Quels sont les impacts de Twitter et Facebook sur la télévision?

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Quels sont les impacts de Twitter et Facebook sur la télévision? Au moment d’écrire ces lignes, la réponse n’est pas catégorique. D’excellents programmes de télévisions sont dans la mire des médias sociaux et amplement partagés par une horde d’admirateurs, ou de détracteurs, tandis que d’autres, sont ignorées.

Le lien télévision/médias sociaux a débuté en dehors même des principaux intéressés, les diffuseurs et les producteurs. Déjà, presque au tout début de twitter (en 2008 dans mon billet Un personnage de série télé interagit sur Twitter), l’émission Mad men, faisait réagir des admirateurs qui créaient des profils fictifs, du nom des personnages principaux. Ici au Québec, avant même que Guy A. Lepage ne soit sur Twitter, les aficionados de sa célèbre émission utilisaient déjà le hashtag #TLMEP. Évidemment, une fois que monsieur Lepage s’est mis au diapason, le phénomène ne fit que s’amplifier.

Comme le mentionne l’article Tweet Seekers: How Your Social Media Outbursts Influence TV Networks, les médias sociaux sont certainement un « focus group », mais ils sont aussi une preuve irréfutable (surtout du côté placement publicitaire) de « l’engagement » des admirateurs.

Bluefin sees Twitter and other social media as a kind of “focus group in the wild,” according to Tom Thai, the company’s vice president of marketing, and has been selling TV networks, advertising agencies, and advertisers access to data about what works and what doesn’t with viewers. Programming decisions become easier if you know not just how many people are watching, but why, and social media offers the ability to cast a wider net and gather more granular data than has ever been possible before.


“If you’re a TV network, you’d look at two things: Data to inform your programming decisions, [and] data to aid in your advertising sales by proving that beyond having a certain level of eyeballs, there is this additional social media engagement,” Roy says. “Agencies themselves use the data from the opposite angle: ‘Hey, a show might deliver me half a million eyeballs, but I want to know which shows deliver me engaged eyeballs.’”

D’ailleurs, on a déjà dit que Twitter était l’outil ultime pour prédire le succès d’un film Twitter: The Killer Box Office Predictor? Alors pourquoi en serait-il différent pour une série télévisée? Sans doute parce que ce n’est pas tous les styles de télévisions qui ont la cote de Twitter, Facebook et autre. En effet, selon l’article Social TV: Broadcast Networks in Trouble, les télé-réalités et les émissions des grandes chaînes américaines n’ont pas un effet escompté sur les médias sociaux.

(…) So, what do we have here? Couple of things to note – first, only two of the Top 10 are reality shows (The Bachelor and Survivor). Hmm, that would seem to be at odds with my intuitive conclusions as well as those ofAlan Wolk, who felt reality shows were a natural for Social TV. If, like me, you think Social TV is the future, what does this mean for Reality TV? Will Social TV be like the meteor that brought and end to the dinosaurs, or will Reality Shows adapt like the birds, mammals and fish that survived the Ice Age?

Second, and here’s where I’d really be sweating it if I was the program chief for ABC, NBC, CBS or Fox, only three shows (and the bottom three) from this list are major network shows.

Mon explication de ce constat américain (qui est probablement vrai aussi pour nous, sauf pour l’exception Un Souper Presque parfait, qui lui aussi scorait fort sur Twitter en Grande Bretagne d’oû le concept origine) est que Twitter n’est pas pour la masse (environ 5% des québécois sont sur Twitter). Twitter est pour les influenceurs, les recherchistes, les journalistes, les supers blogueurs et les « early adopters » et que bien qu’ils aient un impact MAJEUR sur la médiatisation (ou non) d’une série, d’un phénomène ou d’une nouvelle, ils ne sont sans doute pas représentatifs de l’ensemble des Québécois qui eux se retrouvent massivement sur Facebook. Mais si votre émission ne fait pas non plus de flammèches sur Facebook, alors là, il est possible que ce soit une perle que personne n’a encore découvert, ou tout simplement que ce soit une merde dont on se fout complètement…

P.-S. Ce sera justement le débat qui aura lieu jeudi de cette semaine, sur les ondes de VoxTV, lors de la nouvelle émission du copain Philippe Fehmiu, Open Télé.

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Commentaires

  1. Quels sont les impacts de Twitter et Facebook sur la télévision? | Bienvenue! | %blog_URL%

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  2. Boum

    Bonjour,

    Sur l’impact de Twitter et Facebook sur la télé, il me semble que la problématique de la fragmentation de l’attention devrait être abordée.

    De nos jours, plusieurs personnes «consomment» ou utilisent plusieurs médias simultanément. L’écoute de la télévision se fait en surfant sur le web, Twitter et Facebook y compris.

    Pourtant, on continue d’afficher l’auditoire des stations de télévision en terme simplement numérique. Bien que l’aspect quantitatif soit non négligeable, l’aspect qualitatif devrait mériter une attention plus soutenue de la part des intervenants du milieu. Quelle est la pertinence de savoir que l’émission rejoint x milliers de personnes si, pour la majorité d’entre elles, la télé ne constitue, au mieux pour l’annonceur ou le diffuseur, qu’un simple bruit de fond ? Au fait, que signifie regarder la télé de nos jours ? La regarde-t-on encore vraiment au sens d’être assis en face en y consacrant toute notre attention ?

    Les diffuseurs alimentent eux-mêmes le phénomène en invitant les téléspectateurs ou les auditeurs à envoyer leurs commentaires sur l’émission directement à l’animateur via courriel ou Twitter. Pour les émissions en direct, cela me semble constituer un problème. Est-bien là le sens d’établir une conversation avec le public ? Devant l’impossibilité de contrôler la bête (internet), les concepteurs d’émission de télé ont donc décidé de faire avec et même de l’alimenter.

    Les principaux concurrents des émissions de télé ne se situent pas sur les autres chaînes, ils sont ailleurs dans le salon !

  3. Pierre Choisir

    Cela doit aussi être valable pour d’autres produits. Par exemple, on voit bien sur Twitter le succès d’un nouveau smartphone ou d’une tablette (je pense à la TouchPad et au nombre de tweets que sa vente a généré).
    Pour la télévision, il est intéressant de remarquer que l’interdiction de mentionner les réseaux à l’écran n’a pas diminué le nombre d’admirateurs sur les médias sociaux (je me base uniquement sur le succès sur Twitter et Facebook de la série Bref sur Canal+).

  4. Laurent Maisonnave

    As-tu eu l’occasion de consulter l’étude que j’ai publiée sur le blogue de Seevibes: Top 10 Facebook / Twitter des émissions de télévision canadiennes

    On voit une nette différence dans l’usage des médias sociaux autour des émissions télévision. Twitter est plus utilisé pendant la diffusion – en direct – alors que les discussions sur Facebook sont plus longues et se répartissent avant et après la diffusion.

    Ça me fera plaisir de te retrouver pour débattre du sujet lors de cette émission. Nous n’avons pas assez d’occasions de nous voir en ce moment.