- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Les enjeux de la vie privée et paranoïa

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C’est ce twitt [2] qui me fait réagir

@jocelynerichard @MichelleBlanc plus le temps passe moins il y aura de vie privée. D’un simple clic on saura tout de vous…effrayant

Je lui réponds [3] tout de go

@R_Kibonge faut pas non plus être parano cc @jocelynerichard

Il est vrai que de plus en plus d’informations circulent sur nous sur le Web. Il est aussi primordial que le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada [4], continu de faire son excellent travail de surveiller le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels [5], laquelle porte sur les pratiques de traitement des renseignements personnels utilisés par les ministères et organismes fédéraux, et de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. [5] Vous avez d’ailleurs un excellent site (Media-awareness.ca/français [6]) qui discute intelligemment de la vie privée sur le Web.

Cependant comme le mentionne à juste titre danah boyd dans son allocution à SXSW [7] rapporté par le figaro [8] “The Power of Fear in Networked Publics” :

“Nous vivons dans une culture de la peur. L’économie de l’attention offre un terrain fertile à la peur. Ma question est : comment les réseaux sociaux propagent et entretiennent cette culture de la peur.

La technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre. Il y a une dynamique constate qui affecte la technologie une fois qu’elle est utilisée. Ainsi, tous les médias sociaux sont devenus mainstream. SXSW n’est plus une histoire de geeks, les médias sociaux ne sont plus des plateformes de geeks.

La peur n’est pas juste un produit de forces naturelles, mais est utilisée sciemment pour contrôler les publics et les inciter à faire des choses.

La peur est une émotion importante. C’est une façon qui nous aide à apprendre. C’est une façon de s’amuser. C’est un façon complexe de réagir aux choses.

La peur peut être utilisée pour contrôler les gens. A fortiori dans un contexte américain, de l’après-11 septembre. Elle a été utilisée par les médias pour contrôler les gens. En tant que pays on a été en “alerte orange” depuis une décennie (gloussements dans la salle NDLR). En venant ici, nombre d’entre nous sont passés par la sécurité à l’aéroport. On fait ce qu’on nous dit. C’est devenu une part de la culture américaine.

J’ajouterai à ça que les médias traditionnels carburent à la peur et alimentent sans cesse ces peurs qui sont liées (plus souvent à tort qu’à raison) à l’internet. Tout comme au début du siècle les gens avaient peur des appareils photo qui pouvaient « voler leurs âmes », des gens ont encore peur des médias sociaux qui « volent leurs identités ». À ce propos, j’ai maintes fois répétés que le vol d’identité n’est pas un problème web et qu’il ne l’a jamais été. C’est un mythe créé par et pour les médias traditionnels [9] afin de discréditer le nouveau venu qui gruge chaque jour une part plus importante de leur modèle de revenus. Tout comme il est maintenant tout à fait normal d’avoir son nom, son adresse personnelle, et son numéro de téléphone aux vues et au su de tous (ça existait d’ailleurs bien avant le web et ça s’appelait un bottin téléphonique), il est maintenant aussi normal d’avoir quelques photos, contenus et détails sur notre parcours professionnel et personnel à la vue et aux sus de tous. Il faut certes être prudent et réfléchir à ce qu’on partage en ligne et à quelle entreprise on cède ou pas des données à caractères personnelles, mais il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa. Plusieurs de ces mythes sont regroupés dans mon blogue sous ma catégorie mythes du commerce électronique [10] et je vous invite certainement à être prudents avec les informations que vous partagez en ligne, mais aussi à être vigilant quant aux nombreuses « peurs irrationnelles » que de plus en plus nous sommes « brainwashé » à croire.