Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisation de la crise étudiante

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Préambule

Je suis inquiète pour Montréal, pour le Québec et pour notre démocratie. Je me demande sérieusement comment cette crise va se finir. Quels en seront les coûts sociaux, émotifs et financiers et si la population en général est consciente que ce qui se trame est sans doute plus large que strictement une crise d’étudiants qui se promènent dans la rue? Je me demande si les étudiants eux-mêmes sont conscients des divers jeux politiques, syndicaux et radicaux qui sont à l’œuvre ?

Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ?

C’est sans doute parce que le gouvernement Charest est l’un des plus détestés de l’histoire du Québec et que notre force policière est l’une des plus coercitives de la planète (une pointe d’ironie ici, et non je ne suis pas Libérale)! C’est peut-être aussi parce que nous vivons une « révolution » orchestrée, qu’elle profite de la grogne populaire légitime et qu’elle coïncide avec des actions concertées de la gauche modérée et radicale du Québec (j’ironise à peine ici et non je ne suis pas fasciste ou d’extrême droite. Je n’aime d’ailleurs vraiment pas l’extrême droite).

Qu’est-ce qu’une révolution ?

Selon Wikipédia :

La difficulté à définir le terme vient d’un usage répandu qui tend à le confondre avec celui de révolte, lequel désigne la contestation par des groupes sociaux de mesures prises par les autorités en place, sans que cette contestation s’accompagne nécessairement d’une volonté de prendre le pouvoir et de se substituer à ces autorités. On parle donc habituellement de révolution a posteriori, une fois que le soulèvement a débouché sur une prise de pouvoir, laquelle s’exprime ensuite par d’importants changements institutionnels. À la différence de la révolte, qui est un mouvement de rébellion spontané se manifestant très tôt dans l’histoire (ex. la révolte de Spartacus), la révolution est généralement considérée comme un phénomène moderne et, sinon prémédité, du moins précédé de signes annonciateurs. Le mot désigne alors une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie. Ce qui distingue donc la révolution de la simple révolte, c’est qu’il est possible de la théoriser .

Vivons-nous une révolution ou une révolte ?

Nous pouvons certainement affirmer que nous vivons une révolte populaire. Mais pouvons-nous identifier ces signes annonciateurs que sont « une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie», qui en ferait plutôt une révolution?

Voici quelques faits

L’union communiste libertaire offre des ateliers de « diversité des tactiques ».

Afin d’appuyer les organisations étudiantes et les organisations communautaires dans leurs luttes, des membres de l’Union communiste libertaire offrent une formation sur la diversité des tactiques. Cette formation comporte un volet théorique et un volet pratique, et sera adaptée aux besoins exprimés par les organisations.

Qu’est-ce que la «diversité des tactiques»? L’expression désigne plusieurs réflexions constantes qu’ont à se poser les personnes en lutte : quelles actions sont à privilégier selon les ressources et les contextes? comment bien préparer une occupation? quels sont les types de violence et quelles sont les positions sur la question de la violence? quels sont des exemples concrets d’utilisation de diversité des tactiques?

Or, déjà en septembre, dans son rapport interne (Cahier préliminaire de préparation aux délégués) de l’ASSÉ évoquait justement cette « diversité des tactiques ». On y notait aussi :

Il est aussi intéressant de souligner que ce document a été retrouvé grâce à la cache de Google et grâce à la faction radicale Force étudiante Critique (ceux –là même d’où vient les poseurs de bombes fumigènes du métro de Montréal qui s’est dissocié de l’ASSÉ parce qu’ils ne sont pas encore assez radicaux (sic)) qui en parle dans certains de leurs documents. Notez aussi que l’ASSÉ est la fondatrice de la CLASSE et que tous les hyperliens et les documents de l’ancien site de l’ASSÉ ont disparu et le site d’origine asse-solidarite.qc.ca pointe maintenant vers bloquonslahausse.com. C’est Gabriel Nadeau-Dubois qui au registre des entreprises du Québec, en est le secrétaire aux statuts juridiques de l’organisation. Mais oui, il n’est que le porte-parole, il n’est que « la personne choisie par ses pairs pour les représenter », sauf que légalement du moins, il est aussi secrétaire de l’ASSÉ.

