- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Sans doute ma plus grosse connerie

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Il y a plusieurs années de ça, j’avais un logement dans une tour d’habitation au 11e étage. Un soir, vers 3 h du matin, l’alarme d’incendie retentit. J’ouvre la porte et je confirme qu’il y a de la fumée dans le couloir et que oui, ça sent le feu. Je reviens à l’intérieur, humecte 2 débarbouillettes pour moi et ma maîtresse du moment (afin de nous aider à respirer à travers la fumée, j’ai été dans les scouts et l’armée, j’y ai appris quelques trucs).

Puis j’entrepris de descendre les onze étages. Rendue au 7e, la fumée était vraiment très dense et noire. Puis au 6e, la fumée redevenait éparse. Je fus donc convaincue que le feu se trouvait au 7e. En descendant, à chaque étage, je faisais un pas de côté dans chaque corridor pour crier « au feu, au feu, fire, fire it’s not a joke get out ».

Rendu en bas de l’édifice, pas de pompiers, pas de polices, mais encore de la fumée et des gens qui descendent de l’édifice. Je suggérai à ma copine d’aller m’attendre de l’autre côté de la rue, il y avait des vieillards, et encore bien des gens dans l’édifice il fallait que je fasse quelque chose. Je remonte donc jusqu’au 14e, en criant à chaque étage. Puis je me résolu d’investiguer le 7e. Je touchais à chaque porte de chaque logement pour voir si l’une des portes était chaude (indice que le feu s’y trouvait probablement). Aucune ne l’était. Je décidai donc de briser la vitre de l’extincteur et du boyau d’arrosage. J’utilisai donc l’extincteur sur chacune des portes du 7e, mais rendu à la moitié de l’étage, il était déjà vide. Aux grands maux, les grands moyens. Je pris le boyau d’arrosage du 7e puis je l’ouvre. Pas une goutte d’eau. Il ne fonctionne pas. Misère ! Je monte au 8e, casse la vitre de la station de prévention d’incendie, ouvre l’eau du boyau au 8e, eurêka, il fonctionne !

Je redescends au 7e, puis ouvre le jet à puissance maximale. Laissez-moi vous dire qu’un boyau d’arrosage, ça arrose en titi. La puissance du jet est vraiment surprenante. J’arrose donc chacune des portes, le plafond, le couloir, les murs. Il y a bientôt une couple de pouces d’eau sur le plancher. Puis cette fumée intense qui est toujours là et pas de trace des flammes. Puis je songe à ces gens qui continuent de descendre par l’escalier de secours. Mais si le feu était dans le plancher ? Pas de chances à prendre. J’arrose les autres habitants de l’immeuble qui continuent de descendre en faisant un parapluie d’eau avec le boyau d’arrosage. Je me dis qu’au moins, si les flammes jaillissent, ils seront protégés par leurs vêtements maintenant mouillés. Puis j’attends, j’attends. Soudain un policier qui monte en courant et arrive près de moi

« Bin voyons tabarnak, qu’est-ce que tu fais là ? Le feu est dans le sous-sol ? »

Ce à quoi je répondis

« bin il est certainement ici aussi, regardez l’épaisse fumée qu’il y a à l’étage. »

Je lui donne le boyau et lui souhaite bonne chance et le remercie de son courage et je descends à mon tour.

Morale de cette histoire

La fumée était dense au 7e parce que les portes-pare-feu de cet étage étaient restées ouvertes. La fumée s’y engouffrait donc très facilement. Ce n’est pas parce qu’il y a le feu qu’on sait nécessairement ce qui brule. À trop vouloir aider, des fois on nuit plus qu’autre chose…