Avantages et désavantages des médias sociaux (suite de ma réponse à monsieur Foglia)

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En commentaire à mon billet d’hier, Expliquez-moi ce rien – réponse à monsieur Foglia, F. Desjardins me demande :

(…) Je suis déçu. Non pas que vos propos ne soit pas justes, mais il semble qu’ils passent à coté de la question. Vous avez senti l’attaque vis-à-vis les média sociaux de façon plus forte que la question du “rien” qui est le réel sujet..? Oui, il y a du “rien” dans d’autres média. Mais ne me dites pas “Les médias sociaux sont corrects parce que dans la télé y’a aussi des niaiseries”. Expliquez-moi plutôt en quoi les médias sociaux ont une part d’utilité. Répondez à M. Foglia comment ce média, tel ses prédécesseurs, amène une pertinente avancée pour notre société. Je sais que ces avantages doivent exister, qu’elles sont en train de s’établir. J’espérais une réponse structurée qui en ferait la synthèse, ce qui tournerait mieux le journaliste en bourrique que cette montée de lait du genre “les autres sont pas mieux!”. (…)

Or comme je le mentionne dans ma réponse à M. Foglia, le livre Les médias sociaux 101, a répondu de manière assez développée à la question « en quoi les médias sociaux ont une part d’utilité ». Je n’ai donc pas le goût et ou la patience de répéter ici ad nauseam, les mêmes choses que je dis déjà depuis 10 ans. De plus, comme je le mentionne aussi, l’insidieuse guéguerre « les médias sociaux ne sont pas pertinents (inclure aussi les blogues) comparativement au travail des journalistes » est un débat déjà fait, mort et enterré. Par contre, comme l’indique Marc Snyder, il est peut-être bon, encore une fois, de répéter de façon succincte, certains des avantages et inconvénients des médias sociaux.

En réponse à F Desjardins, qui demandait à Michelle de “(répondre) à M. Foglia comment ce média, tel ses prédécesseurs, amène une pertinente avancée pour notre société, je dirais qu’il y au moins quatre choses qui me viennent à l’esprit:

  • La facilité et le faible coût de publication et de distribution: Les précédents médias cités par Michelle étaient réservés aux créateurs et/ou consommateurs de contenu extrêmement privilégiés (sur les plans monétaire ou intellectuel).
  • La rapidité de publication et de distribution: Un exemple patent est la valeur de Wikipedia par rapport à celle de l’Encyclopédie Britannica. Un des deux devient caduc assez rapidement; je vous laisse deviner lequel.
  • L’interactivité: Vous avez pu commenter le billet de Michelle (et elle aurait pu choisir de vous répondre) et je peux commenter votre intervention. Aucun des médias cités par Michelle ne le permettaient.
  • La consommation asynchrone: Les médias sociaux, je les consomme quand je le choisis, sur la plateforme que je choisis. Pas la radio, pas la télé. (…)

À ces avantages je rajouterais :

  • La création de relations personnelles et de conversation grâce aux médias sociaux. Par exemple Yulbiz, Yulblog, de tweetup et une ribambelle d’autres événements dans « le monde non virtuel» ont lieu à chaque jour sur la planète et permettent à des gens de se rencontrer et de jaser « à échelle humaine » et viennent directement des médias sociaux.
  • La culture du remixage permet de copier-coller différents éléments trouvés sur le web et de créer de nouveaux contenus, produits et services. C’est aussi de cette culture qu’est issu ce qu’on appelle les « widgets » et les « mashups », que moi j’appelle le pâté chinois et qui pourrait permettre par exemple d’utiliser une carte Google pour montrer où sont situé géographiquement et à peu de coûts, les différents libraires indépendants au Québec (si ceux-ci étaient plus au fait des médias sociaux).
  • L’augmentation de la transparence et de l’imputabilité des organisations privée et publique. Grâce aux médias sociaux, les organisations travaillent maintenant plus difficilement en vase clos et les différentes arnaques qu’ils utilisent pour duper les gens sont maintenant mise à jour de façon directe et régulière, les forçant à devenir plus éthiques et transparentes.

Les désavantages :

  • L’infobésité qui nous fait perdre des fois d’excellents contenus qui peuvent ne pas être mis en valeur à cause du trop grand flux d’information. Cependant, ce désavantage est compensé par le mécanisme d’autorégulation du Web que sont les hyperliens externes qui agissent comme des votes de confiance et qui font percoler (expression de mon collègue blogueur Martin Lessard) les contenus de qualité au-dessus de la masse, dans les moteurs de recherche et dans les contenus des médias sociaux (comme sur les raccourcisseurs d’hyperliens de twitter par exemple).
  • L’anonymat qui peut être une plaie des médias sociaux et qui dans certains cas permet les contenus haineux, les bitcheries facile et la polarisation des débats qui serait généralement plus sains.
  • La cyberdépendance qui quelquefois affecte les usagers qui n’ont pas encore pris conscience qu’une des fonctions fondamentales des outils de technologie de l’information est le bouton « off ».