La moto de Force étudiante Critique est :

« Si vis pacem, para bellum » ; si tu veux la paix, prépare la guerre. Vous tenez entre vos mains le journal de grève de Force étudiante critique. Il se veut une contribution à cette lutte étudiante qui n’est qu’un moment de la lutte totale contre la société capitaliste et ses structures patriarcales et racistes les plus arriérées.

 

 Copinage associations étudiantes / partis politiques 101

Force étudiante Critique nous offre un excellent cours de copinage associations étudiantes / partis politiques 101 (lire ici Parti Québécois et Québec Solidaire et FTQ), dans le lumineux billet Sur les traces de la collaboration. On peut y lire :

La gauche institutionnelle est divisée entre deux tendances, chacune luttant pour son hégémonie sur le mouvement social. Il y a le PQ et, depuis peu, QS. Québec Solidaire est l’assemblage de plusieurs organisations politiques qui, prises séparément, n’avaient aucun avenir. Il est né de la fusion entre l’Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne, tandis que l’UFP est elle-même le résultat de l’union du Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP), du Parti de la démocratie socialiste (PDS) et du Parti communiste du Québec (PCQ). Le programme de QS est un bricolage entre toutes ces tendances et à chaque alliance équivaut un nouveau nivellement. (…)

Le PQ, comme QS, mise sur les prochaines élections pour changer les choses. En ce moment même, les stratèges de ces deux organisations essaient de se manger l’un l’autre. Le froment de leur union symbolique est le nationalisme, précisément là où la lutte de classes s’estompe au profit des intérêts nationaux. Les plus jeunes sont plus souvent qu’autrement inconscients des dynamiques de pouvoir et c’est pourquoi ils et elles constituent pour ces deux partis un électorat potentiel. QS vise à rallier la gauche radicale, mais aussi la gauche sociale-démocrate déçue du PQ, tandis que le PQ travaille plus au centre de l’échiquier politique. La guerre de ligne en vue de la prochaine grande grève générale étudiante est un levier de recrutement, car les grèves renouvellent les bassins de militant-e-s de gauche. La même logique de recrutement s’applique, selon les fluctuations du marché des associations étudiantes, entre l’ASSÉ et les fédérations. Les techniques de séduction, elles, se ressemblent de plus en plus. Le discours médiatique structure la stratégie et les rapport entre organisations nationales restent figés à ce niveau-là car elles n’ont pas de bases en lutte, pas encore.

L’analyse du discours de QS qui se présente comme un parti populaire, le parti des urnes et de la rue, voire le parti des travailleurs et travailleuses lui-même est révélatrice. QS n’est à peu près jamais dans la rue, QS n’obtient qu’une petite proportion des votes et QS n’est pas socialiste. Tous ces slogans hallucinés agissent essentiellement comme des messages publicitaires dans l’espace médiatique. C’est de la persuasion, qui a le mérite de nous indiquer qui est le public cible de QS[25], à savoir les mouvements sociaux. Un parti politique comme QS ne peut remporter la bataille des élections sans conquérir toute la gauche réformiste et l’opposer aux objectifs révolutionnaires, ou radicaux, partout. Comme QS nie qu’il s’occupe de luttes sociales mais recueille ses protagonistes dans divers regroupement de mouvements sociaux comme la Coalition et la Marche Mondiale des femmes, puisqu’il entretient le doute sur ses membres et leur stratégie, le risque patent est que l’ASSÉ devienne de plus en plus pilotée en coulisse par QS en servant ses intérêts électoraux.

Ainsi donc, l’idée de collaborer avec les fédérations a présentement pour origine un cercle de jeunes militant-e-s intégré-e-s à cette nouvelle tendance, leur stratégie se présentant d’abord sous l’appellation de trêve médiatique. Mais la situation actuelle est encore pire, car la jeunesse en voie de remplacer ces spécialistes a beaucoup moins de connaissances historiques, elle qui se fait en plus des illusions sur la collaboration au point de jouer la game dans les médias, côte-à-côte avec les chefs des fédérations.

