- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

La roue sans fin de l’intimidation

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Pas facile d’être victime d’intimidation sur le web. Pas facile de régler ça. Pas facile de faire cesser. Pas facile de jouer à l’autruche et de faire semblant qu’on ne voit pas. Le bourreau tire son plaisir pervers à faire souffrir l’autre et de le savoir en tourment. Si vous faites semblant de ne pas voir, vos amis (bien intentionné) vous rappelleront [2] qu’un trou de cul se moque, caricature méchamment, insinue, colporte des conneries ou des mensonges à votre propos. Pire encore, imaginez que ce soit imprimé dans le journal, que ça fasse le tour du Web et que vous voyez des gens pour qui vous aviez de l’estime « trouver ça drôle ». Le couteau de la torture sera maintenant tenu inconsciemment par des gens que vous aimez.

Depuis plusieurs mois déjà j’ai un bourreau personnel (en plus des nombreuses menaces, menaces de mort et calomnies à gérer venant d’autres imbéciles, entre autres parce que je suis différente). Lorsqu’il arrive que je lui réponde, une armée de trolls me dit que je suis parano, que je n’ai qu’à m’en foutre et qu’il disparaîtra, que j’ai la mèche courte, qu’il n’est pas méchant, que je dois apprendre à prendre la critique.

C’est une roue perverse sans fin. Si je ne réponds pas, on me le souligne, si je réponds, on me le reproche.

Difficile la cyberintimidation et des fois je comprends les jeunes qui sont aux prises avec ça de paniquer, de perdre leurs repères et de sombrer dans le désespoir [3]. J’ai la chance d’avoir des bouées. Mon amour, ma chienne, mon nouveau petit-fils, ma microfamille, mes amis et mes clients. Je n’ai que peu de conseils à donner pour gérer la cyberintimidation que moi-même je n’arrive pas à endiguer, sauf de se rapprocher de ses bouées, lorsque le vent souffle trop fort…

MAJ

Le photomontage est de Renart Léveillé [4]et l’homme qui en fait parti (Simon Jodoin, mon bourreau personnel depuis des mois) est journaliste au Bang Bang Blog appartenant à Voir [5]. Il signe bien évidemment avec sa photo “comique” son compte Twitter [6] et bien d’autres présences Web…

MAJ2

Dans la roue de l’intimidation il y a le bourreau et la victime mais aussi tous ceux qui trouvent ça drôle ou qui ne disent rien…

Le texte qui suit m’aide à comprendre et à me soulager…

Tiré de http://cfdt.landes.pagesperso-orange.fr/outil2.html [7]

Alerte Harcèlement
Quelques repères concernant la personnalité à profil pervers narcissique

Portrait du bourreau :

Il peut parfois même être charmant au premier abord. Puis son ton se fait monocorde, son discours condescendant, son air supérieur. Ses armes favorites : isoler, disqualifier, refuser la communication, brimer. Inutile de le(a) raisonner.

Il n’éprouve pas de culpabilité (devant la loi il peut faire semblant). Son talent : taper là où ça fait mal et se faire passer lui-même pour victime de la prétendue incompétence ou malveillance de son bouc émissaire.

Lorsque la cible décide de se soustraire à ses assauts, il peut faire preuve de gentillesse (pour la ramener dans ses filets), sinon il se cherche une autre proie.

Portrait de la ” victime ”

Douée, consciencieuse, avenante, donne le meilleur d’elle-même. Des qualités que le pervers convoite. Vive et extravertie, qui exprime ses réussites et ses bonheurs. Généreuse, elle ne peut se résoudre à la perversité et il n’est pas rare qu’elle cherche des excuses à son bourreau.

Ce qui accroît sa vulnérabilité, c’est son sens des responsabilités et sa propension à se culpabiliser… elle admet trop facilement la critique et se tue à donner satisfaction.

MAJ3

J’ai longtemps vécu l’intimidation lorsque j’étais enfant. À partir de la sixième année, j’ai frappé un agresseur d’un coup de poing pour la première fois. Il est tombé raide. Des fois j’ai le fantasme d’être encore une enfant…