- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

On a toujours quelque chose à vendre, même si ce n’est qu’une idée

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Hier soir j’étais conférencière pratiquement bénévole pour l’organisme de mon quartier, Parcs Vivants [2]. Il pleuvait à boire debout, mais sous le belvédère du parc Claude-Melançon, quelques braves s’étaient aventurés à venir me poser quelques questions à propos des médias sociaux. Puis il y avait ce monsieur qui veut créer un mouvement contre la violence au hockey. Il rêve que son mouvement devienne international, que des bénévoles l’aide à faire lever son projet et cette idée qu’il a colligée dans quarante pages est (soi-disant) si révolutionnaire, que d’emblé, les gens vont y adhérer.

Je lui propose donc de faire un blogue et lui explique les tenants et aboutissants de comment vendre une idée (ou quoi que ce soit) en ligne. Mais il rétorque qu’il n’a rien à vendre, que son idée est si forte qu’elle se vendra toute seule et ce qu’il recherche sont des gens qui sont prêts à bénévolement faire lever son idée du siècle. S’il pait qui que ce soit, ce sera la preuve que son idée n’est pas bonne, que son concept n’est pas viral par lui-même.

Je lui présente que bien que moi-même je sois « pour » la violence au hockey [3], que pour que son idée lève, il se doit de la partager, de la « vendre » aux autres et que peut-être, s’il est réellement efficace et que c’est effectivement la trouvaille du siècle, qu’elle finira bien par attirer des gens. Je donne en exemple Equiterre [4] qui est aussi sans but lucratif, qui a besoin de moyens pour faire avancer sa cause, qu’ils doivent faire des publications, des levés de fonds, des relations publiques, des événements. Que ses porte-parole sont payés, qu’ils ont besoin d’un secrétariat, bref qu’ils se doivent de vendre leurs idées, aussi nobles soient-elles, et que ça prend du fric pour ça.

Il me rétorque que ça fait 40 ans qu’il travaille là-dessus et qu’il n’est pas pressé et que le fric détruit tout et que « au grand jamais » il n’aura à vendre quoi que ce soit. Cet homme est un grand rêveur. Ça prends des rêveurs pour faire bouger la société, mais des fois, le plus beau rêve a tout de même besoin de moyen pour avancer et ces moyens sont du jus de cerveau, du fric et l’adhésion des citoyens. Et malheureusement pour les anticapitalistes, il faut la vendre les idées. D’ailleurs même les anticapitalistes se doivent de vendre leurs théories. Même les religions se doivent de vendre leurs croyances. Je suis peut-être bouchée, mais je ne connais aucune idée, je répète, aucune idée n’a été propagée sans qu’on ait besoin de la vendre. Même pas celle du Christ en personne. Ces meilleurs vendeurs étant les apôtres…