 

Légitimité de la CLASSE

Dans leur journal Parabellum(PDF), Force étudiante Critique nous expliquent pourquoi la CLASSE n’aurait pas de légitimité de sa base:

(…)
L’encadrement étroit des assemblées et des congrès par des conseils exécutifs, qui servent essentiellement à légitimer les plans élaborés en vase clos, est aussi chose courante à l’ASSÉ et à la CLASSE. L’adoption de principes combatifs et de structures de démocratie directe n’offre aucune garantie de les faire vivre en pratique tant qu’ils ne sont pas réappropriés par une base en lutte: seules des pratiques de lutte autonome au quotidien et une culture militante leurs donnant sens peuvent le permettre. Ces pratiques doivent aller à l’encontre de la centralisation du pouvoir qui demeure un risque permanent même dans les organisations à prétention combative. La division de la société en classes se prolonge à l’intérieur même du mouvement
(…)

 

La hausse des frais de scolarité est-elle un enjeu et l’a t’elle toujours été ?

La hausse des frais de scolarité est certes un enjeu. Mais cet enjeu ne semble plus être celui qui fait sortir les gens dans la rue. Il y a manifestement le rejet de la loi 78, l’écoeurantite aigüe d’un peuple, mais peut-être aussi l’action de plusieurs organisations dont le but inavoué est de renverser le gouvernement pour atteindre finalement le grand jour égalitaire. Voici donc certains autres extraits de diverses organisations se réclamant d’être parti prenante et d’infiltrer ce grand rassemblement contre les frais de scolarité et la loi 78 et toutes les autres manifestations.

Manifeste du CARRÉ NOIR (communément appelé les Black Bloc)

De la récupération et de l’infiltration
Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chômeur-e-s. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. Une de ses formes au même titre qu’une autre. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous avons une critique radicale de cette société qui est la nôtre. Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l’organiser, nous faisons battre son cœur.
Nous sommes organisé-e-s pour lutter contre ce système violent et oppressif. Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l’usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics. Nous nous drapons de noir pour tenter d’échapper à la répression d’un système qui a fait ses preuves d’intolérance à l’égard de la contestation (Toronto 2012, Montebello 2007, Québec 2001, 15 mars de tous temps, 7 mars 2012, etc). Nos drapeaux noirs s’opposent au fleurdelisée dont les symboles – le roi et l’église – nous horrifient. Le black block n’est pas un groupe. C’est une tactique, une tactique qui oppose obéissance docile aux normes et aux lois, à la désobéissance civile et à l’action directe.
De l’opinion publique et du mythe de l’unité
Les radicaux-ales s’opposent dans la grève présente aux «imagistes» qui se revendiquent du pacifisme. L’opinion publique, qui oriente la façon dont ces derniers agissent, est une chimère. Notre champ de bataille se situe dans la rue, dans les A.G., dans les bureaux occupés, dans les milieux libérés, pas dans les médias. Nous dénonçons l’illusion que les choses peuvent être changées sans perturbation.
Nous opposons le principe de la solidarité au mythe de l’unité qui sévit dans l’imaginaire de nos contemporain-e-s – les intérêts des québécois-e-s ne sont pas uniques et homogènes. L’unité d’un mouvement est-elle vraiment souhaitable? Ne prend-il pas sa force justement dans le fait qu’il soit diversifié, que certains soient prêts et prêtes à prendre plus de risques et se protéger en conséquence?

De la violence et de la non-violence
Nous croyons qu’il y a une gigantesque différence qualitative entre la violence envers des objets et celle envers des êtres humains. Au risque de nous répéter, nous nous attaquons à des objets. C’est un geste politique et symbolique. Ce faisant, nous nous exposons à une violence beaucoup plus grave: le matraquage, le gazage, la judiciarisation, le fichage par GAMMA et maintenant la répression interne. Nous considérons qu’un individu armuré, qui est prêt à frapper violemment d’autres individus simplement parce qu’il en a reçu l’ordre, perd momentanément l’exception qui prévaut quant à l’utilisation de la violence.
Si on regarde un peu dans les livres d’histoire, il est plus que facile de voir que le vandalisme a toujours été une arme légitime utilisée par les mouvements sociaux, suffragettes, syndicats, minorités racisées, peuples autochtones, etc. Aucun gain social n’a été acquis sans perturbation. Malgré la part décroissante de l’économie réelle dans le total de «l’argent créé», la propriété privée est encore la base sur laquelle est érigée le château de carte du capitalisme et du néolibéralisme qui attaquent présentement l’accessibilité aux études et notre vie au quotidien. C’est à elle que nous nous attaquons.
16 mars 2012, Montréal.

