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Lettre ouverte à Gabriel Nadeau-Dubois

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Voici une lettre ouverte qui a été précédemment publiée sur le mur de ma page Facebook [2] par madame Claudine Baldo [3] (avec permission de publier) et qui est rédigée par monsieur Alexandre Thibault.

Lettre ouverte à Gabriel Nadeau-Dubois

Je suis écœuré de la grève, Monsieur Nadeau-Dubois. Nous sommes écœurés de la grève. Nous sommes écœurés des manifestations, de la violence, de l’hypocrisie, de la lâcheté dont fait preuve la CLASSÉ. Je crois que vos revendications sont mal fondées. La cause pour laquelle vous militez n’est plus claire, à quoi donc servent les dépenses de millions de dollars engendrées par cette grève? Est-ce la brutalité policière? L’injustice de la loi 78? La stupidité de Jean Charest? L’énorme hausse des frais?

Tout d’abord, vous prétendez être victimes des policiers. Je tiens à vous rappeler la charte des droits et libertés du Canada. Je cite: “Le droit à la réunion pacifique”. Je doute fortement que lancer des objets sur des policiers, sauter sur des pare-brises ou fracasser des vitrines de magasins peut être considéré comme pacifique. L’intervention policière est nécessaire pour contrôler les étudiants déchaînés. Si vous ne leur dites pas de se contrôler, les agents de la paix se doivent de le faire.
C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Ensuite, vous dites clairement que la loi 78 va à l’encontre de vos 4 droits fondamentaux. Laissez moi vous expliquer quelques alinéas. Obligation de présenter votre itinéraire de manifestation 8 heures à l’avance. Je ne vois pas pourquoi ceci empêcherait quiconque de se réunir pacifiquement. Pas le droit de porter un masque? Simple précaution pour identifier les malfaiteurs. De toute façon, pourquoi un manifestant devrait t-il avoir honte de se réunir pacifiquement? C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Ensuite, vous déclarez que Monsieur Charest et le parti libéral prend des décisions non démocratiques. Pensez ce que vous voulez, mais ce gouvernement a été élu en majorité à l’Assemblée Nationale. De plus, la majorité des Québécois appuient le parti Libéral dans ce conflit. Si vous désapprouvez de ses décisions, il revient à vous de voter contre lui au prochaines élections. Je tiens à vous rappeler que le vote est toujours et encore la façon de choisir un gouvernement, et non la désobéissance civile et la violence. C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Enfin, vous vous opposez à la hausse des frais de scolarité de 325$ pendant 5 ans au Québec. Vous avez entièrement le droit à votre opinion. Laissez-moi vous poser une question: n’est-ce pas juste que les étudiants paient un mince 17% de leurs études? Mes impôts servent à payer 83% de vos études. Je concède que nous sommes la province la plus imposée mais les frais de scolarité dans 5 ans seront toujours les plus faibles en Amérique du Nord. De plus, il est prouvé que l’augmentation des frais de scolarité n’affecte pas nécessairement l’accessibilité aux études pour la classe moyenne et pauvre. Il existe des prêts et bourses qui sont accessibles à ceux qui en ont besoin. Si vous jugez que votre éducation ne vaut pas la peine d’être payée à son juste prix, personne ne vous oblige d’étudier. C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Comme l’a dit Platon dans La République: ‹‹Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.››

Cessez s’il vous plaît de vous prendre pour Che Guevara. Vous luttez pour des droits qui sont respectés. Vous résistez contre ceux qui veulent vous protéger. Vous bataillez contre la démocratie en disant la défendre. Comprenez que vous ne vous combattez pas contre un dictateur, mais contre vous-même.

Respectueusement,
Alexandre Thibault