La “pochitude” sites des partis québécois et le manque de vision numérique

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Pour vérifier quels partis avaient la main haute en termes de visiteurs, j’ai utilisé Alexa et GoogleTrends pour site Web. Malheureusement, leur trafic est si pitoyable qu’aucune donnée n’apparaît. Seulement Graphbuzz arrive à enregistrer une minime parcelle d’un petit peu de trafic et au moment d’écrire ces lignes, c’est le parti Libéral qui l’emporte.

C’est même d’une tristesse de constater que seulement François Legault n’ose exprimer librement sa pensée sur Twitter sous les railleries de Jean Charest. Ces railleries en disent plus long sur l’incompréhension, voire la distanciation que monsieur Charest a du peuple, que des possibles bourdes de monsieur Legault sur Twitter. D’ailleurs, je le trouve rigolo monsieur Legault, lorsqu’il disait hier qu’il se doit de gérer les gros égos (en parlant de Duchesneau).

Je suis habitué de gérer de gros égos. J’ai déjà géré des pilotes. 😉 #qc2012

Pour en revenir aux sites des partis qui ne sont pratiquement pas visités, même par les fans hardcore de leur électorat, si on observe le contenu et qu’on est capable de rester éveillé plus de 30 secondes, on comprend facilement le peu d’intérêt. Communiqué de presse, cassette politique prévisible, vidéos qui partent tout seul et autres âneries. Les sites des partis sont sur le respirateur artificiel entre les élections et deviennent soudainement vivants (un euphémisme ici) quelques jours avant les élections. Tout comme la présence des candidats sur les différents sites sociaux. Entre les élections les partis (hormis Québec Solidaire), n’ont aucun intérêt à communiquer avec les citoyens et durant la campagne électorale, cette communication n’est qu’unidirectionnelle (sauf pour certains cas isolés comme monsieur Legault, Drainville, Kadir et autres).

Par ailleurs, à ce que je sache, aucun parti n’a encore parlé d’économie numérique, du scandale des TI (qui à mon point de vue est encore plus grave que celui de la construction), du cout exorbitant des branchements internet et cellulaire et du développement de la « société du savoir » qui je le rappelle, se transmet via des infrastructures numériques. Lors de la dernière élection, une demande spécifique avait été faire à tous les chefs via une lettre demandant « un plan numérique pour le Québec ». À ce jour, encore aucune réponse formelle d’aucun des partis.

Je rappelle ce que je disais dans mon billet Le Tourisme vs Les TIC au Québec, met-on nos œufs dans la bon panier?

l’industrie du tourisme génère 10,4 milliards et fournit 134 600 emplois et celle des TIC 25 milliards et 140 000 emplois. Or, au gouvernement du Québec, on a un ministère du tourisme, des assises du tourisme, de nombreux ATR qui sont financés à même nos taxes et divers groupes de pression. Quelques groupes d’intérêts des industries numériques réclament une politique du numérique, un plan numérique pour le Québec (j’ai moi-même été un élément catalyseur d’un tel projet) et nous n’osons même pas espérer un jour voir apparaître un ministère du numérique .

En terminant vous serez sans doute surpris d’apprendre que c’est le nouveau parti Option Nationale qui trend sur Google Trends. Est-ce le prélude à une poussée d’Option Nationale dans les intentions de vote? Au moment d’écrire ces lignes, je ne le sais pas encore.

Je suis donc blasée de nos politiciens et de leurs partis en ligne et de leur manque de vision de l’importance de l’économie numérique. C’est en gros ce que je disais hier à l’émission Retour sur le monde de la radio de Radio-Canada Québec

Si certains n’hésitent pas à parler d’élections « deux point zéro » pour désigner la champagne électorale en cours au Québec, il se trouve au moins une spécialiste des médias sociaux pour trouver que les politiciens québécois sont encore loin d’avoir apprivoisé les manières nouvelles de communiquer avec les électeurs. (14:24 min.)