DES ANARCHISTES PARMI TANT D’AUTRES!

 

L’Union Communiste Libertaire (Lutte de classe)

Toutefois, nombreux sont les obstacles à la réalisation d’une initiative visant à regrouper la classe ouvrière et les étudiant-e-s. Mais ce qui est clair, c’est qu’une grève sociale qui dépasse les revendications étudiantes est nécessaire pour faire reculer le gouvernement sur ses politiques antisociales et réactionnaires. Qui plus est, elle pourrait devenir le fer de lance d’une prise de conscience politique dont les aspirations dépasseraient le cadre de la démocratie libérale et du capitalisme, tout en canalisant les forces populaires vers un projet de société alternatif.

L’Union Communiste Libertaire tient à remercier et saluer les quelque 150 personnes qui ont participé au contingent anarchiste appelé par celle-ci lors de la manifestation étudiante nationale du 22 mars à Montréal. Bien qu’il serait facile de relativiser l’importance de la présence d’un tel contingent dans une manifestation-monstre de 200 000 personnes, nous tenons à souligner la nécessité pour les militantes et militants anarchistes de combiner leur participation dans les mouvements sociaux, dans une perspective de radicalisation, à leur organisation « spécifique », en tant que courant politique véhiculant des idées et des projets pour transformer la société. Cette même nécessité a amené, en 2008, des militants et militantes communistes libertaires de six villes du Québec à fonder notre organisation et nous poursuivons aujourd’hui le même but, notamment à travers notre journal, Cause Commune, et les multiples activités de nos collectifs locaux de Montréal, Québec et Saguenay.

La CSN prône la grève sociale auprès de ses membres

Pressegauche pour la grève sociale

le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)

MAJ Lecture additionnelle suggérée
Michel Hébert À conflit spécial, loi spéciale

Mathieu Bock-Côté La gauche utopiste est de retour

Marcel Boyer Conflit étudiant – Ou comment oublier les vrais problèmes

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Commentaires

  1. rad_mtl

    Interesting post. I think the questions your raise are fair and should be discussed. As someone who was involved in the 2005 strike as a student and as an organizer, I’ve witnessed these debates first hand. In 2005, for several reasons, the strike did not grow into more than a fight over loans and bursaries, although the arguments were there.

    While I think what you raise is important, I’m definitely of the side that believes that this movement could be a catalyst for broader social change. I don’t see this as co-opting the movement though. As you highlighted, the groups (and people arguing for this) often belive in mobilizing the base, of building popular movements. Co-opting it based on recuperating something from the top. If the people are guing for a broader social movement are serious about what they are doing, it will come not just from chanting about something other than tuition fees at demos, but from participating with neighbours in casserole neighbourhood marches, talking about our mutual concerns and building solidarity and a common movement.

    At the root of this, at least for me, is the belief and understanding that the fight over access to education is about the fight for a fundamental right. And the fight for one fundamental right is inseperable from the fight for others, and at the heart of it a more egalitarian society. Every societal shift has its roots in something concrete, a clear demand that continues to gorw into a groundswell that eventually involves much more than was initially targeted. I don’t see it as a weakness or flaw that the fight for accessible education would give rise to the hope that we can also discuss income disaprity, living wages, various levels of privilege, etc – the ideology that would see higher tuition fees and a user-payer system also often engenders many of these issues as well. I’m not trying to paint everyone with the same brush (ie, that everyone who agrees with the hikes are savage capitalists), but I believe that these issues are linked, and that it makes sense that one would lead to another. There is no hidden plot to co-opt (well, maybe for some, but from my involvement with the Montreal left, if there is it isn’t broadbased); only to point out the links and build bridges between movements that have common goal of mutual aid and equality.

    I’d be curious to hear more about what you and your readers think. (And I speak/read French very well; it’s just sometimes difficult to write well enough in French on these topics to make sure I properly express myself.)

