- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Réussir au Québec et ces jalousies et mesquineries qui nuisent à notre essor économique

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Il est malheureux de constater qu’au Québec, le succès, l’entrepreneuriat et la réussite font encore trop souvent réagir négativement nos propres compatriotes. Dans un dernier billet, Patrick Pichette CFO de Google m’excite et me met en tabar___ [2] j’expliquais justement comment à Silicon Valley, on célèbre la réussite et que le vent d’optimisme qui y règne, pousse au dépassement. Malheureusement ici, si quelqu’un réussit, notre premier réflexe collectif est souvent de lui taper sur la tête. Voici un exemple.

Vendredi dernier je partage ma joie de voir en ligne le site anglophone, visant le marché américain de mes clients Ethné et Philippe De Vienne dans un twitt :

Suis très fière de l’entité anglo @SpiceTrekkers [3] et du nouveau site http://spicetrekkers.com [4] de mes clients Philippe et Ethné De Vienne

https://twitter.com/MichelleBlanc/status/269548366906667008 [5]

Hier matin, avant même que je ne prenne mon premier café, je reçois un transfert de courriel de mon client perplexe, qui se demande quoi faire de cette missive (le nom du zigoto a été retiré pour protéger son identité).

Dommage que, pour votre site Internet, vous ayez fait affaires avec quelqu’un dont la seule préoccupation est sa propre gloire.
Si vous aviez transiger avec de vrais professionnels, on vous aurait informé que le français est OBLIGATOIRE pour un site Internet au Québec (http://oqlf.gouv.qc.ca/francisation/ti/sites.html [6] — Vous pourrez refiler l’information à votre gourou…)
Une plainte a été déposée aujourd’hui; d’ici quelques mois, vous devriez recevoir un avis (à moins que vous décidiez, entre-temps, de respecter la langue du Québec…)

Le hic de ce pétage de coche est que l’hyperlien qu’il met en référence mène aussi à un paragraphe qui dit spécifiquement :

Conscient du fait qu’Internet est utilisé par les entreprises comme un moyen d’annoncer globalement des produits dont certains sont destinés spécifiquement à l’exportation, l’Office québécois de la langue française applique une règle simple : seuls les produits vendus au Québec et annoncés dans le site Web d’une entreprise située au Québec doivent obligatoirement y être annoncés en français.

Or, mes clients ont un site web pour vendre au Québec depuis des années. Son URL est epicesdecru.com [7]. Maintenant ils sont prêts à vendre aux États-Unis, avec un site spécifique pour ça, qui est de surcroit hébergé aux États-Unis, avec une URL et un branding façonné spécifiquement pour faciliter leur entrée sur le marché américain. Si ce n’était que de moi, ma réponse à l’hurluberlu aurait sans doute été « va donc chier esti de cave ». Mais mes clients étant beaucoup plus gentil, « politicaly correct » et diplomate que moi, ont plutôt pondu cette délicieuse réponse :

Bonjour Monsieur XXXX,

Je vous remercie pour votre courriel. J’ai appris quelque chose.

Il me fait toujours plaisir de communiquer avec des gens qui ont la passion et la fougue de défendre le français. C’est une cause qui nous tiens jusqu’au fond du coeur et que nous appuyons par nos actes. Je suis né à Montréal dans les années cinquantes et j’ai personnellement vécu à cette époque la discrimination envers les francophones. Je suis comme vous profondement indigné par l’injustice, l’ignorance et les pense-petits.

Nous avons appris par votre courriel qu’il était obligatoire que les sites hébergés au Québec soit en français. Chose que nous ignorions.

Effectivement notre nouveau site spicetrekkers.com est complètement en anglais. Mais comme il est hébergé aux E.U. et qu’il vise le public américain, nous avons pensé qu’il serait judicieux de le faire en anglais.

Par contre notre site epicesdecru.com qui est hébergé au Québec depuis six ans, lui est en français. Nous l’avons fait à l’époque ,ignorant la loi, mais cela nous semblait être le gros bon sang, sans mentionner la courtoisie élementaire.

Nous avons la grande chance d’être encourager par nos clients et fans québecois et c’est à eux que nous leur devont le petit succès que nous connaissons. Cela nous a enhardi à tentez notre chance ailleurs. Peut-être comme d’autres entreprises québecoises qui ont réussi à perçer dans le sud, nous aurons aussi cette bonne fortune. D’ailleurs nous ne nous cachons pas d’ëtre québecois sur notre site spicetrekkers, nous en faisons même un argument de vente.

Cela me fait de la peine que vous ne partagiez pas l’opinion très haute que nous nous faisons de Michelle Blanc , de Philippe Martin et de ses collaborateurs qui nous ont permis de faire du beau travail en un temps record et dans le budget que nous avions fixé. Je n’ai que des éloges pour eux et je les recommande à quiquonque veuille l’entendre.

Permettez moi de suggerer de retirer votre plainte car elle ne s’applique pas aux sites étrangers et une enquête sans fondement ne ferait qu’encourir des frais inutiles aux contribuables québecois, sans mentionner la perte de temps et de ressources qui seraient mieux utilisé a défendre le français contre des ennemis réels.

Je vous demande d’excuser mes fautes de français qui sont surement nombreuses dans ce texte. Enfant je n’était pas un bon élève. Mais croyez-moi cela n’enlève rien à mes convictions.

Je vous envoi mes salutations distinguées en vous souhaitant d’un jour avoir la sagesse de prendre connaissance des faits avant de grimper aux barricades avec votre tromblon.

Respectueusement,

Philippe de Vienne
Amoureux de la vérité