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Commentaires

  1. La « pochitude » sites des partis québécois et le manque de vision numérique | Bienvenue! | %blog_URL%

    […] La « pochitude » sites des partis québécois et le manque de vision numérique […]

  2. Agence Web

    C’est assez compréhensible je pense. Tout le monde en a assez de la politique. En outre, les partis n’investissent pas énormément dans l’optimisation de leurs sites internet!!! Pourtant ils devraient voir les sites comme des atouts pour se faire connaitre du public…

  3. Pat Caza

    Michelle, c’est des gens de ta trempe qui devraient diriger, mais…
    mais on est même pas encore sorti des campagne qui se font dans les hospices de vieux, dans les centres d’achats, dans les Tim Hortons, dans les sous-sol d’église et dans les pages de journaux carburants au kilomètre-pub et dont le contenu n’est qu’accessoire à gros titre spectacle pré-digéré sans réel contenu informatif et éclairant.
    le seul but de l’opération ici en temps d’élection n’est aucunement de débattre d’idées nouvelles ou d’informer, faut seulement obtenir un x sur un bout de carton.
    et comme le x de quelqu’un ayant un quotient intellectuel limite note de passage secondaire 2 est aussi bon que celui de quelqu’un pouvant se taper, disons, un texte de 250 mots dans le Devoir sans se fouler le cerveau, vos calculs sont aussi bons que les miens, si j’étais politicien je crois que je continuerais à flamber mon budget de pub sur des photos de pancarte, des clips vidéo formatés pour des illettrés, du pouche-pouche au phéromones de dinosaures, des spatules à hamburgeur et des tabliers de Papa a raison.
    un peu drabe, oui.

  4. Etienne Chabot

    Et que dire du site du Directeur Général des Élections… En cherchant dans Google “DGE”, je suis tombé sur la version anglaise du site… J’ai cherché le bouton pour mettre le tout en français au moins 1 minute parce que mal localisé. Je voulais simplement aller sur le site du DGE pour savoir quels était les candidats dans mon comté car je ne vois que le PLQ et le PQ sur les pancartes dans la rue… Eh bien, j’ai été incapable d’accomplir cette tâche sur le site tout neuf du DGE. Ça sonne comme du chiâlage mais me semble que cela doit être une tâche assez commune en période d’élections?

  5. Carl

    La scène politique est dépassée par le numérique, c’est bien vrai. Mais vous savez Michelle, ce qui m’attriste encore plus (même si je dévie le sujet) ? De voir que des géants au Québec comme Jean-Coutu et autres pharmacies ou épiceries, se contentent encore de mettre des circulaires en PDF sur leurs sites. Si on regarde Wallgreen aux États-Unis, pour la comparaison, tu as une boutique fonctionnelle pour commander tout ce que tu veux. Trois fois sur quatre je commande des articles aux États-Unis pour la simple raison que personne ne m’offre un choix ici au Québec. Ce n’est même pas une question de prix. Quand on s’ouvre un compte, on a juste droit à des beaux conseils santé. Aie ! Veux-tu les vendre tes cossins oui ou non ? LOL D’un point de vue “business” c’est assez alarmant, parce que tout passe par l’énonomie.

  6. Carl

    Et j’ajoute : La fonction “Wish list”, ça n’existe pas au Québec. Ailleurs, tu peux mettre des articles en wish list, y réfléchir, et y revenir plus tard. Bien ça marche ce truc. Et pas besoin de repasser tout le site. Québec wake up ! C’est à croire que tous les diplômés du HEC finissent leur carrière comme fonctionnaire au Gouvernement.

  7. Carl

    Et désolé pour les fonctionnaires, mais ce n’est pas là qu’on innove le plus. Bon, j’ai terminé ma montée de lait. Merci et bonne journée parmi les papous et les tourneux de boulettes, chère missionnaire.

  8. émergenceweb : blogue » #qc2012 : Une campagne 2.0 avec des sites poches ???

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