  2. Ben

    De la violence tous les soirs à Montréal !? Pour te suivre sur le ton ironique, c’est vrai qu’une vitrine cassée un soir sur trois, on ne peut pas imaginer pire violence… 😉

    Je pense qu’il faut tout de même relativiser un peu, c’est d’ailleurs assez flagrant quand on voit les réactions sur les forums en France par exemple, quand les nouvelles ont commencé à traverser les frontières, beaucoup étaient persuadés que les étudiants d’ici brûlaient des voitures chaque soir depuis 3 mois (du coup certains trouvent effectivement que le gouvernement est bien laxiste de les laisser continuer!)

    Pour avoir vécu 23 ans en Europe, et vu mon lot de manifs, je peux te confirmer que celles-ci sont parmi les moins violentes qui puissent être. La violence est surtout du coté de la répression. Job pas évidente, faite par des policiers à bout, forcément ça dérape un peu. La demande des policiers d’une loi contre les insultes ne serait pas forcément une mauvaise idée, pour autant que ça fonctionne dans les deux sens. Ailleurs dans le monde, la police t’appelle « monsieur/madame » et te vouvoie. Il n’y a qu’ici que le ton est bien différent, dans les deux sens, et je doute que ça aide à maintenir le calme.

    Le coté communiste libertaire / anarcho-syndicaliste de l’ASSE n’est un secret pour personne. Ils revendiquent la démocratie directe, l’éducation gratuite, etc. Quand les manifs commencent par un discours ou on t’appelle « camarade », je sais pas, me semble que c’est un signe 😛 Mais ils ne sont pas seuls organisateurs, et le gouvernement a joué un rôle majeur, probablement même inespéré pour les plus radicaux.

  3. Simon Cloutier

    Ce qui me fâche de votre article, c’est qu’il est rempli d’insinuations mais vous ne prenez vous-mêmes que très peu position. Cela m’apparaît être une tactique de communication déloyale. Répandre des rumeurs et surtout, prétendre être objective, en nous avertissant que vous n’êtes pas de droite, pas ci et pas ça. Peut-être devriez-vous enfin vous révéler. Quel paradoxe de votre part.

  4. André Mondoux

    Vous souvenez-vous de nos premiers échanges sur Tweeter ? Vous aviez alors insinué que qu’étais un de ces dilettantes universitaires en matière de médias sociaux. Maintenant, vous êtes sur mon terrain, le social/la sociologie. Votre billet renferme effectivement une foule d’idées reçues qui se résument au point (libertarien – proto Tea Party) suivant : le laisser-faire est la seule option sociopolitique valable, toutes les autres relèvent d’utopies malsaines qui ultimement relèvent de l’ordre du copinage/organisation/”complot. Comme si les tenants du laisser-faire généralisé ne faisaient pas de copinage et all. Je sou signale que les maître du laisser-faire, les banques et les grandes institutions financières, ceux dont l’attitude “casino” ont mené à la dérive/crise de 2008, ont été largement dépanné. De plus, ce sont elles, pour reprendre vos clichés, qui ont EFFECTIVEMENT été “socialistes” et “communistes” : leur privatisation des profits s’est soldée par la socialisation de leurs pertes : nous avons tous payé pour leur arrogance économique.

    De grâce, Madame, restez sur le terrain des médias “sociaux-marketing et cessez de répandre ces idées macartistes des années 50 (tiens, je pensais que vous étiez orientée vers le futur ?). La violence, jusqu’à présent, a surtout été 1) politique (loi 78) et 2) policière (plus de 1 000 “terroristes” arrêtes, vraiment ??!!). Vous vous autoproclamez la chantre d’une démocratie nouvelle et dès que des centaines de milliers de personnes prennent la rue ou que des centaines de gens spontanément dans leur quartier prennent les casseroles, vous criez à l’imposture, comme si “votre” démocratie était mieux que la “leur”. Autrement dit, vive le laisser-faire, tant que cela va sans le bon sens. Pas de pire copinage que celui qui s’ignore. Et vous êtes bien placée pour le savoir, vous qui avez tant d’ami(e)s….

  5. Yves Lacombe

    “Ce qui me fâche de votre article, c’est qu’il est rempli d’insinuations mais vous ne prenez vous-mêmes que très peu position. Cela m’apparaît être une tactique de communication déloyale. Répandre des rumeurs et surtout, prétendre être objective, en nous avertissant que vous n’êtes pas de droite, pas ci et pas ça. Peut-être devriez-vous enfin vous révéler. Quel paradoxe de votre part.”

