- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

La Faecum sur Twitter avec le hashtag #TLMEP ou comment se tirer dans le pied

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La semaine dernière j’ai reçu un message de l’un des organisateurs d’une manifestation étudiante de la FAECUM [2] qui projetait de tenir en otage le hashtag #TLMEP [3], de la populaire émission Tout le monde en parle [4] sur Twitter. Je lui ai signifié que c’était une très mauvaise idée et l’ai dirigé vers mon billet Ambush marketing, guérilla marketing et marketing d’opportunité [5]. De toute évidence, il n’a pas pris mon conseil (et comme je le dis souvent, un conseil gratuit est un conseil qui ne vaut rien, j’aurai dû le facturer). Je dois admettre que je ne suis plus très chaude à suivre les débats relatifs aux émissions de télévision sur Twitter, que l’on nomme le twivage [6]. Je trouve qu’au début c’était « cute et divertissant », mais c’est maintenant rendu un phénomène trop « populaire » et envahissant. Alors, ça fait déjà un bout que j’ai décroché.

Ce matin, sur le mur de ma page Facebook [7], j’apprends que les étudiants y sont allés tout de même. On me parle du billet Le fil #TLMEP assiégé par les étudiants de l’UdeM! [8] Dans lequel on note :

Est-ce réellement le début d’une vague de manifestations 2.0 ? Qui sait… Mais bien que cette méthode ingénieuse ait une portée médiatique difficilement mesurable, mais considérable (le quotidien Le Devoir a aussi repris la nouvelle), il va sans dire que plusieurs acteurs du milieu médiatique et surtout des habitués du fil Twitter de TLMEP se sont indignés contre la méthode invasive des étudiants pour attirer l’attention sur leur cause. Plusieurs ont livré l’argument que cette méthode s’apparentant à un SPAM puisse simplement importuner les utilisateurs de Twitter au lieu de réellement les rallier à la cause étudiante.

Les contre-arguments des universitaires se sont vite pointés, vous vous en douterez. Il est toujours mieux d’importuner des gens sur les réseaux sociaux pour se faire entendre que de casser des fenêtres au Centre-Ville… Reste à voir si les répercussions de cette « manifestation 2.0 » se feront sentir dans les prochaines semaines. Dossier à suivre!!

Quant à lui, le pote Dominic Arpin y va d’un questionnement dans son billet La FAECUM s’invite à TLMEP sur Twitter : Brillant ou déplacé ? [9] Il y mentionne :

Sur Twitter, ce genre de « manifestation » orchestrée est probablement une première au Québec. Elle dénote une très bonne compréhension du fonctionnement du site et des influenceurs québécois qui s’y trouvent. Aussi ingénieuse soit-elle, elle a toutefois soulevé l’ire de plusieurs abonnés qui se sont sentis « spammés » par la horde d’étudiants. À vrai dire, c’est un peu comme si la FAECUM avait débarqué au milieu d’un party où elle n’était pas invité. Quelqu’un a même utilisé le terme « prise d’otage » pour définir la démarche des étudiants.
Alors, coup de génie pour passer un message ou détournement agressant d’un mot-clic populaire sur Twitter? Le débat est lancé.

Alors cher Dominic, mon point de vue est que c’est d’une « pochitude » extrême. Oui, le message est parvenu au 2e groupe le plus influent du web après les médias traditionnels que sont les usagers de Twitter. Mais ce message en est un d’arnaque, d’opportunisme éhonté et de manque de classe. Si comme le mentionnent les étudiants « . Il est toujours mieux d’importuner des gens sur les réseaux sociaux pour se faire entendre que de casser des fenêtres au Centre-Ville » l’un est sans doute l’équivalent de l’autre dans le virtuel. L’un des objectifs d’une campagne sociétale, quelle qu’elle soit, en plus de faire passer son message, est d’obtenir l’adhésion. Dans ce cas-ci, le message est certainement passé, mais au lieu de l’adhésion, j’ai comme l’impression que c’est plutôt un rejet massif que les étudiants vont récolter.

Qui plus est, c’est la deuxième fois qu’en un court laps de temps, que j’entends parler de ces jeunes qui ont la bonne idée d’arnaquer des usagers Twitter (ambush marketing [5]). J’espère que ce n’est pas représentatif de cette nouvelle génération pour qui la fin justifie les moyens…