- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Budget fédéral : tabarnak ,haute vitesse pour le Grand Nord et quoi déjà pour les régions?

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Avertissement: Excusez les quelques sacres de ce billet mais ils sont là pour ponctuer mon écoeurantite aigüe…

À chaque budget, qu’il soit fédéral ou provincial, je souhaite ou plutôt je rêve qu’un éclair de génie illumine nos ministres des finances. Mais les rêves sont ça, des créations de l’esprit. Depuis pourtant des années, je milite pour un plan numérique pour le Québec et le Canada [2]. Mais le numérique ne sont que des outils, me disait il n’y a pas si longtemps l’un des chefs de partis québécois. Ce à quoi je lui répondais, une chance que Taschereau, Lévesque et Bourassa n’ont pas pensé comme ça à propos de l’électricité. [3]

Mais bon, le gouvernement conservateur vient de déposer un budget dans lequel il donne des miettes de haute vitesse pour le Grand Nord du Canada. $305 M sur cinq ans ce n’est pas le Pérou… c’est le Canada. Je suis très contente pour les régions éloignées. Ils auront peut-être d’ici cinq ans ce que les régions rapprochées elles n’ont même pas encore. C’est vrai que d’aider 280 000 ménages à l’autre bout du Canada ça coûte pas mal moins cher que d’en aider une dizaine de millions à moins de 100 km des grands centres (comme ma ville de Chertsey qui est à 65 km de Montréal par exemple).

Juste avant Noël, j’eus le privilège de rencontrer en personne Monsieur Nicolas Marcau, notre ministre québécois des finances. Il s’avère être aussi mon député et j’avais été invitée par la Fédération des associations de lac de Chertsey à le rencontrer à titre d’experte technologique. Il est très affable et gentil monsieur Nicolas Marcau. Il a ri un peu gêné lorsque je lui ai fait observer (avec quelques sacres bien sentis) que dans son propre bureau de comté, à sa propre table de conférence, mon cellulaire ne recevait qu’une seule barre de réception. Lorsque je lui ai parlé que la fibre optique passait à 3 km de notre lac et que Bell ne voudrait pas la rallonger jusqu’à nous parce que c’était tellement plus payant de vendre un modem 3G à des coûts faramineux que d,offrir un service de qualité minimal. Je lui ai parlé aussi de mon billet sur l’histoire de l’électrification au Québec et de sa similitude avec l’outrageux retard que nous avons avec les services internet et cellulaire [4]. Il acquiesça à tout et me parla de la théorie du bâton et de la carotte. Le bâton était à Ottawa et la carotte, si elle venait de Québec, coûterait au bas mot un couple de milliards de dollars. Et ce qui est triste est qu’il a raison. Mais ce qui est encore plus triste est que le Vermont réussit à avoir la haute vitesse qui n’est pas à 4 ou 5 mbps mais plutôt à 100 voire à 1000. Ce qui est triste est que ces milliards nécessaire pour que, disons la province se paie une infrastructure internet à tomber sur le cul, elle le donnera plutôt à Microsoft et aux intégrateurs de 3 lettres pour simplement renouveller les licences Microsoft des employés de l’état. Ce qui est vraiment crissement triste est que ce n’est qu’un des très nombreux exemples de pourquoi ça nous prend un plan numérique pour le Québec et pour le Canada au plus sacrant…

Dans le huffingtonpost [5]

Internet haute vitesse pour les régions
Le budget prévoit un investissement de 305 millions$ sur cinq ans pour améliorer l’accès à Internet haute vitesse dans les régions éloignées et le Nord canadien. Ainsi, 280 000 ménages de plus devraient avoir accès à un réseau de 5 mégabits par secondes. Le projet sera inclus dans le programme Chantiers Canada. De plus, le gouvernement fédéral refusera de renouveler les spectres de services sans fil pour Internet haute vitesse des entreprises qui n’ont pas utilisé le spectre à cette fin. Le gouvernement annoncera les détails de ce programme dans les prochains mois.
La mesure répond à une demande de la Fédération canadienne des municipalités. « Nous sommes très heureux d’entendre cette nouvelle, explique son président, Claude Dauphin. Les régions rurales ont besoin d’un accès à Internet haute vitesse. » En plus des individus, plusieurs commerces pourraient bénéficier d’une connexion haute vitesse.

Dans Direction informatique [6]

Le ministère des Finances, dans son énoncé budgétaire pour 2014, indique qu’il souhaite consacrer 305 millions de dollars en cinq ans à l’étendue des réseaux à haut débit dans les collectivités rurales et dans le Nord canadien. Ottawa vise l’offre de réseau dont le débit théorique serait de 5 mégabits à la seconde (5 Mb/s).
« L’amélioration et l’élargissement de l’accès favoriseront la création d’emplois, la croissance et la prospérité pour les Canadiens des régions rurales et du Nord, car ils auront davantage de possibilités de participer à l’économie numérique. En outre, les petites et moyennes entreprises y gagneront un meilleur accès à l’information et aux marchés », indique le gouvernement fédéral dans le document du budget pour 2014.

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