- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Une chance que nos extrémistes ne sont que de petits cons

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Je regarde les récents événements liés au conflit étudiants gouvernement et j’ai certaines inquiétudes. Je ne connais pas la gestion de la sécurité publique mais lors de ma formation d’officier d’infanterie, j’ai eu des cours de contrôle de foule, de psychologie des foules, de stratégie militaire et lors de ma M.Sc., de cours de gestion du risque et de la sécurité informatique. Par ailleurs, je suis l’actualité internationale et j’observe beaucoup.

Je remarque le chaos dans lequel se retrouve Montréal comme suite à divers événements et je me dis « Une chance que nos extrémistes ne sont que de petits cons ». S’ils étaient de vrais terroristes, nous serions dans le « caca mou ». Ce qui me frappe particulièrement est que Montréal est une île. En cas de crise majeure, nos accès routiers pour entrer ou sortir de l’île sont rapidement congestionnés. C’est déjà un risque majeur. Je me souviens du gaz sarin dans le métro au Japon et je me dis que si au lieu de simple fumigène ça avait été de tels types de gaz, les ambulances n’auraient pas été en mesure de se rendre sur les lieux. Ils ne pouvait même pas circuler à Montréal cette semaine lors de simple fumigène.

Un pote français me parlait des troubles étudiants en France et que lors de ceux-ci, dans la côte longeant la Sorbone, les étudiants sortaient les automobiles du côté de la rue, les enflammaient et les poussaient vers les policiers en bas de la rue. Il est donc rassurant que nos émeutiers ne soient que de petits cons et ne tirent que des boules de billard et des marteaux. S’ils projetaient des voitures en flammes, nos services policiers pourraient-ils réagir convenablement ? Ils sont déjà débordés avec de simples conards.

Certains souhaitent que l’armée canadienne intervienne pour faire cesser la crise. Ils ne connaissent de toute évidence pas les techniques de contrôle de foule militaire. À l’époque de ma formation d’officier, ces techniques étaient déjà particulièrement spectaculaires. J’imagine qu’en trente ans, elles se soient passablement sophistiquées et que l’aspect coercitif est encore plus répressif. Déjà, il y a trente ans, les bâtons de contrôle de foule militaire avaient des encoches à leur extrémité qui servaient à ouvrir la peau des manifestants lorsqu’ils se faisaient frapper et je ne parle ici que des bâtons. Ceux qui rêvent de voir débarquer l’armée pour mâter les étudiants ne réalisent sans doute pas que la répression militaire est un degré de réponse largement plus sérieux , dangereux et violent que celle que la police de Montréal peut mettre en exécution. On n’est certes pas rendu là. De plus, je ne pense pas qu’on veuille vivre dans un état policier (ou pire militaire) et qu’au nom de notre sécurité, nous soyons victimes de mesures si draconiennes.

Par contre je me questionne sur la réponse que j’ai pu constater jusqu’à présent. Si nous avions des manifestants ou des « wanabe terroristes économiques » plus déterminés, il m’apparaît que de déstabiliser une ville comme Montréal, serait un jeu d’enfant. Montréal l’est déjà depuis plusieurs semaines avec des manifestants d’un amateurisme rassurant. Nous sommes vraiment chanceux que nos extrémistes ne soient que de petits cons…

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