    Ce qui me fache de votre commentaire, c’est que c’est une insinuation que la personne qui à rédigé cet article est malhonnête et possède un agenda caché. Bref, un ad-hominem insinueux. Qu’elle soit de gauche ou de droite, est-ce que vous niez les citations qu’elle fait ou est-ce que c’est juste votre jupon à vous qui dépasse?

  6. Michelle Blanc

    à Simon Cloutier répandre des rumeurs? Vraiment? Lesquelles? Tout ce qui est cité ici est “une citation” avec les hyperliens menant directement aux contenus. Ce sont les différents groupes de pression qui sont cités. Si vous avez des problèmes avec leurs points de vue, nous sommes au moins deux. Je me suis retenue de conclure et de commenter indument. Je laisse les gens se faire leur propre opinion.

    To Rad_mtl
    I think we are on the same level. I just wanted to point out that some “not often talked about” organizations are very active in this crisis.

    À Ben
    Oui je sais que les manifestations sont traditionnellement plus violentes en France et la police (CRS) aussi d’ailleurs. Nous ne sommes pas habitués ici à des manifestations de cette ampleur et oui notre gauche est beaucoup plus “sous le radar”.

  7. Anna Filina

    C’était une lecture fort intéressante. Merci.

  8. Anna Filina

    Tout le monde compare le Québec à la France, mais des masses de français arrivent ici pour une raison quelconque. J’en déduis que la France n’est pas un bon exemple à suivre.

  9. Martine Saint-Cyr

    Merci! De partager tout cela.

    Certains trouvaient que j’étais atteinte du syndrome du complot…
    Mais de fait, la démocratie est un colosse aux pieds d’argiles, et en paraphrasant Tocqueville (qu’on utilise à toutes les sauces ces derniers temps…),la démocratie, qu’ a force de prendre toutes les libertés avec elle, on finit par la violer.

    Tous, nous nous réclamons de la liberté et de ses droits. La rue en est pleine.Peu, souhaitons en assumer le revers, la responsabilité.Mais du pire, c’est que cette revendication “anarchicotabouttiste” ne pourra que nuire aux plus démunis de notre société. Je n’ai jamais vu une société s’enrichir collectivement dans le chaos… Alors pour moi, cette revendication par le nivellement vers le bas de l’égalité, je n’y comprends strictement rien.

    Mais je me sens bien seule…

  10. Laurent

    Titre : “Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ?”

    Hier soir, il n’y a pas eu de violences à Montréal. De ce que j’ai vu, la majorité des épisodes violents sont le fait de provocations policières.

  11. Pascal Gagnon

    Oups, vous pouvez effacer mon commentaire précédent et cette ligne, touche “enter” appuyée trop vite… Merci beaucoup,

    Bonjour Michelle,

    Un excellent billet et une recherche très élaborée pour y arriver. Nous pouvons voir que tu y a mis beaucoup d’effort et de temps.

    Cela m’a permis de comprendre le sentiment intuitif que j’avais en regardant les manières de communiquer, de s’exprimer et tout le langage non-verbal et paraverbal des portes paroles de la Classe. Comme j’ai quelques notions en synergologie et de l’école de communication de Palo Alto, je remarquais qu’il y avait une forte contradiction entre les paroles énoncées par les porte-paroles et les mouvements qu’ils utilisent pour contrôler le message non-verbal.

    Leurs expressions non-verbales et paraverbales sont tellement chargées qu’il est clairement identifiable qu’ils sont beaucoup plus que des porte-paroles mais bien des leaders de premier plan. Quand on étudie le leadership, on se rend compte assez rapidement que ce n’est pas une question de titre, mais une question de système que l’on met en place pour obtenir l’approbation du plus grand nombre et ainsi être un leader encore plus profond qu’un leader de “titre”.

    Ce sont quelques notions que l’on a apprise dans nos cours de MGO à l’UQAC.

    Merci encore Michelle, vous avez su donner une base crédible à cette intuition profonde que j’ai depuis le début de ce conflit.

  12. De l’intuition, à l’inquiétude et à la certitude, Merci @MichelleBlanc « Les délires de Pascal Gagnon

    […] Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisatio… […]

  13. Simon Cloutier

    Madame Blanc, laissez-moi vous expliquer.

