- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

La “pochitude” sites des partis québécois et le manque de vision numérique

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Pour vérifier quels partis avaient la main haute en termes de visiteurs, j’ai utilisé Alexa et GoogleTrends pour site Web. Malheureusement, leur trafic est si pitoyable qu’aucune donnée n’apparaît. Seulement Graphbuzz arrive à enregistrer une minime parcelle d’un petit peu de trafic et au moment d’écrire ces lignes, c’est le parti Libéral qui l’emporte [2].

C’est même d’une tristesse de constater que seulement François Legault n’ose exprimer librement sa pensée sur Twitter sous les railleries de Jean Charest. Ces railleries en disent plus long sur l’incompréhension, voire la distanciation que monsieur Charest a du peuple, que des possibles bourdes de monsieur Legault sur Twitter. D’ailleurs, je le trouve rigolo monsieur Legault, lorsqu’il disait hier qu’il se doit de gérer les gros égos (en parlant de Duchesneau).

Je suis habitué de gérer de gros égos. J’ai déjà géré des pilotes. 😉 #qc2012 [3]

Pour en revenir aux sites des partis qui ne sont pratiquement pas visités, même par les fans hardcore de leur électorat, si on observe le contenu et qu’on est capable de rester éveillé plus de 30 secondes, on comprend facilement le peu d’intérêt. Communiqué de presse, cassette politique prévisible, vidéos qui partent tout seul et autres âneries. Les sites des partis sont sur le respirateur artificiel entre les élections et deviennent soudainement vivants (un euphémisme ici) quelques jours avant les élections. Tout comme la présence des candidats sur les différents sites sociaux. Entre les élections les partis (hormis Québec Solidaire), n’ont aucun intérêt à communiquer avec les citoyens et durant la campagne électorale, cette communication n’est qu’unidirectionnelle (sauf pour certains cas isolés comme monsieur Legault, Drainville, Kadir et autres).

Par ailleurs, à ce que je sache, aucun parti n’a encore parlé d’économie numérique, du scandale des TI (qui à mon point de vue est encore plus grave que celui de la construction), du cout exorbitant des branchements internet et cellulaire et du développement de la « société du savoir » qui je le rappelle, se transmet via des infrastructures numériques. Lors de la dernière élection, une demande spécifique avait été faire à tous les chefs via une lettre demandant « un plan numérique pour le Québec [4] ». À ce jour, encore aucune réponse formelle d’aucun des partis.

Je rappelle ce que je disais dans mon billet Le Tourisme vs Les TIC au Québec, met-on nos œufs dans la bon panier? [5]

l’industrie du tourisme génère 10,4 milliards et fournit 134 600 emplois et celle des TIC 25 milliards et 140 000 emplois. Or, au gouvernement du Québec, on a un ministère du tourisme, des assises du tourisme, de nombreux ATR qui sont financés à même nos taxes et divers groupes de pression. Quelques groupes d’intérêts des industries numériques réclament une politique du numérique [6], un plan numérique pour le Québec [4] (j’ai moi-même été un élément catalyseur d’un tel projet [7]) et nous n’osons même pas espérer un jour voir apparaître un ministère du numérique .

En terminant vous serez sans doute surpris d’apprendre que c’est le nouveau parti Option Nationale qui trend sur Google Trends [8]. Est-ce le prélude à une poussée d’Option Nationale dans les intentions de vote? Au moment d’écrire ces lignes, je ne le sais pas encore.

Je suis donc blasée de nos politiciens et de leurs partis en ligne et de leur manque de vision de l’importance de l’économie numérique. C’est en gros ce que je disais hier à l’émission Retour sur le monde de la radio de Radio-Canada Québec

Si certains n’hésitent pas à parler d’élections « deux point zéro » pour désigner la champagne électorale en cours au Québec, il se trouve au moins une spécialiste des médias sociaux pour trouver que les politiciens québécois sont encore loin d’avoir apprivoisé les manières nouvelles de communiquer avec les électeurs. [9] (14:24 min.)

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