- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Facebook vs Twitter

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La semaine dernière je me suis amusé à détruire certains mythes [3] entourant facebook [4] et à affirmer que Twitter est supérieur, dans une optique de relation publique et de marketing, à Facebook [5]. Cette dernière affirmation a beaucoup fait jaser (quoique la première a fait péter mes stats de fréquentation (et ironiquement, le trafic venait surtout de twitter)) et elle a entre autres piqué au vif  le pote Étienne Chabot qui explique bien son désaccord dans les commentaires à la suite du billet [6]:

L’éternelle guéguerre Twitter/Facebook est littéralement un sujet inépuisable. Ce sont 2 outils complémentaires dans un coffre à outil marketing moderne, that’s it. Ce genre de généralisation ne rend pas service à ceux qui sont déjà tout mêlés là dedans.

J’aimerais voir des données, des stats qui démontrent que pour une entreprise les efforts mis dans Twitter seront plus payants que dans Facebook. J’ai l’impression que cette conclusion provient de ta pratique personnelle au sujet du produit “Michelle Blanc” et oui, peut-être que dans ton cas précis, Twitter est un meilleur investissement que Facebook mais tu es dans le B2B et ca s’adonne que tes cibles d’affaires sont justement ces super-influenceurs, early adopters, journalistes etc. Si on prend, un PME manufacturière, une petite entreprise de service, un Gym, une OSBL, une cause, etc ou n’importe quelle organisation qui doit faire du B2C, Facebook est un outil beaucoup plus naturel et convivial pour rejoindre notre cible.

Dans l’ordre de priorisation de l’utilisation des médias sociaux, si j’avais à généraliser, je recommanderais sans gêne de mettre son temps dans Facebook et lieu de Twitter.

Voici donc ma réponse, très cher Étienne.

Tout d’abord, tu as raison, idéalement pourquoi choisir l’une ou l’autre plate-forme? Idéalement, il faut être sur les deux (trois, quatre ou cinq puisqu’il y a une panoplie de médias sociaux qui peuvent répondre aux besoins d’un objectif d’affaires et d’une organisation). Mais si on doit maximiser ses efforts, il faut discriminer quelle plate-forme on priorise, la question de la différence des plates-formes se posera donc très rapidement.

Deuxio, tu as tout à fait raison, mes impressions viennent aussi de mon expérience personnelle. Ce que je dis à mes clients, je ne l’ai pas seulement lu dans un livre (ou écrit moi-même dans un livre, hehehe), mais je l’ai d’abord expérimenté et je suis un laboratoire vivant de médias sociaux. Cependant, quoi que tu ailles raison en disant que ma cible principale soit le B2B, je te rappelle que je suis maintenant aussi B2C puisque mon livre, Les médias sociaux 101 [7], s’adresse à monsieur madame tout le monde et que mes conférences attirent une vaste gamme de gens [8]. Ma pratique se transforme donc un peu. De plus, mes clients eux sont autant dans le B2B, que le B2C ou que le B2G, le G2C ou tout autre acronyme désignant l’organisation émettrice et ses interlocuteurs primaires.

Finalement, les fameuses données prouvant hors de tous doutes que Twitter est supérieur à Facebook ne sont pas disponibles pour un tas de raisons. L’une qui est très pratique pour mon argumentaire, mais qui est tout de même la réalité est que mes clients n’aiment pas réveiller leur compétition en fournissant des stats et études de cas qui prouvent à quel point « la croyance populaire » est à côté de la track. Par contre, je vais tout de même répondre à ton questionnement en poussant un peu plus ma démonstration.

Twitter and Facebook are both good at what they do. Twitter is like Times Square on New Year’s Eve – noisy and open to all. Facebook is more like a party invitation with an RSVP. Where would you rather go?

Forbes [9]

Facebook :

500 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.5 milliard sur le Web qui n’a pas accès à Facebook )

Twitter

106 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.9 milliard sur le Web qui a accès à Twitter)

Via Twitip (traduction et adaptation libre) [10]

Twitter les pour

-facile à naviguer et mettre à jour et hyperliens pour promouvoir n’importe quoi

-une portée au-delà du cercle restreint des amis ou des admirateurs

-Tout le monde peu suivre la discussion (sauf si profil barré ou si un utilisateur est barré)

-un outil de communication direct et une réponse instantanée

-Vous n’avez pas besoin d’être inscrit nulle part pour lire les infos Twitter qui peuvent même être liés à un lecteur RSS

-La plate-forme est très interactive et disponible via des API ouverts

-Énormément d’applications externes sont développées

-Des revenus potentiels de messages SMS venant de réseaux sans fil (même si Twitter dit ne pas encore recevoir de dividendes)

-des revenus publicitaires et ou par inscription possible

-Les couts d’opération de Twitter sont minimes comparativement à Facebook (ce qui lui donne un avantage de coût comparatif)

Twitter les contre

-Fonctionalités limitées, trouver des gens, envoyer de brefs messages, messagerie privée

-Limite de 140 caractères par message

-Une courbe d’apprentissage plus longue et ardue que Facebook

-Trop d’emphase est mis sur le nombre de Followers

-Une plus petite base d’usages que Facebook

-Un modèle d’affaires encore nébuleux

Facebook les pour

-Applications plugiciel, trouver des gens, faire des connexions, courriels, chat, partage de photos, vidéos, textes

-La plupart des gens comprennent rapidement la valeur de se mettre en relation avec ses amis, famille et certaines personnes se servent de Facebook plutôt que le courriel ou le chat traditionnel

-Différents niveaux de transparence possible de l’information partagée

-Plus d’emphase mis sur la qualité de la relation vs la quantité de relations

-Une base d’usagers énorme et encore en croissance

-Une plate-forme publicitaire particulièrement efficace

Facebook les contre

-Plus difficile à mettre à jour

-Demande un grand investissement de temps et d’argent avant d’atteindre des bénéfices durables

-Un modèle « opt in » qui demande aux usagers de d’abord se connecter

-moins de réponses immédiates à moins d’être branché continuellement

-La pluralité des plugiciels et d’applications lourdes peut limiter la portabilité et faire exploser la structure de coûts

J’ajouterai aussi que dans un contexte d’affaires, sur une page par exemple, on a aucune idée des statistiques réelles de Facebook. On parle par exemple du nombre d’impressions du message d’une page. Qu’est-ce que ça veut dire? Pas grand-chose en fait. Par exemple, est-ce le nombre de fois que le message d’une page est apparu sur la timeline d’un usager? Est-ce qu’il a lu votre message, a-t-il besoin de défiler sa page pour le voir? Nous n’en savons strictement rien. On ne parle pas ici de message vu, mais bien d’impressions. De plus, Facebook me rappelle un peu la folie des entreprises au tour de l’an 2000 avec le Web. Ça nous prend un site Web alors on dépense et on croit que par magie des retombés d’affaires arriveront. Alors on cré une page Facebook et on espère que parce qu’on y est, les retombés d’affaires viendront toute seule. De plus, comme je le mentionne, les conditions d’utilisation de Facebook  et les API qu’ils mettent à la disposition des développeurs externes changent constamment, ce qui met sérieusement en péril la pérennité des contenus qu’on y expose et des applications tierces qu’on y développe. [4]

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