- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Cyberintimidation d’adulte, ce qu’il faut faire

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Juste cette semaine, je reçois 3 appels de personnes désespérées qui sont victimes de cyberindimidation. Ce sont trois adultes, ils ont des vies plutôt ordinaires, mais pour diverses raisons, des gens les intimident. Ces raisons sont l’argent, la jalousie, l’envie, le désir d’avoir ce que l’autre a (dans un cas c’est une certaine célébrité) ou autre raisons. Ça peut-être simplement que l’intimidant n’aime pas votre face, votre différence ou votre style. On ne peut plaire à tous et il faut savoir être capable d’en prendre.

Mais que ce soit de l’intimidation de nature criminelle ou du harcèlement continu et fatigant, dans tous les cas ça affecte sérieusement le moral. La chose à faire est de bloquer l’intimidant. Comme on dit souvent « il ne faut pas nourrir les trolls ». Mais cette tactique d’ignorer le trou de cul ne fonctionne pas toujours (la preuve, mon troll médiatique personnel continu de sévir à qui mieux mieux [2]. Sa dernière trouvaille, un profil Michelle Bleu sur twitter). Des fois le bourreau prend ça comme une insulte et redouble ses attaques et va plutôt s’en prendre à l’entourage de la victime. L’intimidation prend de l’ampleur.

Faut aussi comprendre la nature des propos intimidants. Si on dit par exemple « ce que tu fais c’est de la merde, tu n’es pas belle, je n’aime pas ton XYS, et autres insultes » c’est déstabilisant et profondément blessant. C’est pire encore si des gens qu’on connaît embarquent dans la danse négative du salissage public. Mais ce n’est pas (encore) criminel (ceci n’est pas un avis juridique). Si le harcèlement continu de plus belle, je sais qu’après un certain nombre d’insultes, ça devient du harcèlement au sens de la loi. Mais le nombre d’insultes et le type d’insultes qui feront qu’un cas devienne du harcèlement de nature criminel restent flous et hautement subjectifs. Il y aura une grande possibilité d’interprétation de ces insultes par les corps policiers, les procureurs de la couronne ou de la défense, qui s’affronteront éventuellement en cour. Par contre, s’il y a des menaces directes, c’est clairement de nature criminelle.

Ce qu’il faut faire

Dans tous les cas il faut documenter l’intimidation. Il faut faire des copies d’écrans de tout ce qui est une communication intimidante. Il faut monter un dossier. Il faut colliger les informations qui sont en ligne, et hors-ligne. Il ne faut surtout rien effacer. Toutes les communications qui auront eu lieu en ligne envers vous ou à propos de vous sont des preuves de l’intimidation qui pourront servir en cour (que ce soit au niveau civil ou criminel). Si vous êtes victimes de menaces, de quelques natures que ce soit, il ne faut pas hésiter à faire un rapport de police à votre service de police local. Il est encore malheureusement triste de constater que plusieurs corps de police prennent encore ce type de menaces à la légère. Mais même s’ils sont souvent mal outillés pour répondre à ce genre de cybercrime, plus de gens feront de plaintes, plus les services de police n’auront d’autre choix que de réagir et de mettre des ressources sur ce type de cas. Comprenez bien que je parle ici de MENACES CLAIRES. Je ne parle pas ici d’intimidation répétitive de quelqu’un qui ne vous aime pas. Il y a aussi toute la question de la diffamation. Si on dit des choses fausses à votre endroit, qu’on salit votre réputation, vous avez aussi des recours. Mais ce sera des recours de nature civile et vous devrez contacter un avocat en droit civil et lui aussi aura besoin de preuves pour exercer son action en justice (et vous d’argent pour le payer).

C’est bien de dire que l’intimidation doit cesser. C’est cependant triste de constater qu’en ligne, elle semble plutôt prendre de l’ampleur…