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Commentaires

  1. Tweets that mention Avantages et désavantages des médias sociaux (suite de ma réponse à monsieur Foglia) • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Michelle Blanc, Carla Beauvais, Sabrina Duguay and others. Sabrina Duguay said: Deuxième réponse de @Michelleblanc à Foglia ou quand elle cite mon ami @marcsnyder http://bit.ly/dKOCWH […]

  2. Marc Snyder

    Merci pour le complément!

  3. F Desjardins

    Je vous remercie aussi pour le complément.
    Vous donnez matière à discussion, mais je suis peut-être mieux de lire d’abord votre livre. D’un autre coté, répéter est le tribut de ceux qui possèdent la connaissance.

    Merci de nous partager…

    (un enseignant qui passe sa vie à répéter !)

  4. Olivier

    Inconvénient : pas d’éthique sociale, contrairement à l’éthique journalistique. On ne sait jamais ce qu’on peut croire ou pas. Un acteur est-il en danger de mort et appelle-t-il à l’aide sur Twitter, ou joue-t-il ?

    Les contenus de qualité ont souvent en fait peu de liens. 90% du web est de la merde, et 90% des gens aiment la merde. Quand un journaliste hisse la société vers le haut, le web reflète la société dans sa médiocrité.

  5. Mon`oncle ti-guy

    La critique joue aussi un rôle important dans le « cycle de vie médiatique ». Par contre, l`interaction immédiate que nous apportent les médias sociaux via des réactions de toutes parts amène le « critiqueur » à être un peu plus vigilant au risque de perdre sa crédibilité assez rapidement!

    Très bon billet Michelle! Merci!

  6. Jp

    @olivier : l’éthique journalistique , laissez moi rire…. rare sont les journalistes et les journaux d’ aujourd’hui qui font mieux que les gens… ils verrifient peut être leurs sources et leurs infos … mais ils sont quasi tous muselés, alimentés par les memes sources et se font porte parole de la voix du pouvoir économique en place… il ont un interret économique a défendre… contrairement a un tas de bloggueurs compétents qui écrivent de manière libre. La presse d’ aujourd’hui n’a comme éthique que d’annnoner les mêmes infos officielles en boucle et de vendre du papier avec des infos chocs…

    Le média français ou italien en sont des exemples caractéristiques…

    la difference c’est que aujourd hui il est encore plus difficile de comprendre qui est “trustable” , mais l’avantage c’est que on sait que l’appareil traditionnel ne l est pas!

  7. Michel F

    Merci de vous être donné la peine de répondre de façon succincte et claire. Pour un néophyte c’est éclairant.
    C’est effectivement un très beau billet.

  8. Denis Paul van Chestein

    Salut Michelle.

    Je trouve, au contraire de F. Desjardins, que ta réponse et ton complément sont tous deux à la fois des plus pertinents et très bien dosés, Michelle.

    Ceci dit, quant à la nature du rien, Michelle, nous pourrions suggérer à M. Foglia, que j’admire moi aussi depuis toujours, la présentation de Tara Hunt à l’avant-dernier WebcomMT “Je mange un sandwich au balonné et autres mises à jour qui devraient vous estomaquer…” dans laquelle elle met bien en évidence la nature très souvent frivole, voire futile, des conversations sur les Médias Sociaux et nous explique, chiffres à l’appui, qu’elle participe en fait de ce besoin fondamental des êtres humains : communiquer, d’aucuns diront socialiser.

    Et moi qui vous lit assidûment depuis plus de 20 ans, je me permettrai de vous le dire, M. Foglia, vous êtes sans l’ombre d’un doute, le Maître planétaire absolu de la digression libre (petit pléonasme gratuit, ici…) inspirée de Rien, forme de communication/conversation que vous avez su développer pour atteindre parfois (assez souvent) au sublime, à l’art !!!

    Bien à vous, M. Foglia.

  9. Mariane Cayer

    Hum, un léger détail dans votre billet m’a fait tiquer Mme Blanc. C’est votre commentaire sur les librairies indépendantes… Malheureusement, notre association n’a pas les moyens techniques et humains de grosses chaînes comme Archambault (qui est lié à votre éditeur Logiques ainsi qu’à votre distributeur Messageries ADP soit dit en passant 😉 ou Renaud-Bray, alors les choses bougent plus lentement. Je prends par contre bonne note de votre remarque, ma librairie va avoir un site Internet bientôt (je sais, je sais, on est en retard!!!) et je veillerais à mettre une carte depuis Google pour que tout le monde puisse savoir où on est! En tout cas, je suis en train de lire votre livre, ça risque fort d’ouvrir des portes par chez nous, simplement parce que je vais avoir les bons outils pour le faire. Fallait bien que vous passiez par un livre pour que la libraire que je suis vous découvre 😛

  10. Michelle Blanc

    @Mariane Les médias sociaux sont plus une question de philosophie de gros sous. Bonne chance à vous avec votre présence Web et ravie de savoir que mon livre vous ouvre quelques horizons