    L’erreur que vous faites réside dans l’analyse des mouvement sociaux en utilisant le modèle aristocratique. De là, mon accusation à votre endroit de déloyauté voire, de malhonnêteté. Je dois ici citer Tocqueville:

    « L’aristocratie est infiniment plus habile dans la science du législateur que ne saurait l’être la démocratie. Maîtresse d’elle-même, elle n’est point sujette à des entraînements passagers, elle a de longs desseins qu’elle sait mûrir jusqu’à ce que l’occasion favorable se présente. L’aristocratie procède savamment; elle connaît l’art de faire converger en même temps, vers un même point, la force collective de toutes ses lois. Il n’en est pas ainsi de la démocratie : ses lois sont presque toujours défectueuses ou intempestives. Les moyens de la démocratie sont donc plus imparfaits que ceux de l’aristocratie : souvent elle travaille, sans le vouloir, contre elle-même… » (Rocher, 1996) p. 159

    Ce que vous devez savoir, c’est que les mouvements sociaux sont pluriels. Tirer ce qui fait votre affaire de leurs publications est en ce sens, déloyal.

    Simon Cloutier
    Sociologue

  14. Guillaume Thoreau

    Michelle,

    Le titre de ton billet part du postulat qu’il y a de la violence tous les soirs à Montréal. Qu’elle est ta mesure de cette violence ? J’ai cherché, en vain, un bilan des actes de violence perpétrés par les manifestants. Je vais donc me fier, comme toi, à mon ressenti.

    À part les sempiternelles vitrines de banques fracassées, “engins pyrotechniques” et objets plus ou moins contondants jetés sur les policiers, il me semble difficile de soutenir sans rire que ces 100 jours de manifestations aient été caractérisé par la violence. Je parle d’une violence réellement subie par les citoyens.

    D’autre part, il suffit de regarder CUTV tous les soirs, de lire les journaux (de tous les bords), d’aller soit-même aux défilés et de parler un peu au monde pour voir à quel point l’atmosphère de ces manifestations est à 99% joyeuse et bon enfant.

    La violence et le sentiment d’insécurité sont deux choses fort différentes, le second étant essentiellement subjectif (et j’ajouterais beaucoup plus efficacement instrumentalisé que la violence elle-même).

    Que des citoyens éprouvent un fort sentiment d’insécurité, je ne peux que le constater. Que ce sentiment soit causé par une violence réellement subie par eux, ça je le conteste.

    Mon deuxième point est à propos de l’instrumentalisation. Les groupes que tu cites dans ton billet sont des professionnels de l’instrumentalisation. C’est leur trip, ils sont en lutte contre le système. Ils essaient de susciter des occasions, ou de surfer sur d’autres pour faire avancer leur agenda.

    Pis ?
    C’est quand la dernière fois que l’extrême gauche a réussi à instrumentaliser une crise pour imposer son agenda révolutionnaire à un pays démocratique ? Sauf erreur de ma part, ça n’est jamais arrivé. Par contre on ne compte pas les fois où ce grossier croque-mitaine est agité devant les citoyens apeurés pour susciter en eux un urgent besoin de loi et d’ordre.

    Je ne sais pas exactement pourquoi ça ne marche jamais. Probablement est-ce parce que ces activistes sont trop passionnés par leur propre cause, leur radicalité les pousse à constamment s’exclure eux-mêmes des mouvements qu’ils ont créé. J’en connait un certain nombre, ils ont le cœur à la bonne place, ils sont bouillants, pessimistes et joyeux. Dangereux pour la Société ? Voyons donc !

    Si je résume : s’il y a, en réalité, si peu de violence réelle dans les manifestations étudiantes des 100 derniers jours, c’est précisément un signe que l’instrumentalisation de la crise par les radicaux est inopérante.

    S’il y a un tel sentiment d’insécurité chez les citoyens, c’est précisément un signe que l’instrumentalisation de la faible violence réelle est très efficace et bien orchestrée (heureusement de moins en moins).

