dans le site de l’organisation et c’est ce que je portais ce week-end lors de ma conférence à PodCamp. L’idée de placement de produits n’est donc pas si « flyée » que ça. C’est juste qu’on en parle peut-être pas assez et que ça ne fait peut-être pas beaucoup de fric aux agences de pubs. Mais moi j’aime bien briser les mythes et parler d’innovations et de manière différente de faire les choses…