  15. GrosbonSens

    Quelques-uns des préceptes du livre de Cleon Skousen pour faire avancer le communisme aux États-Unis, et qui semblent suivis à la lettre par les communistes qui infiltrent les associations étudiantes:

    – prendre le contrôle des écoles; s’en servir comme de courroies de transmission pour la propagande socialiste et communiste;
    – abaisser le niveau du curriculum;
    – prendre le contrôle des syndicats de professeurs;
    – modifier le contenu des livres d’éducation pour qu’ils reflètent les ligne du parti communiste;
    * prendre le contrôle des journaux étudiants;
    * utiliser les émeutes étudiantes pour attiser les protestations publiques contre les programmes et organisations qui sont attaqués par les communistes.

  16. Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisation de la crise étudiante | Bienvenue! | %blog_URL%

    […] Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisatio… […]

  17. Audrey

    Une méprise demeure dans les genres d’éditoriaux comme le vôtre, lorsque vous avancer que «diverses organisations se réclamant d’être parti prenante et d’infiltrer ce grand rassemblement contre les frais de scolarité et la loi 78 et toutes les autres manifestations». Les étudiant-es radicaux, les black-block, les militant-es féministes et queers, les anarchistes, les communistes sont pour la plupart ceux et celles qui ont mis leur énergie à profit pour que la grève débute (plusieurs mois, voire année avant son début), quelle dure et que la lutte s’élargisse. Il ne faut pas tout croire ce que nous renvoie comme image des manifestant-es le gouvernement, la police et les médias.

  18. Ariane

    =rassurant de savoir que tant de québécois connaissent si, tant, tellement, ce cher Alexis. L’expression galvaudé prend tout son sens.

    Dans un autre ordre d’idée, je suis membre d’une association étudiante, elle-même membre de la CLASSE. Des points qui sont abordés depuis le début, peu ont un lien vec les frais de scolarité : est-ce qu’on est encore ami avec la FEQ, est-ce que nous devrions demander l’abolition de la règle grammaticale qui fait que le masculin l’emporte sur le féminin ( je sais, ça donne froid dans le dos), la souveraineté du Québec, pour ne nommer que ceux-là.

    Je lis aussi plusieurs blogues. Je remarque que les gens qui font des commentaires sont souvent les mêmes, retrouvés comme membres d’organisation radicales, ou de regroupements de militants indépendantiates. Je ne me risquerai pas à nommer des gens ( je sais, c’est couillon) mais un simple regard sur les profils Twitter permettent de remonter les pistes très facilement. Évitez-donc les messages qui diront “oui mais moi là”, je le sais bien que tout le mouvement est bien parti maintenant, mais au départ, il y avait des rencontres d’asso qui se demandaient comment mieux paraitre dans les médias, comment aller chercher l’opinion publique, comment faire entendre un discours x en voulant dire y. Je les ai tous lus et garder ces comptes-rendus.

    Ça ne me tente même pas d’entrer dans le coeur du débat là, ici. Mais je sais que sur ce point, vous avez raison: les ficelles sont tirées à gauche,comme elles le sont probablement à droite.

    Sens critique et discernement de mise avant de saliver devant des twitt juteux.

  19. Samuel Parent

    Merci Michelle pour ce billet. Centre situation, crise,conflit m’inquiète depuis le début. Le seul point que je souhaite relever, la où je suis particulièrement d’accord avec toi est que la question des frais étudiants, même la loi 78, ne sont prétexte pour une grogne et mouvement beaucoup plus large. Ce qui m’inquiète est qu’il est claire que le gouvernement, probablement tous les partis confondus, ne s’en rendent pas compte.
    Cela pètera au grand jour si jamais demain ou après demain le gouvernement et les représentants étudiants en arrivent à une entente – puis que les manifs ne cesse pas!
    Je sais vraiment pas où tout cela nous mènera

  20. Plein le cul et émotivité • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] convaincu que les groupes de pressions de gauche sont à l’origine de ce conflit qui perdure, comme je l’ai déjà démontré. Je comprends tout à fait le raz le bol (que je partage) de la population contre le magouillage, […]

  21. De la connerie estudiantine et de la réponse à la connerie • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] depuis quelques mois, depuis que j’ai ouvertement critiqué la Classe issue de l’ASSÉ qui est notoirement infiltrée par une gauche radicale (ce qui est documenté par des gens de l’ASSÉ eux-…), depuis que par souci de transparence j’ai écrit entre autres : Je suis de centre droit, pour […]